Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

mardi 20 octobre 2015

Eurobéatitude

Recul ou résurrection?
                                       Les discours lénifiants sur le projet d'union, que présentaient les accords souvent opaques de Massatricht-Lisbonne, se font de plus en plus rares.  La foi, quasi-religieuse, s'est éteinte, même si pour certains, les démentis ne l'entament pas.
   Et pour cause. Le bateau tangue par ces gros temps qui mettent à nu les défauts de solidarité et de projet, de remise en question , de rénovation.
   Toujours plus d'Europe!: l'incantation tombe dans le vide.
Quelle Europe?
Nous sommes devant une croisée des chemins décisive
   Car il va falloir changer de logique pour que les idéaux proclamés prennent un sens un jour, comme le souligne l'économiste Lordon:
   ... Il fallait (donc) d’abord déborder les souverainetés nationales, ces lieux ignobles de l’arraisonnement politique des excès privés du capital. Sous couleur de la Terre plate et du monde enfin un, l’abattement des frontières s’en est chargé. Et en effet : quand le financement des déficits est entièrement abandonné aux investisseurs internationaux, quand ceux-ci ont entièrement barre sur les orientations fondamentales des politiques économiques (et commandent la rigueur sans fin), quand les gouvernements se targuent de réformer les retraites au nom du triple-A à maintenir, quand les entreprises peuvent utiliser l’argument aussi ignoble que bien fondé des actionnaires à satisfaire pour justifier les plans sociaux, quand la « liberté d’établissement » promue par le Traité européen autorise tous les chantages à la délocalisation sans que les gouvernements locaux ne puissent mot dire, quand les riches pratiquent l’évasion fiscale à grande échelle sans qu’on puisse les rattraper, en effet la souveraineté n’est plus qu’un souvenir puisque les peuples ne maîtrisent rigoureusement plus rien des éléments fondamentaux de leur destinée....
     Retrouver une plus grande marge de souveraineté, dans la concertation et des accords sur des bases qui ne soient plus néolibérales, conformes aux voeux des sociétés transnationales..
   En revenant sur certaines paroles qui valent  Delors...qui semble (ou qui feint de) ne plus reconnaître son bébé:
     "Je refuse une Europe qui ne serait qu'un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale. Si c'est vers ça qu'on va, je lance un cri d'alarme...  Le modèle économique européen doit se fonder sur trois principes : la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit.".
     Le père fondateur prend ses distances avec la politique du bord du gouffre, mais sans rien proposer de concret.. 
    Le ver était dans le fruit dès le début, adossé à un euro rigidement fixé, instrument de la domination allemande, qui se refuse à l'union jusqu'au bout de sa logique.
   La foi a remplacé la lucidité et la raison, face à cette malfaçon.
     Dans une Europe en mode libéral, concurrentiel et financiarisé, la sacro-sainte convergence  ne peut s'opérer, bien au contraire. L'harmonisation n'est plus qu'une incantation, ou ne se réduit qu'à des normes juridiques et réglementaires.
  Dire que la zone euro marche sur la tête n'est pas dénué de sens.
La politique de l'autruche continue,  surtout après la tempête de la dette grecque, révélatrice de failles profondes.
    En pilotage automatique, on peut prévoir une évolution qui peut, à certaines conditions, être un échec salvateur...
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lundi 19 octobre 2015

Dormir, dit-il...

  Temps perdu?

                          ...Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de
noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter
par une révolte ?. Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ?. Voilà
qui doit nous arrêter...

