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lundi 9 décembre 2013

Mort d'un Africain

 Mais quel Africain!
                                 Le charismatique Nelson n'aurait certainement pas aimé l'excès de théâtralisation autour de son image, devenue icône parfois extravagante.
 On pouvait s'attendre à cette mythification de Mendela, qui fait oublier ses zones d'ombre, celles de tout homme normal, l'histoire réelle de son parcours et la situation actuelle de son pays. Il se riait lui-même du culte qu'on lui vouait parfois.
     Des louanges bien méritées certes, mais qui dépassent chez nous parfois les limites de la décence (*) et qui ne sonnent pas toujours juste. Les tartuffes ne manquent pas: les USA n'ont reconnu que très tardivement la juste place de Mandela, Israël oublie qu'elle a soutenu jusqu'au bout l'apartheid, la France a fait de bonnes affaires avec le système raciste..
     La légitime émotion populaire ne peut faire oublier la cohorte des pleureurs de la dernière heure. Les Occidentaux se sont tus lorsqu’il s’est agi d’exiger la libération de celui en qui ils voyaient un terroriste. Dans une Afrique du sud que beaucoup voyaient glisser vers les pires affrontements, l'action d' un homme et d'une organisation, dont il a opéré la mutation, a tout changé. La force de caractère et la lucidité, forgées dans les prisons, a opéré un virage sans égal, un renversement spectaculaire, favorisé par l'affaiblissement d'un régime raciste internationalement aux abois.
              Mais après Mendela, la difficile transition risque de durer encore...
                   Il n'a pas pu ou su contrôler la suite. Une part de l'héritage lui a échappé.
 L’esprit Mandela reste à reconstruire dans la réalité, selon l'écrivain sud-africain André Brink  
      L'oeuvre immense reste  inachevée. 
Sa grandeur lui survivra, mais pas son  héritage.
 "...Vingt ans plus tard, cette réconciliation politique n’a toujours pas trouvé sa traduction sur le terrain économique et social d’un pays figurant parmi les plus inégalitaires du monde. L’espérance de vie est encore beaucoup plus élevée pour les Blancs que pour les Noirs – qui représentent près de 80 % de la population –, ces derniers étant cinq fois plus frappés par le chômage... Le gouvernement de libération, avait promis Mandela, nationaliserait l’économie héritée de l’apartheid, y compris les banques. Mais, une fois au pouvoir, le parti a abandonné son programme “de reconstruction et de développement” [RDP program] visant à éradiquer la pauvreté dans laquelle croupissaient la plupart des Sud-Africains. L’un des ministres s’est même vanté de la politique “thatchérienne” menée par l’ANC....Rares étaient les Sud-Africains à savoir que ce “processus” avait commencé dans le plus grand secret plus de deux ans avant la libération de Mandela. A cette époque, le prisonnier était personnellement engagé dans de discrètes négociations...Au lendemain des élections démocratiques de 1994, l’apartheid racial a pris fin et l’apartheid économique a pris un nouveau visage. [Ceux qui étaient autrefois aux commandes] accordaient aux hommes d’affaires noirs des prêts à des conditions généreuses, leur permettant de créer des entreprises à l’extérieur du périmètre des bantoustans [provinces dans lesquelles étaient parquées les populations noires]. Une nouvelle bourgeoisie noire a fait son apparition. Les responsables de l’ANC s’installaient dans de belles demeures. Et le fossé se creusait entre les Noirs, à mesure qu’il se réduisait entre Noirs et Blancs.... 
       Le FMI était aussi passé par là, comme l'a relevé Naomi Klein... Les  dérives libérales  ne sont donc pas étonnantes.
    La politique sociale des débuts n'a pas suffi. "Dans le contexte d'un monde dominé par le consensus de Washington, "Thabo Mbeki maintient un contrôle rigoureux des dépenses de l'État et mène une politique économique libérale." (Wiki)
    Le mythe arc en ciel  s'est brisé sur la réalité. Il reste à transformer l'essai.
     Les inégalités ne sont plus que raciales  "En 2012, le pays est sévèrement marqué par une série de troubles sociaux sanglants, débutés lors de grèves à la mine de platine de Marikana, avant de s’étendre à société sud-africaine et à la sphère politique. Ces troublent manifestent non seulement la frustration des sud-africains les plus pauvres qui considèrent que leur situation ne s'est pas améliorée, voire s'est aggravée depuis la fin de l'apartheid mais pointent aussi tout un nombre de dysfonctionnements importants tels l'absence de dialogue social en Afrique du Sud, l'incompétence de la police, l'apparition d'un apartheid économique, la collusion entre les élites politiques et économiques ainsi que les luttes de pouvoir au sein de l'ANC" (Wiki)
