Le MILLION de visites est atteint. Merci de vos visites et de votre indulgence. En route pour la suite...si Dieu me prête vie!

dimanche 7 décembre 2025

Sauver Noël?

 Mais les marchands ne pensent qu'à ça!

          C'est un emballement affairiste

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Petiti billet du dimanche

__ Pfas

 __ Adaptation

__ Rêve d'ailleurs

__ Ultraorthodoxes

__ Langage fleuri   

__ Nouveaux OGM                                           

__ RN; gauche ou droite?

__ Conflits commerciaux

__Contenus trompeurs

__Moteurs en panne

__Machines à cash

__Business des vétos

__Capitalisme rentier

__Catastrophisme surjoué

__ Alimentation à deux vitesses

__ Les "patriotes" et les autres

__Question raciale et Républicains

       ____________ Un ministère de la vérité? __________

samedi 6 décembre 2025

Liberté sans règles?

Pleine liberté sur la route, préconise Louis le libertarien

         Ça pourrait peut-être encore se concevoir dans un petit village du Berry

                  Ou au Vietnam...😎  (Expérience vécue!...)

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Notre pain quotidien

Donnez -nous aujourd'hui notre pain...pollué!

                Symbole de vie et de partage ancestral, le pain n'est plus tout à fait ce qu'il était. Chez le boulanger du coin de la rue, vantant la tradition,  comme chez Marie Blachère, qui fait son pain devant vous...Il y a comme un défaut, vient-on de découvrir: tout serait simple s'il n'y avait que de la farine, de l'eau et de la levure. Un élément étranger y est maintenant présent, après analyse: de l' acide trifluoroacétique😳  La contamination des farines au TFA ne fait plus de doute. Pas sympa pour la santé!  Un effet de plus de notre agrobusiness qui marche aux dopants de plus en plus. Nos organismes sont  trop exposés aux métaux lourds. Quelles en seront les conséquences?                                                                                           

                Bon comme du pain blanc,  disait-on souvent pour vanter les qualités d'une personne.
 Mais le pain, même blanc, est-il encore de qualité? Qualité gustative et nutritive.
    Que serais-je sans pain...♪♫♪
         A quel boulanger se vouer?
              Comment ne pas se laisser rouler dans la farine?
 On est dans le débat. Le pain digne de nom, bien cuit, bien pétri, à la farine saine, serait de plus en plus rare. Sans parler des pains industriels, dont les vendeurs ne sont que des cuiseurs pressés.
   Avec les Paul, les Marie, etc... qui ont pignon sur grandes surfaces, c'est compliqué, malgré l'apparence.  On s'y perd un peu, derrière les arguments publicitaires
   C'est peut-être plus sûr avec François
       Même si l'on n'est jamais absolument certain de la qualité du blé, de sa provenance, même sans traces de pesticides avérées.
     Quelle farine, quelle cuisson, quel temps de repos de la pâte, pour avoir un vrai bon pain, pour ne pas être victime de marchands de pain pressés, qui "cuisent en une heure", mal formés, pour ne pas se faire rouler dans la farine?
      Peu importe si l’on achète son pain quotidien dans une boulangerie dite artisanale ou dans une grande chaîne : la différence est quasi inexistante. Dans la majorité des cas, les farines utilisées proviennent en effet des moulins qui les fournissent aux points de vente "prêtes à utiliser" (ce qui signifie qu’elles contiennent déjà des substances controversées).
        On compte souvent 14 additifs par baguette
"Pour une baguette blanche, pas moins de 14 additifs sont autorisés ! Leur nombre peut être encore plus élevé dans les pains spéciaux… Et le pain étant vendu en vrac, il n’y a pas d’obligation d’étiquetage. Impossible, donc, de savoir ce qu’il contient vraiment." Et si dans les baguettes blanches et les "traditions" les substances indésirables restent en deçà des seuils réglementaires, cela n’est pas le cas pour les pains spéciaux. Autorisés, ils sont néanmoins "soupçonnés d'entraîner des effets secondaires", "à partir d'une certaine quantité ingérée".
     Le goùt se perd. On s'habitue à la malbouffe, dans ce domaine comme dans d'autres. il ne suffit pas du label bon ou bio. Il faut y regarder de plus près. Ça ne mange pas de pain...
       Panem et circenses. Du pain d' abord. On oublie  l'importance qu'il a eu au cours de l'histoire des hommes, depuis ses modestes débuts au néolithique.           
      Sans pain, c'était la misère ou la révolution. La Révolution dans certains cas. La misère, bien souvent.
                                                C'est long, un jour sans pain...
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vendredi 5 décembre 2025

Des usages et des règles

 Bien souvent orthographe varie..