                                          Le sommeil: cette petite mort, cet effacement temporaire mais  peuplé de vie fantasmatique: souhaité et parfois redouté, mais si impérieusement vital.
Le petit enfant se construit dans et par le sommeil
Priver l'homme de sommeil est une forme de torture et mène vite à la mort.
     Que de temps perdu! sommes-nous parfois tentés de dire
Vain regret!
  Et pourtant, les rythmes industriels ont colonisé le repos nocturne et la recherche s'active pour rendre l'homme pour un temps indépendant du sommeil, pour gagner notamment en vigilance dans l'activité militaire, jugée plus efficace si elle ne s'interrompt pas.
   Ne plus dormir: un rêve fou qui traverse nos sociétés et nos consciences, dans la maîtrise de pouvoir prométhéen.
  Dormir moins pour travailler et consommer plus?
Un  cauchemar  mortel plutôt...
      Et notre droit aux songes?
Dans notre monde de plus en plus hyperconnecté, aux sollicitations de plus en plus nombreuses et pressantes, qui bousculent nos consciences et anesthésient notre sens critique, ce monde de trading haute fréquence où la nuit, temps mort, finit pas devoir s'effacer, il est urgent de résister.
...Pour le capitalisme d’aujourd’hui, le sommeil est conçu, « à l’instar de beaucoup d’autres choses, comme une fonction variable qu’il s’agit de gérer, et qui ne se définit plus que de façon instrumentale et physiologique ». Aussi s’efforce-t-on de le « domestiquer », de l’harnacher, de telle sorte que la part qu’on lui consacre soit de plus en plus réduite. Crary rappelle ainsi, au tout début de son essai, les recherches menées par l’armée américaine pour faire en sorte qu’un soldat puisse rester, privé de sommeil, pendant plusieurs jours consécutifs.
Le capitalisme parviendra-t-il un jour à coloniser entièrement le sommeil, à le transformer en une marchandise semblable à toutes les autres ? Sans se cacher la réalité, Crary se montre à cet égard plutôt optimiste. Pour l’instant. Pour lui, cela paraît peu probable, comme il le précise dans une entrevue au sujet de son livre : « Toutes nos aspirations vitales - la faim, la soif, le désir sexuel et, plus récemment, notre besoin d'amis - sont désormais matérialisées et font l'objet d'un commerce lucratif. À l'inverse, le repos est peut-être le seul besoin humain qui ne peut être vendu ou branché à la grosse machine de la rentabilité. Absolument rien de valeur ne peut en être extrait. » (Le Point)

    Cette ultime forteresse de la liberté qu'est le sommeil, saurons-nous la défendre, sans nous laisser gagner par la dévoration du rendement sans fin et la dictature des désirs et des images  imposés, sans nous laisser glisser somnanbuliquement vers l'anesthésie de la servitude volontaire.
   Résister, jusque dans la sieste réparatrice...
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dimanche 18 octobre 2015

Une époque formidable

 C'est embêtant.

        La barbe ne fait pas le moine.

                 Il y a barbus et barbus
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Cathogeeks

Une com' ultra-branchée à Lourdes


Un miracle aura-t-il lieu?
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 Frustration

Merci les robots!
Et l'affection dans tout ça?
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 Banco

Une banque à qui parler?


Ou dont on va parler?

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Maître du vol

Ryanair se porte bien...et pour cause.

Un modèle pour Air France?
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Les négociations reprennent...

samedi 17 octobre 2015

Au fil du net

*  Dernières nouvelles de Fukushima

*  Etat du porte-monnaie de 11 millions de Français

*  Montagne de créances douteuses  en Europe 

*  Misère de l' enseignement supérieur et la recherche

*  Les Allemands contre le TTIP (ou Tafta)

*  Le web mobile a pris le pouvoir 

*  Les comptes de dépôt et la prochaine crise

Amazon  n'a pas encore gagné 

*  La route, centrale photovoltaïque?

*  Santé:  les riches préfèrent la France

*  USA: chiffres du chômage manipulés
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- Photos 
- Revue de presse 
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vendredi 16 octobre 2015

