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mardi 4 février 2025

Se fier à ChatGPT?

 Je me suis (encore) amusé

     Une nouvelle fois, avec mon "ami" Gemini. Pour lui poser une question embarrassante (surtout pour lui!)                                                                                                             Je lui ai demandé: Que puis-je encore espérer à 85 ans?..La réponse ne fut pas idiote, mais j'aurais pu m'en passer...Pour mes "mémoires", c'est encore trop tôt!😉


Sans ChatG¨T, je n'aurais pas su😎


Réponse de Gemini:

Tout dépend de ce que vous aimez et de ce qui vous apporte du bonheur ! À 85 ans, il y a encore beaucoup à espérer :

🌿 Profiter de la nature – Marcher, jardiner, admirer les paysages.
📖 Lire et apprendre – Découvrir de nouveaux livres, approfondir vos connaissances, explorer l’histoire ou la philosophie.
👨‍👩‍👧‍👦 Partager avec vos proches – Transmettre vos souvenirs, raconter votre vie, écouter et échanger.
✍️ Écrire vos mémoires – Laisser une trace, raconter votre histoire pour les générations futures.
🎶 Apprécier l’art et la musique – Aller à des concerts, peindre, écouter vos morceaux préférés.
💭 Méditer et savourer l’instant présent – Trouver du réconfort dans les petits plaisirs du quotidien.
🚶‍♂️ Prendre soin de vous – Un peu d’exercice, une bonne alimentation, du repos.
💡 Explorer de nouvelles passions – Pourquoi pas la photographie, la cuisine, ou même les nouvelles technologies ?

Tant qu’on est curieux, qu’on s’émerveille et qu’on trouve du sens à chaque journée, il y a toujours quelque chose à espérer. Que voudriez-vous encore accomplir ou essayer ?

D'un capitalisme à l'autre

Les nouveaux oligarques de Washington

               Les formes de capitalisme se suivent, mais ne se ressemblent pas

            Tout en ayant un socle et un noyau invariants, les expressions économiques et sociales du capitalisme ont connu et peu connaître diverses formes rythmées par des crises. Depuis le capitalisme "sauvages" des débuts, non réglementé, auquel Trump semble bien s'être rallié jusqu'au capitalisme encadré politiquement, de type kéynésien, qui fut celui de Roosevelt après la grande crise de 1929. Emerge aujourd'hui, Outre-Atlantique surtout, un capitalisme de la finitude, à la structure bien particulière, qui se présente comme un péril pour la vie démocratique, la dérégulation semblant aller à son terme, selon la pure loi du profit et les lois du marchés, censées être d'elles mêmes autorégulatrices.  "« Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles. » Cette phrase de Peter Thiel est abondamment citée pour expliciter le tournant autoritaire des Etats-Unis                        ___Musk et la finance US   ___ Stratégie du chaos __ Un changement de paradigme.


 


"  ...Selon l'auteur, nos sociétés expérimentent un « capitalisme de la finitude », dont des avatars ont déjà existé lors des siècles précédents. Ouvertement « prédateur, violent et rentier », il s’épanouit sur la fin de la promesse de prospérité universelle, permise par le marché et régulée par le droit. « Le néolibéralisme est terminé », affirme l’auteur, en se différenciant sur ce point d’autres penseurs de l’époque, comme Quinn Slobodian et son Capitalisme de l’apocalypse.  Auprès de Mediapart, Arnaud Orain développe les principaux arguments de sa thèse, et s’explique sur sa périodisation alternative de la trajectoire du capitalisme. Il souligne la ligne de crête à trouver entre le risque de vassalisation, face à la nouvelle vague impérialiste du XXIe siècle, et le risque de s’abîmer dans une course antidémocratique, inégalitaire et écocide...."        