                             La logique et l'arbitraire.

          


                Une déjà longue histoire, parfois compliquée

                                              


 La part d' usages et de traditions   




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Chaos informationnel

        La citoyenneté et sa formation en péril

                                   Dans la vague populiste montante, il devient de plus en plus difficile pour le citoyen moyen, surtout s'il  lit peu et ne dispose que de peu de moyens d'information relativement sérieux, de culture minimale et d'esprit critique un peu exercé, de se forger une relative bonne opinion de la la marche du monde et de ses implications dans le réseau des actions politiques et économiques. De s'informer, quoi! Même si une presse totalement objective n'existe pas au sens strict. Pas plus qu'un relai télévisuel, même non orienté, non marchandisé ou non partisan. Ce qui n'exclut pas des ligne éditoriales différentes.               Ne parlons pas des réseaux dits sociaux, qui véhiculent le meilleur et le pire, jusqu'aux fake news les plus grossiers. C'est aujourd'hui au niveau mondial que se pose le problème. Les ados sont particulièrement visés, mais pas seulement. La confiance est ébranlée sur les sujets les plus discutés, où les esprits se crispent, enracinés dans leurs idées préconçues, leurs parti-pris. La polémique domine. Les échanges critiques fondés et argumentés se réduisent au profit d'opinions le plus souvent non vérifiées ou seulement affectives ou partisanes, voire passionnelles.                                                             "... Les conditions de l'indépendance  de l’information sont les premières à avoir été balayées. Dès la fin de la décennie 2020, les grandes entreprises du numérique ont définitivement capté le marché de la publicité. L’assèchement des recettes publicitaires a conduit tous ceux qui en dépendaient, même partiellement, à la faillite. Plusieurs acteurs de l’information autrefois essentiels sont devenus une cible de choix pour ceux-là mêmes qui les ont privés de cette source de revenus. Certains ont été intégrés, dans une logique de concentration horizontale, à ces grandes firmes du numérique qui contrôlent désormais toute la chaîne de valeur, des matières premières aux terminaux en passant par l’infrastructure. Les autres sont réduits à un rôle de sous-traitants, fournisseurs de données dites « propres ». Dotée jadis d’une valeur commerciale directe (par la publicité, la vente au numéro ou à l’abonnement), l’information n’a plus, pour ces grands acteurs du numérique, qu’une valeur indirecte. Au premier rang desquelles l’information résumée à sa plus stricte expression, sa plus stricte valeur d’usage : de la data – et encore : de la data moins qualifiée que celle récoltée directement par ces entreprises de la tech auprès des publics, en aspirant leurs données (émotionnelles, de santé, communication, travail, consommation, etc.) du berceau à la tombe. L’information indépendante d’intérêts économiques n’existe donc plus.  C’est ensuite la vérification qui est devenue impossible. La désintermédiation initiée par les réseaux sociaux au début du XXIe siècle, couplée aux progrès de l’intelligence artificielle générative a donné naissance à une industrie du faux sans précédent. Parler de « faits », de « vrai » qui serait opposé au « faux », est, depuis le début des années 2030, devenu impossible. Au-delà des tentatives de manipulations géopolitiques, au-delà de son exploitation par des acteurs politiques internes, ce sont finalement les publics eux-mêmes qui ont donné le coup de grâce à la notion de vérification, en décrochant de l’information. Ils ont tout simplement fini par s’en détourner complètement, démunis devant le coût de plus en plus élevé de vérification leur incombant en bout de chaîne. Pris en étau entre le déluge d’informations et l’indistinction des contenus, les citoyens ont fait un choix radical : celui de l’évitement..."               Et le ludique finit par primer sur le théorique. Comprendre est devenu trop compliqué et fatigant, à l'heure de l'homme pressé   .   La démocratie en pâtit.    C'est le choc des opinions sans modération.  "Comprendre est souvent devenu superflu. Les avis ou les prises de parti se donnent à l'état brut.        Une certaine "brutalisation" des débats se généralise, les mots devenant des armes, les réponses jaillissant avant la réflexion, comme si vaincre valait plus que convaincre.                                                         Le débat sur la labellisation qui agite certains responsables est biaisé.   L'heure n'est pas à un contrôle plus ou moins officiel de l'information , mais à un réalignement des organes qui se veulent encore d'information sur leurs fondamentaux et sur la fidélité à la déontologie journalistique, si mal respectée.   Personne ne devrait y échapper. Y a du boulot!       ________________                                                                                            

jeudi 4 décembre 2025

Pas de pitié!

