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vendredi 19 mai 2023

Casseroles en tous genres

Corruptions 

               Ce fléau social et politique, pas toujours visible, pas toujours dénoncé, n'est pas un phénomène d'un autre temps. Régulièrement, il révèle son activité au sein des sociétés, à bien des niveaux, de manière le plus souvent masquée,  parfois massive. De manière généralisée et institutionnelle, comme en Russie, qu'on a pu appeler comme une kleptocratie, inquiétante, comme en Moldavie, généralisée, comme dans nombre de pays aux systèmes juridiques faibles,  du moins comme en Afrique ou dans certains pays d'Amérique Latine. La liste serait longue des pays affectés par ces phénomènes divers et variés. Il serait plus facile de compter ceux qui y échappent, du moins partiellement, quel que soit le domaine, même dans le sport. Dans le domaine de l'influence politique, les conséquences peuvent être graves au niveau de la crédibilité des institutions et de la confiance civile. Cette gangrène généralisée demande une prise de conscience, une vigilance constante  et une condamnation sans appel. Mais la tolérance à ce phénomène n'est pas la même selon les pays et le niveau d'éveil et d'éducation des populations. L'argent et le pouvoir (son corollaire) est le principal moteur de ce phénomène. Un virus mortel.                                            S'il n'est pas un problème envahissant comme dans certains pays, le phénomène de la corruption dans notre pays tient une place qu'on n'apprécie pas toujours dans son ampleur véritable:

                      Dernièrement, une nouvelle affaire de corruption éclatait dans les médias français, mettant cette fois-ci en lumière des transactions illicites pour l’obtention du permis de conduire impliquant un certain nombre de célébrités. Loin d’être la première affaire du genre, ni la dernière, elle ne constitue pour autant qu’une infime partie du phénomène de corruption qui gangrène la société française à tous les niveaux, depuis les plus modestes officiers de l’État jusqu’à ses plus prestigieux serviteurs, qu’ils soient élus ou nommés aux plus hautes fonctions.
    Toutes les affaires de corruption ne défraient pas la chronique de la même façon, et l’écrasante majorité n’est même jamais révélée au grand public. Pour autant, en se basant sur ce qui apparaît dans les procès, les confidences de certains industriels et même quelques indiscrétions de corrupteurs eux-même, des journalistes ont pu évaluer à 30 milliards d’euros par an le montant de la corruption en France. Une somme impressionnante mais qui ne serait en réalité qu’une estimation basse ne tenant pas compte des transactions les plus occultes impliquant de très hauts responsables industriels, syndicaux et politiques, et dont seule l’histoire se fera peut-être l’écho dans quelques années ou décennies.  [De quoi financer l'assurance maladie et plus !]
    Chaque année, l’ONG allemande Transparency International publie son classement des pays les plus corrompus, s’appuyant notamment sur un indice établi à partir des avis du FMI, de diverses organisations en faveur du développement et d’observateurs institutionnels. On a coutume de croire que la corruption ne concerne que les pays en développement ou encore quelques dictatures dont le régime politique favorise une oligarchie au détriment de la population. Pourtant, la France n’est pas en reste et, en 2016, elle est classée 23e seulement sur la liste des pays les plus vertueux et les plus transparents de la planète, à égalité avec l’Estonie, le Chili et les Émirats Arabes Unis...... Une corruption qui prospère avec notre argent...   

                                              _____    "...En 1992dans son livre La Corruption de la République (Fayard), l’un des rares ouvrages de référence sur le fléau des atteintes à la probité en France, l’universitaire et chercheur en science politique Yves Mény écrivait ceci : « La corruption prend appui sur des mécanismes, des valeurs et des règles parfaitement intégrés et légitimés par le système politique. La corruption n’est pas à côté ou en marge du système, elle vit en symbiose avec lui, se nourrit de ses faiblesses, s’infiltre dans ses interstices. »
        Avec la condamnation en appel de Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un ferme, et une privation de ses droits civiques pendant trois ans, on peut dire que cette corruption a, aussi, atteint le sommet de la République, la nôtre...."
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