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mercredi 11 mars 2009

Système financier: l'implosion?      



Après les banques, les assurances...

-"Depuis quelques semaines, la situation s'est considérablement tendue pour le monde de l'assurance. Considéré comme un des plus exposés à la crise financière, le secteur est désormais regardé avec suspicion par les investisseurs"

Qui assure les assureurs ?
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Après les banques, l'Etat envisage de voler au secours des assurances :

"...Lors d'un entretien sur Radio Classique vendredi 6 mars, la ministre des finances, Christine Lagarde, a déclaré que «l'Etat interviendrait aux côtés des assureurs, comme il l'avait pour les banques, si ceux-ci se trouvaient en situation de risque systémique». Y aurait-il donc un risque? A Bercy comme dans les groupes d'assurance, on s'efforçait de minimiser la portée du propos de Christine Lagarde: la déclaration avait juste été faite en réponse à une question. Mais il n'y aurait rien à craindre: les assurances sont dans le meilleur état possible, compte tenu de la crise financière.
Dans les faits, tous surveillent la situation avec la même précaution qu'un démineur chargé de désamorcer une bombe. Et sans le dire, l'Etat se prépare à voler au secours des groupes d'assurance, si cela s'avère nécessaire, comme il l'a déjà fait pour les banques. Cette fois, il ne s'agirait pas de sauver le crédit et l'économie en se substituant au marché interbancaire, mais d'éviter l'implosion du système financier
Depuis quelques semaines, la situation s'est en effet considérablement tendue pour le monde de l'assurance. Considéré comme un des plus exposés à la crise financière, le secteur est désormais regardé avec suspicion par les investisseurs. Une grande partie des portefeuilles (immobilier, actions) des assureurs ne cessant de s'effondrer face à des engagements de risques ou de retraite qui demeurent, les marchés scrutent les bilans à la loupe. Comme pour les banques, ils demandent des niveaux de fonds propres exigés de plus en plus élevés. A leurs yeux, c'est une condition indispensable pour garantir la sécurité financière et les engagements futurs.Ce qui était une demande est devenu une exigence depuis le dernier sauvetage d'AIG, le 1er mars. Pour la quatrième fois depuis septembre 2008, le gouvernement américain a dû voler au secours de l'assureur américain, en lui apportant en catastrophe 30 milliards de dollars supplémentaires, ce qui porte l'aide du gouvernement à AIG à un total de 180 milliards de dollars. Depuis, un vrai bras de fer s'est engagé entre les marchés et divers groupes d'assurance sur cette question. D'autant qu'à la différence des banques, les assurances ne bénéficient pas d'une garantie explicite de l'Etat. Pour avoir écarté la perspective d'une recapitalisation dans un bref délai après avoir annoncé une perte de 880 millions de livres (962 millions d'euros), le groupe britannique Aviva a perdu le 5 mars plus de 30% en une séance. La chute se poursuit...Depuis le début de l'année, l'assureur (AXA)a perdu 62,9% de sa valeur. Ce lundi, il enregistrait sa septième séance consécutive de baisse, frisant le niveau dangereux d'à peine 5,8 euros par titre. A titre de comparaison, son plus proche concurrent, l'Allemand Allianz, n'a perdu que 34,65% depuis le début de l'année. Son titre vaut encore 48,6 euros, ce qui lui donne une capitalisation de 21 milliards, soit près du double de celle d'Axa, valorisé à peine 12 milliards..."

-Le système bancaire US est insolvable:
"...Roubini met une nouvelle fois en garde contre le risque de récession - voire de dépression - en L, qui semble se confirmer avec une contraction au quatrième trimestre 2008 de 6% du PIB aux USA et en Europe, de 12% au Japon, et de 20% en Corée. Comme la plupart des économistes, il estime que les autorités européennes n’ont pas pris conscience de la gravité des enjeux et font preuve d’une dangereuse frilosité en se refusant à agir résolument et rapidement. La situation américaine n’est pourtant guère meilleure. Sur les 800 milliards du plan de relance d’Obama, 200 seulement seront alloués cette année, sur lesquels une centaine devraient disparaître en épargne des ménages. Au total, l’effet de la relance serait donc inférieur à 1% du PIB en 2009. Mais il y a plus encore, l’économie mondiale ne repartira pas tant que de profondes reconversions n’auront eu lieu tant chez les exportateurs qu’aux USA. La système bâti sur la surconsommation et le déficit américain d’une part, et les économies exportatrices d’autres part, ne repartira pas en l’état, car le désendettement des ménages américains sera un processus long et douloureux. Dans l’immédiat, la restructuration du système financier aux Etats-Unis est plus que jamais nécessaire. Avec le ralentissement économique, les pertes pourraient atteindre 3600 milliards de dollars, estime-t-il. Conclusion : le secteur est en état de faillite, et la nationalisation s’impose, sans quoi les sommes gigantesques apportées par l’Etat ne servent qu’à tenter de protéger les actionnaires et les créanciers, pour le moment en pure perte..."

-Fin de partie pour les déficits:
"...Le nouveau budget du président Barack Obama prévoit un déficit astronomique de 1.750 milliards de dollars. Même les pays qui ne se sont pas lancés dans la course effrénée aux dépenses voient leurs excédents chuter et leurs déficits monter en flèche, principalement en raison de la diminution des recettes fiscales.En fait, peu de gouvernements ont présenté des prévisions budgétaires réalistes car ils s'appuient en général sur des scénarios trop optimistes. Malheureusement, en 2009, la situation économique mondiale ne sera pas rose. La production américaine des Etats-Unis et de la zone euro a décliné, apparemment, d'un taux annualisé d'environ 6 % au quatrième trimestre 2008 ; le PIB du Japon a peut-être baissé de deux fois ce taux.La Chine a affirmé que son PIB a augmenté de 6 % à la fin de l'année dernière. On peut en douter car les exportations se sont effondrées dans toute l'Asie, y compris en Corée, au Japon et à Singapour. Il est probable que l'Inde et, dans une moindre mesure, le Brésil s'en sortent un peu mieux. Cependant, peu de marchés émergents ont atteint un stade auquel ils peuvent résister à un effondrement soutenu des économies développées et encore moins jouer les moteurs d'une reprise économique mondiale.La production mondiale est au bord du précipice en 2009. Avec l'assèchement du crédit, beaucoup de petites et moyennes entreprises éprouvent des difficultés pour obtenir les financements minimaux pour simplement maintenir des stocks et vendre.En toute probabilité, nombre de pays verront leur production baisser de 4 % à 5 % en 2009. Pour certains, la chute sera voisine d'une dépression, c'est-à-dire de plus de 10 %. Pis encore, à moins que les systèmes financiers ne rebondissent, la croissance pourrait être décevante pendant des années, en particulier dans les pays les plus touchés, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne.Les pays qui ont des taux de croissance à l'européenne pouvaient supporter une dette publique égale à 60 % du PIB lorsque les taux d'intérêt étaient faibles. Or, avec un endettement de 80 % à 90 % du PIB dans une multitude de pays et la hausse prévisible des taux d'intérêt, on peut s'attendre au pire. La plupart de ceux qui amassent d'énormes dettes pour sauver leurs banques n'ont que de faibles perspectives de croissance à moyen terme, ce qui soulève de réelles questions d'insolvabilité et de durabilité...."
-Obama prévoit deux ans de déficits abyssaux
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- Crise: la bonne cible ?
-Capitalisme dérégulé : le glas ?
- Crise: alerte maximale ?
-Faillite d'un modèle

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