Israël : jouer avec le feu

Eruptions 
             Tous les observateurs un peu clairvoyants le notent: à force de jouer avec le feu, le gouvernement israëlien actuel prépare des lendemains qui risquent de déchanter.
  ...A force de politique à courte vue et suicidaire, notamment depuis le fin tragique de Rabin, de la montée des extrémismes, de la droitisation de la société, de la colonisation redoublée ne laissant plus aucune issue aux perspectives d'une Palestine indépendante.
     Il y a des éruptions qui s'expliquent (*)
Le plus surprenant est que l'on soit aussi surpris, ou qu'on feigne de l'être. Ceux qui s'étonnent de cette nouvelle flambée de colère n'ont pas pris en compte la mesure de la violence quotidienne vécue en silence par les habitants de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, confinés dans un espace de plus en plus réduit, dans des conditions de plus en plus précaires. Tel-Aviv lutte contre un feu qu'il a lui-même contribué à allumer.
    Les peurs et le mépris prennent le dessus, jusqu' au  centre d'Israël.
On ne parle plus de tournant. C'est la désespérance ou le fatalisme explosif.
Oslo a montré ses limites.
  L'extrême droite israëlienne tient le pays tout entier en otage ainsi que son leader, qui laisse faire.
   Ce sont des Israëliens qui le disent (**) et des journaux comme Haaretz qui l'affirment: la jeunesse palestinienne est poussée à bout. 
Les Palestiniens se battent pour leur vie, Israël se bat pour l'occupation
L'escalade devient incontrôlée. Les exactions se multiplient.
Carte blanche est donnée aux colons violents.
     On ne peut comprendre la situation qu'à la lumière de l'histoire réelle et mythique, proche et plus lointaine (***)
  «Plus ils grattent la terre, plus recule les espoirs de paix»
L'horizon d'un compromis enfin acceptable, d'une paix  éventuelle s'éloigne. toujours un peu plus, tandis que les USA et l'Europe regardent ailleurs...
      Les larmes communes ne tariront pas les sources du conflit et la volonté de Jérusalem de créer une situation irréversible.
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  ___(*) «Nétanyahou prétend que les Arabes sont violents parce que des ados lancent des pierres ? Mais la vraie violence, c’est celle de cette occupation des Territoires palestiniens qui dure depuis quarante-huit ans. La vraie violence, c’est également celle du Shabak [la Sûreté générale] qui arrive à retrouver en deux jours des Palestiniens recherchés pour "terrorisme" mais se montre incapable d’arrêter les extrémistes juifs soupçonnés des mêmes faits», assène le cheikh d’une voix calme. «Les Arabes sont méprisés dans ce pays... On les considère, au pire, comme des moins que rien et au mieux, comme les membres d’une cinquième colonne ennemie. En fait, c’est quand ils se révoltent qu’on les prend au sérieux. A ce moment-là, ils obtiennent enfin un statut : on les prend pour des terroristes.»
 ___(**) ...Après la victoire et l’ouverture du pays à une immigration massive, une nouvelle ère devait commencer. Son symbole le plus saillant aurait du être une constitution, ainsi que le promettait la déclaration d’indépendance : une constitution démocratique, fondée sur les droits de l’homme et plaçant en son cœur la vie politique et sociale du corps des citoyens, et non pas d’une communauté religieuse ou ethnique particulière...Israël n’a pas de frontières permanentes ni de constitution, parce que les pères fondateurs l’ont voulu ainsi : toutes les options devaient demeurer ouvertes, y compris celles qui s’ouvrirent en juin 1967...
___(***)_Avant même le premier congrès sioniste à Bâle en Suisse en 1897, la plupart des rabbins condamnaient sans ambiguïté le sionisme. Voici la résolution adoptée à la conférence des rabbins américains en 1869 :
Le but messianique d’Israël n’est pas la restauration de l’ancien Etat juif(...), ce qui impliquerait une deuxième séparation d’avec les autres nations mais l’union de tous les enfants de Dieu qui confessent le Dieu unique, afin que soit réalisée l’unité de toutes les créature douées de raison, et leurs aspirations à la sanctification morale.
De même en 1885 lors de la conférence de Pittsburg aux USA :
Nous ne nous considérons plus comme une nation, mais comme une communauté religieuse. Nous ne sommes donc pas dans l’attente ni d’un retour en Palestine, ni d’un culte sacrificatoire sous l’administration des fils d’Aaron, ni d’une restauration d’aucune des lois concernant un Etat juif.
Malgré de nombreuses voix dissidentes, les pionniers du sionisme continuaient à diffuser leur idéologie.
S’adressant à son modèle Cecil Rhodes, fondateur de la Rhodésie (aujourd’hui Zimbabwe), Theodor Herzl déclara :
Mon programme est une programme colonial.
En 1930, Sigmund Freud refusait de signer l’appel de l’association sioniste de Jerusalem Keren Hajessod, contre les entraves faîtes par les Arabes de Palestine à l’exercice du culte juif dans la ViIle sainte. Freud lui répondit :
Je ne pense pas que la Palestine pourra jamais devenir un Etat juif et que les mondes chrétien et islamique seront jamais disposés à voir leurs lieux sacrés sous le contrôle juif. J’aurais trouvé plus sensé de fonder une partie juive sur une terre moins grevée d’histoire. Mais je reconnais qu’un point de vue aussi rationnel aurait peu de chances d’obtenir l’enthousiasme des gens et le soutien financier des riches
Freud mettait en plus le doigt sur l’apport financier de l’oligarchie bancaire à l’aide à la création de l’Etat d’Israël.
De même Albert Einstein cosigna avec la philosophe Hannah Arendt et 26 autres personnalités juives une lettre envoyée au rédacteur en chef du New York Times publiée le 4 décembre 1948.
Il est inconcevable que ceux qui s’opposent au fascisme à travers le monde, s’ils sont bien informés des actes et des projets de [Menahem] Begin, puissent soutenir avec tout le poids de leur noms le mouvement qu’il représente. Le public américain doit être informé des actes et des projets de Begin avant que l’irréparable ne soit commis au moyen de contributions financières, de manifestations publiques en sa faveur, et la création en Palestine de l’impression qu’un large secteur de l’Amérique soutient les élément fascistes en Israël. Les déclarations publiques de du parti de Begin ne sauraient nous renseigner sur sa véritable nature. Aujourd’hui, ils parlent de liberté, de démocratie et d’anti-impérialisme, alors que naguère ils prêchaient ouvertement la doctrine de l’Etat fasciste. C’est à travers ses actes que le parti terroriste trahit sa vraie nature. C’est à travers ses actions passées que nous pouvons juger de ce qui va se produire dans l’avenir.
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La France pourrait faire beaucoup..
-  Point de vue de Shlomo Sand
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jeudi 15 octobre 2015

