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mercredi 27 juillet 2011

Libye: faits et ratés

Comment LE sortir ou comment s'en sortir?...

___Chaque jour qui passe éclaire d'un jour nouveau l'aventure libyenne, présentée au début comme une noble croisade humaniste, avec forces simplifications et manichéisme, dont l'Elysée épousa la cause sans sourciller, sous la noble inspiration de BHL, le "Tintin des démocraties" s'improvisant Pierre l'Ermite ou nouveau conseiller du Prince...
Il y a quelques mois seulement, certains dénonçaient déjà le guêpier Libyen et un fameux
rapport visait la dangereuse illusion du chef de l'Etat français, qui promettait une campagne ultra-rapide. N'est pas Heinz Guderian qui veut et la Blitzkrieg ne se décrète pas...
L'absence de démocratie manifeste en Libye semblait un motif suffisant d'intervention armée pour soutenir une opposition apparaissant de plus en plus hétéroclite et parfois manipulatrice au gré des exigences locales, voire tribales.
_Les USA se sont bien gardé de se mettre en avant, dans ce conflit qui allait cependant dans le sens de leurs intérêts moyen-orientaux. Ils reconnaissent "officiellement" aujourd'hui, tout en restant bien présents en coulisse, que l'Otan est "dans une impasse", et, malgré leur engagement limité, ces opérations leur ont coûté déjà plus de 715 millions de dollars. A l'heure d'un âpre débat sur la dette à Washington, entre démocrates et républicains, la Maison Blanche fait profil bas.
_Paris et Londres, n'osant avouer l'échec prévisible de l'entreprise, sont en quête d'une porte de sortie . La cacophonie est grande entre les protagonistes, les pays européens, au sein même des états-majors.
_On peut maintenant clairement parler des ratés d'une guerre française entreprise dans la plus grande hâte et la plus grande confusion, des ratages, dans un cadre d'un conflit qui était surtout celui d'une guerre civile déjà ancienne entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine
__On commence à rétablir la vérité des faits: sans être un paradis démocratique, loin de là, le pays n'était pas l'enfer qu'on a décrit, si l'on en croit ce billet, qui corrige une image diabolisée, qui a contribué à neutraliser au début la résistance de l'opinion et les critiques de presque tous les médias.
S'il fallait combattre tous les régimes qui ne correspondent pas à nos critères occidentaux, la guerre serait permanente. Il est vrai qu'il n'y a pas du pétrole partout...La fameuse "ingérence démocratique", chère à B.Kouchner, aux motivations souvent si peu avouées, a déjà montré ses limites et parfois sa perversion.
Le storytelling mobilisateur a fait long feu. Le
prétexte humanitaire
apparaît de plus en plus nettement
. Place aux négociations politiques. Enfin!
L'aventure africaine commence à connaître une fin piteuse...

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