            "...Pour  saisir la vision du monde de ceux qui ont porté et entourent aujourd’hui Donald Trump, l’ouvrage de Quinn Slobodian, Le Capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil), qui vient de paraître, est une lecture indispensable. Il commence d’ailleurs par un rêve de Peter Thiel, un des plus grands investisseurs du secteur technologique et grand soutien du nouveau président états-unien, également connu pour son complotisme. Ce rêve, formulé en 2009, c’est celui d’un monde composé de plus de mille États. « Si nous voulons plus de liberté, nous devons augmenter le nombre de pays », concluait-il.                                      "...En 2018, l’historien canadien, qui enseigne à l’université de Boston (États-Unis), avait rédigé un livre remarqué, Les Globalistes (traduit au Seuil en 2022). Il y décrivait l’idéologie et les politiques des néolibéraux qui cherchaient à imposer un ordre international favorable au capital en verrouillant, tant par les traités internationaux que par les constitutions, les choix démocratiques.                                     Cette fois, il explore les rêves des fondamentalistes du marché, les libertariens, qui se sont toujours opposés aux néolibéraux (même si, ponctuellement, ils ont pu en être les alliés intéressés) et sont longtemps restés marginaux. Mais depuis le début des années 2020, ils sont devenus une force importante du capitalisme contemporain. Arrivés au pouvoir en Argentine en 2023 avec Javier Milei, ils dominent désormais dans les secteurs de la finance et de la technologie, et entourent Donald Trump.      ___ C’est ce schéma qui se dessine dans les exemples décrits par Quinn Slobodian et qui sont devenus des modèles pour les libertariens : Hong Kong, Singapour, le Liechtenstein ou Dubaï. Ces confettis issus soit du colonialisme britannique, soit de l’absolutisme féodal, soit des deux, sont caractérisés par une gouvernance non démocratique calquée en grande partie sur celle des entreprises.

             Pour devenir le lieu de prédilection des capitaux, il ne peut y avoir de contraintes démocratiques. Le cas le plus extrême de ce principe est celui de l’ancien prince du Liechtenstein, Hans-Adam II, lui-même libertarien convaincu, qui, en 2002, menaçait de vendre sa principauté si ses sujets n’acceptaient pas de lui donner davantage de pouvoir.

Ces territoires sont des modèles qui ont pu inspirer des politiques concrètes, notamment les très nombreuses zones économiques spéciales qui ont fleuri dans le monde entier au cours des quatre dernières décennies. Quinn Slobodian développe l’exemple des Docklands de Londres, construits sur l’exemple hong-kongais d’une enclave isolée de toute forme de démocratie locale. Mais dans la suite du Brexit, c’est l’exemple de Singapour qui alimentera les fantasmes de l’ancienne métropole coloniale.

En réalité, l’effet de ces confettis est plus complexe qu’une simple contagion. Le monde qui nous est familier, découpé en États souverains remplissant des territoires colorés en plein, n’est pas le monde réel. Celui-ci est parsemé d’enclaves plus ou moins minuscules, plus ou moins souveraines, qui ont des lois spéciales conçues sans démocratie pour les besoins du capital. Ces « trous » dans la carte constituent ce que l’auteur appelle « la zone » : une vaste région faite de milliers d’ensembles qui permettent aux capitaux et à leurs détenteurs d’échapper aux lois qui s’appliquent aux autres citoyens.

               Le monde compte aujourd’hui 5 400 de ces « trous », qui ont une fonction conforme à l’idéologie libertarienne, celle de permettre au capital de « faire sécession » du reste du monde et, en cela, d’exercer une pression sur l’ensemble du capitalisme mondial. Si les autres territoires veulent prospérer, ils doivent se soumettre à cette logique de la « zone », c’est-à-dire désarmer l’État face au capital et neutraliser tout choix démocratique. C’est une sécession qui se veut active : elle vise à saper les bases de tout sentiment collectif d’appartenance qui ne serait pas basé sur la logique contractuelle.