    De récente émeutes rappellent la dure réalité de la condition de beaucoup de noirs.
Le bilan est donc contrasté.
        Difficile de dire où va l'Afrique du Sud...
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(*)Affairisme autour de l'image
"...Pendant que Mandela s'efface progressivement de la scène publique, l'industrie Mandela, elle, n'a jamais été aussi florissante. C'est le «Mandela» franchisé, fétichisé, frappé, moulé, massivement fabriqué et perpétuellement exploité –et qui n'a plus le moindre lien avec l'être humain d'origine. C'est le Mandela mondial, chosifié à l'extrême –à moitié Che Guevara, à moitié Mickey Mouse.
L'image de Madiba est partout, sur les T-shirts, les tasses à café, et même sur les nouveaux billets de banque sud-africains. Les marques de vêtements Mandela se comptent à la pelle. Il y a aussi la pièce d'or Mandela, destinée aux richissimes expatriés sud-africains (ceux-là même qui adorent suffisamment leur pays pour chanter partout ses louanges, mais pas assez pour y vivre).
Aux touristes, les magasins de souvenirs vendent des gadgets Mandela frappés du slogan «Revenez avec un bout de l'Afrique dans vos bagages» –qu'importe qu'ils soient probablement fabriqués en Chine. 
L'hagiographie s'est internationalisée depuis longtemps. L’adaptation hollywoodienne d'Un long chemin vers la liberté, le best-seller autobiographique de Mandela (écrit en sous-main par Richard Stengel, aujourd'hui rédacteur en chef du Time) est prévue pour cette année. Dans le film, c'est Idris Elba, l'acteur britannique d'ascendance ghanéenne et sierra-léonaise, célèbre pour son rôle dans la série The Wire d'HBO, qui jouera Mandela.  Un casting qui a déclenché l'ire de quelques jeunes comédiens sud-africains. «Mandela a déjà été interprété par Danny Glover, Morgan Freeman et Sidney Poitier», m'a dit récemment un ami acteur.     «Quand verrons-nous un vrai Sud-Africain jouer le rôle du Sud-Africain le plus célèbre au monde?»
Et il y a aussi l'émission de télé-réalité. Le 10 février, la chaîne de NBC Cozi TV a lancé Being Mandela, où se retrouvent trois des petites-filles de Mandela, qui cherchent à l'évidence à rivaliser avec les Kardashian.    Et pendant ce temps, une lettre divulguée à la presse en juillet dernier révélait une scission entre l'ANC et sa famille la plus célèbre. Dans ce courrier, l'ex-femme de Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, déplorait:  «Personne ne s'est jamais soucié de savoir comment nous allions, en tant que famille. A l'évidence, nous n'avons aucune importance, sauf quand on peut se servir de nous à des fins quelconques».
C'est un peu fort de café, vu que Madikizela-Mandela a été l'une des premières à exploiter le nom de Mandela, en vendant à des touristes et à des prix exorbitants de la terre et autres colifichets provenant de la maison de son mari à Soweto.
Mais Madikizela-Mandela a quand même raison sur un point. Aujourd'hui, Madiba n'est rien d'autre qu'une marionnette ballottée entre l'ANC (qui se sert de son nom pour stimuler son électorat ou rappeler ses heures de gloires à ses partisans), les partis de l'opposition (qui brandissent son nom comme une arme) et les médias internationaux (pour qui Mandela résume combien le pays n'est pas à la hauteur de ses idéaux, qu'importe qu'ils soient de toute façon inatteignables).
La mort de Mandela sera peut-être l'occasion d'un charitable état des lieux: en tant que pays, où se situe aujourd'hui l'Afrique du Sud, où devrait-elle être, et comment y arriver. L'espoir pour une Afrique du Sud post-Mandela, c'est de voir des jeunes dirigeants trouver une voix nouvelle, libérer les partis politiques de la gabegie qui n'a cessé de rogner l'autorité morale de ce pays, continuer à se battre pour les droits de la majorité pauvre et offrir, encore une fois, une vigoureuse démocratie à l'Afrique du Sud. Ce qui est triste, c'est qu'il faudra sans doute le décès de Madiba pour que tout cela devienne possible. [Roy Robins, auteur qui réside au Cap.]
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-Nelson et Winnie: des relations compliquées

