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mercredi 17 septembre 2008

Pétrole : "excrément du diable" ?


« Regardons les choses simplement. La principale différence entre la Corée du Nord et l'Irak, c'est qu'économiquement nous n'avions pas le choix pour l'Irak. LE PAYS NAGE DANS LE PETROLE. »

(Le Secrétaire à la défense des USA, Paul Wolfowitz, à Singapour, 31 mai-1er juin, 2003)




"Or noir", "sang de la terre" ou malédiction," excrément du diable" ?
Quelle autre matière première que le pétrole connaît une telle ambivalence ?
Un produit stratégique ,économiquement et politiquement, à la source du développement d'autres richesses et de rapports de force mondiaux...

La formule est de l’un des fondateurs de l’OPEP, Juan Pablo Perez Alfonso. Le vénézuelien, déjà dans les années 70, tirait la sonnette d’alarme sur tous les problèmes qu’apporte le pétrole : misère, corruption et parfois la guerre à ceux qui en ont."(“I call petroleum the devil's excrement. It brings trouble… Look at this madness—waste, corruption, consumption, our public services falling apart. And debt, debt we shall have for years.”)___________

"La ruée vers l’or noir, attisée par les besoins de l’économie ou les calculs géopolitiques, conduit les pays démocratiques à pratiquer une diplomatie des droits humains à géométrie variable."(JP Marthoz)______________________

«You kinda have to go where the oil is!» («Faut bien aller là ou est le pétrole!»). - Lee Raymond, patron d'ExxonMobil-________________________________

Le pétrole, « excrément du diable »:
"... L’or noir a souvent été un cadeau empoisonné pour les pays producteurs dont l’histoire regorge de coups d’État et de coups tordus. Comme le renversement en 1953 du dirigeant nationaliste iranien Mossadegh à l’instigation des services secrets britanniques et américains. Un coup de force qui déboucha sur la dictature du Chah et, en bout de course, sur la théocratie khomeyniste.Même sans intervention étrangère, le pétrole englue la plupart des pays producteurs dans le cycle infernal de la corruption, de l’autoritarisme et du mal-développement. Il suffit de consulter les classements mondiaux de la démocratie – le palmarès de la liberté d’expression de Reporters sans frontières ou le beauty contest de Freedom House – pour constater que les pétro-démocraties comme la Norvège sont l’exception. De l’Algérie à l’Iran, l’arbitraire règne. « Lorsque le prix du pétrole augmente, la démocratie décline », note Larry Diamond dans son dernier livre The Spirit of Democracy. Comme le démontre la Russie de Vladimir Poutine, l’économie des hydrocarbures permet même de faire, dans une large mesure, l’économie de la démocratie. Et elle répand partout la marée noire de la mal-gouvernance... "

-The oil curse - l’excrément noir:
"Le pétrole, on le sait, n’a jamais enrichi un pays.Il suffit de regarder la liste des membres de l’OPEP: pas un seule nation industrialisée, ou même à moitié développée, n’y figure.A contrario, aucun des pays qui se sont tirés de la pauvreté ne l’a fait par le pétrole. Je ne sais pas combien la Corée du Sud produit de barils, mais ça ne doit pas faire beaucoup.Les raisons de ce que les économistes appellent la “malédiction pétrolière” ont été abondamment analysées: découragement du travail, stimulation artificielle de la demande et de la devise, renforcement d’un État prédateur, etc.“Le pétrole, j’appelle ça l’excrément du diable… Ça ne rapporte que des emmerdements,” s’est exclamé un jour Juan Pablo Pérez Alfonso, l’un des fondateurs vénézuéliens de l’OPEP.“Regardez cette folie: le gaspillage, la corruption, et nos services publics en déliquescence. Et la dette, nous la garderons pendant des années..."

- Comment sortir de la dépendance pétrolière ?:
"L’échec de l’expérience de développement algérien est loin d’être solitaire ; l’Arabie Saoudite a vu s’effondrer son revenu par habitant de 28 600 $ en 1981 à 6800 $ en 2001. Pour certains pays pétroliers, l’échec du développement est nettement plus accusé faisant retomber les revenus réels par habitant sous leurs niveaux d’avant les années 1960, quand il n’a pas précipité la plongée des communautés dans l’abîme sans fond de la guerre civile ! Entre 1970 et 1993, les pays en développement ne disposant pas de pétrole se sont développés quatre fois plus que ceux riches en pétrole. Une étude exhaustive conduite par les chercheurs de l’université de Harvard sur un échantillon de 97 pays en développement a montré que les pays dont le produit national brut dépend pour une large part des revenus d’exportation des ressources naturelles ont eu une croissance économique anormalement faible entre 1971 et 1989 par comparaison avec les pays en développement démunis en ressources naturelles. Les résultats de ces travaux ont été confirmés depuis par les économistes de la Banque mondiale et du FMI. Le constat, fondé sur des études quantitatives robustes, est désormais irréfragable : les Etats qui dépendent financièrement des exportations des hydrocarbures (et autres ressources minières) comptent parmi les pays les plus fragiles économiquement, les plus autoritaires, les plus corrompus et, last but not least, les plus exposés à la violence politique ! La corrélation entre richesses en ressources pétrolières et le développement est négative : plus grande est la dépendance pétrolière, plus important est le mal-développement. Le fossé entre les promesses véhiculées par le pétrole et la réalité vécue du développement est devenu abyssal, atterrant. Il entretient ici comme ailleurs la frustration des masses quand il n’alimente pas la violence politique, voire l’effondrement des Etats et la guerre civile..."

