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jeudi 15 janvier 2009

USA : séisme social

"...Durant l’année budgétaire débutée en octobre, 28 millions de personnes aux États-Unis utiliseront les coupons distribués par le gouvernement pour pouvoir acheter l’essentiel dans les commerces d’alimentation. C’est là le plus haut chiffre enregistré depuis que ce programme d’assistance alimentaire a été introduit dans les années 1960... Les saisies immobilières, l’augmentation des destructions d’emplois et la hausse rapide des prix ajoutent aux difficultés. Jusqu’à présent, le retournement de tendance s’est manifesté par une kyrielle de saisies à travers tout le pays, avec de nombreuses familles perdant leur domicile. Mais désormais, la crise commence à frapper le pays au coeur. Garnir la table de nourriture devient un défi que de nombreux Américains ont du mal à relever..."(D Usborne)
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"Je ne crois pas qu'il soit trop tard pour changer de cap, mais cela le sera si nous ne prenons pas des mesures cruciales le plus vite possible. Si rien n'est fait, cette récession pourrait perdurer des années...Le taux de chômage pourrait atteindre un niveau à deux chiffres (...). En résumé, une mauvaise conjoncture pourrait devenir bien pire" M. Obama.
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Barack Obama doit faire face à un véritable séisme social | Mediapart

"Avis de sinistrose générale au Salon automobile de Detroit, ouvert au public à partir de mardi 13 janvier. Les professionnels ne se sont toujours pas remis des chiffres de ventes de voitures, catastrophiques, aux Etats-Unis (-18% en 2008). Et rien ne laisse penser que la tendance va évoluer cette année.Rassemblés dimanche devant les portes du Salon, des ouvriers de Chrysler et General Motors ont rappelé, à leur manière, les dégâts sociaux de la crise. Ils dénonçaient en particulier les «concessions», en matière de salaire, imposées par l'administration Bush, en échange de l'aide financière accordée par les pouvoirs publics aux constructeurs. Une mobilisation parmi d'autres, au cœur d'une Amérique dévastée par la crise.

Preuve de l'intensité du séisme social, les derniers chiffres de l'emploi aux Etats-Unis : 2,6 millions de postes ont été détruits aux Etats-Unis en 2008. Dont 524.000 rien qu'en décembre, pour un taux de chômage à 7,2%. Les secteurs de la construction et des services sont les plus touchés. Si l'on intègre les personnes qui ne recherchent pas «activement» un travail, le taux de chômage grimpe à 13,5%. Floyd Norris, qui a fait les comptes sur son blog du New York Times, établit que le dernier trimestre 2008 accuse la pire performance depuis 1945 en la matière (1.531.000 postes supprimés, en chiffres bruts !).Certains Etats, comme le Michigan ou l'Ohio, sont plus touchés que d'autres. «Dans le Michigan, au moins 90 entreprises ont annoncé des licenciements au cours des deux derniers mois», s'inquiète The Economist, qui insiste sur la délicate réinsertion des chômeurs en temps de crise. Ces données noircissent encore un peu plus le bilan économique consternant de la présidence Bush, récemment dressé par les journalistes du Washington Post. Pour ne rien arranger, le rythme des licenciements ne devrait pas ralentir en 2009 – on attend les sombres annonces de Boeing, Macy's ou Microsoft dans les mois à venir...

Qui sont les plus touchés ? Peut-être faut-il, pour répondre à la question, plonger dans l'inventaire dressé par le New York Times des Américains pris au piège de l'endettement. La série, lancée depuis l'été 2008, s'appelle The debt trap. Très simple et incontournable : elle met des visages sur ces 3,3 millions de foyers américains qui ont vu, depuis 2006, ou verront, d'ici la fin 2009, leur maison saisie, faute de pouvoir rembourser leurs emprunts dans les temps...-A défaut de faire les grands titres des journaux, les étudiants subissent la crise de plein fouet. Beaucoup ont emprunté des sommes considérables pour s'acquitter, chaque année, de leurs droits d'inscription à l'université. Au total, cette dette s'est élevée à 87 milliards de dollars en 2008, contractée en partie auprès de fonds publics. Mais aussi auprès d'un grand nombre d'entités privées, dont certaines ont fait faillite l'an dernier.-Résumé poli de The Economist : «Les étudiants sont confrontés à un malheureux concours de circonstances financières.» Le New York Times, de son côté, présente Stephen Heise, étudiant new-yorkais de 34 ans, endetté à hauteur de 80.000 dollars pour avoir payé son éducation avec plusieurs cartes de crédit depuis des années...-La «grande pauvreté», elle, a indéniablement augmenté aux Etats-Unis. D'après les travaux implacables de Rebecca Blank, une augmentation de deux points du taux de chômage conduira à une hausse de 0,9 point du taux de pauvreté. Soit 2,7 millions de pauvres supplémentaires dans le pays. Et ce sont les plus fragilisés, comme les mères isolées, qui sont les plus exposés. «En perdant leur travail, les plus démunis vont perdre l'essentiel de leurs ressources issues des programmes sociaux, puisque ceux-ci sont conditionnés à l'obtention d'un emploi», prévenait Hélène Périvier, de l'OFCE, dans une note d'octobre dernier...

Paul Krugman encore lui, qui doute de l'efficacité du plan de relance en matière de création d'emplois. «Comment M. Obama pourrait-il faire davantage ? En augmentant beaucoup plus la part d'investissement public – un scénario possible à condition d'adopter une vision à plus long terme...», écrivait, dimanche 11 janvier sur son blog, le prix Nobel d'économie 2008.En gros, Krugman reproche à Romer et Bernstein de s'être trop concentrés sur la première année de mandat – alors qu'une crise d'une telle ampleur exige un «programme étalé sur plusieurs années». Et il préconise, une nouvelle fois, ce qui s'annonce comme l'un des épineux dossiers de Barack Obama lors de ses premiers mois à la Maison Blanche : une réforme de fond en comble de la fiscalité américaine."

-La soupe populaire de plus en plus sollicitée

-USA et chasseurs de dettes : Centres d’appels en Inde poursuivant les surdendettés aux USA

-Krugman:_L'Amérique que nous voulons - Alternatives: "...son plaidoyer en faveur de véritables politiques publiques détonne avec le discours ambiant. Sa défense de l’assurance-maladie universelle rappelle que vivre aux États-Unis est quelque chose de peu enviable, à moins d’être bien nanti. L’économiste évoque non seulement les contre-performances du système de santé américain, mais aussi, et surtout, le piège dans lequel se trouvent des millions de citoyens en proie à la voracité des compagnies d’assurances privées. Bref, un brûlot fort pertinent en ce temps d’élections américaines."

-M. Obama devant les décombres

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