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mercredi 23 août 2017

Faces cachées (1)

Pathologies financières
                          Il n'y a pas que la lune qui a une face cachée.
                                                                  Sur un autre plan, la finance  a aussi la sienne, qui n'a rien de naturelle, mais qui est le produit d'un système en vertigineuse croissance depuis une trentaine d'années avec le développement de l'hyper-financiarisation  et qui peut prendre bien des formes.
    Certaines sont maintenant bien connues, même si les experts eux-mêmes ont des difficultés à en mesurer l'ampleur, comme les masses d'argent accumulées dans les paradis fiscaux ou le montant de l'argent sale, qui se recycle avec la complicité de certaines structures bancaires....La pratique de l'anonymat et le développement fulgurant de l'informatisation ont facilité la circulation de capitaux de plus en plus rapides et considérables. La pratique accélérée du trading haute fréquence a accéléré et obscurcit.le processus.
   Ces capitaux circulent et exercent leur action sur le marché en dehors de toutes règles et de tout contrôle.
                      Du phénomène de «Shadow banking», autrement dit la finance de l'ombre, nous
n'entrevoyons que certains aspects, comme nous ne soupçonnons que très partiellement toute la part de l'évasion fiscale ou de l'argent recyclé et blanchi dans des lessiveuses "honorables" et ayant pignon sur rue (ou sur lac)...le pouvoir politique fermant les yeux ou se contentant de menaces formelles ou de contrôles et de sanctions toujours à venir.
                                         Difficile de cerner les contours du «shadow banking», donc de le mesurer parfaitement. Le Financial Stability Board (le Conseil de stabilité financière, créé en 2010 par le G20 après la crise des subprimes) a chiffré le marché à 75.000 milliards de dollars à fin 2013. C'est 5000 milliards de plus qu'en 2012. À fin 2014, il devrait avoir atteint les 80.000 milliards de dollars. Selon cette estimation, le «shadow banking» représente ainsi un quart des actifs financiers mondiaux, la moitié du poids du système bancaire traditionnel, et l'équivalent du PIB mondial annuel. Les États-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni détiennent à eux seuls les trois-quarts des actifs qui relèvent du «shadow banking». Mais dans les BRICs et les pays émergents, particulièrement en Chine, en Inde, en Indonésie et en Russie, la «finance de l'ombre» progresse fortement. Du côté des acteurs du «shadow banking», les fonds d'investissements immobiliers et les hedge funds connaissent les expansions les plus fulgurantes.
     Il faut bien noter que ces calculs du FSB «ne prennent pas en compte les centres financiers offshore (les paradis fiscaux, ndlr), où la plupart des hedge funds sont domiciliés»... En réalité, aujourd'hui, la définition du «shadow banking», de ses activités et de ses acteurs, n'est toujours pas clairement établie et les travaux n'en sont qu'à leurs débuts...Le «shadow banking» présente deux problèmes majeurs: son poids dans le financement global de l'économie et l'interdépendance des acteurs du «shadow banking» entre eux et avec le système bancaire traditionnel international. Ce qui signifie que si le «shadow banking» est sytémique: s'il souffre, il entraîne avec lui le système bancaire «normal». La crise des subprimes de 2007 en est la preuve concrète...."      [ Extraits]
          Toutes les plate-formes non régulées sont appelées dark pools:
      Un dark pool a pour objectif de traiter des volumes d'ordres de bourse importants (transactions sur blocs), hors marchés officiels (grandes bourses réglementées ou systèmes multilatéraux de négociation), et sans afficher le prix des transactions avant leur finalisation. Il permet ainsi aux acteurs (acheteurs ou vendeurs de titres) de rester anonymes.
   Cette finance de l'ombre constitue une dérive dangereuse, souvent dénoncée, même pour des pratiques bancaires "licites" mais opaques:
   L'histoire des dark pools est un peu celle de l'arroseur arrosé : bien qu'elles procèdent d'une volonté politique de libéraliser le secteur financier, les dark pools ont un fonctionnement totalement contraire aux principes de l'économie de marché. Ces travers ont été largement mis en évidence par le rapport sur la révision de la MIF, mais aussi par les membres du G20 Finances, réunis en avril, qui ont tenté de "rappatrier" le plus d'instruments financiers possible sur des marchés organisés.....
      La transparence et la régulation ( à peine entamée, souvent purement verbale) dans ce secteur ne sont pas pour demain...sauf si une crise plus violente que les précédentes contraindra les acteurs politiques à intervenir vigoureusement, à la manière de Roosevelt en plein cataclysme économico-bancaire. (*)
                 Un banquier suisse (oui!) analyse tous les risques inhérents à ce système, dont il établit les causes
prinvipales.
     Les mastodontes financiers, outre les pratiques galopantes du trading haute-fréquence, ont adopté des pratiques non orthodoxes qui sont loin d'être sans risques, même pour leurs propres intérêts, ouvrant leurs caisses aux mafias diverses et variées accentuent les périls.
_____
   (*)   Franklin Delano Roosevelt aurait-il eu la même mansuétude vis à vis du gouvernement des banques, dont le pouvoir a été à peine écorné? Roosevelt qui disait publiquement: "...Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. Jamais dans toute notre histoire ces forces n’ont été aussi unies contre un candidat qu’elles ne le sont aujourd’hui. Elles sont unanimes dans leur haine pour moi – et leur haine me fait plaisir. Je peux dire que lors de mon premier mandat ces forces menées par l’égoïsme et la soif du pouvoir ont trouvé un adversaire à leur hauteur. J’aimerais pouvoir dire à l’issue de mon deuxième mandat qu’ils ont trouvé leur maître..."
__Les banques, ayant tant reçu des Etats, ne disent même pas merci, les ingrates!
         Elles continuent même à spéculer en douce, comme la plus importante de toutes, qui donne l'exemple, en toute légalitéGoldman Sachs Elles ne risquent pas trop d'être inquiétées: on a tant besoin d'elles! Too big to fail and to jail...Elles ne souhaitent qu'une chose: qu'on continue à les laisser faire.
                     Comme le remarquait, outré, un ancien directeur de la Banque Mondiale: 
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)
     Ou, comme disait son célèbre compatriote:
                   « Le gouvernement devrait créer, émettre et favoriser la circulation des monnaies et des crédits nécessaires à la satisfaction du besoin de dépense du gouvernement et du besoin d’achat des consommateurs.L’adoption de ces principes doit permettre aux contribuables d’économiser le paiement d’un gros volume d’intérêts. L’argent cessera de gouverner et se mettra au service de l’humanité. » (Abraham Lincoln) _
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lundi 26 novembre 2012