Prenant pied sur cette logique, les libertariens ont tenté de construire leur utopie de société anarcho-capitaliste pour réaliser une sécession complète d’un monde qu’ils jugent en proie au socialisme et à l’arbitraire de l’État. Ces tentatives sont nombreuses et anciennes. Quinn Slobodian raconte ainsi comment des intellectuels ont essayé de transformer le Ciskei, un État fantoche créé par le régime de l’apartheid, ou la Somalie des années 1990, en paradis capitaliste sans État.

Ces tentatives ayant échoué, les libertariens ont rêvé d’un « territoire libre flottant » au milieu de l’océan ou d’une ville privée « sous contrat » sur une île au large du Honduras. En vain, encore une fois. Finalement, cette utopie s’est transposée dans le monde virtuel. Balaji Srinivasan, un investisseur de la Silicon Valley, construit l’idée d’une sécession libertarienne en ligne permettant de créer une communauté « libre » qui viendrait ensuite se réaliser dans un territoire.     

Derrière ces tentatives un peu pathétiques, on trouve les grands traits d’une idéologie qui n’est plus anecdotique : la nostalgie pour une Europe médiévale fantasmée comme un immense champ de compétition entre intérêts privés ; la volonté de remplacer la souveraineté par les intérêts personnels concurrents, la démocratie par le marché et la loi par le contrat. C’est ce que l’auteur appelle le « capitalisme de l’apocalypse ». Un terme si bien choisi que Peter Thiel lui-même l’a utilisé dans un texte délirant publié récemment par le Financial Times, où il faisait de Donald Trump le moment de la « révélation », c’est-à-dire, en grec, de l’apocalypseLe livre de Quinn Slobodian est paru en 2023 en anglais. L’auteur ne pouvait prévoir les événements actuels et l’arrivée de ces libertariens au pouvoir aux États-Unis. Alors que le nouveau président états-unien évoque des droits de douane et des annexions, on a cependant l’impression que le projet trumpiste est assez éloigné de ce capitalisme par fragmentation. Mais il ne faut pas s’y tromper : ce que Donald Trump et ses alliés capitalistes proposent, c’est bel et bien une sécession des États-Unis.

          Cette sécession passe par une sécurisation de ses ressources et de ses marchés, mais aussi par une politique de destruction de l’État fédéral et des régulations pour attirer massivement les capitaux. L’État n’est conservé que comme une arme nécessaire pour le développement d’une utopie libertarienne : il est donc agressif envers l’extérieur, mais impuissant à l’intérieur. Ce n’est pas tout à fait l’utopie libertarienne des mille États, mais c’est en quelque sorte encore mieux : faire de la première puissance mondiale leur utopie réactionnaire. Et on ne peut exclure que la « zone » ne s’étende encore aux États-Unis, au nom de cet « âge d’or » promis par Trump...  "                 [ Merci à Mediapart et à F.Godin]              _____                       

