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mercredi 26 octobre 2011

Sauver un système qui nous ruine?


La question est de plus en plus souvent posée en ces jours annoncés comme critiques.
Alors qu'elle apparaissait presque comme blasphématoire, il y a juste quelques mois


Il semble que l'union ne fasse plus la force

__...Pour des raisons qui divisent parfois les économistes, souvent sans voix devant la complexité du problème, l'accélération des événements, l'urgence des solutions et le dénouement probable de cette tension entre gouvernements, de cette guerre des monnaies, sur fond de récession engagée.
Le scénario de crise prend une tournure vive, comme si l'union était au bord de l'abîme, comme si la rupture était presque consommée.
"Au cœur de la discorde, le couple franco-allemand a envahi le devant de la scène, ravalant les autres pays européens au rang de spectateurs. Pendant des mois, Paris et Berlin avaient réussi à cacher les désaccords et leurs divergences de vue, en bâtissant des compromis laborieux et bancals. L’entente de façade qui a prévalu n’a pas tenu à l’épreuve de la réalité. Rien ne s’est réalisé comme prévu. Toutes les mesures se sont écroulées face à la déferlante de la crise financière. Le dispositif adopté lors du sommet européen du 21 juillet, qui était censé offrir enfin le cadre de stabilité financière que la zone euro recherche depuis le début de la crise grecque, est mort avant même d’avoir vu un début d’exécution. Devant ce constat d’échec, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel étalent leurs différends. Ils ne sont plus du tout d’accord sur ce qu’il convient de faire pour sauver la zone euro. Chacun a ses impératifs et son agenda..."
_Sans doute, y a -t-il un fond de dramatisation entretenue, propre à accélérer la recherche d'une solution rapide, d'une cohérence nouvelle, d'un compromis apte à rassurer les marchés, aux ordres desquels s'est soumise, par dérives successives, par manque d'organisation monétaire, par déficit politique, l'institution européenne.
La crise de la dette a été la révélatrice d'un vice qui n'apparaissait pas en période normale. L'euro, tel qu'il a été imposé, révèle son inadaptation quand se fracturent les solidarités instituées. Certains économistes voyaient déjà le problème se poser il y a plus d'un an.
_Faut-il s'obstiner à entretenir la fiction de l'euro, qui bride les économies en les ajustant aux plus compétitives ou n'est-il pas raisonnable de revenir à une monnaie
commune, dans le cadre de laquelle chaque pays définirait son taux de change en toute souveraineté, en fonction de ses performances et de son développement propres.
Les remèdes appliqués jusqu'ici aggravent la situation, et repoussent à plus tard de solutions toujours plus improbables.
Des avis divergent sur ce que peut faire l'Europe dans le court terme et en disent long sur la diversité des repères, la complexité du problème et la velléité des décideurs
. Sur le terrain, le bricolage aveugle domine.
Parfois, des appels plus ou moins incantatoires se proposent de rendre l'Europe plus démocratique et d'avancer vers une "collaboration renforcée", en passant sous silence le piège financier tendu.
Dans Le Doux Monstre de Bruxelles (Gallimard, en librairie le 27 octobre), l'essayiste allemand Hans Magnus Enzensberger explique que l'Europe est mise sous tutelle par la Commission européenne, qui exerce un véritable "déni de démocratie". Aujourd'hui, nous dit-il, l'Union ne fait plus la force. Mais la contrainte et l'absurdité. C'est pour ces raisons que nos représentants de Bruxelles ne sont pas aimés. Regardez le traité de Lisbonne, cette pseudo-Constitution qui sert de base à l'Union, s'exclame-t-il : il place le citoyen européen le mieux disposé devant d'insurmontables difficultés de lecture : "On dirait un barrage de barbelés !" Ainsi l'euro a-t-il été conçu dans les coulisses comme une "abstraction" sans véritable consultation. Le plus grave dans l'Europe actuelle, explique Enzensberger, c'est donc le déni de démocratie. Car, dans l'Union, la séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu, est "abolie" : le Parlement européen est certes élu, mais c'est la Commission européenne, c'est-à-dire une institution non élue, qui a principalement l'initiative des lois. Ainsi la triade Parlement-Conseil-Commission fait-elle disparaître selon lui ce que nous entendions autrefois par démocratie."
Les élites sont priées de revoir leur copie.
Roubini aurait-il une fois de plus raison?

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