Mastodontes financiers: danger

Too big, too greedy, to be trusted?
_____________________________A la faveur de la crise financière, les banques les plus prospères, celles qui sont trop importantes pour faire faillite (too big to fail), donc devenues intouchables (too big to jail), bien qu'ayant été aidées très généreusement (Plan Paulson) comme Goldman Sachs, fleuron de Wall Street, ont encore gagné en taille et en puissance, en profitant notamment de la faillite des autres...Big is beautifull!
Goldman Sachs Tower N.Y.
____Il y a sur ce sujet une grande convergence des constats: la concentration financière s'achemine vers la domination de quelques mégabanques, qui se trouvent de moins en moins entravées, malgré quelques dispositions marginales et formelles.
La libéralisation financières a ouvert une boite de Pandore: " ...Des mesures libéralisant l’exercice de l’activité bancaire (mise en place du « Riegle- Neal Act » aux Etats-Unis (1994) et de la deuxième directive bancaire en Europe (1989), préparation du passage à l’Union monétaire...) constituent des éléments d’explication de l’accélération observée. La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif..."
  Cette  concentration-globalisation financière, avec ses immenses zônes d'ombre actuelles, pose des problèmes qui risquent de mettre en péril toute tentative de revenir à une économie réelle normale, de compromettre un peu plus toute régulation politique possible et de préparer une crise de plus grande ampleur encore. Si ces puissants groupes bancaires avaient des règles claires et des pratiques relativement transparentes, ce ne serait qu'un moindre mal, mais c'est loin d'être le cas. Ils retombent dans les mêmes ornières.
____ Cela commence  à inquiéter même les penseurs économiques les plus classiques . Par exemple l'Express, dans une de ses dernières parutions, s'alarme:
Ton univers impitoyable...
"Après les subprimes,une autre crise du même genre se prépare et si les Européens ne mettent pas en place des lobbies aussi puissants que ceux des Anglo-Saxons,, nous la subirons de plein fouet."  600.000 milliards!
Oui, 600.000 milliards, soit l'équivalent de 10 fois le PIB de la planète!, si l'on en croit les chiffres donnés par Christine Kerdellant dans l'Express du 14 novembre, c'est ce que représente le montant des capitaux en jeu dans le marché des produits dérivés, dont 90% seraient opaques, échappant à une quelconque régulation. C'est le "shadow banking", un système bancaire parallèle évalué à 67.000 milliards de dollars. Même s'il n'y a pas toujours convergence sur les chiffres, ce qui s'explique par les pratiques occultes dans le milieu financiers, c'est considérable et c'est un risque énorme, non seulement un manque à investir, qui pése indirectement sur le train de vie des Etats, en manque de ressources...
 __Selon Michel Barnier , Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services, "le Shadow banking représente « entre 25 et 30% des actifs gérés par l'ensemble du système financier » , soit officiellement environ 46.000 milliards d'euros."
____Cette estimation officielle est largement sous-estimée et Marc Roche, expert financier au Monde, auteur de l’ouvrage « Le capitalisme hors la loi » estime dans une longue interview accordée au Monde que "… la place    de ce que j'appelle le "capitalisme hors la loi", c'est-à-dire non réglementé, est désormais supérieure au poids de la sphère financière régulée et transparente. La crise des crédits à risque,subprimes de 2008-2009 a accentué le poids de cette économie souterraine, puisque ses acteurs ont pu compenser leurs pertes et garder leurs profits grâce au recours à cette finance parallèle, légale, mais profondément immorale : conflits d'intérêts, évasion fiscale, risques systémiques, impunité et âpreté aux gains. ».