Tafta (suite)

Rester indifférent?
Ce n'est pas seulement le collectif Stop TAFTA  qui le dit:
 On ne peut rester indifférent face à un bouleversement possible de cette ampleur.
    Qui a déjà une longue histoire, le plus souvent occultée.
      Un traité qui effraie à juste titre, fondé sur une mythologie discutable.
             C'est l'art de libéraliser, sans avoir l'air d'y toucher, disait Susan Georges      
               Il faut aller vite, dit notre Président
                  Dans l'intérêt de l'Europe, renchérit Moscovici
 Comme pour l'AGCS, il fut discuté longtemps dans la plus grande opacité.
      A l'encontre du Parlement européen, en léthargie avancée, la mobilisation et la résistance citoyennes et régionales constituent  une petite révolution en vue.
Une campagne de signatures déjà inédite.
     Mais la fin n'est pas encore en vue
          Rien n'est gagné...
Il n'est pas question de donner carte blanche aux exigences des multinationales, qui ont, en dernier ressort, télécommandé ce projet, au nom du progrès...
  Il est une forme de libre-échange qui est destructeur.
       Avalisées par le Parlement de Strasbourg le 8 mai 2015, les tractations secrètes en vue d’établir un grand marché transatlantique (GMT) se poursuivent entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Mais, face aux dangers de ce traité de libre-échange, une résistance s’organise des deux côtés de l’Atlantique, jusqu’au cœur des collectivités territoriales.
Le conseil régional d’Ile-de-France (...) demande l’arrêt des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), dit grand marché transatlantique (GMT), du fait de l’absence de contrôle démocratique et de débat public sur les négociations en cours. » La région Ile-de-France fut la première dans l’Hexagone à se déclarer « zone hors TTIP » (ou « hors Tafta », pour reprendre l’acronyme du premier nom anglais du projet, Transatlantic Free Trade Agreement). Depuis le vote de cette délibération le 14 février 2014, près de 500 collectivités territoriales françaises de toute taille ont voté une motion similaire, représentant 54 % de la population du pays...
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mercredi 14 octobre 2015

