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lundi 3 mars 2014

Israel et ses lobbies

 Permanences et vicissitudes
           Notes sur des  lobbies  en voie de transformation vis à vis d'un pays en constante mutation.
                                                                       Retour de bâton prévisible: la colonisation, souvent masquée, toujours déniée, mais toujours continuée, ne pouvait que se retourner contre l'extrême droite israëlienne et sa ligne politique constante, quelles que soient ses promesses.
  "Le gouvernement israélien est embarrassé parce que la plupart de ses membres refusent la position de la communauté internationale sur la colonisation. Pour l’ONU et pour la quasi-totalité de ses membres, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, conquis durant la guerre des Six Jours en 1967. En construisant des villes, des places fortes, des quartiers, qui abritent aujourd’hui 7 % de sa population – 350 000 habitants en Cisjordanie, 200 000 à Jérusalem-Est, l’État hébreu viole le droit international.    Le gouvernement Netanyahou accepte d’autant plus difficilement ce point de vue qu’il compte plusieurs ministres issus de ces localités. Les colons ont en effet de nombreux relais dans différents partis de droite ainsi que dans l’armée et dans l’administration, qui affecte chaque année des dizaines de millions d’euros aux implantations. Or, à leurs yeux, dénoncer le droit d’Israël à la terre de Judée-Samarie – la Cisjordanie –, c’est porter atteinte au droit à l’existence de leur pays, c’est faire preuve d’antisémitisme. Le hiatus sur cette question cruciale est sans doute davantage perceptible aujourd’hui qu’hier du fait de la forte baisse de la violence en Cisjordanie. Le silence des armes permet de mieux appréhender d’autres formes de contrainte et de violations du droit..."
              L'antisémitisme, reste toujours l'argument instrumentalisé par le pouvoir. Comme le souligne Esther Benbassa: "La thèse de l’antisémitisme a été utilisée comme une arme pour rehausser l’image d’Israël et défendre sa politique 
                A l'heure même où  Amnesty International dénonce l’impunité d'Israël,   les relations sont de plus en plus problématiques entre l'Union européenne et Tel-Aviv, ce qui constitue une certaine nouveauté par rapport au passé..
Même des tensions commencent à se manifester avec l'Allemagne, généralement plus bienveillante à l'égard d'Israël.(1)  
      Mais le travail des lobbies toujours actifs de par le monde, en France comme au Canada et aux USA surtout, ne cesse pas (même s'il est encore discuté parmi les spécialistes américains).
 L'alliance solide et profonde qui unit les États-Unis et Israël depuis plus de soixante ans est communément attribuée à l'influence d'un lobby juif tout-puissant qui tirerait les ficelles de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient. Or cette vision réductrice néglige un aspect essentiel de la question : aujourd'hui, aux États-Unis, les supporters d'Israël les plus fervents et les plus nombreux sont issus de la droite chrétienne. (1)
Les mouvements plutôt de gauche aux USA se désinvestissent de plus en plus d’Israël et le gouvernement montre son irritation.
                 La société israëlienne, elle, tend à se diversifier toujours plus, sous l'effet de nouveaux migrants, russophones surtout, constituant peu à peu une nouvelle  mosaïque.
  "...Ce qui caractérise la société israélienne en effet, c’est un multiculturalisme de nature antagoniste et engagée en vertu duquel chaque communauté ethnique, linguistique ou religieuse est détentrice d’une vision, d’un rêve et surtout d’une exigence sur la totalité de la collectivité politique. Ainsi, loin de se dissoudre dans l’indifférence de ses parties les unes aux autres, la mosaïque hébraïque demeure à présent cimentée par la force centrifuge de sa conflictualité..."
     Une mosaïque qui ne va pas sans conflits, sans tensions internes parfois. (2)
 Des intellectuels israëliens ne ménagent pas leur critiques par rapport au sionisme revendiqué et les nouveaux penseurs et historiens postsionistes, comme Finkelstein ou Shlomo Sand ne se privernt pas de démystifier certains mythes, pour faire d' Israël un Etat normal, répondant au droit international.
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(2) Comme l'avoue le cinéaste israëlien  Nadav Lapid (« Le policier »), sorti il y a deux ans, et qui, lui aussi, radiographiait les bouleversements de la société israélienne:« À l’étranger, on a souvent une image idéalisée de ce qui se passe en Israël et les films n’y sont pas pour rien… Les Israéliens ne passent pas leur journée à parler de l’Etat palestinien. De façon assez tragique, pour la majorité d’entre eux, le conflit appartient au passé. Une idée basique et terriblement primaire s’est imposée : le camp palestinien est une bonne fois pour toutes celui des méchants. »  Il ajoutait :
     « Le mythe fondateur du “ Tous ensemble contre les autres ”, ressemble à la façade d’un immeuble. Au fil des années, les failles se voient de plus en plus. Et, progressivement, il n’existe plus qu’une gigantesque faille, qu’il faut tenter de masquer par tous les moyens..."

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