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dimanche 1 mars 2009

Hyperprésidence en déclin ?


De la prise du pouvoir à l'occupation du pouvoir

-"J'ai été élu pour faire quelque chose sur tout" ( N.S.à TF1)

-"Nous vivons dans une monocratie" (R.Badinter)

-"Ce qui distingue la présidence de Nicolas Sarkozy de celles qui l'ont précédée, par-delà une commune personnalisation du pouvoir propre à la Cinquième République, c'est de n'avoir aucun sens des limites, des empêchements et des entraves que toute démocratie authentique, vivante et consciente impose au pouvoir exécutif. Ce président-là se vante même, au nom de la rupture promise et de l'efficacité attendue, de n'avoir guère de considération pour tout ce qui le bloque, le freine ou le ralentit. A lui, le mouvement et l'action, quels qu'ils soient ; aux autres, à tous les autres, le conservatisme et l'immobilisme. Ce faisant, cette présidence nous habitue à une pensée antidémocratique, et c'est son coup d'Etat essentiel, le plus inquiétant dans l'immédiat, le plus dangereux pour l'avenir.Car s'il est un principe au cœur de l'idée démocratique, de son espérance toujours recommencée et de son idéal toujours inachevé, c'est justement que le pouvoir doit être empêché et limité, partagé et divisé, équilibré et contraint. Des pouvoirs qui arrêtent le pouvoir, des contre-pouvoirs extérieurs au pouvoir, des parlementaires qui font librement la loi, des services publics qui assument leur autonomie, des médias qui revendiquent leur indépendance, des autorités de contrôle qui défendent leurs prérogatives, etc. A tel point que Benjamin Constant (1767-1830), ce vrai démocrate injustement décrié, évoquant les « abus naturels du pouvoir exécutif », s'efforçait de préciser les indispensables « moyens de répression contre le pouvoir exécutif ». Oui, de répression...."(E.Plenel -Mediapart)
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Les ministres doutent de la méthode Sarkozy:

"Ministres ou conseillers, ils ne veulent pas être cités. Mais le constat est sur toutes les lèvres : le système de gouvernance de Nicolas Sarkozy s'essouffle. L'hyperprésidence atteint ses limites. La méthode devait permettre d'aller plus vite, en menant de front toutes les réformes à partir de l'Elysée. Au bout de deux ans, la machine semble se gripper. En attestent la multiplication des reculs (réforme des lycées, enseignement supérieur, travail du dimanche) et la chute de la cote du président dans les sondages.
L'Elysée ne parvient pas à assurer la mise en oeuvre effective des mille et une réformes annoncées à grand renfort médiatique. L'intendance ne suit pas. "Une fois qu'on a décidé, on n'est pas capable de suivre les réformes. C'est humainement, administrativement, impossible", affirme un conseiller de l'Elysée.
Enfin, l'équipe gouvernementale est laminée, inaudible. Plusieurs ministres appellent à un changement d'équipe et de méthode, alors que le chef de l'Etat s'expose à tout propos, sans parvenir à montrer un cap. "Il faut reconstituer un gouvernement, un vrai, et placer un écran entre le président et les événements", exhorte un ministre. "Nicolas Sarkozy doit faire ce qu'il ne sait pas faire : travailler en équipe et valoriser ses ministres. La question est de savoir s'il est capable de se remettre en question après deux ans de pouvoir", estime un second. " Il faut accepter d'avoir des ministres qui soient des personnalités et qui peuvent dans une certaine limite mener une politique autonome", demande une troisième...."

