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samedi 28 août 2010

Insécurité programmatique


Offensive sécuritaire

Un discours bien organisé

Dans le discours élyséen , rien n'est laissé au hasard.
Dès le début, le paradoxal éloge de Guy Moquet, l'étonnant discours de Latran , la valorisation du prêtre aux dépends de l'instituteur, etc..donnaient le ton: une relecture particulière du passé,une contestation à peine voilée des valeurs républicaines, un signe envoyé aux plus conservateurs.

Il s' agit à chaque fois, en flirtant avec un nationalisme d'une autre époque, certaines nostalgies du passé, en jouant sur des peurs bien réelles issues des incertitudes du temps, effets d'une crise économique qui ravage une partie du tissu social, développe la précarité , exacerbe les tensions et les individualismes et favorise le développement de certaines formes nouvelles de délinquance, toujours stigmatisées, mais sans réelle volonté ni moyens d'en éradiquer les formes les plus visibles et les plus médiatisées.

Jouer sur les peurs, pour créer un consensus, détourner l'attention et les critiques de l'essentiel, pour consolider ou restaurer une autorité vacillante et contestée, retourner de mauvais sondages, assurer un avenir personnel brouillé...
Bref, une tentative, sans doute vouée à l'échec, en tous cas
des paris incertains pour restaurer une image dégradée et restaurer l'"aura" des débuts, tout en tentant d'escamoter l'impuissance économique et les "affaires" (faire oublier Bettancourt, notamment...)
Présenter l'apparence de l'ultra-fermeté selon un programme établi par les conseillers les plus proches,_
surtout deux conseillers-clés_, quitte à lâcher un peu de lest quand le message ou les mesures passent difficilement. Programme empirique, surfant sur l'opinion ou l'orientant selon les cas. La thématique de l'insécurité, ou plutôt du tout sécuritaire, entre dans cette stratégie d'une reconquête de larges franges de la population. C'est ainsi que la rhétorique frontiste de Brice Hortefeux correspond à un calcul médiatique ,selon un timing bien précis.

__________________Comme le dit .
P.Maillard, dans Mediapart
:"... C'est un fait unique dans l'histoire de notre République finissante : un homme a inventé l'insécurité et la xénophobie d'Etat comme stratégie de gouvernement et arme politique. Il les a inventées et mises en œuvre méthodiquement, intentionnellement. Non seulement comme un moyen de reprendre la main quand les plus graves soupçons pèsent sur le sommet de l'Etat et sur le parti majoritaire, non comme une simple « diversion » circonstancielle et communicationnelle en période de grave crise économique et sociale, mais bien comme un continuum idéologique et une pratique politique destinée à asseoir et conserver un pouvoir qui nous fait sortir un peu plus chaque jour de la légalité républicaine, des règles démocratiques et du respect de nos institutions.__Les théories d'une rupture politique ou d'un virage récent vers l'inadmissible - « durcissement », « radicalisation », lit-on un peu partout - sont aujourd'hui insuffisantes. Sarkozy et ses conseillers ont inventé l'insécurité programmatique, l'insécurité comme programme électoral et projet politique. Ni diversion, ni dérive, mais une ligne idéologique, un choix délibéré, pensé et assumé, un système avec des fondamentaux puisés directement dans la pensée de l'extrême droite, avec son langage propre, son révisionnisme de l'histoire, son gouvernement par la peur et cette violence pure qu'il faut bien commencer à penser afin d'identifier ce contre quoi nous avons à nous battre..."
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