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lundi 12 juin 2017

A la sauce Macron

Après la vague... relative
                                            "Si ça marche, c'est un génie":
                                                      Macron, c'est moi en mieux!" (Sarkozy)
              Paroles de génie....dont il faut se méfier dans la vie publique.


      Il n'y a pas d'homme providentiel, tout juste rarement quelques uns d'exception. Et l'homme n'est pas la politique qu'il fait ou va faire, qui seule mérite d'être jugée....politiquement. La morale et le vedettariat n'ont pas leur place à ce niveau.
    A quelle sauce allons-nous être gouvernés?
       Bien malin qui pourrait le dire avec précision, clarifier la ligne qui sera suivie et deviner les aléas d'un parcours qui se veut atypique. Si tout semble baigner officiellement, il ne faut pas s'illusionner.
On peut déjà donner un avis sur des points qui sont déjà affirmés, quelle que soit leur issue, surtout en matière sociale, où il est envoyé en mission. Il ne tombe pas du ciel, pas plus que les nombreux qui se sont rangés sous sa bannière.
  On a beau se vouloir « jupitérien », on n'en est pas moins homme, limité et faillible. Retenons les leçons de Machiavel sur la fragilité du pouvoir.
Et même si une confortable majorité lui sera acquise, elle ne sera pas facile à contrôler et à gérer.  L'unanimisme de façade actuel fait un peu illusion et l'absence d'un vrai contrôle parlementaire est un risque démocratique, avec la constitution héritée du gaullisme.
     Beaucoup ont pris le train en marche. Scabreux! Certains n'avaient pas de billet. La jeunesse n'est pas automatiquement le renouveau.
        La Macron-mania entretenue a joué un rôle déterminant, sur fond de crise inédite des partis traditionnels. Le locataire de l'Elysée avait senti le vent depuis longtemps, aidés par quelques-uns.
 Il a beau paraître atypique, voire fascinant. comme dit JP Delevoye. on l'attend au pied du mur.
     La presse et notamment le Monde n'est pas en reste, atteint de de Macronite aigüe. Comme dit un farceur:"Tout réus­sit à Emmanuel Macron, tout le monde est en pâmoi­son (...) Quand il pleu­vait sur François Hollande, on disait qu’il était pois­seux. Quand il pleut sur Macron, on dit qu’il affronte les éléments"
¨Pourquoi pas "Président à vie", tant qu'on y est.  Certains ont la dent plus dure.
   Attendons, non pas de manière croyante, révérencieuse ou résignée, sans se faire la moindre illusions sur les capacités d'action d'un homme, même dit charismatique, dans le contexte européen de l'époque et les contraintes mondiales. Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec ses dents...qu'il avait pourtant longues.
   Jouer comme les autres sur le moins disant social risque d'être l'ardente obligation. A ce jeu-là nous ne serons pas gagnants. Des réformes ne pourront se faire qu'à la marge, avec plus de risques que d'avantages, à moins de hasards heureux.
     Comme dit un commentateur, l'avenir attendra...
Les premières mesures annoncées suscitent bien des questions pas seulement à droite.
   Les retraités ne peuvent se réjouir.
       La mère de toutes les réformes, de dimension XXL, mieux que El Khomeri, attendue par les instances libérales bruxelloises, fait craindre des mesures trompe-l'oeil et de graves régressions .Mr. Gattaz devrait être content.
        En marche vers une certaine modernisation blairisation à la française... 
           Que vont devenir les garde-fous, sans lesquels la justice sociale perd dangereusement son sens?
                               ...Entre le projet politique d’Emmanuel Macron et la «Troisième Voie» théorisée il y a une vingtaine d’années par le sociologue anglais Anthony Giddens, avant de fournir à Tony Blair un nouveau logiciel idéologique destiné à refonder la gauche travailliste sous les traits du New Labour. Tout se passe en effet comme si le leader d’En Marche! était en passe d’imposer à la gauche française de gouvernement cet aggiornamento idéologique que le Parti socialiste s’est jusqu’à sa tombe refusé à faire ouvertement, préférant se réfugier dans le déni jospinien de la «parenthèse» (ouverte en 1983, mais jamais officiellement refermée) puis dans la tiède synthèse hollandaise, source d’ambiguïtés et de rancœurs infinies.
      Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Tony Blair a récemment publié dans Le Monde une tribune tressant des louanges au nouveau locataire de l’Élysée, dans lequel il ne peut s’empêcher de voir une sorte d’héritier spirituel –même si, à la différence de l’ancien Premier ministre britannique, le nouveau chef de l’État français entend imposer sa «révolution conceptuelle» en brisant le Parti socialiste en même temps que le clivage gauche-droite ; là où Blair avait pu opérer de l’intérieur du parti travailliste une mue idéologique de grande ampleur...
               Une vague, oui, mais largement en trompe l'oeil.
   Pourvou qu'ça doure, comme disait Letizia..
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