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jeudi 10 décembre 2015

Points d'histoire

Complot ou pas complot?
                                          L'historien digne de ce nom se détourne des explications simples.
   Tout événement a des causes multifactorielles qu'il s'agit de décrypter.
       C'est une tâche complexe et jamais achevée, loin des simplifications médiatiques, de l'histoire revisitée pour des raisons seulement mythiques ou étroitement politiques.
           Ce qu'on appelle le complotisme, au parfum parfois meyssanien, est habituellement cloué au pilori par les historiens sérieux. Avec raison.
  Il y a rarement des causes simples et d'événements importants déclenchés par les décisions cachées d'une seul ou de plusieurs hommes.
  La simplification monocausale est une tentation. Il est important d'être très prudent sur ce sujet.
            Mais il est des exceptions. Il est dans l'histoire des événements majeurs qui sont la conséquence de décisions élaborées secrètement, par un ou plusieurs individus associés, qu'on le sache après coup ou pas.  Sans tomber dans des approches fumeuses ou mystico-irrationnelles.
         Sur l'assassinat de JK Kenndy, par exemple, nous ne savons encore (presque) rien pour l'instant, des archives n'étant pas accessibles (provisoirement). Mais sur le coup d'Etat au Chili d'Allende, on connaît maintenant quels étaient les organes de décisions. Kissiger lui-même a révélé la conspiration qui a eu lieu à ce sujet à la Maison Blanche. Comme Hilary Clinton a fini par reconnaître le rôle fondamental joué par l'équipe buschienne pour envahir l'Irak à des fins uniquement  économiques (pétrolières) et géostratégiques, quitte à inventer les leurres à usage interne et externe. N'y a-t-il pas eu un calcul mitterandien pour laisser au FN le soin d'affaiblir la droite, pour des raisons électorales? etc...
                           Sur les événements actuels du Moyen-Orient, nous en apprenons tous les jours sur des éléments que nous ne connaissions pas, laissés avec soin dans l'ombre.  Comme sur le rôle plus qu'ambigü joué par la Turquie, le double jeu américain et le soutien de certaines pétromonarchies à Daesh, né du chaos voulu et organisée depuis des décennies, de cette guerre qui a changé le monde, dont nous vivons encore aujourd'hui les tragiques conséquences. Comment expliquer les silences troublants du voisin israëlien?
      Olivier Roy, bon connaisseur du MO, explique comment les Moudjahidine furent utilisés machiavéliquement par la CIA...jusqu'au Kosovo (selon le journaliste d'investigation allemand J.Elsässer)
   Certains anciens diplomates américains de haut-niveau se mettent d'ailleurs à table et font des révélations assez inattendues: "L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires: les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. [A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ? ]Zbigniew Brzezinski ( — Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979.."
               Il existe des moments dans l'histoire où une certaine analyse d' un complot se justifie  bel et bien, dépassant  largement l' approche historique ordinaire à courte vue.
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