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dimanche 8 décembre 2013

Les Etrusques arrivent...

 ...Chez les Cht'is

     Pas gênés, ils se sont carrément installés à Lens. 
             Ici.

                                     Trop mal connus, ils vous attendent.

         Les Romains leur ont fait de l'ombre.

Et pourtant, quelle vitalitéquelle histoire!

Quels artistes!

             Les fouilles continuent...là-bas.
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                  Dans ce tout jeune musée atypique, un pari, qui jusqu'ici tient ses promesses
....Sous les terrils assoupis.
 


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samedi 7 décembre 2013

Politiquement hilarant

Plus ou moins...

__   Retraite problématique pour Kouchner, il assure...
       Sur sa gauche droite

__  Il fallait oser. Il l'a dit: "Sans N.Sarkozy, il n'y aurait plus de démocratie dans le monde" (sic!!)

__  Le Luxembourg , si petit, si vertueux, donne l'exemple.

__  La prostate de la discorde: affaire d'état (de santé...) 
           Un cas unique!
                     Le corps du roi bouge encore et  le papier se vend  bien...

__  Sapin pour Noël:  plein de promesses...

__  Pauvres Parisiens en logements sociaux!

__  Un peu, mais pas trop... alors que, selon l’économiste Gabriel Zucman, 350 milliards d’avoirs  français dorment dans des paradis fiscaux.

__  Il déconnait, bien sûr...

__  UK: vers la retraite à 80 ans?...

__  Planquez vos portables!
           Nous Sommes A votre écoute...

__  Je suis un Français inabouti
            D’origine étrangère
   Mes ancêtres Goths, gonflés,  franchirent un jour le Rhin  clandestinement (en radeau probablement), sans doute conseillés par les Huns (ou les autres)  qui faisaient pression à l'Est...
     En plus , sans papier.
Sans permis de séjour non plus. Ni permis de travail.
    Ils se sont fixés dans quelques vallées vosgiennes reculées, loin de Valls (pour ne pas valser,  pour avoir la paix), allez savoir...Ils n'ont rien raconté. Les quotidiens de  l'époque n'en parlent pas.
 Théodoric, ils s'appelaient, ou quelque chose comme ça...avant de devenir Thierry, etc...
      Arrivés bien avant Tonio, Matteusz, Rachid...
           Il existe parfois des barbares bien utiles... 
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vendredi 6 décembre 2013

Pisa va, moins ça va...