A cela Marc Roche rajoute clairement «  Le recours aux paradis fiscaux, aux hors-bilans, aux sociétés offshore, à l'optimisation fiscale, aux liens étroits tissés avec les politiques ont    contribué à la crise de 2008-2009 comme à celle de la dette souveraine de nos jours. ». C’est logique, le Shadow Banking siphonne en fait l’économie  réelle en détournant délibérément l’argent du circuit traditionnel qui, lui, est surveillé et taxé....
______On parle de " de hors bilan, paradis fiscaux, sociétés offshore,  du grand fourre-tout de l’optimisation fiscale. En fait derrière ces beaux mots se cache en fait l’argent détourné aux Etats par le biais de l‘évasion fiscale et autres savantes turpitudes  financiarisées, des mafias des drogues et du sexe, des dictatures déchues, les mallettes et pots-de-vin des politiques, industriels et autres corrompus alimentent ce Shadow Banking. On doit également y trouver une part des milliards d’euros injectés par la BCE pour sauver le système bancaire traditionnel sous couvert d‘aide aux Etats européens. Il est clair qu’il doit être plus fourni en cash, si je puis dire, que le système  traditionnel alimenté par le crédit, le travail et la sueur des hommes et des entreprises de l’économie réelle.
Le Medef a fait clairement état de sa position à la Direction du Marché Intérieur et des Services de la Commission Européenne le 31 mai dernier dans  un un rapport de 5 pages. Le MEDEF rejoint la Commission Européenne dans « l’objectif d’assurer l’inscription dans le cadre des secteurs d’activités de financements européens de réglementations adaptées ». En fait, le shadow banking est tellement développé qu’il ne reste plus qu’à le légitimer en lui taillant un costume législatif sur mesure.
Le MEDEF reconnait que sous le terme générique de shadow banking se cache en fait une multitude de pratiques et techniques financières. C’est également la      reconnaissance noir sur blanc d’une « finance de l’ombre » comme le stipule le MEDEF. C’est aussi reconnaître que le système bancaire actuel n’est plus en mesure d’assurer une garantie  des investissements."
___________Le shadow banking est aussi dénoncé verbalement, seulement pour la forme,  par A.Merkel et la Commission européenne.
Ce système parallèle, où une douzaine de grandes banques sont impliquées, notamment Goldan Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Merrill lynch, Deutsche Bank, possédant de puissants lobbies. 
Même Mme Lagarde s'en est émue: " Il est curieux d'ntendre certaines dénoncer le caractère trop contraignant des nouvelles réglementations et de les voir dépenser des centaines de millions de dollars pour que des groupes de pression puissent y mettre fin." en ajoutant: "..Aujourd'hui, les structures que nous jugions nuisibles (en 2008) sont encore présentes."
___________Au-dessus des lois, on ne soupçonne pas toujours la finance de l'ombre, la finance noire.
La finance prédatrice ne baisse pas la garde, créant les conditions d'une nouvelles crise.
Comment cette situation pourrait-elle changer rapidement, quand la Maison-Blanche est si proche de Wall-Street? Obama évoquait naguère les "requins de la finance", mais il semble aujourd'hui paralysé, impuissant, ligoté.
Il y a des raisons d'être pessimiste.
Mais selon Joseph Stiglitz, le Minotaure n'est pas invincible... 

