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mardi 28 mai 2024

Touche pas à mon Europe!

   Un tabou?

          Dans la tourmente,

   Il y a du rififi entre Scholz et Macron. Les relations tendent à se dégrader, en tout cas se distendent. C'est visible. Pas seulement sur la question de l'Ukraine, qui met la vieille solidarité à l'épreuve, mais aussi dans le domaine des politiques industrielles et commerciales qui se modifient profondément à l'échelle mondiale, exacerbant les divergences. Et l'Union semble vaciller, se cherchant de nouvelles voies, tout en s'accrochant aux anciens principes. Les critiques ne manquent pas, même parfois de la part de certains de ses plus adents défenseurs à Bruxelles.                                                                                                                                                                                            Les négociations en cours dans l'opposition se heurtent sur la question de l'Europe. Non pas sur le principe de l'intégration en elle-même, qui ne fait pas problème, mais sur les modes de fonctionnement et notamment la ligne néolibérale suivie par Bruxelles.  Ce ne serait pas la première fois qu'un certain nombre de dogmes seraient contestés, depuis De Gaulle, P. Seguin, JP Chevènement et les nombreux opposants au traité de Maastricht si contesté. Même J. Delors n'a pas ménagé des critiques, reconnaissant pudiquement des "erreurs"... Adhérer à l'Europe peut se comprendre de bien des manières: il y a les dévots inconditionnels et les critiques légitimes d'une institution qui n'a pas jusqu'ici toujours tenu ses promesses. Oui à l'Europe, mais quelle Europe? toujours en gestation en s'élargissant...  L'unanimité n'est pas au rendez-vous entre les minimalistes, adorateurs du libre marché et les fédéralistes, attendant  un problématique (ou fantomatique) Etat unique au détriment des souverainetés nationales destinées à s'effacer pleinement.. Sans aller jusqu'à un frexit, une prise de distance par rapport au carcan juridique de Bruxelles est possible et nécessaire, comme une distance par rapport à l'hégémonie de fait de l'Allemagne


                                             __ Il y a bien des choses à modifier dans la gestion européenne. C'est un fédéraliste convaincu qui le dit, en dénonçant ses failles et ses tares, mais sans remette en question l'idéologie qui sous-tend la construction, l'arrimage atlantiste originaire. __
 Emmanuel Macron dénonçait (sur Europe 1) “cette Europe ultralibérale”“qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre”L'UE n'est pas un club où le libre marché est la loi suprême. __L'idéal des fondateurs était un peu plus ambitieux. Les institutions européennes sont un chantier, qu'il importe de faire évoluer sans tabou, les citoyens devant être partie prenante dans ce chantier permanent. Dire que l'Europe tourne rond serait mentir. Son autonomie par rapport à l'oncle Sam fait encore largement problème. Il est temps de redynamiser, de réinventer des institutions à bout de souffle.   J. Delors est lui-même aujourd'hui moins en phase avec lui et avec la ligne de la Commission, du moins en parole: "Je refuse une Europe qui ne serait qu'un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale. Si c'est vers ça qu'on va, je lance un cri d'alarme...  Le modèle économique européen doit se fonder sur trois principes : la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit."... disait-il...Mais la réalité est loin des déclarations d'intention. La concurrence (libre et faussée!) fonctionne bien, merci!. Manquent les deux derniers principes... Y'a encore du boulot!                                                                                                                                    On ne s'étonnera pas donc qu'aujourd'hui on remette le projet sur le chantier..  Mais jusqu'où?...           ____ Wait and see... __________________

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