 Le PISA nouveau est arrivé
                                                  Les données de ce rapport nous concernant serait le reflet d'un abandon.
         C'est ce que suggère de manière polémique le pamphlet-charge d'un enseignant découragé de segpa, où se concentrent les plus handicapés de l'enseignement.
   On n'avait pas besoin d'un rapport de ce type pour savoir que les inégalités  scolaires sont flagrantes et que certaines populations cumulent tous les handicaps, pour des raisons longues à expliquer....
  Dans les Héritiers, Pierre Bourdieu avait déjà bien analysé les mécanismes sociologiques de l'héritage culturel. Aujourd'hui, peu de choses ont changé. Elles se sont mêmes aggravées. Il y a moins qu'autrefois d'enfants de classes modestes dans les cursus scolaires les plus prestigieux. Camille Peugny analyse aujourd'hui la ségrégation scolaire, la transmission précoce des  inégalités culturelles  et leur reproduction sociale.
 "A mesure que l’on s’élève dans les études, la proportion d’élèves des couches sociales les moins favorisées diminue. Alors que les enfants d’ouvriers, d’inactifs et d’employés représentent la majorité des élèves de sixième (56 % pour les deux catégories cumulées), ils ne constituent qu’une faible part (16 %) des élèves de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). A l’inverse, les enfants, dont les parents sont cadres ou exercent une profession libérale, ne représentent que 16 % des élèves de sixième, tandis qu’ils constituent plus de la moitié (55 %) des élèves de classes préparatoires.Si les inégalités sont présentes dès l’école maternelle, elles s’accentuent au fur et à mesure que le niveau d’études augmente, du fait d’une moins bonne réussite des enfants issus de milieux défavorisés ou, tout simplement, de choix d’orientation influencés par le milieu social. Mais le "handicap" du milieu social n’est pas insurmontable : même s’ils sont peu nombreux, et même s’ils doivent redoubler d’efforts, des enfants d’ouvriers et d’employés sont présents dans les filières de prestige...."(Observatoire des inégalités)
       Mais nous retombons une nouvelle fois avec ce rapport dans la sacralisation des chiffres, le fétichisme des classements, la manie de l'évaluation, dont les conditions de production sont à peine discutées.
  "...Les organismes internationaux, et plus particulièrement l’OCDE, se sont intéressés aux acquis des élèves plutôt qu’à la façon dont l’égalité des chances était respectée. Progressivement, les indicateurs de performance, les tableaux de comparaison entre établissements, entre régions ou entre Etats, les tests standardisés deviendront en effet une sorte de boîte à outils pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Ce qui revient à importer les méthodes de gestion des entreprises et à réduire la fonction de l’école à une production de compétences soumise aux critères de rationalité et d’efficacité. Le Royaume-Uni en constitue un exemple caricatural."
    Le Pisa,  thermomère approximatif, débouche sur un classement controversé, enflamme les esprits, déclinistes ou non.
       On se calme et on relativise!...
 Certains jugent cette enquête sérieuse, sans doute, mais bancale
          " Le programme PISA ne prétend pas fournir une évaluation de la qualité globale des systèmes éducatifs à travers le monde car il se limite à un aspect particulier : leur capacité à former à des élèves de 15 ans capables d’utiliser leurs connaissances de manière relativement autonome pour résoudre efficacement les problèmes qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans leur vie d’adulte.
Malgré la grande rigueur méthodologique de cette enquête, l’importance de la marge d’erreur qui affecte les scores nationaux ainsi que la faiblesse des écarts de performances qui séparent les pays les plus développés rendent relativement vaine l’ambition de classer de manière univoque les pays participants sur une échelle de compétence commune..".
           Un défi pour s'attaquer enfin aux problèmes de fond, pour changer enfin le système?
Car l'école va mal
