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vendredi 23 janvier 2009

Gaza: opération pour rien ?



"Les actions d’Israël ont sérieusement entamé le soutien du public envers notre Etat. Tandis que cela ne se traduit pas toujours en une situation diplomatique immédiate, les ondes de choc arriveront un jour. Le monde entier a vu les images. Elles ont choqué tous les êtres humains qui les ont vues, même si elles ont laissé les Israéliens froids."(Gideon Levy)

La presse israélienne s'interroge après Gaza:

"La poussière des terribles destructions commises à Gaza n’est pas encore retombée que plusieurs commentateurs politiques israéliens s’interrogent sur le sens et les résultats de cette guerre de 21 jours.« IDF : Gaza smuggling resumed during offensive », de Hanan Greenberg, dans Ynet, le site en anglais du quotidien Yedioth Ahronot, 21 janvier :« Le commandement militaire israélien n’a pas été surpris par les rapports du mercredi (21) affirmant que certains souterrains entre Gaza et l’Egypte avaient recommencé à fonctionner, malgré les lourds bombardements menés par l’armée israélienne durant trois semaines.Des responsables de la sécurité ont dit que le Hamas avait tenté de reprendre la contrebande alors même que l’opération "plomb durci" était en cours. Ils ont ajouté que les souterrains bombardés seraient rapidement reconstruits. »Une information que confirme sur le site en anglais du quotidien Haaretz, Anshel Pfeffer et Barak Ravid, « Sources : Hamas arms smuggling never stopped during IDF op in Gaza » (22 janvier) :« Bien que les forces aériennes israéliennes aient bombardé tout le long du corridor de Philadelphie (à la frontière entre l’Egypte et Gaza) des centaines de fois durant l’offensive “Plomb durci”, des contrebandiers reconnaissent que certains tunnels sont restés en activité pendant les combats. Contrairement à ce qu’ont écrit les médias, l’aviation n’a pas utilisé les bombes les plus puissantes qui détruisent les bunkers. Les tunnels renforcés par des piliers de bois ont été particulièrement résistants aux attaques aériennes. »Ces informations confirment deux choses :- le Hamas a été capable de maintenir des lignes d’approvisionnement même pendant les bombardements ;
- très rapidement, les tunnels détruits sont reconstruits.Il faut rappeler que, même durant ses longues années d’occupation, Israël a été incapable d’arrêter cette contrebande. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’a été capable d’arrêter le tir de Qassam venant de Gaza qui ont commencé alors que l’armée occupait encore ce territoire...

Gideon Levy, l’un des rares critiques de l’opération israélienne, affirme dans Haaretz (22 janvier) que la guerre s’est terminée par un échec total israélien : « Gaza war ended in utter failure for Israel »Il écrit que le but d’arrêter les tirs de Qassam n’a pas été atteint, ceux-ci ont continué jusqu’au dernier jour et grâce au cessez-le-feu. Le Hamas posséderait encore un millier de roquettes.Le second objectif de stopper la contrebande n’a pas non plus été atteint (lire le début de cet article).Troisième but, renforcer la dissuasion. « Mon oeil, écrit-il. La dissuasion que nous avions soi-disant atteinte durant la guerre du Liban n’a pas dissuadé le Hamas. »Le quatrième objectif non déclaré, restaurer la crédibilité de l’armée israélienne n’a pas été atteint non plus. On ne restaure pas cette crédibilité en se battant avec des combattants pauvrement armés. Et les poèmes à la gloire de l’armée n’y changeront rien.Enfin, écrit-il, il ne faut pas être trompé par les parades de soutien des dirigeants européens à Olmert. Les actions d’Israël ont porté un dur coup au soutien populaire international à Israël. « Elles ont choqué tout être humain qui les a vus même si elles ont laissé de marbre l’opinion israéliénne"

-La guerre de Gaza s’est terminée en un échec total pour Israël:
"...Les actions d’Israël ont sérieusement entamé le soutien du public envers notre Etat. Tandis que cela ne se traduit pas toujours en une situation diplomatique immédiate, les ondes de choc arriveront un jour. Le monde entier a vu les images. Elles ont choqué tous les êtres humains qui les ont vues, même si elles ont laissé les Israéliens froids.
La conclusion est qu’Israël est un pays violent et dangereux, dépourvu de la moindre retenue et ignorant ouvertement les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, tout en se fichant de la loi internationale comme de l’an quarante. Les enquêtes sont en cours.
Plus grave encore est le dommage que ceci infligera à notre « colonne vertébrale » morale. Viendra le temps des questions difficiles sur ce que les FDI ont fait à Gaza, sur ce qui s’est produit malgré le brouillage opéré par les médias recrutés par l’armée.
Alors, qu’est-ce qui a été accompli, en fin de compte ? En tant que guerre livrée pour satisfaire des considérations de politique intérieure, cette opération a réussi au-delà de toutes les espérances. Le président du Likoud, Benjamin Netanyahou se renforce dans les sondages."

-Entre Gaza et Huntington : nouvel échec annoncé pour la stratégie israélienne:
’on voit d’ores et déjà qui, outre la résolution du conflit israélo-palestinien, figurera parmi les perdants de cet épisode :
- les Américains, toujours aussi partisans de méthodes sécuritaires faisant fi du politique ;
- les Européens, inertes mais que l’on suppose quelque peu gênés de voir les Israéliens répondre de la sorte au renforcement des relations israélo-européennes décidé et annoncé il y a à peine trois semaines ;
- le Conseil de Sécurité de l’ONU, capable tout au plus, une fois encore, de l’adoption de résolutions non contraignantes ;
- et une grande partie des gouvernants arabes de la région, dont les critiques officielles à l’encontre de la stratégie israélienne ne trompent plus grand monde..."

- La diplomatie onusienne en échec ?
"...sraël est donc né d'une résolution de l'ONU et pourtant, on estime à plus d'une soixantaine les résolutions que l'Etat hébreu se refuse toujours à appliquer. L'exemple le plus célèbre sans doute reste celui de la résolution 242. Votée au lendemain de la guerre des Six Jours, cette résolution demande à Israël de se retirer des territoires occupés à la faveur de la guerre en 1967, après la victoire israélienne sur les armées jordaniennes, égyptiennes et les Palestiniens de la bande de Gaza...Israël annexa Jérusalem-Est et des territoires alentour pour en faire sa capitale « éternelle et indivisible ». Cette annexion n'est toujours pas reconnue par la communauté internationale. Israël d'autre part, au mépris de la Convention de Genève, implante toujours des colons israéliens (ils sont près de 500 000) en Cisjordanie, à l'exception de la bande de Gaza, évacuée intégralement depuis 2005.Depuis les années 70, les Etats-Unis opposent quasiment systématiquement leur veto à toutes résolutions du Conseil de sécurité défavorables à Israël. C'est donc un cercle vicieux. La seule manière de contraindre un Etat à appliquer les résolutions onusiennes, c'est d'adopter des sanctions à l'égard de cet Etat. Or, seul le Conseil de sécurité peut adopter le principe de telles sanctions, ce que Washington refuse absolument d'envisager..."
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-Gaza : droit de la guerre ?
- Gaza : tournant fatal ?

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