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samedi 23 décembre 2023

Cette terre dite "sainte"

Lieu de concurrence, parfois de rivalités, d'affrontements violents.

                   L'actualité tragique nous y ramène, même si tout n'est pas religieux dans les terribles affrontements en cours au Proche-Orient . On discute encore âprement sur le statut de Jérusalem, ville cosmopolite, au statut particulier, mais pour l'essentiel contrôlée par Israël, objet de vives et parfois meurtrières contestations, surtout depuis que Sharon s'est imposé sur l'Esplanade des mosquées. Avec le colonisation qui se poursuit dans la partie Est, on ne peut pas dire que ce symbole des monothéismes soit la capitale la plus pacifique, surtout quand les ultra-sionistes prétendent y faire la loi. Le symbole fort interreligieux est devenu un haut-lieu d'enjeux politiques, qui ne disent toujours pas leur nom, comme lorsque Trump décida, par provocation, d'y faire construire l'ambassade des USA.     


                                                                                                  Mais les problèmes générés par la "capitale" des monothéismes remontent aux différentes aventures des croisades européennes, des "guerres saintes" contre les "Sarrazins". Auparavant , dans la longue tradition juive, la terre (Haaretz)  est un thème central, qui reprendra vigueur au 19° siècle, dans le mouvement sioniste qui se constitue, objet de vifs débats dans l'interprétation rabbinique..." C’est la concrétisation de la promesse faite à Abraham par Dieu : «C’est à ta postérité que je donnerai cette Terre» (Gn 12, 7). «Cette promesse fut répétée treize fois aux trois patriarches qui furent enterrés à Hébron, rappelle l’écrivain Armand Abécassis (3). Elle fut réalisée sous la direction de Josué après le séjour des Hébreux dans le désert où ils reçurent la Torah trois mois après leur sortie d’Égypte ».  La terre «plantureuse et verte, (…) qui ruisselle de lait et de miel» (Ex 3, 8), est donc dans le judaïsme d’abord un don de Dieu, resté en suspens pendant plusieurs siècles, le temps qui sépare Abraham le croyant de Josué le conquérant, en passant par l’alliance au Sinaï, puis l’errance dans le désert pendant quarante années. Elle représente « la nécessité d’un espace vital pour y donner corps à son aventure humaine, religieuse et spirituelle », assure le Père Marchadour.  Mais c’est aussi un don sous condition. «Moïse met en garde les Hébreux qu’ignorer les commandements de Dieu serait la cause de calamités», allant jusqu’à la dispersion et l’exil, explique le rabbin Harvey J. Fields (4). Les juifs ont reçu leur terre à cause de leur mission d’observer ces commandements. «Si vous ne gardez pas la Torah, la Terre vous vomira» : cet avertissement revient très régulièrement dans la tradition rabbinique.  Dans la tradition rabbinique, l’exil est toujours une punition de Dieu, mais il n’est pas définitif. Par ailleurs, quitter volontairement la terre peut être considéré comme de l’idolâtrie pour les juifs, car «c’est comme si l’on allait adorer d’autres dieux que le Dieu d’Israël», explique le Père Massonnet.  «Nos rabbins ont enseigné : on doit toujours vivre sur la terred’Israël, même si c’est dans un village où la majorité des gens sont idolâtres ; car celui qui vit sur la terre d’Israël peut être considéré comme ayant un Dieu, mais celui qui vit en dehors de la terre peut être considéré comme n’ayant pas de Dieu», est-il écrit dans le traité Ketoubot du Talmud de BabyloneMais pour d’autres interprètes, la terre est une réalité spirituelle plus que géographique. «Tout lieu où la sagesse et la crainte du péché sont présentes a le même statut normatif que la terre d’Israël», écrit ainsi Menahem ben Salomon HaMeïri, commentateur catalan du Talmud au XIIIe siècle. Dans la tradition juive, l’on «monte» (alya) à Jérusalem ou l’on en «descend» (yeridah). D’après certains commentaires du Talmud, un juif de la diaspora ne doit pas accomplir son alya avant que Dieu ait fixé la rédemption d’Israël..."                                                                                                                  
Une vieille histoire surchargée d'interprétations multiples et de mythes, dont la Bible et ses différentes lectures restent le fondement, le christianisme ayant recueilli une partie de ses messages dits inspirés.  Un terre disputée, parfois avec acharnement, pas seulement à l'époque des Croisades. Une aventure pleine de mythes, toujours résurgents et de fureurs dont les "nouveaux historiens" israëliens ont montré les limites, comme Shlomo Sand, non sans être parfois conspués par les "croyants" attachés à la lettre. Remettre les mythes en question pour que puisse mieux s'imposer la vérité historique et le rétablissement de rapports moins conflictuels, religieux et/ou politiques. Sortir du roman national-religieux. Israël est un Etat comme un autre, ni plus ni moins, dans le concert (ou le tohu-bohu) des nations.                                                                                                                 On sait que les monothéismes sont des terreaux d'exclusions et de violences, comme l' avait noté Nietzsche, Les religions occidentales, depuis leurs origines, n'ont pas montré le meilleur exemple d'ouverture et de tolérance et la Bible n'est pas exempte d'affrontements meurtriers, au nom d'une cause dite "sainte"...  __________________

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