                            La France, dit-on souvent ( et on a raison de le dire ) est l’un des seuls pays où l’égalité est explicitement une mission pour l’Ecole. Sans doute. Mais la France est aussi l’un des pays où les résultats des élèves à leur sortie de l’école obligatoire sont les plus dépendants de leurs origines socioculturelles, et les plus inégalitaires... 
      Ce n'est pas une fatalité mais le résultat de données culturelles, de certains choix ou d'abandons passés et d'orientations discutables.
Comme dit un internaute:
      C’est aussi bien une question sociétale liée à l’enfant roi qu’une question économique et politique liée au libéralisme. Tout est lié ici. Avec la suppression de fait du redoublement depuis Jospin en 92 et à cette occasion la mise de l’élève « au centre du système éducatif » en en faisant un consommateur roi vis-à-vis duquel les enseignants seuls ont des devoirs, avec la réduction des moyens d’enseignement (classes de plus en plus souvent surchargées) et du nombre d’heures de cours au profit d’activités confuses ou trop précoces comme les TPE au lycée ou l’anglais en primaire, le socle commun etc. les pouvoirs néo-libéraux se sont succédés pour aboutir à un résultat efficace et donc concerté qui est la dévalorisation générale de l’enseignement public. Prenons seulement le redoublement : c’était une rustine qui marchait mal, mais le supprimer sans solution de substitution ne pouvait évidemment donner de bons résultats. On aurait voulu mettre à genoux notre système éducatif public, on ne s’y serait pas pris autrement.
Quel peut être l’intérêt de l’Etat français de détruire son propre système éducatif public ? Le même que celui qui a conduit à privatiser les autoroutes, l’électricité, le téléphone : favoriser la concurrence libre et non faussée entre acteurs privés pour arriver au meilleur des mondes libéral. En gros pour « stimuler les forces vives de la nation » d’un certain point de vue ou alors pour favoriser la classe sociale dominante qui par sa main mise sur les médias, les sondages et l’économie a mis les hommes d’Etat que nous avons à leur place de valets du capital. Et pour tuer son chien, afin d’en vendre la carcasse, rien de mieux que de dire qu’il a la rage, et même de la lui avoir inoculée.
Les attaques contre l’enseignement public et ses moyens, aussi bien que la remise en cause systématique de tout ce qui pouvait représenter l’autorité des enseignants du public pour faire de l’enfant un petit roitelet intouchable et ainsi empêcher tout enseignement efficace, tout cela participe de la volonté libérale de pousser tout ceux qui le peuvent, en gros les classes moyenne et supérieure, à payer directement pour une instruction de qualité pour leurs enfants, car il y a là des milliards à récupérer pour le secteur privé. Il n’y aura plus alors qu’une école publique complètement de seconde zone pour une population corvéable à merci dont on n’a pas intérêt à ce qu’elle soit instruite. Ce projet est déjà vieux, il s’appelle l’Accord Général sur le Commerce des Services et on applique depuis des lustres la technique bien connue de la grenouille dans l’eau bouillante pour le concrétiser petit à petit : augmenter la température qui la fera cuire petit à petit sans qu’elle ne s’aperçoive de rien et reste ainsi d’elle-même dans le bouillon libéral.
En ce sens, les libertaires qui continuent de nous vendre l’école par le jeu, l’école dont tout ennui devrait être banni, l’école lieu de vie ouvert sur la vie sans entrave, sont les alliés objectifs des libéraux qui eux n’ont de cesse de privatiser tout ce qui pouvait donner un tant soit peu d’effectivité à l’idéal républicain d’une liberté de vivre décemment égale pour tous. " (H D)
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jeudi 5 décembre 2013

Ma terre m'attere...

Ma terre, notre terre
                                   En bonnes mains?
                          Elle ne cesse d'enchanter, quand on la regarde, à bonne distance, par la fenêtre.
         Mais elle inquiète aussi.
At-terré par ce qu'elle subit. 
          Sans elle, terrien, t'es rien.
 Ma petite planète bleue, la seule,  l'unique.
         Si jeune, si  changeante.
  Elle peut beaucoup supporter et recycler, mais jusqu'où?
       Elle ne craint pas les astéroïdes, mais plutôt d'étranges bipèdes.
           