-De l’hyperprésident à l’hypoprésident.
"...À LIRE et à écouter tous ces commentateurs qui se nourrissent depuis plusieurs mois des faits et gestes de Nicolas Sarkozy, celui-ci serait pris à son propre piège. L’arroseur arrosé ! Lui qui a voulu occuper toute la place, lui l’omniprésent, le voilà contraint de se calmer, sommé d’être discret et pudique, prié de faire preuve de pudeur et de se faire oublier en coulisses ! Lui qui a montré un allant politique incontestable, le voilà donc dégonflé comme une baudruche ! Bref, retour à la case départ ! Et la question, un tantinet ridicule, excite les rédactions : combien de temps tiendra-t-il encore ? Comme s’il n’avait pas été élu pour cinq ans et qu’il devait démissionner comme un piètre animateur de télévision en mal d’audience !...
on découvre que le président est peut-être plus un homme de la conquête, de la prise de pouvoir qu’un homme désireux d’occuper le pouvoir. Mobile, agité, Nicolas Sarkozy est un cas de figure pour les lecteurs du Prince de Machiavel : conquérir le pouvoir ne signifie pas qu’on a l’aptitude et l’envie de l’occuper. Rompre avec ce qui précède, avec la chiraquie, ne signifie pas mettre en place un nouveau pouvoir, celui de l’après-Chirac. Et pour cause, il faut changer de rythme, occuper des postures contradictoires sans pour autant donner l’impression de naviguer à vue. À en juger par la réception manquée du rapport Attali, on a l’impression que la moindre des promesses malheureuses peut favoriser des retours de bâton.
Mais la faiblesse majeure du président réside dans sa volonté d’ignorer au maximum la représentation politique et les médiations institutionnelles, qui était apparue au départ comme sa force. La volonté de l’hyperprésident de contourner la plupart des mécanismes de représentation (les parlementaires en multipliant les commissions en tous genres) et de décision (les ministres en les divisant et en les soumettant au diktat élyséen et aux improvisations « présidentielles » dont l’une des plus caricaturales est la décision d’en finir avec la publicité sur les chaînes publiques (9)) s’est retournée contre lui. En accordant une confiance excessive au premier cercle élyséen organisé autour de Claude Guéant (il ne suffit pas de maudire les technos et les énarques pour échapper aux pouvoirs non transparents et occultes), le président a donné d’une part l’impression de gouverner seul contre la représentation politique et, d’autre part, de privilégier la relation directe avec l’opinion. Ce qui n’est pas la meilleure manière de renouer avec la confiance politique !
Affichant une volonté de rupture politique et misant délibérément sur la démocratie d’opinion (et il n’était pas le seul, foi de Ségolène Royal !) et ne de dégageant du carcan de la démocratie représentative, le président, trop sûr de lui car toujours porté par l’esprit de conquête comme si l’élection présidentielle était comparable à la prise de pouvoir à l’UMP, n’a pas su (n’a pas voulu !) rééquilibrer les deux formes de démocratie. Maltraitant les représentants du peuple et l’Assemblée, obsédé par sa volonté de contourner les parlementaires, il a concédé une « ouverture politique » très large qui se retour­ne désormais contre lui. Et d’abord dans son propre camp. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la gauche qui s’en prend à Sarkozy mais la droite elle-même, à commencer par les membres du gouvernement qui ne supportent plus, élections municipales aidant, d’être marginalisés au profit des petits princes de l’Élysée et du clan des Hauts-de-Seine, le fameux « 9-2 » qui rappelle que la rupture avec l’ère Chirac ne l’est pas nécessairement avec l’ère Pasqua..."

-François Bayrou accuse Sarkozy de menacer la démocratie | Rue89:
"Dans quel pays vivons nous ? (...) S'il y a encore des Républicains en France, ils doivent dire que ces entorses répétées aux principes républicains ne sont purement et simplement pas acceptables.(...)Cette pratique-là, qui fait litière des principes républicains, est en train de faire de la France un pays où l'on doit s'inquiéter de la démocratie et de la manière dont on la fait respecter."Il en tire une leçon plus large que l'affaire Pérol:"Le plan que le pouvoir actuel est en train de mettre en place est un plan de prise de contrôle de tous les leviers de décision dans la société française. Le pouvoir veut tout contrôler, et il est intéressant de se demander pourquoi (...) et je suis heureux d'être invité de cette émission car une partie du mouvement civique de résistance est justement sur Internet."

-Sarkozy, premier président pop-up
-"Sarkosy m' à tuer", par Barbara Cassin
-Nicolas Sarkozy, tête à claque
-Petit mensonge entre amis | AgoraVox
-Sarkozy plonge dans l'opinion... et chez les people
-Sarkozy et Berlusconi : le sarkoberlusconisme | AgoraVox
-Comment l'antisarkozysme progresse
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-Democratie en lambeaux...
- Une lenteur soudaine
- Le Président et ses chaînes
-Le Sarkozysme est-il un affairisme ?
-Sarko et son clan
-Incantations sarkoziennes

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