    Dernière nouvelle ( AFP)   _ Une étrangère sans doute.  Les poulets seront chargés de la raccompagner à la frontière

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Varia

__ Décalé

__ Grâce!

__ Scandale

__ Du vent...

__ Lifestyle           __ Capitulation

__ Géothermie

__ Précarisation

__ La chute

__ Suprémacisme

__ Dérives de l'IA

__ Palentir formation

__ La bande Epstein

__ Le Japon et le déni

__ Bonheur en solde >>

__ Féminisme bafoué

__ Casse algorithmique

__ Smartphones solution?

__ Diplomatie à but lucratif

 _  Question dérangeante

                                      _____________ Revue de presse ____________

mercredi 3 décembre 2025

Malade comme un chien

 Ou malade comme un homme?

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A quoi ça sert...

 De se décarcasser à l'Université?..                                                                                                                                                                 On se le demande. Que de temps perdu, d'efforts vains et de connaissances vite dépassées!  On peut rêver d'un autre monde où on peut gagner du temps et de l'argent, même pour des formations les plus pointues. Il est déjà là et va se développer à grande vitesse. L'IA est là pour nous, dont le développement semble sans limites:  Chat Gpt, Gemini et tous les autres outils qui vont naître demain. Comme un deuxième cerveau qui peut se développer à l'infini.   Finie, la  triche!     Et ce n'est pas seulement les cerveaux qui auront des prothèses pour corriger ses imperfections, sa lenteur,... L'avenir est à l'homme augmenté, comme l'ont déjà envisagé les boss de la Silicon Valley. L'immortalité est même en vue, comme le pense aussi le bon Mr Trump.      L'homme bionique, dans son accomplissement sans fin, serait pour demain. C'est la posthumanité qui est en marche, vers des horizons insoupçonnés.

       Le biologiste J.Testard a fait une mise au point utile sur la faiblesse, l'irrationnelle et la potentielle dangerosité de ces fantasmes si séduisants et puissants.
  Le déraisonnable et l'inhumain nous guetteront et nous guetteront toujours prévient A.Kahn.
    Les risques sont multiples, les nanotechnologies présentant notamment encore de nombreuses inconnues.
Augmenté? Mais de quoi?...IL faudrait d'abord mieux définir l'intelligence..
       Il est à craindre que ce qui pourrait être augmenté, c'est une part d'hubris inquiétante.

    La super intelligence serait pour demain.   Oui, mais...Et l'intelligence naturelle?  Peut-on faire toujours confiance à Chat GPT ?

   Le bon Mr Alexandre s'avance beaucoup, sûr de lui, en expert largement autoproclamé.

   Il est aux limites du mythe.    Visionnaire, utopiste, ou provocateur? Il a inventé une nouvelle religion et a  déjà fait des adeptes...

