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mardi 2 septembre 2025

Démocraties en péril

Aux USA et ailleurs

      La question de la séparations des pouvoirs est LA question clé dans le fonctionnement  d'une démocratie qui se respecte, et ce, conformément aux principes formulés par Montesquieu: que le pouvoir arrête le pouvoir pour éviter l'arbitraire et le jeu des intérêts  particuliers. Une démocratie, toujours imparfaite, comme le reconnaissait Rousseau, peut et doit cependant toujours y tendre. Que dire de l'Etat de nos démocraties aujourd'hui, telles qu'elles sont devenues. Le quatrième pouvoir a acquis une place excessive, aux mains de groupes d'intérêts vouant conquérir les esprits, donc peser sur les choix politiques. La main basse sur l'information, de moins  en moins indépendante, est devenu  un risque démocratique majeur. Faire l'opinion est devenu un enjeu dont dont les intérêts  privés s'emparent de plus en plus. Ceux qui ont une envergure internationale font tout pour peer sur des décisions qui devraient rester strictement axées sur le bien commun. Avec leur montée en puissance, les risques sont grands que les lobbies influences ou déterminent des choix fondamentaux. La puissance des multinationales s'accroît comme jamais. 


                                                                                                      Points de vue:                                                                                                                                                                              "...De graves abus peuvent être commis, bien que les lois soient votées démocratiquement, que les gouvernements résultent du suffrage universel, et que la justice — en théorie — soit indépendante de l’exécutif. Par exemple, il arrive que celle-ci condamne un innocent (comment oublier l’affaire Dreyfus en France ?) ; que le Parlement vote des lois discriminatoires à l’égard de certaines catégories de la population (ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») ; que les gouvernements conduisent des politiques dont les conséquences se révéleront funestes pour tout un secteur de la société (c’est le cas à l’heure actuelle, dans de nombreux pays européens, à l’encontre des immigrés « sans papiers »).                                                                                                     Dans un tel contexte démocratique, les journalistes et les médias ont souvent considéré comme un devoir majeur de dénoncer ces violations des droits. Ils l’ont parfois payé très cher : attentats, « disparitions », assassinats, comme on le constate encore en Colombie, au Guatemala, en Turquie, au Pakistan, aux Philippines et ailleurs. C’est pour cette raison que l’on a longtemps parlé du « quatrième pouvoir ». Ce « quatrième pouvoir » était en définitive, grâce au sens civique des médias et au courage de journalistes audacieux, celui dont disposaient les citoyens pour critiquer, repousser, contrecarrer, démocratiquement, des décisions illégales pouvant être iniques, injustes, et même criminelles, contre des personnes innocentes. C’était, on l’a souvent dit, la voix des sans-voix.                                                                                                           Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, en observant comment un nouveau type de capitalisme a pris son essor, non plus simplement industriel mais surtout financier, bref un capitalisme de la spéculation. En cette phase de la mondialisation, nous assistons à un brutal affrontement entre le marché et l’Etat, le secteur privé et les services publics, l’individu et la société, l’intime et le collectif, l’égoïsme et la solidarité.                                                           Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats. Ce sont eux les « nouveaux maîtres du monde » qui se rassemblent chaque année à Davos, dans le cadre du Forum économique mondial, et qui inspirent les politiques de la grande Trinité globalisatrice : Fonds monétaire international, Banque mondiale et Organisation mondiale du commerce.                                                                   C’est dans ce cadre géoéconomique que s’est produite une métamorphose décisive dans le champ de médias de masse, au cœur même de leur texture industrielle. Les moyens de communication de masse (stations de radio, presse écrite, chaînes de télévision, Internet) se regroupent de plus en plus au sein d’architectures foisonnantes pour constituer des groupes médiatiques à vocation mondiale. Des entreprises géantes comme News Corps, Viacom, AOL Time Warner, General Electric, Microsoft, Bertelsmann, United Global Com, Disney, Telefónica, RTL Group, France Télécom, etc., ont désormais de nouvelles possibilités d’expansion en raison des bouleversements technologiques. La « révolution numérique » a brisé les frontières qui séparaient auparavant les trois formes traditionnelles de la communication : son, écrit, image. Elle a permis l’apparition et l’essor d’Internet, qui représente un quatrième mode de communiquer, une nouvelle façon de s’exprimer, de s’informer, de se distraire.                                                              Depuis, les entreprises médiatiques sont tentées de se constituer en « groupes » pour rassembler en leur sein tous les médias classiques (presse, radio, télévision), mais également toutes les activités de ce que nous pourrions appeler les secteurs de la culture de masse, de la communication et de l’information. Ces trois sphères étaient naguère autonomes : d’un côté, la culture de masse, avec sa logique commerciale, ses créations populaires, ses objectifs essentiellement mercantiles ; de l’autre, la communication, au sens publicitaire, le marketing, la propagande, la rhétorique de la persuasion ; et enfin, l’information, avec ses agences de nouvelles, les bulletins radiodiffusés ou télévisés, la presse, les chaînes d’information en continu, bref, l’univers de tous les journalismes.                                                                                                                     Ces trois sphères, avant si différentes, se sont peu à peu imbriquées pour constituer une seule et unique sphère cyclopéenne au sein de laquelle il devient de plus en plus difficile de distinguer les activités relevant de la culture de masse, de la communication ou de l’information . De surcroît, ces entreprises médiatiques géantes, ces producteurs à la chaîne de symboles multiplient la diffusion de messages de tout type, où s’entremêlent télévision, dessins animés, cinéma, jeux vidéo, CD musicaux, DVD, édition, villages à thème genre Disneyland, sport spectacle, etc.    En d’autres termes, les groupes médiatiques possèdent désormais deux caractéristiques nouvelles : premièrement, ils s’occupent de tout ce qui relève de l’écrit, de tout ce qui relève de l’image, de tout ce qui relève du son, et diffusent cela au moyen des canaux les plus divers (presse écrite, radios, télévisions hertziennes, câble ou satellite, via Internet et par toutes sortes de réseaux numériques). Seconde caractéristique : ces groupes sont mondiaux, planétaires, globaux, et pas seulement nationaux ou locaux.                                                        En 1940, dans un célèbre film, Orson Welles s’en prenait au « super-pouvoir » de « Citizen Kane » (en réalité, le magnat de la presse du début du XXe siècle William Randolph Hearst). Pourtant, comparé à celui des grands groupes mondiaux d’aujourd’hui, le pouvoir de Kane était insignifiant. Propriétaire de quelques journaux de presse écrite dans un seul pays, Kane disposait d’un pouvoir nain (sans être pour autant dépourvu d’efficacité à l’échelle locale ou nationale (2)) face aux archipouvoirs des mégagroupes médiatiques de notre temps...."   
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