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jeudi 1 avril 2021

New deal à la Biden

Nécessité oblige

                        Après le violent choc que subissent encore les USA, il va falloir relever le pays, panser les plaies, remettre la machine en marche, élargir les aides pour l'emploi et revoir la copie en matières d'investissements toujours différés.   L'Etat n'est plus "le problème", selon le dogme de Friedman, il va tenter de devenir le sauveur pour mettre en route et piloter un redressement tous azimuts, non seulement pour des exigences internes, mais aussi face à l'immense défi que représente la puissante et insolente montée de la Chine..    Biden inaugure une voie post-Raeganiene ou un ultralibéralisme (provisoirement?) tempéré. remodelé, ajusté.   En tous cas ,les financiers sont pas contents: le sacro-saint marché cessera un temps d'être tout puissant.       Ce plan de relance, ce changement de paradigme, c'est juste du bon sens économique, mais il fallait un certain volontarisme pour s'y atteler. La politique de redressement de Roosevelt est devenue la boussole idéologique pour la sortie de la crise, même si cette crise est différente, le contexte et l'esprit aussi.  Pas d'autres choix pour sauver le pays, même au niveau des infrastructures, du système éducatif, etc... des investissements qui ne sont pas à courte vue. Mais cela ne changera pas le système...

            Cette "révolution" programmée" n'est pas radicale, mais elle n'est pas rien, si elle s'applique avec efficacité et dans la durée, redonnant emploi et espoir à l'immense armée des laissés pour compte, anciens et nouveaux. La perfusion ne doit pas être momentanée pour redresser durablement un pays malade .Certes le système économique ne changera pas de nature, mais il en sera fini du consensus de Washington pour retrouver la voie de celui de Philadelphie. Peut-être.               ___Le Président élu des États-Unis prévoit de mettre l’accent sur les dépenses d’infrastructures, les investissements verts, la santé et l’éducation. Le tout financé par une forte hausse des impôts des plus riches, alors qu'ils ont été constamment baissés depuis plusieurs décennies. Pas de chance que l'on retrouve le niveau d'exigences de Roosevelt.  À condition que Biden bénéficie du soutien des deux chambres du Congrès sur tous les points                                                                                                  Ce plan de sauvetage représente un "...premier succès de taille, un mois et demi après son entrée à la Maison-Blanche : les 1 900 milliards de dollars du plan ​entériné mercredi au Congrès – par 220 voix sur 435 à la Chambre et 50 voix sur 100 au Sénat — représentent le plus gros effort financier du gouvernement depuis le New Deal de Roosevelt, qui tira les États-Unis de la grande récession de 1929. En deux ans, l’équivalent du PIB de l’Italie va être injecté dans l’économie américaine. Les prévisionnistes interrogés par Bloomberg et le Wall Street Journal en attendent un redémarrage en trombe, avec une croissance de 5,5 à 7 % cette année..." Wait and see, comme on dirait au bord du Potomac. Rien n'est absolument garanti.  Rendez-vous dans deux ans.                                                                Selon S.Halimi, "...les États-Unis viennent en tout cas d’adopter une des lois les plus sociales de leur histoire. Elle s’écarte des stratégies économiques mises en œuvre ces dernières décennies, qui ont favorisé les revenus du capital — « startupeurs » et rentiers mêlés — et accru le décrochage des classes populaires. Elle rompt avec des politiques publiques hantées par la crainte d’une reprise de l’inflation et d’une flambée de l’endettement. Elle ne cherche plus à amadouer les néolibéraux et leurs bailleurs de fonds avec des baisses d’impôts dont le produit atterrit souvent en Bourse et gonfle la bulle financière.    Avec son plan d’urgence de 1 900 milliards de dollars (presque 10 % de la production de richesse annuelle des États-Unis), lequel devrait être suivi par un programme d’investissements en matière d’infrastructures, d’énergies propres et d’éducation (3 000 milliards de dollars en dix ans), l’ancien vice-président de M. Barack Obama paraît avoir enfin tiré les leçons de cette histoire. Et de l’échec de son ancien « patron », qui, trop prudent, trop centriste, n’avait pas voulu profiter de la crise financière de 2007-2008 pour impulser un nouveau New Deal. « Avec une économie mondiale en chute libre, se justifia M. Obama, ma tâche prioritaire n’était pas de reconstruire l’ordre économique, mais d’éviter un désastre supplémentaire .  » Obsédée par la dette, l’Europe s’infligeait au même moment une décennie de purge budgétaire, fermeture de lits d’hôpitaux à la clé…  L’un des éléments les plus prometteurs du plan Biden est son universalité. Plus de cent millions d’Américains dont le revenu est inférieur à 75 000 dollars par an ont déjà reçu un nouveau chèque du Trésor, de 1 400 dollars. Or, depuis un quart de siècle, la plupart des États occidentaux conditionnent leurs politiques sociales à des plafonds de ressources de plus en plus bas, à des dispositifs de surveillance permanente, à des « politiques d’activation » de l’emploi punitives et humiliantes . Résultat : ceux qui ne reçoivent plus rien bien qu’étant dans le besoin sont encouragés à détester des politiques publiques qui leur coûtent quelque chose et qui aident quelqu’un d’autre. Puis, chauffés à blanc par les médias, ils en viennent à soupçonner qu’ils paient pour des tricheurs et des parasites.   La crise du Covid-19 a interrompu ce genre de médisances. Nulle erreur ou maladresse ne peut en effet être imputée à tous les salariés ou travailleurs indépendants dont l’activité s’est trouvée brutalement stoppée. Dans certains pays, 60 % de ceux qui ont reçu une aide d’urgence liée à la pandémie n’en avaient jamais obtenu auparavant. L’État les a secourus sans attendre, « quoi qu’il en coûte » et sans faire le tri. Pour le moment, les grincheux sont peu nombreux — en dehors de la presse financière et... de la Chine populaire...." ________________________

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