          Laurent Alexandre, médecin et énarque, et Olivier Babeau, professeur d’université, sont les auteurs de nombreux ouvrages. Si le premier s’est très tôt intéressé à l’intelligence artificielle et à ses applications médicales (La mort de la mortLa guerre des intelligencesLa défaite du cancer), le second s’est plutôt penché sur les conséquences psychologiques et politiques du développement des technologies numériques (Le nouveau désordre numérique, La tyrannie du divertissementL’ère de la flemme).     Dans Ne faites plus d’études (Éditions Buchet-Chastel, 2025), les auteurs plaident pour une réforme totale de l’enseignement supérieur, aujourd’hui concurrencé par des technologies qui remettent en cause son utilité. Les temps, selon eux, ne sont plus aux formations longues, aux diplômes et aux concours, qu’ils assimilent à des artefacts d’un monde mourant. Appelant à une « déscolarisation » des savoirs et de l’intelligence, ils exhortent les jeunes à penser « hors du système ». L’avenir appartient aux étudiants disciplinés, curieux, et capables d’utiliser l’IA pour apprendre par eux-mêmes. Convoquant de nombreuses études, Alexandre et Babeau livrent ici un essai audacieux, propre à nourrir une réflexion quant au devenir de notre système d’éducation.                                                La première partie de l’ouvrage révèle l’étendue des bouleversements engendrés par le développement de l’IA générative. Souvent tenu pour une simple évolution instrumentale, le perfectionnement de ces technologies marquerait, en réalité, une rupture comparable à la domestication du feu. Il s’en distinguerait cependant par son rythme incroyablement rapide et par ses effets. Là où le feu avait permis à l’homme de dominer son environnement (au terme, toutefois, de 300 000 ans d’essais), l’IA concurrencerait l’humain dans ce qu’il a longtemps pensé relever de son apanage : la pensée. Pour la première fois de l’histoire, « l’intelligence sort du corps ». Elle devient exogène et gratuite.                                                                            Les conséquences de cette révolution se font déjà sentir. Les auteurs empruntent à l’historien Yuval Noah Harari une métaphore frappante : l’irruption des LLM (pour Large Language Models) dans nos sociétés pourrait être comparée à l’arrivée massive et soudaine de milliards d’immigrés à très haut QI. Associés à des coûts de plus en plus faibles, infatigables, plus productifs et plus efficaces que l’immense majorité des humains, ces agents menacent la plupart des métiers, des fonctions et des statuts actuels. La réponse institutionnelle diffère selon les régions. Si la Chine et les États-Unis semblent avoir pris la mesure des enjeux associés à la maîtrise de ces technologies, l’Europe se limite à une posture de consommation et de réglementation. Or, sans ambition industrielle dans le domaine, notre continent s’expose à d’importants problèmes de souveraineté cognitive.                                                                                           Les décideurs européens se rassurent en raillant les « hallucinations » (pourtant de moins en moins nombreuses) des LLM et en se persuadant que l’IA demeurera éternellement déconnectée du monde physique. C’est sans compter sur la « robolution », c’est-à-dire l’avènement de robots humanoïdes dopés à l’IA. Des entreprises comme Tesla Optimus (propriété d’Elon Musk) sont aujourd’hui capables de produire des automates habiles et intelligents, propres à abolir la distinction entre métiers manuels et intellectuels. Ces robots, dont il est prévu qu’ils soient mis sur le marché dans cinq ans, pourront aussi bien travailler en usine qu’à la maison. Ils peupleront nos cabinets médicaux, nos écoles et nos rues. Notre tendance à déléguer les tâches pénibles et répétitives aux machines, le manque de main-d’œuvre dans nos sociétés et l’efficacité de ces nouvelles technologies nous conduiront, sans nul doute, à les adopter massivement. Cols blancs et bleus souffriront donc autant de la concurrence que leur livreront bientôt ces dispositifs. Seuls semblent pouvoir résister à cette révolution les métiers du care (aide-soignant, sage-femme, éducateur spécialisé, etc.) et des arts du spectacle, dont la nature, profondément humaine, les protège pour un temps. Il demeurera également nécessaire de confier à des personnes la charge d’assumer la responsabilité des choix opérés par l’IA.                                                                                                                                                                  Comment demeurer compétitif dans ces conditions ? Les auteurs ne balancent pas : dans un monde où ChatGPT frôle les 150 de QI, l’avenir est à l’hybridation neuronale. Cette option, qui fonde le projet transhumaniste, semble déjà avoir les préférences de certains magnats de la tech. Alexandr Wang, qui supervise le projet de super-intelligence de Meta, explique ainsi vouloir attendre la maturation des implants neuronaux pour devenir père. Plus d’un tiers des Américains se déclarent aujourd’hui favorables à la perspective d’augmenter le QI de leurs enfants par manipulation embryonnaire ou via des implants cérébraux. Alexandre et Babeau parient sur une émulation générale : quel parent, dans le futur, acceptera de condamner son enfant à la stagnation intellectuelle quand d’autres feront le choix d’augmenter leur progéniture ? Tout porte à croire que nous nous préparons à entrer dans l’ère du « design cognitif ».                                                                                                                  