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lundi 12 octobre 2020

KIVU: zône grise

Néocolonialisme: pas mort.

                                 Dans cette partie du Congo oublié, continuent à se jouer des drames dont on ne parle guère. Ou si rarement.                     __ Et pourtant!  Des tragédies silencieuses s'y déroulent, sur fond d'intérêts économiques, dont profitent des firmes mutinationales  qui s'y activent directement ou indirectement pour "notre intérêt".   Pour produire des matières premières nécessaires notamment à la fabrication d'objets du quotidien qui nous sont devenus indispensables, comme nos téléphones portables, qui nécessitent des métaux rares. Le Kivu abondent de ce qui est devenu un élément clé de nos économies avancées .   Mais à quel prix et dans quelles conditions!         Profitant de la désorganisation politique du pays, l'ex Congo belge, depuis l'ère Mobutu, et d'une main d'oeuvre on ne peut meilleur marché, certaines firmes font là de bonnes affaires, comme les petits trafiquants qui servent d'intermédiaires.    Une économie de prédation s'est installée, Où certaines multinationales tirent des profits juteux, profitant de l'instabilité entretenue.

La réalité du Kivu est celle d’une zone grise où les guérillas ont réussi à imposer leur propre autorité, laissant libre cours aux violences qui marquent profondément la société car elles atteignent toutes les strates de population. Dans les deux provinces, qui comptent 15% de la population d’un État congolais libanisé, les milices administrent leur propre territoire, la contrebande est la norme, les lois coutumières traditionnelles peuvent prendre le pas sur les lois nationales, la corruption gangrène les élites politiques et militaires, et la justice est très souvent remplacée par l’amnistie. L’économie extractive ayant une importance capitale pour son développement, il est primordial pour le gouvernement de Kinshasa d’avoir la mainmise sur les gisements miniers afin d’assurer les exportations en bonne et due forme, ce qui est loin d’être le cas au Kivu où en 2020, les entreprises étrangères sont libres d’agir en toute impunité. L’ONG Global Witness citait notamment en 2017 les sociétés East Rise Corporation (Hong-Kong), Malaysia Smelting Corporation (Malaisie), Trademet (Belgique), Traxys (Luxembourg) ou encore Specialty Metal Resources (bureaux à Hong-Kong et Bruxelles). Cette situation fait du Kivu de facto « l’arrière-pays économique » du Rwanda et de l’Ouganda.       Ainsi, loin de profiter aux populations du Kivu et au développement du Congo, les richesses minières sont exploitées indirectement par des acteurs extérieurs, c’est-à-dire les pays alentours. En contrôlant les gisements, l’Ouganda et surtout le Rwanda profitent de ressources qui auraient pu conférer à la RDC un immense potentiel pour s’insérer dans la mondialisation et ses échanges économiques internationaux. Ils trouvent donc leur intérêt à ce que règne l’instabilité en RDC depuis plus de vingt ans. Le maintien d’un État congolais faible est aussi dans l’intérêt d’acteurs plus puissants, à savoir les firmes multinationales ainsi que, finalement, des pays d’Europe et d’Amérique du Nord et leurs consommateurs  : c’est pour cela notamment que la guerre, qui permet d’entretenir l’économie de prédation, est toujours d’actualité. Cette analyse amène à remettre en question la vision de conflits identitaires (ou « ethniques ») qui est parfois utilisée pour expliquer l’instabilité de l’Afrique centrale (et même de l’Afrique dans son ensemble)..."      ________En RDC, la richesse en produits tant convoités fait le drame du pays, et on comprend que beaucoup, en externe comme en interne,  aient intérêt à entretenir l'instabilité et le violence. Le silence est étourdissant au sein des instances internationales sensées veiller aux conflits internationaux. Les guerres qui minent cette partie du monde peuvent encore durer longtemps, malheureusement, loin des regards et des caméras. Du sang dans nos cellulaires, comme dit un journaliste canadien.___________

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