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vendredi 25 janvier 2013

Guerre des monnaies

Encore un effort, Mme Lagarde!
 ________________________Il arrive à la Présidente du FMI, grande visionnaire devant l'Eternel, ne payant pas d'impôts sur le revenu, entre quelques bons mots (comme ici), de se livrer à des aveux troublants, mais de bien vite se reprendre, comme coincée entre le constat d'une évolution désastreuse et la dure loi des intérêts financiers à court terme, qu'elle est chargée de défendre.
 Elle déclare que « des inégalités trop fortes sont nuisibles à la croissance, elles sont nuisibles à l’ensemble de la société », un thème nouveau dans sa bouche. Elle n’a fait ainsi qu’exprimer une nouvelle préoccupation du FMI, devant la détérioration de la situation économique et sociale européenne qui se poursuit, qui selon ce dernier « présente un risque considérable pour les perspectives de l’économie mondiale » tout en réaffirmant que « l’ajustement budgétaire » doit être poursuivi. Les plus grandes audaces ont donc leurs limites, Mario Monti faisant de son côté valoir sur la même tribune que : « les mesures politiques impopulaires peuvent pourtant être soutenues si elles sont expliquées simplement (sic) et si leurs effets sont également répartis pour éviter le sentiment d’injustice »…
Le FMI a partiellement mis en cause un tabou, en admettant que les pays émergés qui subissent durement les effets de la guerre des monnaies puissent prendre des mesures provisoires pour s’en protéger. Mais on est loin du compte. Le rappel au règlement de Jens Weidmann tourne le dos à la réalité et la perspective d’une réforme du système monétaire international n’est même plus évoquée. Elle est aussi dérangeante que ne le sont les mesures de régulation financières progressivement remises en question.
Avant de rejoindre Davos, Christine Lagarde avait à ce propos appelé à « achever » la refonte du système financier. Constatant qu’elle est freinée, elle a eu ces phrases : « Cela fait partie du jeu. C’est une approche constante du secteur d’appuyer sur la pédale de frein parce que c’est plus confortable de ne pas être soumis à une régulation (…) je suis peut-être un peu directe, mais c’est ce que j’ai appris de mon expérience en tant qu’ancienne ministre des finances, en ayant observé la profession de près..."
____Le monnaie, telle qu'elle fonctionne, est  une arme ambivalente dans la concurrence internationale.
Michel Aglietta
"...Avec la libéralisation des marchés financiers et leur mondialisation, le pouvoir privé tend à l'emporter sur la préservation du bien public, le marché sur le pouvoir régulateur de la banque centrale. Car, sur les marchés financiers, le mimétisme joue à plein: un titre de créance ou de propriété n'a pas de valeur en lui-même, il n'a que celle que l'ensemble des intervenants jugent bon de lui donner. Comme les frontières sont poreuses entre finance et monnaie, voilà qui autorise toutes les crises et tous les emballements spéculatifs, ou même les appelle car, faute de régulateur public, les éventuels mouvements de baisse ou de hausse, à effet mimétique, ne sont contrebalancés par rien ni personne, même si le FMI s'y essaie, fort mal ..."
_____Dans la guerre économique mondiale organisée par l'OMC,  exporter est vital, baisser le coût des produits, un objectif fondamental, jouer sur la monnaie un élément de la dévaluation compétitive. 
 Un mécanisme assez facile à comprendre, dans ses grands principes, mais une arme à double tranchant dans le protectionnisme monétaire recherché, où tous ne sont pas logés à la même enseigne:
 "Le système actuel pose  deux problèmes. A commencer par le double statut du dollar, à la fois principale monnaie de réserve et monnaie nationale. Non seulement les Etats-Unis sont les seuls à pouvoir financer sans limite leur déficit, mais tous les pays sont à la merci de leur politique monétaire intérieure : si le dollar baisse, la valeur des réserves baisse.
Le deuxième problème est celui du vaste déséquilibre entre Etats prêteurs et débiteurs. Les pays émergents, au premier rang desquelles la Chine, amassent en effet des réserves massives en dollars, et ce pour deux raisons : en cas de crise, et de retraits brutaux de liquidités, des réserves abondantes permettent d'amortir le choc. Ensuite, accumuler des dollars permet d'éviter l'appréciation de la monnaie nationale et de rester compétitifs sur les exportations. Mais cela crée une spirale infernale : les ménages américains vivent à crédit, les Chinois les financent en achetant leurs emprunts et accumulent des dollars, cette masse de liquidités inonde la planète, ce qui fait baisser les taux d'intérêt, et incite les Américains à emprunter pour consommer.."
___Pour sortir du marasme, les Japonais lancent l'offensive . Les pays les plus faibles de l'Eurozône ne peuvent jouer sur une monnaie qui convient à l'Allemagne, tétanisée par l'inflation, même contrôlée.
La confiance ne se décrète pas...
On attend une problématique réforme de fond de l'architecture du système financier mondial.
A quoi sert le FMI
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- La guerre monétaire s'envenime

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