Pour saisir la vision du monde de ceux qui ont porté et entourent aujourd’hui Donald Trump, l’ouvrage de Quinn Slobodian, Le Capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil), qui vient de paraître, est une lecture indispensable. Il commence d’ailleurs par un rêve de Peter Thiel, un des plus grands investisseurs du secteur technologique et grand soutien du nouveau président états-unien, également connu pour son complotisme. Ce rêve, formulé en 2009, c’est celui d’un monde composé de plus de mille États. « Si nous voulons plus de liberté, nous devons augmenter le nombre de pays », concluait-il.                                                                                                                       En 2018, l’historien canadien, qui enseigne à l’université de Boston (États-Unis), avait rédigé un livre remarqué, Les Globalistes (traduit au Seuil en 2022). Il y décrivait l’idéologie et les politiques des néolibéraux qui cherchaient à imposer un ordre international favorable au capital en verrouillant, tant par les traités internationaux que par les constitutions, les choix démocratiques.    Cette fois, il explore les rêves des fondamentalistes du marché, les libertariens, qui se sont toujours opposés aux néolibéraux (même si, ponctuellement, ils ont pu en être les alliés intéressés) et sont longtemps restés marginaux. Mais depuis le début des années 2020, ils sont devenus une force importante du capitalisme contemporain. Arrivés au pouvoir en Argentine en 2023 avec Javier Milei, ils dominent désormais dans les secteurs de la finance et de la technologie, et entourent Donald Trump.                                                                                                   La démarche de Quinn Slobodian est la même que pour Les Globalistes : il s’agit de tracer une histoire intellectuelle du mouvement à travers ses obsessions, mais aussi ses réalisations concrètes. La démarche prend la forme d’un voyage dans les différents modèles qui ont enthousiasmé les libertariens et dans leurs essais pour créer « leur » monde idéal. Il en ressort une vision très claire de leurs objectifs : un capitalisme pur, débarrassé de toute contrainte démocratique et dominant un État minimal devenu une entreprise comme les autres.                                                                            Cette vision a besoin, selon l’auteur, de ce monde parcellisé décrit par Peter Thiel et qui est résumé dans le titre anglais du livre, Crack-Up Capitalism ou « capitalisme de fragmentation ». C’est assez logique : la haine que les libertariens vouent à l’État les conduit à chercher son affaiblissement. Or, un système d’États de taille réduite conduit à une concurrence entre États faibles, qui amène ces derniers à chercher l’appui de la puissance du capital pour assurer leur développement.                                   Mécaniquement, un État de taille réduite se doit donc de mener une politique favorable au capital et, en dernier ressort, de se laisser gouverner par le capital. L’État devient alors lui-même une entreprise comme une autre, soumise à l’injonction de l’accumulation du capital.    C’est ce schéma qui se dessine dans les exemples décrits par Quinn Slobodian et qui sont devenus des modèles pour les libertariens : Hong Kong, Singapour, le Liechtenstein ou Dubaï. Ces confettis issus soit du colonialisme britannique, soit de l’absolutisme féodal, soit des deux, sont caractérisés par une gouvernance non démocratique calquée en grande partie sur celle des entreprises.     Pour devenir le lieu de prédilection des capitaux, il ne peut y avoir de contraintes démocratiques. Le cas le plus extrême de ce principe est celui de l’ancien prince du Liechtenstein, Hans-Adam II, lui-même libertarien convaincu, qui, en 2002, menaçait de vendre sa principauté si ses sujets n’acceptaient pas de lui donner davantage de pouvoir.                                                                                                                                      Ces territoires sont des modèles qui ont pu inspirer des politiques concrètes, notamment les très nombreuses zones économiques spéciales qui ont fleuri dans le monde entier au cours des quatre dernières décennies. Quinn Slobodian développe l’exemple des Docklands de Londres, construits sur l’exemple hong-kongais d’une enclave isolée de toute forme de démocratie locale. Mais dans la suite du Brexit, c’est l’exemple de Singapour qui alimentera les fantasmes de l’ancienne métropole coloniale  En réalité, l’effet de ces confettis est plus complexe qu’une simple contagion. Le monde qui nous est familier, découpé en États souverains remplissant des territoires colorés en plein, n’est pas le monde réel. Celui-ci est parsemé d’enclaves plus ou moins minuscules, plus ou moins souveraines, qui ont des lois spéciales conçues sans démocratie pour les besoins du capital. Ces « trous » dans la carte constituent ce que l’auteur appelle « la zone » : une vaste région faite de milliers d’ensembles qui permettent aux capitaux et à leurs détenteurs d’échapper aux lois qui s’appliquent aux autres citoyens.                                                                                             