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vendredi 17 août 2018

Guerres de l'eau?

L'or bleu n'a pas de prix, mais peut être objet de discorde.
                                                 Selon divers spécialistes, le problème de l'alimentation en eau risque de devenir de plus en plus aigü dans diverses parties du monde.
     Il pourrait même générer des conflits de plus en plus marqués.
        Comme on le voit entre Israel et la Palestine
   Le problème n'est pas nouveau mais s'aggrave:
        ....Cinq années de sécheresse consécutives. Selon le ministre israélien de l’énergie et des ressources en eau, Yuval Steinitz, cela faisait « 100 ans » qu’un tel manque de pluie n’avait pas frappé la région. Résultat, les sources d’eau naturelles, notamment au nord d’Israël, ne cessent de voir leur niveau baisser. Et les importantes infrastructures de désalinisation et de traitement des eaux usées créées par l’État hébreu ne suffisent plus à compenser la pénurie.
  « Ce type de longue sécheresse n’est pas rare dans la région mais ce sont les effets du changement climatique qui rendent la crise aussi sévère », estime Avner Adin, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, spécialisé dans le traitement de l'eau et les technologies de contrôle de la pollution.
    Pour remédier au problème, le gouvernement israélien a annoncé en avril 2018 vouloir mettre les bouchées doubles. Deux nouvelles usines de désalinisation vont être construites le long de la côte méditerranéenne. Le budget de l’opération n’a pas été dévoilé mais il est évalué à 400 millions de dollars, soit environ 344 millions d’euros, par usine. Le réseau de distribution en eau du pays doit également être étendu.
   Parallèlement, le gouvernement Netanyahou projette de réduire le pompage des sources naturelles pour réhabiliter les rivières asséchées. Il envisagerait en revanche de prélever de plus grandes quantités d’eau douce dans le lac de Tibériade, pourtant gravement touché par la sécheresse.
   Cette sécheresse qui dure frappe également de plein fouet les Territoires palestiniens et la Jordanie, tous deux fortement dépendants d’Israël pour leur fourniture en eau. En 1967, pendant la guerre des Six-Jours, l’État hébreu a pris le « contrôle de toutes les sources d’eau entre la rivière du Jourdain et la mer Méditerranée », rappelle Adam Aloni, chercheur au sein de l’ONG B’Tselem. Au moment des accords d’Oslo, il est décidé que 80 % de l’eau provenant de l’aquifère de la montagne en Cisjordanie seraient exploités par les Israéliens et 20 % par les Palestiniens.
    En zone A (sous contrôle palestinien) et B (sous régime mixte), les villes palestiniennes sont en principe alimentées par la compagnie d’eau israélienne Mekorot. Mais chaque été, pendant les mois les plus arides, la pression baisse dans les tuyaux. « Le réseau de distribution passe d’abord dans les colonies israéliennes » et ces dernières « augmentent leur consommation en eau pour l’agriculture », explique Adam Aloni. Les autorités palestiniennes doivent donc rationner l’eau pour que chaque famille puisse en recevoir une fois par semaine, voire une fois toutes les deux semaines.
   La situation est également critique pour les Palestiniens vivant dans la zone C, où Israël exerce un contrôle militaire et civil absolu. « Pour construire un puits ou raccorder une pompe à un tuyau, les Palestiniens ont besoin d’un permis. Mais les autorités israéliennes n’en délivrent presque jamais », constate le chercheur. Des « dizaines de communautés palestiniennes » ne sont donc toujours pas connectées à l’eau courante. Elles doivent vivre avec « 20 litres d’eau par jour par personne », une quantité largement inférieure aux recommandations fixées par l’ONU à 100 litres.
    Le problème est d’autant plus dramatique dans la bande de Gaza, sous blocus depuis 2007. Contactée par Mediapart, Margaux Chinal, chargée de projets eau et assainissement à l’Agence française de développement, estime que « 95 % de l’eau utilisée » par la population de l’enclave palestinienne est « impropre à la consommation en raison de la pollution » de la nappe phréatique et de « l’intrusion d’eau salée » dans cette dernière....
      Sans parler de la Jordanie, gravement affectée. A-t-on oublié que les première émeutes en Syrie ont été largement générées par une population rurale fuyant ses terres par déficit d'eau, donc de récoltes.
      La rareté et l'absence de partage peuvent aggraver des tensions latentes et déboucher sur des conflits ouverts, dans diverses parties du monde.
     Déjà que cinq cents millions de personnes n'ont pas d'accès à une eau de qualité et que d'autres ne peuvent payer une eau devenue un produit cher du fait du marché accaparé souvent par des multinationales.  Pas étonnant que Coca Cola, grand dévoreur d'eau, domine dans certains pays, comme le Mexique.
     La gestion irrationnelle de l'eau combinée à sa rareté, comme en Californie, peuvent créer à terme des problèmes insurmontables. Certaines villes peuvent devenir, par incurie, malades de l'eau, par incurie, comme à Flint.
   Si l'affrontement n'est pas toujours le cas, les tensions existent bien en certains lieux et à certaines époques.
      Les histoires d'eau, élément si universel et si essentieln'ont pas fini de hanter l'histoire des hommes, surtout dans une phase de réchauffement soudain, de développement démographique parfois exponentiel et d'absurde marchandisation.
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