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samedi 3 mars 2012

Drôle de campagne

______Une campagne terne, conventionnelle, sans relief particulier ou trop polémique jusqu'ici, qui n'ose débattre de l'avenir, qui ne prend pas de front les problèmes de l'heure, gravissimes.

_Mais on pouvait s'attendre à ce que ce genre d'exercice, surtout en régime de présidentialisme excessif, dans une
démocratie malade, favorise l'affrontement des personnes aux dépens des débats sur l'essentiel et l'urgent.
L'essentiel et l'urgent, selon le pessimiste Rocard, est marginalisé, dans une campagne qu'il juge "indigente".
Une cristallisation du débat et une polarisation sur deux figures, stimulée par la plupart des médias, que valorisent outre-mesure les sondages.
La bipolarisation à l'américaine va bon train.
__Sarkozy se trompe de campagne et fait celle de 2007, oubliant qu'il fut à la manoeuvre cinq années durant, en utilisant les vieilles ficelles
_Bayrou, le coureur de fond, qui ne manque pas d'idées, peine à montrer sa différence. Dénoncer la sarkhollandisation ne suffira pas...
_Les leaders du NPA et de LO souffrent d'un déficit de notoriété.
_Eva Joly, malgré ses qualités, ne sort pas d'un profil très bas et de polémiques assez stériles.
_____Seul Mélenchon, avec tous ses défauts et ses excès, fait une campagne pugnace, à la hauteur des enjeux, reconnait Alain Duhamel, pourtant peu susceptible de sympathie pour la gauche.
__Quant à F.Hollande, tout en rondeur, il fait le minimum syndical, le réalisme et le compromis semblant l'emporter sur l'esprit offensif qui conviendrait en ces temps de crise redoublée. Mettant l'accent sur la déconstruction, prioritaire à ses yeux.
Trop fin tacticien pour ne pas s'aliéner les classes moyennes, ne pas faire peur aux habituels légitimistes?
Mais cette réserve et cette modération ne sont pas toujours prisées par une partie du PS, qui aimerait plus d'audace et de clarté.
Le hollandisme est-il un simple réformisme?
Not dangerous pour la finance déclare-t-il à Londres où la City avait d'abord été apaisée par le premier exposé de son programme. S'il a évoqué une nécessaire régulation, il s'est gardé d'entrer dans les détails. Une City où le business reprend comme avant...
Les relations équivoques du prétendant et de ses associés avec le monde des affaires troublent ceux qui attendaient un programme en rupture nette avec la logique ultralibérale, la mondialisation sans règles et le règne sans vergogne d'une finance coupée de l'économie réelle, source de régressions tragiques.
La récente discussion sur le Traité européen a révélé des failles au sein du PS, beaucoup n'admettant pas une dépendance plus grande par rapport aux marchés financiers et un abandon de pouvoir des Etats en matière budgétaire, renonçant au contrôle public des banques.
Les regrets et les souhaits ne font pas une campagne crédible. Proclamer la fin des privilèges, s'engager pour une autre Europe, tout cela est bel et bon, mais comment? Une campagne digne ne doit pas exclure la fermeté et la précision.Seuls comptent les engagement précis et chiffrés. Les réformes symboliques ne suffisent pas.
__De quelle marge de manoeuvre disposera F.Hollande? La voie est étroite...
Certains font un pari
Et va-t-il pouvoir sortir son parti de ses ambigüités?
Il semble que l'ampleur de la tâche et l'imminence des dangers plombent en partie cette drôle de campagne...
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-La petite forme du soldat Hollande

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