jeudi 11 juillet 2019

Finances hors-sol

Dérives.
              Que la finance, telle quelle fonctionne, surtout depuis les années 70, soit prédatrice aux dépends des investissements dans l'économie réelle et du budget des Etats parfois en faillite, voilà qui fait encore l'unanimité chez maints économistes qui ne sont pas du sérail, surtout soucieux de diffuser la voix de son maître.
    Malgré quelques retouches et une régulation formelle, les menaces restent encore fortes
       Une crise financière peut toujours faire retour, sous une forme ou une autre.
                             Too big, too greedy, to be trusted?
_____________________________A la faveur de la crise financière, les banques les plus prospères, celles qui sont trop importantes pour faire faillite (too big to fail), donc devenues intouchables (too big to jail), bien qu'ayant été aidées très généreusement (Plan Paulson) comme Goldman Sachs, fleuron de Wall Street, ont encore gagné en taille et en puissance, en profitant notamment de la faillite des autres...Big is beautifull!
Goldman Sachs Tower N.Y.
____Il y a sur ce sujet une grande convergence des constats: la concentration financière s'achemine vers la domination de quelques mégabanques, qui se trouvent de moins en moins entravées, malgré quelques dispositions marginales et formelles.
La libéralisation financières a ouvert une boite de Pandore: " ...Des mesures libéralisant l’exercice de l’activité bancaire (mise en place du « Riegle- Neal Act » aux Etats-Unis (1994) et de la deuxième directive bancaire en Europe (1989), préparation du passage à l’Union monétaire...) constituent des éléments d’explication de l’accélération observée. La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif..." 
       Cette  concentration-globalisation financière, avec ses immenses zônes d'ombre actuelles, pose des problèmes qui risquent de mettre en péril toute tentative de revenir à une économie réelle normale, de compromettre un peu plus toute régulation politique possible et de préparer une crise de plus grande ampleur encore. Si ces puissants groupes bancaires avaient des règles claires et des pratiques relativement transparentes, ce ne serait qu'un moindre mal, mais c'est loin d'être le cas. Ils retombent dans les mêmes ornières.
____ Cela commence  à inquiéter même les penseurs économiques les plus classiques . Par exemple l'Express, dans une de ses dernières parutions, s'alarme:
Ton univers impitoyable...
"Après les subprimes,une autre crise du même genre se prépare et si les Européens ne mettent pas en place des lobbies aussi puissants que ceux des Anglo-Saxons,, nous la subirons de plein fouet."  600.000 milliards!
Oui, 600.000 milliards, soit l'équivalent de 10 fois le PIB de la planète!, si l'on en croit les chiffres donnés par Christine Kerdellant dans l'Express du 14 novembre, c'est ce que représente le montant des capitaux en jeu dans le marché des produits dérivés, dont 90% seraient opaques, échappant à une quelconque régulation. C'est le "shadow banking", un système bancaire parallèle évalué à 67.000 milliards de dollars. Même s'il n'y a pas toujours convergence sur les chiffres, ce qui s'explique par les pratiques occultes dans le milieu financiers, c'est considérable et c'est un risque énorme, non seulement un manque à investir, qui pése indirectement sur le train de vie des Etats, en manque de ressources...