Et pourtant, elle tourne encore!..
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mercredi 4 décembre 2013

Les fruits amers de l'évaluation

 Evaluer: jusqu'à la tyrannie?..
                                                          Evaluer: quoi de plus banal, de plus courant et de plus innocent en apparence?
   Nous passons beaucoup de temps à le faire, instinctivement ou rationnellement.
Evaluation esthétique, morale, intellectuelle. Evaluation individuelle ou institutionnelle, élémentaire ou savante. Avec tous les risques de subjectivité, de partialité, d'incompétence, dans la vie courante. Rien que de très classique et de très normal.
    Mais cette activité, comme activité sociale généralisée, n'est pas si neutre que cela. Elle est même très ambivalente.
Elle implique généralement des rapports de pouvoirs, au-delà des questions de compétence.
                      Ce n'est pas l'évaluation en tant que telle qui pose problème (aptitude d'un individu à un poste donné, par exemple), mais le contexte économique et social, les objectifs assignés, les méthodes préconisées, les critères choisis, et surtout le contexte d'hyperévaluation généralisée vers  laquelle nous avons glissé surtout depuis les années 80, sous la pression des nouveaux modèles de management libéraux anglo-saxons, qui ont gagné progressivement tous les domaines, depuis les entreprises jusqu'aux services hospitaliers, la psychiatrie, l'éducation (*), la police (faire du chiffre), la justice...
     Le lean management des politiques publiques est devenu l'alpha et l'oméga de la gestion des hommes, dans un contexte où la réduction des coûts à tous prix devient l'injonction suprême. C'est l'ère du  New public management, le triomphe du  Benchmarking  (1), avec ses effets pervers.
     Qui finit parfois paradoxalement par dépossèder les professionnels de leurs savoirs.
         Globalement, le NPM n’est que l’application des techniques managériales du privé au secteur public.." Il s’agit dans tous les cas d’inciter par tous les moyens matériels et symboliques à ce que les professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, du travail social, de la justice, de la police, de l’information, de la culture, ne puissent pas penser leurs actes autrement que sur le modèle de la marchandise, du produit financier et des services tarifés. Cette injonction à devoir concevoir les actes professionnels sur le seul modèle de la pensée néolibérale, de ses catégories symboliques et matérielles, participe à une véritable civilisation des mœurs au sein de laquelle l’humain se réduit à un «capital», un stock de ressources qui à l’instar de la nature doit être exploitée à l’infini..."
         Cette normalisation des pratiques propres aux sociétés de contrôle et de défiance d’allure démocratique, tend à transformer les professionnels en outils d’un pouvoir politique qui traite l’humain en instrument, en «segment technique» comme disait Jaurès. Cette nouvelle civilisation des mœurs n’est pas propre à la France...
    Evaluation jusqu'à la démesure, voire à l'absurdité, qui, disent certains analystes, peut tourner à la tyrannie,  à la dénaturation des tâches, à l'obsession des seules procédures, à une hyperrationalisation absurde, au management parfois brutal, à la déshumanisation des tâches, au stress permanent, à la désocialisation, à la démotivation, à la perte de temps, de sens et d'efficacité (eh oui!).
         " Bien collée à notre époque mondialisée, miel pour experts et managers en mal d'efficacité, l'évaluation s'est immiscée partout, dans toutes les branches du travail, tous les secteurs de la production, tous les rouages de l'administration. Tantôt qualitative, tantôt quantitative, elle s'y écrit en chiffres et en lettres. Ni les individus ni les Etats n'échappent à son emprise. Son empire a essaimé, donnant naissance aux royaumes des audits, des AAA, des listes, classements et autres palmarès.
En cette période hivernale où la Cour des comptes vient de remettre son rapport au gouvernement et où chacun s'apprête à ruminer son entretien annuel avec son supérieur hiérarchique, l'évaluation nous est plus que jamais familière. « L'évaluation passe en général pour une opération allant de soi, notait, il y a dix ans déjà, le clinicien du travail Christophe Dejours  . Elle est tenue par tout être raisonnable pour légitime et souhaitable. Se dérober à la procédure d'évaluation est une attitude suspecte, qui dissimulerait un pacte inavouable avec l'obscurantisme ou l'intention coupable de protéger un secret sur la médiocrité, éventuellement sur la fraude, des travailleurs impliqués. » Chantre du « vrai » travail, avide de noter ses ministres et de débusquer les assistés, Nicolas Sarkozy a donné à l'évaluation un sacré coup de fouet : « Toute activité sans évaluation pose un problème, a-t-il déclaré le 22 janvier 2009 à l'Elysée. Je vois dans l'évaluation la récompense de la performance. S'il n'y a pas d'évaluation, il n'y a pas de performance. »
   . Comme dit Roland Gori“L'évaluation, cette bureaucratie de l'expertise, jouit d'un relatif consensus, à droite comme à gauche.”
          Bien menée, l'évaluation peut être positive et éviter abus de pouvoir, incompétence et inefficacité,  mais  "sa mise en pratique n'est pas sans poser problème. De nombreuses enquêtes de terrain montrent à quel point ce correcteur de défauts s'avère souvent contre-productif. Cet antidote à la crise a aussi un goût de poison. En voulant lutter contre l'injustice, la glande et la fraude, l'évaluation peut subrepticement créer des stratégies de contournement, de la triche, de la falsification de chiffres. Les chercheurs auront ainsi tendance à privilégier le nombre de publications plutôt que leur qualité ; les policiers à multiplier les contrôles au lieu de résoudre des affaires plus complexes. Sous couvert d'évaluation, c'est souvent la standardisation qui règne. Pour être bénéfique, l'évaluation doit respecter et refléter au moins deux données de taille : la singularité des individus et la complexité du réel.
   Le fait d'individualiser les performances doit aussi préserver les bienfaits du travail collectif. Quant au recours à la notation, il ne peut se faire au détriment d'une évaluation plus qualitative, plus humaine, capable d'apprécier la créativité de chacun. « L'évaluation démocratique, émancipatrice, devra ainsi mélanger la nécessité de l'excellence et le besoin de coopération, synthétise Roland Gori. Etre excellent dans une société des égaux, voilà, au fond, la vraie promesse de l'évaluation... Mais, parce qu'elles sont entièrement centrées sur les tableaux de bord et les règles de procédure, les nouvelles formes d'évaluation néolibérale nous aveuglent sur l'état de la route. A l'heure du pilotage automatique par le chiffre, les professionnels n'écoutent plus les conseils des copilotes. Ils perdent la direction et le sens de leurs actions. »
    Certain y voient un instrument de domination qui ne dit pas son nom ou de folie évaluatrice,
  l'individu étant  sans cesse sollicité à s'évaluer lui-même en permanence, à intérioriser à son insu des normes qui parfois le culpabilisent,le rendent malade et l'installe dans le dégoût du travail, la défiance et la concurrence sans solidarité..
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(*).En matière d'éducation...
."...Les organismes internationaux, et plus particulièrement l’OCDE, se sont intéressés aux acquis des élèves plutôt qu’à la façon dont l’égalité des chances était respectée. Progressivement, les indicateurs de performance, les tableaux de comparaison entre établissements, entre régions ou entre Etats, les tests standardisés deviendront en effet une sorte de boîte à outils pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Ce qui revient à importer les méthodes de gestion des entreprises et à réduire la fonction de l’école à une production de compétences soumise aux critères de rationalité et d’efficacité. Le Royaume-Uni en constitue un exemple caricatural." 
  Le classement PISA , accueilli aujourd'hui sans discussion comme une référence absolue, ne peut être exempt de critiques, doit être relativisé. 
  L'évaluation des élèves "à risque" dès 5 ans, fait légitimement polémique et les enfants ne doivent pas être testés comme des automates. La logique comptable ne peut être la norme.
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Relayé par Agoravox
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mardi 3 décembre 2013

