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mercredi 5 mars 2014

Révolution au FMI?

Quelque chose ne tourne pas rond au FMI...
                                                           Il n'est plus tout à fait ce qu'il était.
       Ou alors , on y agit et parle par erreur ou par distraction.
L'institution aurait-elle fait son chemin de Damas?
Ou ne contrôle-t-elle pas ses troupes?
  Certains, se demandant à quoi sert cette institution, n'hésitaient pas à en critiquer le fonctionnement. Même dans la sphère d'économistes reconnus et parfois issus du sérail, comme Stiglitz et d'autres...
Les fondamentaux ne semblaient pas devoir changer.
          Mais voilà que l'organisation critique en interne sa gestion de la crise de la zone euro. 
   Cela ne reste pour l'instant que des réactions individuelles, mais c'est nouveau.
    Mieux: elle met en évidence cette idée révolutionnaire: les inégalités nuisent à la croissance.
   Selon Martine Orange, "... Est-ce le constat de l’impuissance des gouvernements et des banques centrales de relancer leur économie, après la crise financière de 2008 ? Le fonds monétaire international (FMI) paraît en tout cas tellement secoué par la crise qu’il s’engage dans une révolution copernicienne. Après avoir souligné la sous-estimation des effets récessifs des coupes budgétaires, puis avoir remis en cause la ligne de conduite de l’Europe dans le sauvetage de la Grèce, l’institution internationale est en passe de dynamiter une des grandes théories du libéralisme : celle qui assume que l’augmentation des inégalités et l’accumulation des richesses dans les mains d’un petit nombre de plus en plus réduit profitent à l’économie et au bout du compte à tout le monde, et que la redistribution est contre-productive.
                 Dans un long papier théorique, Jonathan Ostry, chef du département recherche du FMI, et les économistes Andrew Berg et Charalambos Tsangarides prennent le contrepied de ces croyances. « Si des incitations positives sont certainement nécessaires pour récompenser le travail et l’innovation, des inégalités excessives risquent de peser sur la croissance, par exemple en réduisant l’accès à la santé et à l’éducation, en provoquant de l’instabilité politique et économique qui réduit l’investissement et en mettant à mal le consensus social requis pour faire face à des chocs de grande envergure », écrivent-ils. Selon eux, les pays qui supportent un niveau élevé d’inégalité connaissent une croissance plus faible et plus volatile que les pays qui pratiquent une redistribution élevée afin de réduire ces inégalités....
       Reprenant de nombreux travaux d’économistes qui se sont penchés sur les inégalités, les chercheurs du FMI constatent après eux que les inégalités de marché – c’est-à-dire avant impôts, avant redistribution – n’ont cessé de se creuser au cours des dernières décennies. Le fossé s’élargit partout dans le monde entre les plus pauvres et les plus riches. Le changement de ces trente dernières années est particulièrement frappant dans les pays de l’OCDE, où les salariés, soumis à la grande compression, ont connu une chute spectaculaire de leur niveau de vie, allant jusqu’au déclassement d’une partie d’entre eux, les politiques de redistribution ne permettant plus de compenser l’explosion des inégalités. 
Dans le même temps, comme le soulignait l’étude de l’ONG Oxfam, à la veille du sommet de Davos, les plus riches ont atteint un niveau d’accumulation jamais connu depuis la Première Guerre mondiale. Les 85 personnes les plus riches totalisent une fortune équivalente à celle de la moitié de l’humanité.
Loin d’avoir les effets bénéfiques escomptés, cette concentration de richesses entre si peu de mains engendre une croissance économique de plus en plus faible et de plus en plus volatile sur le long terme, selon les économistes du FMI. « De récentes études montrent comment les inégalités ont intensifié le cycle d’endettement et de financement, devenant la source de la crise, ou comment des facteurs d’économie politique, en particulier l’influence des riches, ont permis aux excès financiers de s’accumuler avant la crise », disent-ils, mettant leurs pas dans ceux de Stiglitz notamment. .."
    Intéressants constats, qui tombent sous le sens, mais ce n'est pas encore un retour de veste.
On attend impatiemment l'avis de Madame Lagarde, pas très bavarde......
   A quand un tout autre FMI, garant d'une autre mondialisation, indépendant de la Fed, pour une aide et une régulation efficaces des pays en difficulté, après une profonde réforme de la finance internationale?
  Quand il siègera à Dakar ou à Djakarta?...
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Des politiques alternatives existent
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