Incertitudes C'était l'époque où Berlin pavoisait, fort de sa production industrielle hors-normes, de ses exportations, qui mettaient à mal ses voisins. Les premiers signes de fléchissement, de faiblesse sont venus il y a quelques années. Elle est aujourd'hui victime de ses dépendances, notamment de la montée en puissance des pays autrefois importateurs. La Chine ne joue plus en sa faveur. Poutine a retourné sa veste, laissant Berlin face à une énergie chère. La politique trumpienne s'est ajoutée à ses déboires économiques et le nouveau gouvernement peine à s'imposer, plus tourné vers les affaires extérieures.. Le ciel s'assombrit. Le chômage augmente. Le symboles sont aussi en question dans une société plus divisée. Le moral n'est plus au plus haut. La montée de l'Afd inquiète et divise. Un début d'exil se manifeste. Bref, un "modèle" est en question. lL'Allemagne va mal. Les failles structurelles apparaissent au grand jour, risquant d'affaiblir ses voisins. Des signes ne trompent pas. Mais le marasme pourrait ne pas durer..
" Le trou d’air se poursuit pour l’économie allemande. Le gouvernement a corrigé, à la baisse, ses prévisions de croissance pour l'année 2024. Après avoir espéré une relance de son économie, Berlin anticipe désormais une récession, avec un recul du PIB de 0,2%. Les prévisions du printemps étaient pourtant encore optimistes. Le gouvernement anticipait une légère reprise de la croissance, + 0,3%. Mais il n’en sera vraisemblablement rien. La succession de crises continue à plomber l’économie allemande : Covid, la guerre en Ukraine, crise énergétique… Les entreprises sont désormais privées du gaz russe bon marché… Dépendant des exportations, le pays souffre aussi de l’affaiblissement du commerce international, le secteur automobile est particulièrement touché. Le marché de l’électrique tourne au ralenti. Volkswagen, le premier constructeur européen, envisage de fermer des usines et de supprimer des milliers d’emplois. Le groupe américain Intel, le fabricant de puces électroniques qui devait construire une usine en Allemagne, a suspendu son projet qui prévoyait 30 milliards d’euros d’investissement. Bref, le si réputé « made in Germany » est mis à mal. Résultat, le PIB fait du surplace, presque au même niveau qu’en 2019, avant la pandémie de Covid. Comme en 2023, l’Allemagne devrait terminer l’année en récession. Cela fait vingt ans que la première puissance économique européenne n’avait pas connu une telle situation. Pour redynamiser l’économie, le gouvernement mise sur un « pack de croissance » qui comprend 49 mesures. Au programme : moins de bureaucratie, des allégements fiscaux, la baisse des prix de l’énergie pour les entreprises et un dispositif pour attirer les travailleurs étrangers et la main d’œuvre dont l’Allemagne manque cruellement. pallier la pénurie de main d’œuvre. Il y a une crise de confiance dans le pays qui nécessite d’agir rapidement, estime Jupp Zenzen, chef du service conjoncture, à la chambre allemande de commerce et d’industrie. "Pour les entreprises, il y a beaucoup de frustration et d’incertitude, ce qui entraine une très grande réticence à investir. Chez les ménages, la consommation a fortement diminué. L’inflation baisse et les salaires augmentent, mais les consommateurs hésitent à dépenser. On entend de plus en plus parler de licenciements comme chez Volkswagen ou Thyssenkrup et cela augmente l’inquiétude pour son propre emploi. Cela fait aussi un peu peur aux gens qui contrôlent davantage leurs dépenses. Cela veut dire que nous avons besoin d’une décision rapide pour envoyer un signal positif à l’économie".... Boucler le budget 2025 s’est apparenté à un numéro d’équilibriste. Il a fallu 23 réunions, 80 heures de discussion au cœur de l’été pour aboutir à ce compromis : 481 milliards d’euros de dépenses, soit 10 milliards de moins que cette année. Première coupe, drastique, dans l’aide versée à l’Ukraine, réduite de moitié. Quatre milliards l’année prochaine. Autre victime, l’aide au développement, qui perd 1 milliard. Il reste un trou de 12 milliards que le gouvernement espère combler avec des subventions qui n’auront pas été dépensées et grâce à une relance de l’économie. Mais pas question, malgré la situation, de revenir sur la règle du frein à l’endettement, qui limite le déficit public à 0,35% du PIB...." _____________
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