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mardi 15 juin 2021

Israël: et après?

 Une chute attendue, une coalition improbable

         Deux mots sur un tournant qui n'en n'est pas vraiment un.

                      C'était attendu. Bibi a chuté. La justice va pouvoir s'exercer enfin.  Mais la suite laisse songeur. Que vaudra une coalition où la chèvre côtoie le choux?    Certains diront: on est passé de la peste au choléra. Difficile de faire pire que Bibi, le roi du chaos. C'est tout le système qui est en crise, et depuis longtemps. Rien ne risque de changer sur le fond, juste moins d'autocratisme et de cynisme.  (*)  
                                   Les résultats qui suivront risquent d'être très inattendus, mais pas dans le sens espéré. Le pourrissement de la situation risque de s'aggraver dans le contexte actuel. L'apartheid de fait peut aller vers un renforcement, tant que les USA soutiennent inconditionnellement Jérusalem. L'absence de constitution et un système  électoral de proportionnalité intégrale n'arrangent pas les choses et favorisent les pires alliances. Rabin, au secours!

     _____(*)  "....Mais le climat dans lequel il quitte ses fonctions, le dépit hargneux qu’il se montre incapable de contenir, comme ses propos provocateurs et irresponsables, sont ceux d’un aventurier de la politique et d’un chef de clan, drogué au pouvoir et avide des honneurs et des privilèges qu’il procure. Un homme dont l’effacement ne peut pas nuire à son pays.    Comment ne pas se réjouir de la chute d’un chef de gouvernement poursuivi pour corruption, fraude, abus de confiance, qui attribue son infortune judiciaire à l’« État profond », aux élites, à la gauche, aux magistrats, à la presse ? Comment ne pas se féliciter, sept mois après la défaite de Donald Trump, d’assister à la sortie de scène de son « ami Bibi », cousin du président américain en mégalomanie et en égocentrisme, comme en déni massif de la réalité ?   Ici s’arrête, hélas, pour les Israéliens et les Palestiniens, la similitude des situations.  Car si, aux États-Unis, Joe Biden est arrivé au pouvoir résolu à rompre avec les grandes lignes de la politique de Trump et à rectifier une partie au moins de ses pires erreurs, Naftali Bennett, le nouveau premier ministre israélien, n’annonce aucune rupture historique et n’incarne rien de réellement nouveau. Ni en matière économique et sociale, ni en politique, ni surtout en ce qui concerne les réponses à la « question palestinienne ».   Seuls devraient changer, au moins à première vue, les personnalités des principaux acteurs de l’exécutif, la vision de certaines questions de société et les aspects les plus choquants de la gouvernance imposée par Netanyahou.   Au « démocrateur » – dictateur démocratiquement élu –, selon les termes de Haaretz, pourrait succéder un chef de gouvernement moins idéologue et plus pragmatique. Plus respectueux des formes de la démocratie parlementaire. Moins influencé par les régimes « illibéraux » d’Europe de l’Est.   Mais rien ne dit qu’à la politique du statu quo et de « gestion du conflit » pratiquée par Netanyahou face aux Palestiniens sera substituée une politique de « résolution du conflit ». Et moins encore un retour au « processus de paix ». Pour une raison simple : le nouveau premier ministre n’y est pas du tout disposé et il n’existe aucun consensus dans ce domaine entre les huit formations qui constituent la nouvelle majorité parlementaire.  Plusieurs d’entre elles, parmi les principales, ont sur ce point des conceptions qui ressemblent fort à du Netanyahou sans Netanyahou : hostiles à la création d’un État palestinien, résolues à poursuivre – voire à développer – la colonisation des territoires occupés, et favorables à l’annexion d’une large partie de la Cisjordanie.   À vrai dire, lorsque leurs dirigeants ont commencé à négocier, elles n’avaient qu’un seul dénominateur commun : « dégager Netanyahou ».  Quels partis trouve-t-on autour de Yesh Atid (« Il y a un avenir »), la formation centriste laïque de l’ancien animateur de télé Yaïr Lapid qui fut l’architecte de la « majorité de changement » désormais au pouvoir ? Leur simple énumération donne une idée de l’hétérogénéité de la nouvelle coalition. Et sans doute de l’un des problèmes majeurs que devra affronter le successeur de Benjamin Netanyahou...."_____________________

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