Le monde compte aujourd’hui 5 400 de ces « trous », qui ont une fonction conforme à l’idéologie libertarienne, celle de permettre au capital de « faire sécession » du reste du monde et, en cela, d’exercer une pression sur l’ensemble du capitalisme mondial. Si les autres territoires veulent prospérer, ils doivent se soumettre à cette logique de la « zone », c’est-à-dire désarmer l’État face au capital et neutraliser tout choix démocratique. C’est une sécession qui se veut active : elle vise à saper les bases de tout sentiment collectif d’appartenance qui ne serait pas basé sur la logique contractuelle.          Prenant pied sur cette logique, les libertariens ont tenté de construire leur utopie de société anarcho-capitaliste pour réaliser une sécession complète d’un monde qu’ils jugent en proie au socialisme et à l’arbitraire de l’État. Ces tentatives sont nombreuses et anciennes. Quinn Slobodian raconte ainsi comment des intellectuels ont essayé de transformer le Ciskei, un État fantoche créé par le régime de l’apartheid, ou la Somalie des années 1990, en paradis capitaliste sans État.               Ces tentatives ayant échoué, les libertariens ont rêvé d’un « territoire libre flottant » au milieu de l’océan ou d’une ville privée « sous contrat » sur une île au large du Honduras. En vain, encore une fois. Finalement, cette utopie s’est transposée dans le monde virtuel. Balaji Srinivasan, un investisseur de la Silicon Valley, construit l’idée d’une sécession libertarienne en ligne permettant de créer une communauté « libre » qui viendrait ensuite se réaliser dans un territoire.        Derrière ces tentatives un peu pathétiques, on trouve les grands traits d’une idéologie qui n’est plus anecdotique : la nostalgie pour une Europe médiévale fantasmée comme un immense champ de compétition entre intérêts privés ; la volonté de remplacer la souveraineté par les intérêts personnels concurrents, la démocratie par le marché et la loi par le contrat. C’est ce que l’auteur appelle le « capitalisme de l’apocalypse ». Un terme si bien choisi que Peter Thiel lui-même l’a utilisé dans un texte délirant publié récemment par le Financial Times, où il faisait de Donald Trump le moment de la « révélation », c’est-à-dire, en grec, de l’apocalypse.                           Le livre de Quinn Slobodian est paru en 2023 en anglais. L’auteur ne pouvait prévoir les événements actuels et l’arrivée de ces libertariens au pouvoir aux États-Unis. Alors que le nouveau président états-unien évoque des droits de douane et des annexions, on a cependant l’impression que le projet trumpiste est assez éloigné de ce capitalisme par fragmentation. Mais il ne faut pas s’y tromper : ce que Donald Trump et ses alliés capitalistes proposent, c’est bel et bien une sécession des États-Unis. Cette sécession passe par une sécurisation de ses ressources et de ses marchés, mais aussi par une politique de destruction de l’État fédéral et des régulations pour attirer massivement les capitaux. L’État n’est conservé que comme une arme nécessaire pour le développement d’une utopie libertarienne : il est donc agressif envers l’extérieur, mais impuissant à l’intérieur. Ce n’est pas tout à fait l’utopie libertarienne des mille États, mais c’est en quelque sorte encore mieux : faire de la première puissance mondiale leur utopie réactionnaire. Et on ne peut exclure que la « zone » ne s’étende encore aux États-Unis, au nom de cet « âge d’or » promis par Trump...                                                                                                                   Car la vraie leçon de ce livre et du précédent, c’est que le lien naturel entre capitalisme et démocratie, qui a constitué le cœur de l’idéologie dominante dans les années 1990 et 2000, dans la foulée du fameux texte de Francis Fukuyama sur la « fin de l’histoire », apparaît aujourd’hui comme une illusion funeste. Les efforts des libertariens comme des néolibéraux ont consisté principalement à faire échapper le capitalisme de la démocratie.    Désormais, l’expérience de la « zone » et le succès du capitalisme asiatique viennent confirmer qu’il y a un choix à faire entre la prospérité capitaliste et la démocratie, entre la liberté économique et la liberté politique. Ces notions ne sont donc pas complémentaires et indissociablement liées, mais bien plutôt contradictoires et antinomiques. Avec l’essor de la concurrence mondiale et le ralentissement de la croissance, cette contradiction ne peut que croître, ce que l’actualité prouve avec éclat. " [ Merci à Mediapart et à Romaric Godin]   