 __Selon Michel Barnier , Commissaire Européen au Marché Intérieur et aux Services, "le Shadow banking représente « entre 25 et 30% des actifs gérés par l'ensemble du système financier » , soit officiellement environ 46.000 milliards d'euros."
____Cette estimation officielle est largement sous-estimée et Marc Roche, expert financier au Monde, auteur de l’ouvrage « Le capitalisme hors la loi » estime dans une longue interview accordée au Monde que "… la place    de ce que j'appelle le "capitalisme hors la loi", c'est-à-dire non réglementé, est désormais supérieure au poids de la sphère financière régulée et transparente. La crise des crédits à risque,subprimes de 2008-2009 a accentué le poids de cette économie souterraine, puisque ses acteurs ont pu compenser leurs pertes et garder leurs profits grâce au recours à cette finance parallèle, légale, mais profondément immorale : conflits d'intérêts, évasion fiscale, risques systémiques, impunité et âpreté aux gains. ».
A cela Marc Roche rajoute clairement «  Le recours aux paradis fiscaux, aux hors-bilans, aux sociétés offshore, à l'optimisation fiscale, aux liens étroits tissés avec les politiques ont    contribué à la crise de 2008-2009 comme à celle de la dette souveraine de nos jours. ». C’est logique, le Shadow Banking siphonne en fait l’économie  réelle en détournant délibérément l’argent du circuit traditionnel qui, lui, est surveillé et taxé....
______On parle de " de hors bilan, paradis fiscaux, sociétés offshore,  du grand fourre-tout de l’optimisation fiscale. En fait derrière ces beaux mots se cache en fait l’argent détourné aux Etats par le biais de l‘évasion fiscale et autres savantes turpitudes  financiarisées, des mafias des drogues et du sexe, des dictatures déchues, les mallettes et pots-de-vin des politiques, industriels et autres corrompus alimentent ce Shadow Banking. On doit également y trouver une part des milliards d’euros injectés par la BCE pour sauver le système bancaire traditionnel sous couvert d‘aide aux Etats européens. Il est clair qu’il doit être plus fourni en cash, si je puis dire, que le système  traditionnel alimenté par le crédit, le travail et la sueur des hommes et des entreprises de l’économie réelle. 
  Le Medef a fait clairement état de sa position à la Direction du Marché Intérieur et des Services de la Commission Européenne le 31 mai dernier dans  un un rapport de 5 pages. Le MEDEF rejoint la Commission Européenne dans « l’objectif d’assurer l’inscription dans le cadre des secteurs d’activités de financements européens de réglementations adaptées ». En fait, le shadow banking est tellement développé qu’il ne reste plus qu’à le légitimer en lui taillant un costume législatif sur mesure.
Le MEDEF reconnait que sous le terme générique de shadow banking se cache en fait une multitude de pratiques et techniques financières. C’est également la      reconnaissance noir sur blanc d’une « finance de l’ombre » comme le stipule le MEDEF. C’est aussi reconnaître que le système bancaire actuel n’est plus en mesure d’assurer une garantie  des investissements."
___________Le shadow banking est aussi dénoncé verbalement, seulement pour la forme,  par A.Merkel et la Commission européenne.
Ce système parallèle, où une douzaine de grandes banques sont impliquées, notamment Goldan Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Merrill lynch, Deutsche Bank, possédant de puissants lobbies. 
Même Mme Lagarde s'en est émue: " Il est curieux d'ntendre certaines dénoncer le caractère trop contraignant des nouvelles réglementations et de les voir dépenser des centaines de millions de dollars pour que des groupes de pression puissent y mettre fin." en ajoutant: "..Aujourd'hui, les structures que nous jugions nuisibles (en 2008) sont encore présentes." 
___________Au-dessus des lois, on ne soupçonne pas toujours la finance de l'ombre, la finance noire.
  La finance prédatrice ne baisse pas la garde, créant les conditions d'une nouvelles crise.
Comment cette situation pourrait-elle changer rapidement, quand la Maison-Blanche est si proche de Wall-Street? Obama évoquait naguère les "requins de la finance", mais il a semblé ensuite paralysé, impuissant, ligoté.
   Il y a des raisons d'être pessimiste.
     Mais selon Joseph Stiglitz, le Minotaure n'est pas invincible... 
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mardi 4 octobre 2016

