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lundi 14 octobre 2019

Hercule et Jupiter

Diviser pour mieux privatiser:
                                          Un processus trop connu.
     Jupiter nous est familier. Hercule un peut moins.
 C'est le nom d'un nouveau projet pour tronçonner EDF en deux, comme on l'a fait à la SNCF. Pour suivre la logique libérale de Bruxelles, visant ainsi à privatiser un peu plus ce qu'on considère là-bas comme un frein à la concurrence, qui doit devenir la norme dans les secteurs de feu le service public. Quelles qu' en soient les conséquences souvent observées , comme dans les chemins de fer anglais: désorganisation et hausses brutales des prix.
   C'est en core plus vrai pour un service qui exige cohérence, projets de longue durée, gestion rigoureuse et modération des prix. Les aventures financières d'EDF, qui ont plombé ses comptes, les malheurs d'Areva sont encore dans les mémoires. A l'heure où la privatisation du secteur hydraulique, un processus depuis longtemps concocté, se met en route, après une politique de gribouille qui laisse songeur.
              "Le projet « Hercule » vise à découper EDF en deux. L'idée vient directement de l'Elysée. Il y aurait un EDF « bleu », renationalisé à 100% et recentré sur le nucléaire et l'hydraulique ; et un EDF « vert », privatisé, pour tout le reste, notamment les énergies renouvelables et surtout le réseau de distribution, joliment nommé Enedis. Un projet qui suscite une levée de boucliers en interne ayant poussé le gouvernement à retarder les échéances. Il y a ensuite le dispositif « Accès régulé à l'électricité nucléaire historique » (Arenh), qui oblige EDF à céder à prix coûtant un quart de son électricité d'origine nucléaire à ses concurrents. Or la France vient d'accepter une augmentation de 50%, après 2020, des volumes cédés. Coût pour EDF : 2 milliards d'euros par an. Il y a enfin l'annonce, passée quasi inaperçue à la fin du mois d'août, de l'abandon, par le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), d'Astrid, le projet de réacteur nucléaire à neutrons rapides, qui devait prendre la relève des actuelles centrales..."
    Le démantèlement en projet va forcément affaiblir un secteur stratégique, qui va être livré un peu plus à la financiarisation. Nationaliser les pertes... On connaît la chanson.
   Certains ont parlé de sabordage du nucléaire. Le fiasco de Flamanville et les dépenses énormes envisagées pour les futurs démantèlements pèseront forcément sur le consommateur.
   Le dogme des privatisations est un choix forcément politique, enrobé d'une rhétorique technique.
        Mais Jupiter pourra-t-il aller au bout de l'entreprise que Bruxelles lui souffle à l'oreille?
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