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lundi 3 février 2025

Jusqu'au bout de la nuit

 Triomphe...du portable  

            Quand trop c'est trop.

                                On progresse... 

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Cher Coltan

Cher, rare et source de conflits meurtriers

             La face cachée d'un produit minier si répandu.

                        Ce n'est pas la première fois que l'on parle de ce produit minier rare et devenu incontournable, depuis notamment le développement fulgurant des téléphones portables. Un produit surtout concentré dans une partie du monde, dont on reparle aujourd'hui, qui concerne en permanence le Kivu, province nord du Congo Kinshasa. Un zône d'exploitation très peu éthique, dans des conditions parfois quasi esclavagistes, centre d'intérêts mondiaux et de conflits permanents. Nous assistons aujourd'hui à une nouvelle phase dramatique de ce que l'on peut appeler un conflit mondial par délégation sur fond d'exploitation néocoloniale, depuis longtemps signalé. Dans l'indifférence générale. Diplomatiquement, ce n'est de toute évidence pas une priorité. Un guerre  sans fin se déroule sans fin, où la population civile n'est pas épargnée. " La situation au Nord Kivu st chaotique. Le rapport souligne que les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé opérant à la fois en RDC et en Ouganda, ont intensifié leurs attaques, dont les civils constituent les principales victimes.   Les affrontements entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces de défense rwandaises (RDF) contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés locaux, se sont également aggravés, entraînant la conquête de nouvelles zones stratégiques par le M23. Selon le rapport, cette situation a provoqué le déplacement de près de 1,7 million de personnes au Nord-Kivu et environ 500 000 personnes supplémentaires vers le Sud-Kivu. Ces millions de personnes vivent dans le dénuement le plus total..."                                                                                                                     ___ Dans cette partie du Congo oublié, continuent à se jouer des drames dont on ne parle guère. Ou si rarement.                     __ Et pourtant!  Des tragédies silencieuses s'y déroulent, sur fond d'intérêts économiques, dont profitent des firmes mutinationales  qui s'y activent directement ou indirectement pour "notre intérêt".   Pour produire des matières premières nécessaires notamment à la fabrication d'objets du quotidien qui nous sont devenus indispensables, comme nos téléphones portables, qui nécessitent des métaux rares. Le Kivu abonde de ce qui est devenu un élément clé de nos économies avancées .   Mais à quel prix et dans quelles conditions!         Profitant de la désorganisation politique du pays, l'ex Congo belge, depuis l'ère Mobutu, et d'une main d'oeuvre on ne peut meilleur marché, certaines firmes font là de bonnes affaires, comme les petits trafiquants qui servent d'intermédiaires.    Une économie de prédation s'est installée, Où certaines multinationales tirent des profits juteux, profitant de l'instabilité entretenue.