Deutsche Bank: l'agonie?

       Unglaubbar!
                      On prend la mesure une fois de plus de la folie du capitalisme financier.
     C'est énorme,tout simplement ENORME...mais c'était  prévisible, quoi qu'on en dise.
 Qu'arrive-t-il à l'Allemagne si vertueuse, même si les problèmes gravissimes de la Deutsche Bank dépassent ses frontières et rappellent de sombres souvenirs.
    On n'aurait rien vu venir? Une blague...
        Plus jamais ça! disait-on il y a ...huit ans.           Et on critiquait la Grèce à Berlin!
   Cette fois-ci, on n'utilise plus le conditionnel: La Deutsche Bank est en état de faillite. 
    Tous les grands titres de la presse économique convergent. On parle d'agonie.
          Mein Gott! Was ist denn passiert?
   Quel bon docteur viendra régler cet énorme problème de liquidités et éviter l'embolie?
     Sigmar Gabriel n'est pas content, mais pas content du tout.
       Mais est-ce seulement une affaire de responsabilité, de morale politico-financière?
  La direction réagit à ce risque de cataclysme financier et économique mondial.  Ouf! Mais l'incantation n'a jamais marché...sur un problème comparé, pour cette banque la plus systémique du monde, à celle de Lehman Brothers...en pire..
   Les hedge funds sont en action, produits financiers pourtant critiqués par Angela Merkel depuis des années.
    L'ivresse du grand casino se termine dans la fébrilité, voire les larmes. Cela rappelle des scènes de Margin Call.
   On avait bien dit que les Banques étaient bancales et que les risques pour la DB étaient imminents. 
    Angela ne voulant pas intervenir dans ce problème hautement politique...Que celui qui a tout compris et qui voit une solution lève le doigt.
             Il faut faire vite avant les obsèques...
  Prions, mes frères, sachant que le pire n'est jamais sûr...
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____...La taille démesurée des bilans_des mégabanques européennes provient essentiellement de leur activité sur le marché des produits dérivés. Une constatation à rapprocher de la remarque de Mario Draghi, qui la semaine dernière relevait que les banques de l’eurozone étaient devenues trop grosses par rapport aux besoins de leurs économies. Elles ont été portées par les vents balayant le monde financier, obnubilées par la compétition qui les oppose dans la grande salle du casino.
    Il est de plus en plus fait état de la nécessité pour les banques de « changer de modèle », sans plus de précision. Une nouvelle antienne, après celle des « réformes structurelles ». Lorsque cette question venait auparavant sur le tapis, c’était généralement en défense du modèle de « banque universelle », c’est à dire faisant tous les métiers à la fois, afin de combattre la séparation de leurs activités. On comprend aujourd’hui qu’il y autre chose qui cloche, mais quoi ? Les banques connaissent une baisse de leur rendement, les marchés financiers n’étant plus ce qu’ils étaient et l’économie le même point d’appui, comment peuvent-elles y remédier ?.. .
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                         Selon un internaute informé, Zatara, qui broie du noir, "La plus grande banque du monde avec une somme bilanaire de 2235 milliards d’€, la Deutsche Bank, a perdu en janvier 2016 plus de 50% de sa valeur boursière (84% depuis 2008) et est retombée à un niveau aussi bas q"il y a 30 ans. Elle ne vaut pas plus que Adidas, soit 21 milliards. La Deutsche Bank, comme les autres banques, était déjà en faillite technique depuis l’année Lehman-2008, tout en ayant une cotation boursière qui s’était très rapidement reprise grâce aux facilitations quantitatives de la Fed’, la banque centrale américaine, et grâce à la démultiplication de ses activités de spéculation financière sur lesCDS/CDO. La Deutsche Bank n’est qu’une banque de façade qui est la filiale de son propre hedge-fonds DWS qui vit du shadow banking, donc des opérations extra-bilancielles OTC - Over-The-Counter, des CDS/CDO que le législateur, les régulateurs et les Directives Européennes MiFID et MiFID2 ont aménagées spécialement pour "stimuler la circulation des capitaux". Les OTC sont avec le shadow banking le paradis fiscal local et domestique. 4% des opérations de la Deutsche Bank sont des opérations bancaires "traditionnelles", 96% passent par son hedge fonds DWS pour alimenter la spéculation financière sans objet économique et industriel. La Deutsche Bank a encore amplifié depuis 2008 son activité d’ investment-banking dans ce cadre du shadow-banking, et n’a jamais relevé pour autant ses fonds propres réglementaires au dessus de 3,3%, contrairement aux accords de Bâle III, qui n’entreront de toute façon en vigueur qu’en 2019... Pour les banques systémiques les fonds propres doivent être de 9%, pour les autres de 7%, mais un kit d’exemptions a aussi été aménagé pour ne rien changer" 
       C’est la ou Draghi va ressortir sa planche à billet "illimitée"...
A force l’euro ne vaudra plus un clou. Car ce n’est pas une monnaie d’échange internationale. Et vos économies ne seront que du papier chiotte...._______________________
___Une rustine en attendant?...

jeudi 10 août 2017

Il était une fois...

