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dimanche 28 mars 2010

Dérives racistes


Une pente dangereuse

-Une fissure dans la République

L'histoire montre que toute crise économique exacerbe le racisme et la xénophobie
La crise que nous vivons voit réapparaître en Europe de vieux démons, d'utiles boucs émissaires, en période de récession et de chômage, dans les pays les plus touchés
-La France n'échappe pas à ces dérives et aux risques qu'elles peuvent engendrer
Ce qu'il y a de nouveau, c'est que, en jouant démagogiquement sur la dimension identitaire et nationaliste, empruntée au FN (en partie pour récupérer son électorat)-tout en le niant-, en institutionnalisant ce registre ambigü, le pouvoir crée les conditions de distinctions propices à des dérives plus grandes , tout en les instrumentalisant ,les banalisant, les justifiant.


- «L'opposition entre le “eux” et le “nous” constitue la matrice de ces déclarations. On commence par distinguer les Français des immigrés, on finit par tracer des frontières entre les Français», note le sociologue Éric Fassin, dont les recherches portent sur l'actualité des questions sexuelles et raciales. «Il y aurait d'un côté les Français français, autrement dit les Français blancs, et de l'autre les Français “dubitables”, ceux qui n'ont pas l'air de l'être, qui ne sont pas comme il faut et auxquels il faudrait demander des comptes», renchérit l'historien Pap Ndiaye, auteur de La Condition noire, essai sur une minorité française..."(Mediapart)
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-Comment Sarkozy a rendu possible la dérive raciste à droite
"...À ses détracteurs lui reprochant de dresser les uns contre les autres, il (N.Sarkozy) ne cesse d'opposer les valeurs démocratiques comme caution de son initiative. Adressée aux préfets, la circulaire du 2 novembre 2009 est censée témoigner de cet attachement. Parmi les «valeurs de l'identité nationale», sont listés, au choix, les droits de l'homme, la laïcité ou encore l'égalité homme-femme – le débat ayant été conçu comme une réponse à «l'affaire de la burqa», selon le ministre. Mais, citant, entre autres, «notre vin», «notre art de vivre», «nos paysages», «nos églises et nos cathédrales» comme éléments supposés symboliser l'identité nationale, il n'évoque ni «nos synagogues» ni «nos mosquées».
Le «débat», néanmoins, n'explique pas tout. Il n'est que la partie émergée d'un schéma politique théorisé par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007 et mis en place après son élection avec, notamment, la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Sur la forme, le chef de l'État a «libéré la parole», selon l'expression du chef de file des députés UMP Jean-François Copé, en écho à son «casse-toi pauvre con» lors du Salon de l'agriculture en 2008.
«Cette séquence politique constitue un tournant. Il s'est passé quelque chose de plus grave qu'un simple dérapage. Je préfère parler de glissement de terrain: le paysage politique que nous connaissions est bouleversé. En outre, un dérapage est d'ordinaire involontaire. Or, il n'y a rien aujourd'hui d'accidentel: c'est une politique réfléchie, délibérée. C'est bien pourquoi ceux qui la mettent en place, du président au ministre de l'immigration, ne
“dérapent” pas. En revanche, ils imposent une logique», indique Éric Fassin. «Les termes du débat, poursuit-il, ont été posés par Nicolas Sarkozy. En créant un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, il a inscrit dans les institutions françaises la distinction entre “eux” et “nous”. Ce faisant, il a produit des catégories autorisant les dérives racistes. Ainsi, dans sa tribune au Monde du 8 décembre, il parle de l'islam comme d'une religion étrangère à la France. Son discours du 12 novembre devant le mur des fusillés de La Chapelle-en-Vercors est tout aussi symptomatique de ce double jeu. “Pas un libre-penseur, pas un franc-maçon, pas un athée qui ne se sente au fond de lui l'héritier de la chrétienté”, déclare-t-il, omettant de citer les juifs et les musulmans, au nom de la laïcité. Par ailleurs, tout en se servant de la Résistance comme caution de l'identité nationale, il s'autorise un clin d'œil à Vichy lorsqu'il affirme: “J'ai supprimé les droits de succession parce que je crois au travail et parce que je crois à la famille.” De même, on se souvient que c'est à Vichy que Brice Hortefeux avait choisi d'organiser un sommet européen sur les questions d'intégration.»
Pap Ndiaye aussi récuse le terme de «dérapage»: «Cet ensemble de propos constitue une pensée politique qui fait système. Le “débat” sur l'identité nationale a singulièrement élargi la sphère de ce qu'il est possible de dire en laissant la place à des propos considérés comme inadmissibles il y a quelques années. Une partie de la droite tient ainsi le langage qui était jusqu'ici réservé à l'extrême droite. Dans la période post-coloniale, c'est la première fois que le discours d'État trace aussi nettement des frontières entre “eux” et “nous”. Dans une histoire plus ample, cette distinction remonte à la période coloniale qui opposait les citoyens aux sujets de l'empire. En créant un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, Nicolas Sarkozy a durci la dimension identitaire et nationaliste de la droite française. En cela, il rompt avec le chiraco-villepinisme des années précédentes. Sa politique n'est pas contradictoire avec la promotion de figures de la diversité, comme Rama Yade, Fadela Amara ou Rachida Dati. Au contraire, la logique du “eux” et du “nous” admet volontiers des “transfuges”, récompensés pour leur mérite, leur fidélité, leur obéissance.» La nomination, par Nicolas Sarkozy, de Jeannette Bougrab, maître de requêtes au conseil d'État, à la tête de la Halde, mardi 23 mars, pourrait s'inscrire dans ce cadre...."

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-En Italie, "le racisme est un levier de l'exploitation des saisonniers migrants"
-Dérives racistes en Grèce
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-Lutte contre le racisme, la discrimination et la xénophobie

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-Xénophobie...
-
Identité nationale: dérapage?
-Histoire revisitée
-Guy Môquet :mémoire manipulée?

-
Identité nationale: diversion?

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