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dimanche 14 mai 2017

Taxer les robots?

Ce n'est pas idiot.
                          La question du développement de la robotique n'est pas un problème technique comme un autre.
          Son développement accéléré, même en Chine, ne représente pas seulement une nouvelle force productive, qui n'est plus marginale, mais constitue un tournant décisif à nul autre pareil dans le monde socio-économique  et dans celui du travail, de sa nature et de répartition.
   Un bel avenir est promis pour l'industrie de la robotique qui sera elle-même...robotisée.
        Le gain de productivité parfois spectaculaire qu'entraîne son développement concurrentiel et la réduction de l'emploi qu'il entraîne nécessairement, surtout dans certains secteurs de production hautement concurrentiels, invite à se poser la question de la nécessité de taxer ces nouveaux acteurs de la vie économique, dont le développement ne semble plus avoir de fin assignable, étant donné le spectaculaire développement informatique et cybernétique. 
   Amazon donne le ton.
       Les spécialistes, industriels et économistes, en débattent régulièrement sans avoir toujours des avis convergents, souvent confinés dans une vision à court terme et à courte vue, certains estimant que les pertes d'emplois liées  a la robotisation vont pouvoir être compensées par le création de nouveaux, inédits encore, et que le phénomène facilitera à grande vitesse la relocalisation de certaines productions
     Récemment, la Banque mondiale  a sonné le tocsin: invité à une conférence à Los Angeles par le Milken Institute ce lundi premier mai, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a déclaré que "deux tiers des emplois pourraient être détruits à cause de l'automatisation dans les pays en développement".
    Même si certaines projections établies pour le proche avenir peuvent être contestées ou nuancées, le péril dénoncé ne doit pas être écarté.
       Même en Chine, où, dans certains secteurs, on tend à nous dépasser, la robotique pourrait bien être son tendon d'Achille.
                 Taxer les robots n'est donc pas une idée saugrenue et l'intervention de l'Etat paraît tout à fait justifiée:
...L'idée de taxer les robots vient d'un projet de rapport de l'eurodéputée Mady Delvaux, vice-présidente de la Commission des affaires juridiques du Parlement européen. Soulignant que les robots pourraient accroître les inégalités, elle écrit qu'il y a lieu "d'envisager la nécessité de définir des exigences de notification de la part des entreprises sur l'étendue et la part de la contribution de la robotique et de l'intelligence artificielle à leurs résultats financiers, à des fins de fiscalité et de calcul des cotisations de sécurité sociale...".Les réactions à sa proposition ont été surtout négatives, à l'exception notable de celle de Bill Gates qui la soutient...
                La religion naïve de la robotique à tout va est un leurre qui ne tient pas compte des conséquences considérables que son développement massif entraînera dans les toutes prochaines décennies. Si les cochers durent jadis se reconvertir avec le développement de l'automobile, ce fut un processus long et limité. La "révolution robotique" aurait d'autres conséquences, extrêmement rapides et profondes, à l'échelle planétaire. L'urgence de réfléchir et de légiférer sur cette question s'impose, de manière concertée.
         En Belgique, l'idée fait aussi son chemin. Paul Jorion  signale la nécessité de trouver des solutions à ce problème qui hante certains esprits avertis. En Suisse, on cherche des pistes...
                              Affaire à suivre. Forcément.
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