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jeudi 13 février 2020

Au secours!...

      ... Ils ont rétréci l'Etat!
                                              Et ça continue...
           Depuis une quarantaine d'années, en France comme dans tous les pays européens, on s'achemine vers une forme d' Etat de plus en plus réduit à ses strictes fonctions régaliennes minimales, dont certaines sont parfois même partiellement sous-traitées, comme dans l'armée ou la santé.
    Depuis Reagan et M.Thatcher, la mondialisation galopante aidant, l'heure est à l'hégémonie de l'ultra-libéralisme, le dogme transmis par l' école de Chicago et de son maître Friedman, lui-même inspiré par le catéchisme de Hayek. La financiarisation spéculative généralisée a fait le reste. "L'Etat est le problème", disait Ronald Reagan, à contre-sens des orientations de Roosevelt.
    Les instances étatiques se trouvent soumises à des contraintes qui découlent de plus en plus de pouvoirs qui les dépassent et qui parfois leur dictent leur conduite législative et réglementaire, comme les puissantes multinationales, dont le poids financier dépassent parfois largement le PNB de certains petits Etats, les soumettant à leurs intérêts.
  L'Etat dit "obèse" est peu à peu détricoté à bas bruit, de manière souvent indirecte, mettant en péril les services publics, les dénaturant, se désengageant peu à peu de certaines missions fondamentales, comme la santé et bientôt l'éducation. Les recommandations de l'OCDE sont suivies, parfois avec retard: pour privatiser, il faut cesser d'investir dans un secteur afin que les dysfonctionnements inévitables observés puissent donner lieu à un changement de donne.
   De plus, le lean management, comme méthode de gestion des hommes, souvent critiqué dans le monde de l'industrie, s'invite dans les ci-devant services publics. C'est le new public management théorisé par Tony Blair. Le service public est discrédité et annexé.
  Le Nouveau management publicqui nous vient du monde anglo-saxon, visant un désengagement de l'Etat , une financiarisation généralisée et un contrôle hypertrophié, se glisse même à l'hopital et dans l'enseignement. En tous cas, c'est en bonne voie.

   Le poids des directives néo-libérales qu'impose Bruxelles amène à se demander quelle marge de souveraineté reste-t-il, surtout dans le domaine économique et social.   
    Peu à peu, c'est de l'intérieur que l'Etat se privatise, même sans évoquer les pratiques galopantes de pantouflage, de copinage et d'intérêts croisés. (*) Entre les organismes d'Etat et les intérêts privés, les frontières s'effacent peu à peu, par le biais de lobbys très puissants. Le monde des affaires finit trop souvent par avoir pignon sur rue, les limites réglementaires étant souvent floues, inefficaces ou inexistantes, les problèmes sociaux étant trop souvent livrés aux lois du marché, déguisées sous une novlangue se référant à l' efficacité, la modernité... 
  Si le paradigme néo-libéral va vers des impasses, il peut encore longtemps imposer ses normes et ses exigences. 
    On n'a pas tout essayé, contrairement à ce que disait Jospin, au vu des effets d'une mondialisation débridée, qui vassalise le pouvoir.    There is no alternative? Bien sûr que si.  Si l'Etat joue son juste rôle de régulateur, s'il n'est pas asservi, comme il n'ose l'avouer.
  Certes l'Etat ne peut pas tout et ne doit tout faire, mais il doit retrouver la maîtrise de lui-même, un juste équilibre des pouvoirs, une plus juste redistribution des richesses, un contrôle effectif des puissances financières et bancaires, dans l'intérêt général. Mais ce n'est pas au programme actuellement, tant à l'Elysée qu'à Matignon.
_________(*)"...Avec des hauts fonctionnaires, toujours les mêmes, qui conseillent alternativement la gauche et la droite, allez vous étonner, ensuite, qu’il n’y ait plus guère de différence entre les politiques économiques d’un camp et de l’autre. C’est le propre de l’oligarchie : elle survit à toutes les alternances et peut défendre perpétuellement les mêmes intérêts.
     Mais de l’époque de Christian Sautter jusqu’à celle de François Fillon, Marie-Anne Barbat-Layani n’est pas restée inoccupée. Entre ces deux fonctions, elle a fait une immersion dans le privé, de 2007 à 2010. Et où cela, précisément ? Dans une grande banque, évidemment. Et cela aussi est évidemment symbolique car, au fil des ans, la direction du Trésor, qui joue un rôle majeur dans la conduite des affaires économiques et financières françaises, est devenue une annexe des grandes banques privées et une caisse de résonance des puissants intérêts du lobby bancaire, lequel lobby se montre en retour généreux et embauche à tour de bras les figures connues de cette même direction. Pendant les trois années qui ont précédé son arrivée à Matignon, Marie-Anne Barbat-Layani a donc été directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit agricole...."
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