La réalité du Kivu est celle d’une zone grise où les guérillas ont réussi à imposer leur propre autorité, laissant libre cours aux violences qui marquent profondément la société car elles atteignent toutes les strates de population. Dans les deux provinces, qui comptent 15% de la population d’un État congolais libanisé, les milices administrent leur propre territoire, la contrebande est la norme, les lois coutumières traditionnelles peuvent prendre le pas sur les lois nationales, la corruption gangrène les élites politiques et militaires, et la justice est très souvent remplacée par l’amnistie. L’économie extractive ayant une importance capitale pour son développement, il est primordial pour le gouvernement de Kinshasa d’avoir la mainmise sur les gisements miniers afin d’assurer les exportations en bonne et due forme, ce qui est loin d’être le cas au Kivu où en 2020, les entreprises étrangères sont libres d’agir en toute impunité. L’ONG Global Witness citait notamment en 2017 les sociétés East Rise Corporation (Hong-Kong), Malaysia Smelting Corporation (Malaisie), Trademet (Belgique), Traxys (Luxembourg) ou encore Specialty Metal Resources (bureaux à Hong-Kong et Bruxelles). Cette situation fait du Kivu de facto « l’arrière-pays économique » du Rwanda et de l’Ouganda.       Ainsi, loin de profiter aux populations du Kivu et au développement du Congo, les richesses minières sont exploitées indirectement par des acteurs extérieurs, c’est-à-dire les pays alentours. En contrôlant les gisements, l’Ouganda et surtout le Rwanda profitent de ressources qui auraient pu conférer à la RDC un immense potentiel pour s’insérer dans la mondialisation et ses échanges économiques internationaux. Ils trouvent donc leur intérêt à ce que règne l’instabilité en RDC depuis plus de vingt ans. Le maintien d’un État congolais faible est aussi dans l’intérêt d’acteurs plus puissants, à savoir les firmes multinationales ainsi que, finalement, des pays d’Europe et d’Amérique du Nord et leurs consommateurs  : c’est pour cela notamment que la guerre, qui permet d’entretenir l’économie de prédation, est toujours d’actualité. Cette analyse amène à remettre en question la vision de conflits identitaires (ou « ethniques ») qui est parfois utilisée pour expliquer l’instabilité de l’Afrique centrale (et même de l’Afrique dans son ensemble)..."      ________En RDC, la richesse en produits tant convoités fait le drame du pays, et on comprend que beaucoup, en externe comme en interne,  aient intérêt à entretenir l'instabilité et le violence. Le silence est étourdissant au sein des instances internationales sensées veiller aux conflits internationaux. Les guerres qui minent cette partie du monde peuvent encore durer longtemps, malheureusement, loin des regards et des caméras. Du sang dans nos cellulaires, comme dit un journaliste canadien.


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dimanche 2 février 2025

Homo d'un nouveau genre

  Bien après l'homo erectus, l'homo habilis, etc

        Voici une nouvelle ère: celle de l' homo smartphonicus

              Surexposition en question 

                             Trop d'écrans font écran

                             __________________

Petit billet du dimanche

 __ Ici

__ Fuite

__ Dérive

__ Conversion

__ Submersion

__ Total savait

__ Mouton noir

__DeepSeek attaque

__ Orban et Trump                

__ L'homme malade

__Retour douloureux >>

__ Hégémonie américaine?

          __________   Déficit américain  _____

samedi 1 février 2025

Vieillir...

 Une histoire universelle et banale

              Mais pas simple...

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Une mémoire sélective?

_____________ L'anniversaire de la Shoah ne doit pas faire oublier que les camps de concentration et plus tard d'extermination ne furent pas seulement un drame absolu pour nombre de Juifs, même s'ils y furent largement majoritaires. Ils furent destinés d'abord, sous une forme destinée à évoluer, aux opposants politiques, au Tsiganes aussi, aux homosexuels, à certains résistants étrangers.... On l'oublie trop souvent.                               La mémoire est souvent trop courte. La persécution des Roms est souvent éclipsée par celles des victimes juives. On oublie trop souvent la catégorie de ceux qui aujourd'hui sont encore mal acceptés dans certains pays. Le déni n'est pas loin. L'histoire si complexe des "Zigeuner" l'atteste. Une errance parfois longue et parfois tragique...et le piège final. 


