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lundi 18 février 2013

Séparer les banques

 Les banques, encore... 

 «Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance.» 
«Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie […].» (Le candidat) 
___ « J'ai fait quelques erreurs, bien qu’elles ne soient celles pour lesquelles on m’a le plus largement critiqué, [... comme] avoir signé la loi abrogeant la loi Glass-Steagall Act, la loi des années 1930 imposant [la scission des banques] dans des institutions distinctes. » (Bill Clinton, Back to Work, 2011)
_______ « La loi garantit l’essentiel de ce que voulaient les banques. » [François Chaulet, gérant de fonds chez Montségur Finance, 28 novembre 2012, Les Echos]

__________________________ L'union bancaire a failli exister...
 Elle, qui était supposée contrer la suprématie des grands groupes bancaires en protégeant les épargnants, où la spéculation non productive joue un rôle majeur, n'est pas à la hauteur, loin de là...
Demain, peut-être, prendra-t-elle une forme plus crédible, sous le contrôle concerté des Etats asservis aux puissances financières. Mais il faudra sans doute d'autres crises pour forcer la main aux politiques.
__Face au projet de réforme bancaire dont on parle tant, faute de vouloir changer les choses, les banques n'ont  même pas mal!
La loi bancaire est une réforme minuscule, une coquille vide, comme on le savait.
Elle ne fait pas ce qu'elle prétend être.
Et pourtant,  scinder les banques est une priorité, réclamée même par certains libéraux. (1)
_______Selon  Finance watch, qui comporte nombre transfuges rebelles de la finance, "le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires est essentiel. Son ambition, comme l’a fort bien exprimé le ministre de l’économie et des finances, est en effet rien moins que de remettre la finance au service de l’économie et non au service d’elle-même, de réformer profondément le secteur, de faire référence en Europe, de refondre notre paysage financier, sans prendre prétexte du poids de la finance et de la complexité de ses enjeux pour nous accommoder de ses défaillances, et de protéger les dépôts des épargnants, mais aussi les contribuables.
Avec de tels objectifs, Finance Watch ne pouvait qu’accueillir avec enthousiasme ce projet de réforme. Pourtant, après analyse détaillée, nous estimons que ce texte, qui s’intitule « loi de séparation », ne sépare rien. Il prétend offrir une protection aux contribuables et aux déposants, mais les protège insuffisamment. Il affirme séparer ou interdire certaines activités, mais sur trois points sur lesquels je reviendrai, ne les sépare pas ou ne les interdit pas vraiment. Enfin, ce texte, qui se veut précurseur en Europe, est en fait en deçà de ce qui se fait ailleurs.
Le projet
Avant d’étayer ces affirmations, je souhaite mettre en exergue deux chiffres qui me paraissent essentiels pour comprendre le paysage bancaire français. Tout d’abord, le total cumulé du bilan des banques françaises représente 8 000 milliards d’euros, soit 400 % du PIB de la France. À titre de comparaison, la proportion est d’à peine 80 % pour les banques américaines. Cela signifie que le poids relatif du secteur bancaire est cinq fois plus grand en France qu’aux États-Unis.
Bien sûr, une partie de cette disproportion peut s’expliquer par d’importantes différences comptables entre les deux systèmes ou par des facteurs liés au mode de financement des entreprises. Pour autant, elle traduit le poids du secteur bancaire dans l’économie française. Or, comme le dit Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, « les banques croissent à l’international, mais elles reviennent toujours chez elles pour mourir ».
Deuxième chiffre qu’il faut avoir à l’esprit : sur ces 8 000 milliards d’euros, 10 % représentent les prêts réalisés par les banques françaises aux entreprises, tandis que le prêt aux particuliers représente environ 12 % de leurs engagements. L’économie réelle bénéficie donc de 22 % du bilan des banques françaises, et une grande partie du débat d’aujourd’hui consistera à se demander ce qu’il faut faire des 78 % restants. Certes, une partie de cet argent a une réelle utilité pour l’économie, mais ce n’est peut-être pas le cas de la totalité."
_____Vraiment, des micromesures... 
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- Pour sauver le système financier? Cassons les banques!
- La non-séparation des activités bancaires
-Merci pour les banquiers !
-Qui paie pour les banques sauvées? 
- L’aveux d’un Bankster
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