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mercredi 20 juillet 2022

Hommes à com

Un monde d'influence. .

              On en reparle....Ils sont partout. Là où il y a de gros intérêts à défendre, de l'argent à gagner, des causes à faire valoir. On leur demande de prêter leurs plume pour assurer la promotion ou la défense d'une idée, fût-elle indéfendable objectivement. Semer le doute, gagner les esprits, quelle que soit la cause, ils participent au lobbysme général, quel que soit leur avis personnel. Des tâcherons plus ou moins zélés.Il faut bien gagner sa vie.... Mais il peut y avoir des failles: certains, écoeurés, lâchent le morceau. Comme un certain Julien.                                                                                                             Une affaire qui n'est pas si récente dans le monde des influenceurs patentés. Avisa Partners  joue un rôle clé.  Il s'agit d'une société française qui brille dans le domaine du lobbying et de la désinformation, sous des dehors de respectabilité. Une affaire plus que bizarre. Crapuleuse. On en débattait récemment sur France-Inter.  On croit rêver.                                                                                           "...On y apprend que  que les espaces collaboratifs des grands médias français (Le Club de Mediapart, les espaces débat du Huffington Post, du Point, de l’Express ou du site d’information libéral Contrepoints) sont infiltrés pour servir des luttes d’influence entre États et des querelles de concurrence dans le monde des affaires. L'affaire a été révélée par le journal Fakir et l'enquête reprise par Mediapart. Un journaliste raconte comment il a écrit des centaines d’articles sur des sujets politiquement inflammables et des tribunes destinées à lustrer des images de marque, voire à les écorner. Son employeur, anonyme, est une société privée d’intelligence économique qui travaille pour le compte d’États étrangers, de multinationales et d’institutions publiques. Sa production a été publiée dans les blogs et autres espaces collaboratifs de grands journaux français. Vous pouvez trouver les détails de l’affaire sur Mediapart, qui repose sur le témoignage de son protagoniste principal, le journaliste Julien Fomenta Rosat, et retrouver les premiers éléments dans le journal Fakir le 19 mai (l’article a depuis été mis en accès libre). .."                   Une société tentaculaire et insidieuse, politiquement compromise, parfois au plus haut niveau:                                                                                                                                            "...La société Avisa Partners s’est notamment spécialisée dans la vente d’influence médiatique et numérique à ses clients. Parmi eux, on trouve de très riches particuliers, des institutions publiques, de grandes entreprises et des régimes étrangers. Matthieu Creux et Arnaud Dassier dirigent Avisa Partners. © Illustration Justine Vernier / Mediapart En 2020, le fondateur d’Avisa, Matthieu Creux, détaillait au magazine Causeur une partie de son impressionnante clientèle : Interpol, le Ghana, la Côte d’Ivoire, Saint-Marin, le Togo, la Commission européenne, le ministère des armées, BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole, la Banque Palatine, Axa, CNP Assurances, Engie, EDF, Total, L’Oréal, LVMH, Chanel, Carrefour, Casino, etc.  Des documents internes à Avisa, obtenus par Mediapart, montrent aujourd’hui une palette plus vaste encore de « clients étatiques », dont certains pays qui sentent le soufre. Cela concerne par exemple l’« e-réputation » (réputation sur Internet) de la présidence du Congo-Brazzaville, dirigé depuis des décennies d’une main de fer par le dictateur Denis Sassou Nguesso, l’autocratie du Kazakhstan, en Asie centrale, pour l’organisation d’une exposition internationale, la pétromonarchie du Qatar pour la promotion de ses investissements en Europe et du Mondial 2022, le Tchad pour la valorisation des réformes économiques du dictateur Idriss Déby, la société nationale pétrolière du Venezuela contre les sanctions américaines qui la visent. Mais aussi le géant russe de l’aluminium Rusal pour diverses opérations de lobbying, la multinationale pharmaceutique et agrochimique Bayer pour la publication de contenus sur les réseaux sociaux afin de « contrer l’activisme anti-OGM » ou l’avionneur Airbus. Pour certains de ces clients, auxquels ils proposent du « online advocacy » (comprendre de l’influence numérique), Avisa et ses partenaires ont une stratégie très particulière : l’infiltration, sous de fausses identités, d’espaces de discussion participatifs sur des sites de médias plus ou moins réputés – les pages débats de L’Express, du Huffington Post, les sites Agoravox et Contrepoints –, mais aussi Le Club de Mediapart, dans le but d’en faire des lieux de propagande qui ne disent pas leur nom..... "                 Rien que ça! 