                                                                       
"...La perception d’un danger étranger était héritée de la période impériale. Le recensement de 1886, demandé par Bismarck en Prusse, avait montré que les Tsiganes locaux étaient en majeure partie sédentaires. Pourtant la directive du ministre de l’Intérieur de Prusse, Die Bekämpfung des Zigeunerunwesens (la lutte contre le fléau tsigane), du 17 février 1906, dressait la liste des accords bilatéraux signés par de nombreux États pour se prémunir d’une invasion errante . La conférence de Munich, ZigeunerKonference, en 1911, se réunit pour établir une agence centrale sur la question de la nationalité et mit en discussion la déportation des Tsiganes apatrides dans les colonies allemandes. Faute de régler les questions d’identification, les Tsiganes ambulants devenaient un danger international de plus en plus menaçant. Pour lutter contre les « excès de ces hordes errantes » , des plans radicaux d’extirpation circulaient dans certains réseaux internationaux avant la Première Guerre mondiale. Le développement de l’ICPC, l’ancêtre d’Interpol, illustre bien le modèle théorique d’internationalisation des fonctions policières d’inspiration webérienne proposé par Mathieu Deflem. Ces idéaux dévoyés de la « sûreté publique » ont aussi contaminé toute l’Europe démocratique, car la généralisation des études de criminologie a alimenté la volonté policière de s’affranchir des contraintes nationales;                                                                                                                            "Un film américain de 1947, les Anneaux d’or, réalisé par Mitchell Leisen, montre deux agents de l’Intelligence Service qui, au début de la guerre, sont à la recherche de la formule d’un gaz terrifiant mis au point par les Allemands. Arrêtés par la Gestapo, ils s’évadent. L’un d’eux rencontre une bohémienne un peu magicienne qui l’aide à échapper à ses poursuivants. C’est le seul film qui rend compte de la condition des Tsiganes dans l’Allemagne du IIIe Reich, bien qu’il prête aux Tsiganes des possibilités de résistance qu’ils n’avaient déjà plus.                      La prépondérance des représentants de l’Europe de l’Est dans le modelage du discours autorisé sur le samudaripen, – l’holocauste tsigane selon un terme forgé en langue romani – a des raisons historiques. Par exemple, l’un des premiers congrès tsiganes internationaux de lutte contre la discrimination s’est tenu à Sofia, en Bulgarie, le 19 décembre 1905 . Il s’élevait contre une loi d’amendement à la loi électorale du 31 mai 1901 qui excluait du droit de vote les Tsiganes non chrétiens ou nomades, alors que la Constitution des États bulgares prévoyait que tous les individus majeurs pouvaient être électeurs. Rien d’étonnant à ce que la rencontre récente ait eu lieu à Sofia ; elle fut animée par des descendants de ces familles d’intellectuels romani qui avaient engagé le combat pour l’émancipation depuis la fin du xixe siècle. Comme l’a montré le sort tragique de la Yougoslavie, les liens entre les recensements, les procédures électorales et la manipulation politique ont pu transformer la « cascade de mépris », habituelle dans ces contrées, en principe d’épuration ethnique .     
Le souvenir du génocide est aussi présent dans l’action des réfugiés politiques. Ainsi, Josef Krasznai, porte-parole des Roms de Zamoly et président de l’Organisation indépendante des Roms du département de Fejér, déclarait douloureusement en août 2000 : « Nous avons accepté pendant des siècles le rôle de citoyens de second ordre, en nous contentant de notre situation de misère. Nous ne pouvons pas permettre ce que nos aïeux ont permis en 1944, nous n’entrerons pas dans les chambres à gaz pendant que l’hymne hongrois retentit ». En juillet 2000, un groupe d’une cinquantaine de personnes menacées de mort, Tsiganes en provenance de Zamoly (Hongrie), est arrivé à Strasbourg, aidé par Katy Katz, Israélienne issue d’une famille hongroise exterminée, Michel Warchawsky, Israélien militant pour la paix, et George Federman ; leur combat les a conduits au succès. Les roms de Zamoly ont obtenu pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin un statut de réfugié politique en venant d’un pays intra-européen. Dans leur lettre de soutien adressée au journal Le Monde, Georges Federmann, Pierre Mertens, Véronique Nahoum Grappe, Jean-Marc Turine et Pierre Vidal-Naquet faisaient référence aux persécutions communes : « Le temps est peut-être venu pour les communautés juives d’Europe de se souvenir publiquement qu’à Treblinka, Chelmno, Birkenau, Majdanek, dans les ghettos de Varsovie ou de Lodz et dans d’autres camps en Hongrie, en Serbie, en Autriche ou en Allemagne les Roms ont subi une entreprise d’extermination comparable à celle menée contre les Juifs. Il faut protéger le peuple rom, lui accorder une citoyenneté européenne, lui donner un statut, une réelle identité ».    _________________