Aurtografe an kestion

 Tout fout l'camp!
                               Mais où va l'orthographe?
Même des journalistes, même des enseignants sont touchés. De plus en plus.
Le virus gagne. La dérive est impressionnante.
D'années en années, on invite les correcteurs à l'indulgence.
  On donne dans certaines facultés des cours d'orthographe de rattrapage, pardon, de remédiation....
 Nos grands-pères, ayant juste leur Certif', n'en reviendraient pas...
                    Alerte rouge! crient certains vigiles de la langue.
    Comme le dit justement Jacqueline de Romilly: " ...nous sommes arrivés au degré où c'est à peine si certaines copies sont compréhensibles, où les mots sont mal coupés, et c'est vraiment très inquiétant. [...] Quand je dis qu'on ne peut pas comprendre certaines copies, c'est souvent parce que les accords ne sont pas faits. Je ne parle pas d'orthographe au sens de la dictée de Pivot, ni même de la réforme de l'orthographe. Je parle de règles d'accord toutes bêtes, et de possibilité de reconnaître les mots. L'orthographe n'est pas une convention arbitraire. Elle doit simplement permettre la clarté, permettre que l'on se comprenne."
   Cela ne paraît rien, mais on finit en haut lieu par faire silence là-dessus. Silence d'indifférence ou d'impuissance? 
    Pas de quoi casser la baraque cependant. Ce n'est pas tragique, mais c'est tout de même inquiétant. Notre meilleur capital culturel part en vrille. Ce sont nos racines qui sont en question. Un laisser-aller qui affecte la langue entière et donc la pensée, la qualité de son expression.
    On dira que l'orthographe est la science des ânes, que nous avons tous des défaillances et des doutes, que notre langue est complexe (mais pas plus que beaucoup d' autres), qu'il y a des fautes seulement vénielles,  qu'il ne faut pas sacraliser un héritage largement accidentel.
   Mais cette dérive a des causes:l'école a quasiment escamoté la pratique de la dictée, l'enseignement du français s'est considérablement réduit sous l'effet d'un pédagogisme laxiste et d'exigences économiques mal placées, au motif fallacieux que la langue nous est déjà familière. Mais quelle langue? exprimée comment? Le numérique et le globich ne répareront pas les dégâts...Même économiquement parlant, les effets se font sentir.
      Mais les causes sont plus profondes et sont connues: le laxisme d'aujourd'hui vis à vis des règles, la mise en question des autorités légitimes, la baisses générale de l'attention due à une exigence excessive du sentiment d'urgence, l'invasion du globish plus que la marée des SMS ...
   Le problème n'est pas dans le respect suranné des exigences orthographiques à la Pivot  (la pauvreté lexicale et la régression de la pensée analytique sont plus graves), il est dans le fait que, de régressions en régressions, l'écrit finit par s'effacer ou par apparaître comme dénué de sens. C'est la lisibilité, donc le partage, la communication, qui est sont en cause jusqu'à l'indéchiffrabilité....Retrouver le bon sens est une urgence.
   Simplifier l'orthographe est un projet séducteur et rémanent, mais difficilement réalisable, sinon sur des détails, et ne résoudra pas les problèmes de fond.
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mardi 13 octobre 2015

