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mercredi 17 mai 2017

Quand les étudiants font des bulles

Vers une marchandisation des études
                                                                        Le savoir comme retour sur investissement.
                                                 Arte a eu la bonne idée de diffuser hier soir un document sur l'évolution de la condition étudiante dans les principaux pays de monde. Un dossier déjà évoqué par ailleurs, mais peu traité en profondeur.
      Une évolution qui laisse songeur et presque sceptique, quand on voit comment fonctionnent aujourd'hui beaucoup d'universités, notamment en Angleterre et aux USA. Sommes-nous à l'abri de telles dérives où la connaissance devient un enjeu essentiellement lucratif?
   : "Compétitivité, marketing ou retour sur investissement sont des termes qui circulent désormais dans les couloirs feutrés des grandes universités. De Shanghai à New York en passant par Paris et Berlin, la transmission des connaissances devient une marchandise, dans le sillage de "l'économie du savoir". Cette doctrine a été érigée à la fin des années 1990 par les instances financières internationales – OCDE et Banque mondiale en tête. L'enseignement supérieur, reconnu comme un moteur de productivité et de croissance économique, doit se mettre au service du développement des pays. Victimes de ce nouveau système, les étudiants sont contraints d’investir pour apprendre. Ils s'acquittent de frais d'inscription de plus en plus élevés, et s'appauvrissent avant même d'entrer dans la vie active. Aux États-Unis, la dette étudiante a dépassé le coût du logement et de la santé, menaçant l'économie nationale. Les jeunes Européens suivront-ils la même voie ? Si certains pays d'Europe du Nord résistent à cette commercialisation du savoir, considérant l'éducation comme un acquis social, d'autres s'inspirent de plus en plus du modèle anglo-saxon. En France, les établissements les plus prestigieux, comme Sciences-Po et Paris-Dauphine, se sont déjà engagés sur le chemin du payant..."
                   Selon l'enquête de Jean-Robert Viallet, "Les universités sont devenues des entreprises, soumises à un modèle libéral, et si le phénomène est encore émergeant en France, observer son fonctionnement et ses répercussions sur les étudiants aux USA, donnés par beaucoup comme un modèle, ou en Grande-Bretagne, permet de comprendre les risques d’un tel système. Plongée, glaçante et instructive, dans un monde en pleine mutation.... Les grandes institutions américaines dominent le monde, par leur prestige, leur envergure, leur attractivité. L’Europe ne peut rester hors jeu et, en mars 2000, propose une déclaration commune, à Lisbonne, centrée sur la volonté de mettre l’enseignement supérieur au service de l’économie et de l’emploi....L’Angleterre est à la pointe de cette volonté de réforme. Le gouvernement de Tony Blair applique le modèle du système privé au service public pour le rendre plus performant, ou, pour le dire en un mot si cher au monde du travail, compétitif. C’est la fin du principe de l’éducation gratuite pour tous, les droits d’inscription dans les facultés anglaises s’envolent : de 1000 £ à 9000 £, en 2010 sous le gouvernement Cameron. Les débats au Parlement ont eu beau être houleux, les manifestations monstres, désormais un étudiant anglais (ou un étudiant étranger suivant ses études au Royaume-Uni) devra s’endetter pour suivre son cursus universitaire."
        On peut parler de marchandisation des savoirs, dans des facs où domine l'argent-roi 
    Pour les étudiants anglais, dont les moins fortunés vont poursuivre leurs études à l'étranger, comme en Suède, c'est l'endettement permanent, avec l'incertitude d'un remboursement hypothétique, d'un retour sur investissement problématique.
         Les dettes issues de prêts impayés grimpent de manière inquiétante, surtout aux USA, constituant une bulle qui monte dangereusement.
        Malgré les mouvements sporadiques de révolte étudiante, comme au Canada récemment, l'endettement devient parfois cauchemardesque, véritable piège pour les familles et nouvelle menace pour le monde financier .
                  Une bulle qui monte, qui monte...
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