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samedi 6 mai 2017

Grèce: détresse

Crise sans fin
      Sur la Grèce, il a déjà beaucoup été dit.
            Mais périodiquement, entre ce qui nous apparaît comme deux accalmies, elle se rappelle à nous, du fond de ses problèmes abyssaux, au coeur de la tourmente qu'elle vit quotidiennement et que peuvent à peine entrevoir les touristes pressés.
   Comme ,par exemple, l'extrême délabrement de son système de santé, conséquence de la purge imposée par des instances étrangères, la situation de beaucoup de retraités,de chercheurs et d'archéologues, etc...
       Il est toujours question, à marche forcée, de réduire au maximum les dépenses publiques, de tailler dans les retraites, de réduire encore les salaires, de privatiser à tout va, de vendre même les bijoux de famille..
    Tout ça pour rien. Même si quelques uns, pratiquant la méthode Coué, s'efforcent à Bruxelles d'annoncer régulièrement un début d'embellie.
         L'austérité n’en finit plus d’asphyxier l’économie. Les hausses succèdent aux hausses et pour la grande masse il est juste question de survie, ce qu'ignorent superbement les classes privilégiées, armateurs, propriétaires fonciers, comme spéculateurs de tous poils. Le remède de cheval imposé d'abord au nom de l'intérêt des banques, tue tous les jours un peu plus le malade qu'on prétendait guérir. Les hommes en gris de Bruxelles veillent dans les ministères d'Athènes, au chevet d'un malade en soin palliatifs.
    La dette de Sisyphe, dont on connaît maintenant mieux les causes extra-héllèniques, est un fardeau qui ne connaîtra pas de fin, sauf renégociation sérieuse.  Cette bombe à retardement touche l'Allemagne aussi, l'instigatrice principale du plan mortifère au nom d'une Europe sans solidarité. A Berlin en particulier, où plusieurs fois la dette fut par le passé effacée, le sujet est explosif à quelques mois des élections : «Même Martin Schulz, le candidat social-démocrate, ne propose pas une restructuration, car il sait que sa base ne le suivrait pas», s’amuse-t-on dans l’entourage du ministère des Finances. D’où la dureté du ministre, Wolfgang Schäuble, qui estime qu’une restructuration obligerait la Grèce à «quitter l’Union», puisqu’«aucun pays membre de l’Union monétaire ne peut être responsable pour les dettes d’autres pays». Surtout, ajoute-t-on à Berlin, «qu’est-ce qui nous garantit que la Grèce ne va pas recommencer à s’endetter si on efface ce qu’elle doit ? Et pourquoi les autres pays ne nous demanderaient-ils pas la même chose ?» Autrement dit, la zone euro est dans un piège. Quoi qu’elle fasse, elle prend un risque politique et les démagogues gagnent à tous les coups."
   Cette crise sans fin ne peut que mal finir, si la logique actuelle continue à s'imposer. On le sait et beaucoup le disent, même au FMI. Un troisième plan de sauvetage devrait être débloqué. Athènes a accepté de faire des concessions pour sortir de l’impasse avec ses créanciers. Sept ans, neuf plans d’austérités, trois plans d’aide et une réélection plus tard, la crise grecque n’est toujours pas résorbée...
        Dans un document confidentiel qui a opportunément fuité auprès du Financial Times le fond monétaire écrit:
"Malgré ses réformes ambitieuses, la Grèce ne peut pas résoudre le problème de sa dette"

  Un nouveau rebondissement de la crise se profile, sans doute plus violent.:"Un document du FMI met en garde contre la dynamique explosive de la dette grecque. Les élections aux Pays Bas, France et Allemagne compliquent la donne...

 Le tonneau de Danaïdes continue à se  remplir, on remet sans cesse la poussière sous le tapis.
          La Grèce obtient un prêt de 7 milliards d’euros… pour rembourser d’autres prêts...
  Cette année, la «saga» grecque est sous haute tension. "Certains observateurs estiment que le dossier n'évoluera pas avant les élections allemandes, en septembre prochain. Il reste qu'Athènes aura probablement besoin d'argent frais avant, pour honorer ses dettes. Le pays doit en effet rembourser environ 3,8 milliards d'euros à la BCE en juillet 2017. Et, les créanciers ne débourseront pas une nouvelle tranche d'aide si la situation ne s'améliore pas... Un scénario qui rappelle de très mauvais souvenirs et qui est d'autant plus redouté que des élections se tiendra également en France, aux Pays-Bas et peut-être en Italie au cours de l'année 2017....
     Faute d'avoir pris le problème de manière rationnelle dès le début, dans l'intérêt de la zône euro elle-même, l’impasse économique est totale.
       La question grecque n'a pas fini de hanter les nuits bruxelloises et berlinoises.
Un cri de détresse
                  Une austérité inouïe s'accroît pour rembourser une dette non remboursable, largement fabriquée. La presse hellène titre ironiquement “Live your myth in Greece” (Vivez votre mythe en Grèce) – en allusion aux campagnes publicitaires pour favoriser le tourisme– pour pointer du doigt les “mensonges du gouvernement qui avait aussi promis de ne pas s’attaquer aux retraites. À présent, celles-ci vont baisser, les taxes et cotisations vont augmenter, et cela ne risque pas de faire chuter le chômage qui détient le record de l’Union européenne avec 23,5 % de la population active touchée. Il faut donc se poser des questions sur la stratégie d’étouffement de la population opérée par le gouvernement.”
     Un gouvernement pris en otage.
        L'impasse politique est totale.
           Le fatalisme s'installe un peu plus, lourd de nouvelles révoltes futures, de possibles aventures tragiques.
                Silence! on brade...
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LE CYNISME DES CRÉANCIERS DE LA GRÈCE
- Printemps des poulpes
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