Noir c'est noir

D'un monde déglingué à un humour désespéré                  [remaking]
                                                                   De l'humour noir...
                        L'humour est un art délicat
Sans humour, le sérieux tue. Pas d'élégance d'esprit, de légèreté d'être.
Mais trop d'humour tue l'humour.
         Le bon dosage n'est pas facile.(*)
Il y l'humour lourd, dont on se lasse vite, et l'humour subtil, ni blessant, ni répétitif.
      Il y a aussi l'humour noir, permettant souvent la plus efficace des critiques sociales.
On l'a appelée parfois la politesse du désespoir 
       Un genre difficile à manier. Mais par sa radicalité et son traitement judicieux de la répulsion-dérision, du sentiment d'horreur, de désespoir , à la limite de l'acceptable, il peut parfois, mieux que des discours édifiants ne suscitant pas de réaction, créer un choc émotionnel permettant une prise de conscience salutaire, parfois un plaisir purement esthétique neutralisant l'horreur (de la mort, le plus souvent), parfois une révolte nécessaire.
-"...Dans un monde sans Dieu, sans morale, sans haut ni bas, l'humour noir est la « politesse du désespoir », l'outil par lequel l'homme « polit » la conscience de son propre néant. Cette conception de l'humour noir se retrouve, à la fin du siècle, dans l'œuvre de Dominique Noguez : de toutes les couleurs de l'humour qu'il identifie dans L'Arc-en-ciel des humours, le noir semble bien être la couleur primaire, primordiale, dont toutes les autres ne sont que des reflets. Pour Freud, l'humour sert avant tout à déplacer ou rejeter l'affect douloureux ; mais, comme le dit Noguez, « le malheur se venge » : l'humoriste est un être profondément mélancolique, qui ne peut rire sans pleurer, et dont les larmes, en un cercle vicieux mais esthétique, sont à la source de son rire..."
______"Apprendre à mourir! Et pourquoi donc? On y réussit très bien la première fois." (Chamfort)
-"Je tiens beaucoup à ma montre, c'est mon grand-père qui me l'a vendue sur son lit de mort" (W.Allen)____
___________________*_Jonathan Swift, l'auteur de Gulliver, est un exemple célèbre d'auteur pratiquant l'humour noir radical, avec un sérieux et un détachement parfois glaçants.
       -Dans un monde soumis à l'exclusion et à la famine, il suggère de réinsérer les pauvres dans le cycle économique, puisqu'ils sont des bouches inutiles qui coûtent cher, donc de "rationaliser la mendicité" ("Projet d'attribution d'insignes distinctifs aux mendiants...")
-Dans sa "Modeste contribution..", il suggère aux riches de consommer la chair de bébés, de toute manière en surnombre . En supprimant les enfants, on leur évite la fatale plongée dans la misère et le crime... "J'admets qu'il s'agit d'un comestible assez cher, et c'est pourquoi je le destine aux propriétaires terriens: ayant sucé la moëlle des pères, ils semble les plus qualifiés pour manger la chair des fils."
"Un altruisme dévorant ", en quelque sorte...(Tordjman)
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                                     * Aujourd'hui, où on constate l'augmentation spectaculaire de l'espérance de vie , donc des problèmes liés au vieillissement , à leur coût social et à la question épineuse du paiement des retraites, la question peut se poser de l'"utilité" des vieux..
Ne pourrait -on pas, là aussi, envisager des solutions radicales?
__Bonne question pour s'interroger sur la valeur de la vieillesse et sa valeur sociale: Supprimer les vieux?...
                                     * Les appels à la sagesse écologique semblent très peu entendus, du moins à l'échelle de la planète et sur les problèmes les plus cruciaux. Les solutions apportées semblent si dérisoires et si tardives par rapport aux enjeux que l'on peut se demander si l'humanité ne compromet pas l'existence de la vie sur terre par détérioration irréversible des écosystèmes.
     D'où le titre provocateur:-L'Humanité disparaîtra, bon débarras!
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              Pas facile de définir l'humour noir...
-"...la Modeste proposition rappelle davantage d'autres textes du XVIIIe siècle, produits de l'autre côté de la Manche, et qu'on ne songerait pas raisonnablement à classer dans la famille de l'humour, des textes comme Candide ou les pages de L'Esprit des lois consacrées à l'esclavage. De tels rapprochements montrent la frontière parfois mince entre humour noir et ironie (et entre humour et ironie en général) : mais lorsque la fonction pragmatique d'une page réside dans la dénonciation, l'analyse doit renoncer à l'étiquette humoristique.
La Modeste proposition, quoique remarquablement noire par l'alliance de son sujet et du ton détaché de son narrateur, reste en deçà de la sphère spécifique de l'humour noir. On lui préférera, comme exemples plus satisfaisants, des textes comme De l'assassinat considéré comme l'un des beaux-arts de De Quincey, ou « L'appareil pour l'analyse chimique du dernier soupir » de Villiers de l'Isle-Adam . Ce dernier texte a un fonctionnement relativement similaire à celui de la Modeste proposition, puisqu'il s'agit d'une sorte de traité publicitaire parodique, vantant les bienfaits de la dite machine pour habituer les enfants à l'idée de la mort, et finalement éradiquer les désagréments liés au deuil et à la peur du néant dans la société moderne.
Mais alors que les pages de Swift aspiraient à avoir une efficace politique immédiate, celles de Villiers de l'Isle-Adam, si elles dépeignent une idéologie peu reluisante, fonctionnent néanmoins de manière plus gratuite et ne visent pas principalement à dénoncer. L'humour noir y trouve une certaine autonomie poétique, qu'il serait peut-être vain de chercher avant le XIXe siècle. Si l'énonciateur d'un propos ironique et celui d'un propos relevant de l'humour noir se ressemblent à bien des égards, c'est à cause de l'apparent détachement qu'ils affichent tous deux face à leur sujet (on songe encore une fois au condamné à mort de Freud, mais aussi au narrateur de Candide).
La différence fondamentale, encore une fois, réside dans la visée pragmatique du discours : l'ironie en a une, l'humour peut-être pas. Tout au plus dira-t-on avec Freud que l'attitude « pince-sans-rire », « flegmatique », de l'humoriste, joue un rôle dans un processus de désinvestissement affectif : une personne usant d'humour noir le ferait avant tout pour elle-même. En somme, une définition satisfaisante de l'humour noir devrait se faire à la croisée du thématique et du psychologique. La notion de désinvestissement doit pouvoir être généralisée : Freud en parle uniquement à propos du sujet qui ferait preuve d'humour face à son propre malheur, ce qui semble exclure l'humour noir « gratuit », celui d'un De Quincey par exemple. Mais peut-être peut-on parler dans de tels cas d'effet de désinvestissement dans les textes littéraires : l'humour noir fonctionne parce que le lecteur perçoit ce désinvestissement, non seulement chez le narrateur (comme dans certains récits d'Ambrose Bierce) mais aussi chez l'auteur, ou du moins l'implied author (ce qui exclut du champ un texte comme la Modeste proposition, où le lecteur perçoit clairement, sous le calme au premier degré du narrateur, l'iron
ie indignée qui perce). .." (P.Moran)__________________[-André Breton « Anthologie de l'humour noir ».-Pourquoi j'ai mangé mon père-Manuel du savoir-mourir-Le charme discret de la bourgeoisie - Luis Bunuel-Grand Prix de l'humour noir]


