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lundi 29 juillet 2019

Retraites (suite...sans fin?))

Chantier titanesque sur terrain miné
                                                     En aura-t-on jamais fini avec un dossier que l'on dit un jour clos, un problème enfin réglé, et la perpétuelle remise sur le chantier d'un des sujets les plus polémiques qui soit? Depuis longtemps.
     Remettre un peu plus d'égalité là où elle ne règne guère, pas seulement au niveau des rémunérations, mais aussi des patrimoines et, on l'oublie trop souvent, de la pénibilité du travail et de l'espérance de vie qui en est la conséquence. Sans parler de la question de la précarité qui touche de plus en plus d' emplois, rendant l'espérance d'une retraite à taux plein problématique. Les retraités pauvres existent déjà.
    Si la stricte justice est jugée impossible, un minimum d'équité reste encore à trouver.
   Mais une telle remise à plat demande qu'on ne la mène pas en catimini et en cercle restreint, avec la volonté d'en finir au plus vite. En finir n'a d'ailleurs aucun sens, quand les projections économiques sont si indéterminées. Le présent est aveugle aux mutations futures, qui peuvent changer radicalement la donne.
   Cette réforme se fait d'ailleurs en catimini, avec des effets d'annonce peu cohérents et des fuites qui semblent parfois se contredire. Pour neutraliser toute contestation et éviter l'échec?
   Pour mener un telle réforme himalayesque, ce ne peut être à marche forcée et de manière biaisée, voire hypocrite, avec un double langage, comme disent certains observateurs.
   Le non-dit est malsain et l'implicite entretient la suspicion.      ...Le Financial Times ne s’y est pas trompé, en publiant, la semaine dernière, un article qui conclut qu’Emmanuel Macron propose de passer l’âge de la retraite à 64 ans. Ce message-là, les investisseurs anglo-saxons l’ont parfaitement compris et les Français vont aussi le comprendre. Il faut que le gouvernement l’assume : on ne peut pas faire une réforme basée sur l’hypocrisie du langage.  Le thème de la pénibilité n’est pas du tout pris en compte dans le rapport Delevoye. Or, c’est un problème majeur. Un ouvrier dans le bâtiment ou dans la sidérurgie n’a pas la même espérance de vie qu’un cadre supérieur. Le seul moyen de compenser cet état de fait, c’est de donner des points gratuits de retraite et non d’imposer à tous 64 ans comme âge de départ. Là non plus, il ne faut pas tourner autour du pot....
      De plus, la valeur du point n'est pas déterminée ou reste dans le flou total. Le débat n'est pas transparent. Il règne ou l'on fait régner un climat d'indécision, lié à une opacité entretenue, qui en fait bafouiller plus d'un(e). La stratégie est de repousser les droits à la retraite le plus tard possible, sans tenir compte de la pénibilité du travail accompli, qui conditionne l'espérance de vie.
  Le gouvernement marche sur des oeufs concernant ce sujet brûlant, qui ne réclame pas l'urgence absolue, vu le temps perdu depuis des années en vaines palabres et mesurettes mineures.
  Le problème se repose avec des perspectives embrouillées à souhait.
 Certes, il est ancien et complexe. Raison de plus pour avancer avec prudence et de se hâter...lentement, pour trouver un compromis acceptable.
     Un chantier lourd d'ambiguïtés et de risques.
        On risque de retomber dans beaucoup d'erreurs du passé.
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