...Le 9 août 2007
                                          Le début de la crise des « subprimes »
Coup de tonnerre sur la BNP
              Le début apparent d'un phénomène dévastateur "inattendu" (sauf par certains), annonçant l'explosion de l'année suivante, en  gestation depuis des années, conséquence d' années de folie financière dérégulée. Un phénomène qui n'est pas résolu.
     Une crise ne tombe pas du ciel, mais est la résultante de pratiques bancaires et financières qui l'ont préparée, comme toujours, comme en 1929.
      Elle trouve son origine dans le dégonflement de bulles de prix (dont la bulle immobilière américaine des années 2000) et les pertes importantes des établissements financiers provoquées par la crise des subprimes. Elle s'inscrit dans la cadre de la « Grande Récession » amorcée en 2008 et dont les effets se font sentir au-delà de 2010....
     Dont nous ne sommes pas encore tout à fait sortis
             Mis à part quelques mesures de rétorsion limitée et souvent symbolique, de régulation toujours annoncée mais très peu réalisée, les responsables de la crise coulent une retraite heureuse.
    Malgré les pénalité, les Etats ont mis la main à la poche pour tenter de réparer les excès de la finance prédatrice, purement spéculative, après avoir longtemps favorisé ou fermé les yeux sur les folies bancaires, en sollicitant l'aide publique, sans rien changer sur le fond, et malgré les 200 milliards d’euros d’amendes pour les banques et les changements de surface.
     Rien n'a été fait d'essentiel, malgré les proclamations sur la séparation nécessaire des banques et pour faire la guerre à la finance de l'ombre. Wall Steet ne se fait pas trop de soucis.
   Tout n'est pas réglé, loin de là: des banques, notamment européennes, sont toujours en péril, comme la Deutsche Bank et nous ne sommes pas à l'abri de nouvelles bulles.
    La finance de l'ombre (shadow banking) continue à se renforcer sans contrôle et le trading haute fréquence fait planer de lourdes menaces potentielles.
'        Selon l'ancien banquier JM Naulot, « Dix ans après, un effondrement financier est toujours possible »:
                  ...Il en va des crises financières comme de la guerre : elles éclatent à un moment imprévisible mais, lorsqu’elles éclatent, on constate que toutes les conditions étaient réunies pour qu’elles adviennent.
Le 9 août 2007, avant l’ouverture des marchés, une forte hausse des actions était annoncée. Quelques minutes plus tard, les marchés étaient en très forte baisse… Entre-temps, BNP Paribas avait annoncé la fermeture de trois fonds monétaires, des produits de placement très classiques, en raison d’un problème d’« illiquidité ». Les banquiers centraux, les régulateurs et les banquiers eurent immédiatement l’impression que le sol tremblait sous leurs pieds. La crise avait démarré.
Elle atteindra son apogée treize mois plus tard après la chute de Lehman Brothers. Les conséquences furent dramatiques pour l’économie réelle et pour les finances publiques, dans le monde entier, avec la récession, le chômage et l’augmentation spectaculaire des déficits publics.
« Dans la conduite de chaque réforme, on s’est arrêté en chemin. Les dirigeants politiques n’ont pas fait l’essentiel : réduire l’hypertrophie de la finance »
Les dirigeants politiques ont-ils tiré les leçons de cette crise ? En partie seulement. On peut considérer que seulement le tiers de la feuille de route définie au G20 de Londres en 2009 a été accompli, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Dans la conduite de chaque réforme, on s’est arrêté en chemin. La supervision des banques a été renforcée, leurs ratios de fonds propres ont été améliorés, la transparence des marchés a été accrue.
      Mais il s’échange toujours l’équivalent du PIB mondial chaque semaine sur les marchés de produits dérivés, aucune limite n’a été fixée à la spéculation des hedge funds, tous domiciliés dans les paradis fiscaux. Le trading à haute fréquence représente plus de la moitié des transactions sur les marchés d’actions, le shadow banking...
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mercredi 9 avril 2014