...A l'humour très noir:
                                   On recrute en Arabie Saoudite.
    Ce cher royaume a ses habitudes
      Il a aussi des prétentions humanitaires.
Bon salaire.Emotifs, s'abstenir.
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(*)____    Les bons conseils d'un puriste.
               L ancien locataire de l'Elysée prêche la maîtrise du vocabulaire.
                   "Casse-toi, pauvre c**", c'est fini!
     ____    Les sapinades laissent aussi perplexe que les raffarinades.
     ____    Dure, dure, la com de crise!
              Alors qu’on estime en France à près d’1 million le nombre de véhicules « concernés », et que « volkswageniser » est en passe de devenir un verbe (assez péjoratif), la marque allemande ajoute :
« Nous souhaitons aussi vous exprimer nos plus sincères regrets et vous dire que nous ferons tout pour regagner votre confiance. »
    ____  Des tués? Bof!ça arrive...
                 Mais pas en Australie.
      __ Ubu revient
                    Quand un assisté de première catégorie s'en prend à ceux qui le sont (beaucoup) moins...
____  Crédit Mutuel; :Une banque à qui parler, ou dont on va parler?
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lundi 12 octobre 2015

Echos d'aujourd'hui

 __Le cancer des armes  aux USA 
         Vivre à Baltimore:
                   Un ancien policier de Baltimore témoigne.
                      Barack Obama en colère et impuissant face aux armes.
          On n'arrête pas le progrès....de ce marché des armes aux USA.
             Au Texas, les affaires tournent...
  Des massacres tragiquement répétitifs.


__ On peut ne pas être toujours d'accord avec M. Onfray.
           Difficile parfois de le suivre dans les méandres de sa pensée et ses contradictions trop médiatisées.
        Mais on peut le rejoindre sur cette déclaration.

 
__   L'empire Bolloré et ses vicissitudes:
           Un fortune bâtie sur des rachats opportunistes.
             Un ami de l'Afrique déclaré, au lobbying tous azimuts.
        Une recherche de profit et d'influence dans le monde de la presse, secteur stratégique idéologiquement, où la censure, directe ou indirecte, finit par jouer contre lui.. 
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