-Le pétrole contre les droits de l’Homme!
"...Un survol de la mappemonde, de l’Algérie à l’Arabie saoudite, confirme, sans surprise, que les pétro-démocraties sont l’exception. Comme le démontre la Russie de Vladimir Poutine, l’économie des hydrocarbures permet même de faire, dans une large mesure, l’économie de la démocratie.
Cette malédiction affecte aussi la politique étrangère des pays importateurs du monde occidental, au risque de rendre totalement illusoire un des éléments de leur diplomatie : la défense de la démocratie et des droits de l’Homme. Au risque de rendre contingent, relatif, adaptable, ce qui devrait être essentiel..."

-Cas du Tchad : Peut-on éviter la malédiction pétrolière ?:
"...L’analyse de la performance des économies de la quasi-totalité des pays exportateurs de pétrole révèle un phénomène contre-intuitif : la richesse naturelle limite les opportunités de développement économique. Les pays producteurs de pétrole ont souvent enregistré une stagnation, voire un déclin de leur croissance économique avec l’exploitation de leurs ressources pétrolières. La situation économique des pays producteurs d’Afrique subsaharienne est éloquente : malgré les énormes recettes pétrolières, les indicateurs de développement de ces pays restent parmi les plus faibles au monde. Le Nigeria, premier producteur de la région, a par exemple accumulé plus de 100 milliards de dollars de revenus des exportations pétrolières entre 2000 et 2004, dont 29 milliards pour la seule année 2004, selon le Département d’énergie américain. Pourtant, plus de 70 % de la population continue à vivre avec moins de 1$ par jour, et le PIB par tête n’est que de 430 $. De plus, le pétrole a souvent été associé à des situations de conflits et de violence...">>SITUATION AU TCHAD : Le pétrole et la malédiction du pétrole

Extraction de pétrole au Nigeria. Le pétrole africain constitue plus que jamais à la stabilité des Etats du continent.(Photo: AFP)
Extraction de pétrole au Nigeria. -
"Les prix du pétrole s’envolant, les producteurs d’Afrique sub-saharienne ont le vent en poupe sur la scène mondiale. Les compagnies pétrolières occidentales extraient déjà plus de 9 millions de barils de pétrole par jour en Afrique dont la moitié dans la région du golfe de Guinée, soit 36 % de plus en dix ans. La tendance va s’accélérer avec de nouveaux producteurs comme la Côte d’ivoire ou la Mauritanie et la montée en force des derniers arrivés dans la lice pétrolière, Tchad ou Guinée équatoriale. Pourtant, la bonne fortune pétrolière n’est pas au rendez-vous des consommateurs africains malgré des effets interactifs nouveaux entre prix et intérêt international à propos de la grève au Nigéria par exemple. Reste à savoir si le train du développement passera chez les producteurs. Ailleurs, comme en Erythrée, c’est déjà la panne d’essence. ">> Afrique - Cher pétrole

- Dossier spécial: guerre et sang -La saga du pétrole:
"...Deux événements ont permis ce retour de l'or noir au premier rang des priorités mondiales: ( l'accession à la Maison-Blanche d'un homme tombé tout petit dans un baril de brut; le 11 septembre, qui a fait prendre conscience à l'administration Bush du péril pesant sur les sources d'approvisionnement en brut de l'Amérique – les pirates de l'air étaient Saoudiens.
«You kinda have to go where the oil is!» («Faut bien aller là où est le pétrole!»). La phrase est de Lee Raymond, patron d'ExxonMobil, le numéro un mondial. Elle est crue, directe. A l'image de la philosophie en vogue outre-Atlantique. Car l'Amérique a soif de pétrole comme jamais. Sa consommation en hausse permanente et les terribles doutes sur la duplicité de son vieil allié saoudien, détenteur des premières réserves au monde, l'obligent à multiplier les nouveaux fronts pétroliers afin d'assurer la diversité de ses sources d'approvisionnement. Cette quête frénétique est en train déboucher sur un «nouvel ordre mondial du pétrole», dont la grille de lecture" serait la suivante: pour qu'un pays intéresse Washington, il doit posséder du brut en sous-sol.."

- Le Darfour ? une guerre du pétrole
-Pétrole Monde Diplo
-Malediction du petrole - Recherche Google

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