Ivresse bancaire

 Vers un nouveau krach?
                                       Ce fut l' abondance, voire la surabondance (de liquidités), ce fut grande fête, ripaille, ivresse, puis lendemains de gueule de bois,  qui ne chantent pas, dépression généralisée et stupeur: comment en est-on arrivé là?
     C'était hier. Certains avaient vu venir. Très peu, comme Roubini.
Sonnés quelques temps, ils sont repartis comme avant (dur de sortir d'une longue addiction!), gavés et sauvés par des fonds publics, acceptant, profil bas, quelques réaménagements mineurs qui ne compromettaient  pas l'essentiel.         
      Puis les vieilles habitudes sont revenues...spéculation, trading haute-fréquence, traders surpayés, sans souci des conséquences présentes et à venir, surtout sur l'économie réelle et la vie quotidienne des gens.
          Quand les parents boivent, les enfants trinquent, dit François Leclerc
"... (Les banques) continuent selon le FMI de bénéficier abusivement de la protection des États (la mansuétude, on n’en parle même pas). Les mégabanques seraient pour cette raison subventionnées par des « garanties implicites », estimées jusqu’à 300 milliards de dollars pour la zone euro, 110 milliards au Royaume-Uni et 70 milliards aux États-Unis (chiffres 2012). Également critiquée par la Fed et le Conseil de stabilité financière (FSB), cette rente de situation encouragerait la prise de risque des mégabanques, s’alarment les auteurs du rapport... le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait de son côté signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product Authority (FPA) britannique.
     Cette alerte a été cette semaine renouvelée par Andrew Haldane, de la Banque d’Angleterre, qui a pointé du doigt les gestionnaires d’actifs tous genres confondus, en raison du gigantisme d’une activité dont il estime le volume à 87.000 milliards de dollars. En dépit de performances moindres qu’auparavant, le secteur des hedge funds est en plein essor et attire de nouveaux investisseurs imprudents à la recherche des rendements qui leur sont indispensables, notamment des institutionnels et des gestionnaires de fonds de pension, et non plus seulement les grandes fortunes..." 
                 C'est eux qui le disent!...pas Mélenchon ou Nostradamus...
   Les mégabanques se reposent sur un solide axiome: too big to fail (and to jail!)  On ne met pas en prison un délinquant qui vous est indispensable, dont la disparition vous laisserait ...en caleçon! Pourquoi se gêner?...
                          Il est donc bien probable que l'on aille, parce que rien n'a fondamentalement changé,  vers un nouveau krach financier, comme le craint le même Roubini et d'autres, s'appuyant sur de nombreux indicateurs.
  C'est ce que redoute aussi l'ancien banquier Jean-Michel Naulot, qui a réfléchi sur la crise passée et notamment ses conséquences sur les finances publiques. Il arrive que l'esprit vienne aux banquiers...
      La folle exubérance a certes baissé d'un cran, mais la crise est devant nous. Celle qui a eu un coût monumental pour sauver les banques a stoppé  la croissance, a fait chuter les PIB à peu près partout, a généré chômage et régression sociale, a produit un bond en avant de la dette publique dans tous les pays du monde (en France, elle n'était avant que de 64% du PIB). Mais demain, il n'y aura plus que les fonds de poche pour sauver encore les banques.SI...
     De plus l' Etat, sous tutelle, à la solde des banques, sera démuni, malgré l'entente cordiale avec le monde de la finance. Les banques first!
La  séparation bancaire n'est qu'une plaisanterie.
         Pendant ce temps-là, les lobbies détricotent la taxe sur les transactions financières. 

 Les alchimistes de la finance bancaire savent y faire... La BCE est dans une impasse
    Manipulations, activités prédatrices ...Le capitalisme financier serait-il devenu criminogène?     
       "Selon Patrick Artus, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait...signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product Authority (FPA) britannique.."
                                               Il serait temps de faire enfin quelque chose,  avant qu'il ne soit trop tard...et que l'Europe ne soit entraînée vers le fond.
       Le phénomène est encore maîtrisable, mais les délais se raccourcissent... 
                  "Aujourd’hui, les flux financiers transnationaux, criminels ou non, imposent aux Etats des rapports de force. Ce sont devenus des puissances, un peu hors sol. L’un des pires aspects de la doxa ultralibérale et de sa version fondamentaliste, c’est de nous faire croire qu’il y a des choses inéluctables – « There is no alternative » – que tout est gravé dans le marbre. Il y a toujours d’autres chemins possibles.
                     Je crois à l’intelligence collective et à la souveraineté populaire. Quand on explique et qu’on informe, les peuples ont une capacité à défaire ce que d’autres hommes ont fait... "(JF Gayraud)
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