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lundi 19 décembre 2022

L'Ukraine encore

Points de vue   (à débattre, nuancer et prolonger)

                       La première victime d'une guerre c'est toujours la vérité...

           Il est souvent nécessaire de prendre ses distances vis à vis du discours dominant et des medias qui s'en font souvent l'écho. Quel que soit l'engagement qui mène Kiev à défendre une cause qui se justifie et les efforts héroïques déployés pour défendre sa spécificité. Il y a bien un agresseur et un agressé, mais trop souvent on escamote le passé, l'histoire,  qui nous renvoient à une vision simplifiée et anhistorique des choses et passe sous silence des aspects du problème moins politiquement corrects.   


                                                                                                                 ___On a déjà évoqué le rôle de l'Allemagne, surtout d'abord en la personne de Schröder, dont les intérêts à court terme ont précipité les problèmes énergétiques de l'Europe. Il y a aussi le rôle spécifique  d' A Merkel, dont on vient de connaître des propos plus que "maladroits", révélateurs d'intentions cachées à l'égard de Moscou, au sujet de l'affaire de la place Maidan, largement instrumentalisée, et des accords de Minsk, qui lui semblait une manoeuvre pour "gagner du temps.":   ..... "Dans un entretien avec le journal Die Zeit, le 7 décembre 2022, l’ex-chancelière Angela Merkel a regretté l’offre faite en 2008 à la Géorgie et à l’Ukraine d’entrer dans l’OTAN. Elle a surtout confessé que l’accord entre Kiev et Moscou, signé à Minsk en 2015, avait seulement pour but de gagner du temps et de permettre à l'Ukraine de renforcer son armée en vue d'un affrontement jugé inévitable !   C'est la confirmation que Kiev ne s'est jamais résigné à l'autonomie du Donbass et l'émancipation de la Crimée, malgré le souhait exprimé par leurs habitants. Quant au gouvernement américain, il persiste sur la ligne Brzezinski : détacher à tout prix l'Ukraine de la Russie et couper celle-ci de l'Europe.    La déclaration de Mme Merkel valide hélas notre analyse des origines de la guerre en Ukraine et surtout notre prémonition quand, dès 2015, nous avons entrevu la guerre et l'assujettissement de l’Europe à Washington (la preuve ici)... Pour l'heure, toutefois, la plupart des observateurs français réfutent cette analyse à l'image de l'historien François Godement.    Un an après son départ de la chancellerie, Angela Merkel révèle les dessous de la diplomatie euro-atlantique (note). Elle éclaire les zones d’ombre du processus qui, en vingt ans, a conduit à l'ensauvagement de la Russie et à la ruine de l'Ukraine.     Le 25 septembre 2001, Vladimir Poutine, tout nouveau président de la Russie, était ovationné par les députés du Bundestag après un discours en allemand dans lequel il en appelait à une coopération mutuellement profitable entre l’Union européenne et la Russie. Dans le même temps, les États-Unis, inquiets pour leurs approvisionnements en hydrocarbures, devaient renoncer à mettre la main sur les gisements russes....Angela Merkel ne s’y trompe pas : « Je pensais que c’était une erreur de vouloir faire adhérer à l’OTAN l'Ukraine et la Géorgie. Ces pays n'étaient pas en état de le faire et les conséquences d'une telle décision n'avaient pas été réfléchies, tant en ce qui concerne l’OTAN que l’attitude de la Russie vis-à-vis de la Géorgie et de l'Ukraine, » déclare-t-elle à Die Zeit, le 7 décembre 2022, dans un long entretien curieusement intitulé : « Hatten Sie gedacht, ich komme mit Pferdeschwanz ? » (« Pensiez-vous que je viendrai avec une queue de cheval ? »).                                                    Tout se gâte brusquement en 2014. La population de Kiev est remuée par les Américains soucieux de détacher l’Ukraine de la Russie. C’est l’objectif revendiqué par le conseiller de la Maison Blanche Zbigniew Brzezinski. Victoria Nuland, Secrétaire d’État adjointe dans le gouvernement de Barack Obama, évalue le 13 décembre 2013 à 5 milliards de dollars les sommes dépensées par les États-Unis depuis 1991 pour cet objectif. Il s’ensuit la révolution « EuroMaïdan » : de violentes manifestations chassent le président ukrainien et installent un nouveau parlement pro-européen et qui plus est pressé d’entrer dans l’OTAN.....                               A. Merkel poursuit: " « L'accord de Minsk était une tentative de donner du temps à l'Ukraine. Elle a également utilisé ce temps pour devenir plus forte, comme vous pouvez le voir aujourd'hui. L'Ukraine de 2014/15 n'est pas l'Ukraine d'aujourd'hui. Comme vous l'avez vu lors de la bataille de Debaltseve [ville ferroviaire du Donbass] début 2015, Poutine aurait facilement pu les envahir à l'époque. Et je doute fort que les pays de l'OTAN auraient pu faire autant qu'ils font maintenant pour aider l'Ukraine. Il était clair pour nous tous que le conflit était gelé, que le problème n'avait pas été résolu, mais cela a procuré à l'Ukraine un temps précieux. »                                                                                                                                                                       Le mal est fait et on ne voit pas comment on sortira d'une situation de plus en plus inextricable. Les négociations interviendront bien forcément un jour, mais à quel prix? 
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