                                                        __________On peut lire le détail dans Mediapart, sans que personne ne démente des pratiques de manipulation dans l'information:   "...Pendant six ans, Julien* a travaillé dans la plus grande confidentialité. Il n’a jamais vu ses supérieurs, tous anonymes. Lui-même se cachait derrière une dizaine de pseudonymes pour ne pas être identifié. Mais le jeu en valait la peine, dit-il : il y avait pas mal d’argent facile à se faire, et rapidement. Julien n’était ni un narcotrafiquant ni un vendeur d’armes...."                                                                                                                                                ___Il manipulait des informations. On peut lire le détail dans Médiapart:      ".....Dans les colonnes du trimestriel Fakir, Julien a expliqué par le menu, début juin, les coulisses édifiantes de sa mission. La raison ? L’entreprise pour laquelle il travaillait lui a demandé d’écrire sur le journal du député François Ruffin (La France insoumise – LFI), dans lequel, hasard, Julien compte un ami cher.    C’en était trop. Il décide de tout arrêter, de dénoncer les pratiques de son employeur et d’aider la presse à enquêter. Son récit, enrichi d’autres témoignages et de nombreux documents recueillis par Mediapart, permet aujourd’hui de révéler l’une des plus grandes entreprises de manipulation de l’information intervenue en France ces dernières années.     Derrière ces pratiques se trouve une société d’intelligence économique et de cybersécurité inconnue du grand public, baptisée Avisa Partners, mais l’une des plus réputées de la place de Paris. Elle rachète à tour de bras des acteurs phares du secteur et valorise son activité à près de 150 millions d’euros.    Co-organisatrice avec la gendarmerie nationale du Forum international de la cybersécurité (FIC), le principal événement européen sur les questions de la sécurité et de confiance numérique, Avisa Partners rassemble – ou a rassemblé – en son sein des figures du renseignement, du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie : l’ancien chef des services secrets intérieurs Patrick Calvar, l’ex-numéro 2 du Quai d’Orsay Maurice Gourdault-Montagne, l’actuelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire ou l’ancienne plume d’Emmanuel Macron à l’Élysée Sylvain Fort (voir leurs réactions en fin d’article)...    Codirigée par un proche de Sarkozy et de Zemmour, Arnaud Dassier, et le fils d’un ancien directeur d’un service de renseignement militaire, Matthieu Creux, la société Avisa Partners s’est notamment spécialisée dans la vente d’influence médiatique et numérique à ses clients. Parmi eux, on trouve de très riches particuliers, des institutions publiques, de grandes entreprises et des régimes étrangers...."                                                                                 _____    "Un article du dernier numéro du journal Fakir a été mis en accès libre récemment. Nous vous en conseillons la lecture, car l’histoire est édifiante : celle de Julien Fomenta Rosat, journaliste pigiste qui a rédigé pendant des années des articles complaisants envers les clients fortunés d’une entreprise de communication."        La méthode est d’une simplicité extrême : un client (le plus souvent une entreprise multinationale peu scrupuleuse ou un État autoritaire) souhaite revaloriser son image, soit pour engranger davantage de profits, ou bien assurer sa pérennité, ou simplement pour son bon plaisir puisqu’il en a les moyens. Le client (au hasard, le multimilliardaire Bernard Arnault) va donc payer un article flatteur ou, au contraire, un brûlot contre ses détracteurs (au pif, François Ruffin, le député auteur du film “Merci patron”, en plus d’être directeur du journal Fakir).                                          L’article est rédigé par un indépendant, puis est vendu comme prêt à publier à des journaux souvent considérés comme “sérieux”, gavés de subventions publiques comme Le Point. L’article est publié sous un nom de journaliste souvent inventé, que l’on fait passer pour spécialiste de la question. La ficelle est trop grosse ? Cela fait pourtant des années que ça dure !                          L’auteur réel n’est qu’une plume sélectionnée pour sa capacité à convaincre, mais la recherche journalistique n’est nulle part présente. C’est la réalité qui doit s’adapter à la commande et non l’article qui doit raconter une vérité. On savait déjà que les journaux et sites internet commerciaux d’informations étaient des torchons bourrés de publicités, mais on passe désormais dans une nouvelle dimension : CE SONT des publicités. Des pubs grassement rémunérées par et pour les puissants de ce monde, qui paient pour que l’on chante leurs louanges.           Lors du rachat de Twitter par Elon Musk, ce dernier considérait qu’il fallait lever toute forme de modération du réseau social car elle s’apparenterait à de la censure. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, puissant parmi les puissants, favoriserait-il la circulation des informations et la mise en place de contre-pouvoirs ? Rien n’est moins sûr.          Diffuser tous les contenus, relativiser toutes les informations, noyer le poisson. Une sorte de mithridatisation de l’information : le roi Mithridate, qui régnait sur le Bosphore dans l’Antiquité, consommait régulièrement de petites doses de poison pour être immunisé en cas d’empoisonnement. Au lieu de censurer les informations qui pourraient bousculer l’ordre bourgeois et risquer un “effet Streisand” (populariser une information en cherchant à la faire disparaître), il vaut mieux laisser l’information circuler en étant diluée dans un flot ininterrompu et inintéressant d’informations insipides et inoffensives pour le pouvoir en place.                            Ce flot, ce sont les articles payés par Avisa Partners. Et par une étonnante coïncidence, Olivia Grégoire, actuelle porte parole du gouvernement, a été directrice associée d’Avisa Partners ! Les médias mainstream nous abreuvent ainsi à longueur de journée d’analyses réacs et complaisantes, mais surtout d’informations diverses dont on ne peut tirer aucune analyse politique qui permette de penser la subversion. Info en continu et divertissement partout, révolution nulle part sur des médias détenus, dans leur très grande majorité, par ce que le Monde Diplomatique appelle le Parti de la Presse et de l’Argent.       Pire, non contents de saturer l’espace médiatique de fausses informations, d’articles orientés en leur faveur, ces puissants cherchent à semer le trouble sur la pertinence de vraies enquêtes journalistiques. Le terme de “fake news”, utilisé à tord et à travers, est trop souvent adressé contre des enquêtes journalistiques sérieuses et sourcées, mais qui lèvent des lièvres trop gros pour être dilués par BFM. Les milliardaires ont encore de beaux jours devant eux si on ne leur tord pas le poignet, si on ne les contraint pas à libérer l’information. La dernière fois que la bourgeoisie a perdu la main sur les médias, c’est lorsque le Conseil National de la Résistance a interdit aux capitaux industriels de financer les grands titres de presse. Le principe était simple : l’information doit être au service de la population et pas de quelques riches collabos.  ...  "                         _____________________

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