Niches et paradis

Seigneur, délivrez-nous des paradis!
                                                       Des niches, il y en a de petites, bien légales, et d'autres, plus grandes, plus conséquentes, loin des yeux de Bercy, pour échapper à l'impôt.
    Des niches magiques...
Les paradis, eux, c'est normal, sont toujours luxuriants, mais discrets.
  Une richesse cachée, bien à l'ombre, qui ne s'investit pas, qui ne crée pas de croissance mais au contraire spécule dangereusement, qui appauvrit les Etats et les moins favorisés, en développant une rente stérile. Niches et paradis se confondent souvent.
  Un secret bien gardé.
Elle ne devaient plus exister, avait-on dit ..
Plus jamais ça!...avait-il dit.       «Des trous noirs comme les centres offshore ne doivent plus exister, et leur disparition doit préluder à une refondation du système financier international» (F.Fillon)
(On est prié de ne pas rire!)
   Les paradis sont nichés partout, pas seulement sous les cocotiers des Caraïbes. Juste à côté...
               On imagine à peine: quelque 350 milliards d'avoirs français coulent des jours heureux dans des paradis divers, souvent à deux pas de nos frontières.
     "Malgré toutes les annonces de réforme, toutes les promesses de transparence et de coopération, qui battent leur plein depuis quelques années ( ici), l’analyse de Gabriel Zucman est sans pitié : « Il n'y a jamais eu autant d'argent qu'en 2013 dans les paradis fiscaux, explique-t-il à Mediapart. Selon mes calculs, 8 % du patrimoine financier mondial des ménages y est logé, et échappe à tout impôt. Soit une fortune de 5 800 milliards d'euros, dont 350 milliards appartenant à des Français. C’est 25 % de plus qu’en avril 2009, quand le G20 de Londres avait annoncé la “fin du secret bancaire”. ..
   Selon lui, la fraude permise par le secret bancaire représente 130 milliards d'euros de perte d'impôts au niveau mondial, dont 17 milliards rien que pour la France [ Certains font des estimations plus hautes, comme Antoine Peillon _ndlr].
     À court terme, il estime que l’Hexagone pourrait récupérer 10 milliards d’euros par an s’il luttait de façon efficace contre la fraude. Et sans l'évasion fiscale, la dette publique française ne s’élèverait pas à 95 % du PIB, mais à 70 %....
  Tout en haut de la pyramide, la Confédération helvétique, qui gère 1 800 milliards d’euros de fortunes étrangères, dont 1 000 milliards de fonds appartenant à des Européens. « C’est l’équivalent de 6 % du patrimoine financier des ménages de l’Union européenne, son plus haut niveau historique », souligne Gabriel Zucman. L’argent est déposé directement en Suisse ou dans les filiales de ses banques nationales à Hong Kong, Singapour, Jersey ou autres....
    L’argent est ensuite investi aux deux tiers dans des fonds de placement, dont beaucoup sont hébergés au Luxembourg : au total, un tiers des fortunes gérées en Suisse sont investies dans des fonds d’investissements luxembourgeois (non taxés par le Grand-Duché). Un état de fait reconnu tout récemment par l'OCDE, qui a désigné pour la première fois le Luxembourg comme un paradis fiscal. Et afin de le rendre intraçable par les fiscs nationaux, les banquiers prennent soin, avant d’investir cet argent, de dresser un ou plusieurs paravents, en le confiant virtuellement à des sociétés écrans, basées aux îles Vierges (ou à Panama), et censées en être les propriétaires. Aujourd’hui, plus de 60 % des comptes en Suisse sont détenus par l’intermédiaire de sociétés écrans sises au Panama, de trusts enregistrés aux îles Vierges britanniques, de fondations domiciliées au Liechtenstein, etc.
  Certes, Bercy peut se féliciter des 4 300 dossiers déposés depuis fin juin par des contribuables souhaitant régulariser des avoirs non déclarés. Mais selon les estimations, on compte au moins 80 000 comptes de Français non déclarés en Suisse ! La plupart sont protégés par des sociétés écrans, et resteront indétectables un bon moment, car une entreprise basée aux îles Vierges n’est pas assimilée à un particulier fraudant le fisc…
« La lutte commence tout juste. Des progrès importants ont été faits, je ne le nie pas, mais l’écart entre les proclamations d’une part et les actes et les chiffres d’autre part, est assez considérable, constate Gabriel Zucman. Les gouvernants et les technocrates qui réfléchissent à ces questions sous-estiment la progression de l’opacité financière. Ils pensent qu’avec des traités d’échange d’informations, à la demande ou automatiques, on va résoudre le problème du jour au lendemain, ce qui est très loin d’être le cas....»
                                                  On risque d'être découragé face à une telle organisation, de telles sommes détournées et de tels ravages.. G. Zucman estime cependant que, même s'il faudra du temps,  lutter contre l’évasion fiscale n’est pas une utopie.
   Du temps et des volontés politiques concertées et déterminées.
On est loin de compte...
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lundi 2 décembre 2013

Main de Dieu ou du diable?

 Dieu existe.
                 Certains ont vu sa main.
                           Non pas aux coeur des étoiles.
                           Non pas sur un terrain de football.
      Mais au sein des marchés.
                                              Elle en a connu des vicissitudes, cette fameuse main, jamais observée, mais souvent supposée...
  Adam Smith jette les bases d'une idée qui aura des fortunes diverses, dans la grande famille des libéraux souvent divisés.           Comme il le dit dans un passage célèbre, cette main, dans son infinie sagesse régulatrice, est certes  invisible, mais efficace, en reconnaissant la force positive de l'intérêt individuel et les vertus de la concurrence, débarrassée des contraintes de toutes sortes. Elle réalise l'harmonisation naturelle des intérêts.
      «Ce n'est que dans la vue d'un profit qu'un homme emploie son capital. Il tâchera toujours d'employer son capital dans le genre d'activité dont le produit lui permettra d'espérer gagner le plus d'argent. (...) A la vérité, son intention en général n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, il est conduit par une main invisible, à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. »
    Mais l'expression main invisible n'apparait qu'un fois dans son oeuvre, n'est pas encore l'objet d'un dogme, introduit plus de nuances qu'on ne le croit et  n'est pas l'expression d'un laisser faire absolu:  il postulait déjà que la sympathie était la valeur humaine centrale, et qu'il fallait donc organiser la société de façon à satisfaire cet élan naturel des êtres humains pour la sympathie, le soutien mutuel. 
  C'est l'époque où Mandeville écrit sa fameuse fable des abeilles, , comme il le dit, les vices privés font les vertus publiques. Un ordre spontané naît des égoïstes et des intérêts contradictoires. La concurrence produit efficacité, équilibre et prospérité.
      Marx, qui reconnaîtra sa dette à l'égard de Smith et de Ricardo concernant la théorie de la valeur, se démarque de cette croyance optimiste caractérisant le développement du capitalisme marchand et industriel, en montrant quels effets terribles produisent le développement anarchique des intérêts privés et la concurrence sauvage des premières formes de capitalisme.
   Les néoclassiques reprendront l'idée de Smith en l'adaptant . Mais avec un dogme plus affirmé: le marché transcende les intérêts individuels et adapte spontanément les intérêts particuliers à ceux de l'ensemble. 
                  Wikilibéral continue à répandre la bonne parole aux croyants de tous bords. Certes, il y a plusieurs écoles libérales dans la maison du Père, mais le dogme essentiel est toujours là: le laisser-faire voilà la vérité, comme disait von Mises. Faire confiance au marché comme on s'abandonne à la volonté divine. Contre toute intervention de l'Etat. ______On a vu ce que ça avait donné, de crises en crises...____
    Pour Hayek, le pape du néolibéralisme, il faut se régler à l'ordre spontané que génère le Sacro-Saint-Marché, que révéraient Maggie et Reagan, inspirés par l'école de Chicago, qui fit ses preuves au Chili de Pinochet.
  Pour la pensée libérale-débridée des minarchistes US, inspirée par Ayn Rand, les pauvres et les précaires sont les seuls responsables de leur sort et ce que Ryan appelle collectivisme est juste une meilleure répartition de la richesse.
[On sait qu' aux USA, les 20 % des ménages les plus pauvres ne disposent que de 3,4 % de l’ensemble des revenus, mais les 5 % les plus aisés en perçoivent 21,2 %. A eux seuls, les 20 % les plus riches perçoivent près de la moitié du revenu national]
________Ayn Rand, égérie de Ryan, adorée par les conservateurs, même si elle ne voulait pas se dire exactement libertarienne, n'a eu de cesse de plaider la cause d'un individualisme assumé, critiquant les plans sociaux, ramenant la fonction étatique au minimum (l'état-gendarme) ne devant pas s'ingérer dans le domaine économique, sauf pour inciter les individus à réaliser leurs potentiels.      
      Ce minarchisme s'inspire de l'économiste libéral Frédéric Bastiat qui disait: « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde » et de Friedrich Hayek qui dénonce l'empiètement croissant des structures étatiques sur les libertés individuelles qui aboutit à la consécration d'un régime paralysant et inefficace : l'État-providence.
  La justice sociale n'est qu'un vain mot. L'homme étant naturellement rationnel (fameuse thèse de Mr Le Péripate), il saura la construire  lui-même, sans pouvoir tutellaire, correctif ou incitatif. Ainsi en est-il..
   "L'humaniste" Barbaroso a, semble-t-il  bien compris la leçon, revue et corrigée, adepte de la mondialisation sans règle, où la finance s'est mise au service d'elle-même, faute de gens pour la contrôler. Elle a assujetti l'économie réelle de manière à ce que le bénéfice du capital va à elle plutôt qu'aux acteurs qui contribuent à sa valorisation.
    C'est l'alpha et l'oméga: l'autoéquilibre des marchés, des divins Marchés, règlera tout en dernière instance et nous sortira même de la crise. Seul plus de libéralisme, moins de contrôle, nous sauveront: c'est le nouvel évangile des libéraux d'aujourd'hui..L'Etat est le problème (Reagan) 
_______________             Sauf que, sauf que...François, l'Argentin locataire du Vatican, s’attaque à la tyrannie des marchés.
 «  Certains défendent encore les théories de la "rechute favorable", qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n'a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant ».
   Diable! François serait-il marxiste? Que nenni! mais voilà un pavé dans l'eau bénite de l'antique doctrine sociale de l'Eglise, longtemps alignée sur les intérêts des puissants. Encore un effort, François, pour entrer dans les détails (là où se cache le diable) et pour peser sur les décideurs!.. Pourquoi pas un solennel discours à Bruxelles? Accompagné par Correa , le Président équatorien catholique, qui pourrait  inspirer nos zélites, notamment sur le problème de la dette.
    François, libéral-conservateur, ne croit peut-être pas aux démons, mais on pourrait dire, métaphoriquement,  que la main du diable semble aujourd'hui à l'oeuvre dans la tyrannie des marchés et des  forces financières mondialisées et non (ou très marginalement) régulées:
" ..Notre économie mondialisée échappe aujourd’hui à presque tout contrôle politique. En cause notamment, les vastes mesures de dérégulation prises dans les années 1980 dans le contexte d’une véritable foi dans les capacités d’autorégulation du marché. L’absence d’influence politique est totalement disproportionnée par rapport à la répartition des risques : chacun doit supporter les coûts du sauvetage du système financier.." dit Joseph Vogl.
  Diabolique! l'économie financière marche sur la tête.
Les apprentis sorciers de la finance nous prépare sans doute toutes les conditions d'un nouveau krach.
     Le jeu aveugle des mutinationales, le délire des grandes banques-casino d'affaires, la course au moins disant salarial...tout semble nous mener vers de nouvelles crises plus cruelles encore.
                         Dieu aurait-il les mains sales?
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- Les abeilles et les surplus externes allemands
- L'essence du néolibéralisme
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-Relayé par Agoravox
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