Cette époque ne consacrera pas la « mort du travail » (vieille lune technophobe) car les avancées techniques permettront d’envisager la création de nouveaux métiers. Les auteurs, en lecteurs de Schumpeter, envisagent ainsi très sérieusement que puissent exister, dans les prochaines décennies, des « designers de bébés ». D’autres professions, en revanche, semblent inéluctablement vouées à disparaître. Alexandre et Babeau prédisent ainsi la fin prochaine des emplois liés à la rédaction, à la veille, au consulting, à l’analyse juridique et au service client. Selon eux, « [les] cols blancs [sont en passe de découvrir] qu’ils sont peut-être les ouvriers spécialisés de la nouvelle ère numérique, menacés par un taylorisme algorithmique ».                                                                                                                            L’enjeu consiste désormais à déterminer de quelle façon nous pouvons compléter une IA qui analyse, synthétise et crée mieux que nous. Le défi est de taille, car les agents actuels, loin de se réduire à de simples dispensateurs de savoirs, investissent le champ de la connaissance (entendue comme le produit d’une authentique réflexion). Il devient nécessaire d’envisager des formations nouvelles, propres à permettre aux jeunes de travailler de concert avec l’IA. Or, en la matière, tout, ou presque, reste à faire.                                                                                                Les auteurs établissent un constat : l’émergence de l’intelligence générative ne fait qu’accélérer le processus de décomposition de l’université, très largement consommé en France. Rétive à tisser des liens avec le monde du travail et confrontée à la massification de ses effectifs, elle perd de son utilité à l’heure où l’IA peut expliquer plus vite et plus efficacement que le plus compétent des professeurs. Figée dans des pratiques anciennes, elle persiste à fétichiser le diplôme, dont Laurent Alexandre et Olivier Babeau, pourtant issus des meilleurs établissements, prédisent qu’il sera bientôt assimilé à une « relique barbare », incapable d’attester du niveau réel d’un étudiant.                                                                        Et c’est là que le bât blesse : l’université, née à la fin du XIe siècle, a rendu d’immenses services à l’humanité mais peine désormais à accomplir ses missions. La démocratisation de l’enseignement supérieur a conduit à une inflation du nombre de diplômés et à la dévalorisation de nombre de certifications. Pire : le fonctionnement de l’université, demeuré largement inchangé depuis l’ère industrielle, l’empêche de s’adapter au « tsunami » engendré par l’apparition des LLM. Il devient pourtant urgent de proposer aux étudiants des formations à l’IA et d’intégrer ces technologies aux cursus.                                                                                     Qu’en est-il actuellement ? Alexandre et Babeau brossent un portrait apocalyptique de la situation de l’enseignement supérieur en France (mais la situation semble identique dans la plupart des universités publiques des pays de l’OCDE). L’explosion des capacités de l’intelligence artificielle, expliquent-ils, coïncide avec une diminution des compétences des étudiants. Globalement moins performants et moins cultivés que leurs aînés, les jeunes sont aujourd’hui menacés d’ « abdication cognitive ». Souvent tentés de briller à moindre coût, nombre d’entre eux délègueraient aux IA la réalisation de leurs devoirs. Le phénomène serait massif : les auteurs, relayant un récent article du Financial Times, révèlent que 88 % des étudiants britanniques utilisent aujourd’hui ChatGPT lors de leurs partiels, sans que les surveillants de salle interviennent. Si ces pratiques achèvent de démonétiser les diplômes, elles posent un problème à l’ensemble de la société : comment gérer, demain, des cohortes de jeunes totalement dépendants de l’IA ? Où et comment les employer ? Faut-il envisager la création d’un revenu universel ? Qui imaginera des solutions originales à des problèmes nouveaux ?                                        Ces questions, vertigineuses, ne semblent pas avoir été prises en compte par les établissements d’enseignement supérieur. Rien (ou si peu) n’est entrepris pour éviter que les étudiants ne creusent davantage leur « dette cognitive ». Le danger tient à ce que le capitalisme cérébral exige des hommes qu’ils travaillent et se forment sans discontinuer. Les auteurs entrevoient ici une possible fracture, qui résulterait d’un « darwinisme cognitif et économique ». L’avenir serait aux esprits agiles, curieux, et disposés à « un mépris lucide pour les anciens signaux de valeur » (les diplômes et les concours, qui, loin d’attester de l’intelligence de ceux qui les réussissent, ne sanctionnent qu’une capacité à penser dans des cadres figés).                Si l’IA conteste aux établissements d’enseignement supérieur leur monopole éducatif, elle les concurrence également en matière de recherche. En 2024, le prix Nobel de chimie a ainsi été décerné à Demis Hassabis, le directeur général de Google DeepMind, dont le modèle AlphaFold 2 est parvenu à prédire la structure des protéines (une tâche qui, sans IA, aurait nécessité le travail de « milliards » de biologistes pendant un an). L’ingression de l’IA dans le champ scientifique contribue à une redistribution des lieux de production du savoir. Beaucoup d’étudiants talentueux, d’ailleurs, ne s’y trompent pas. Le livre révèle ainsi qu’un nombre croissant d’entre eux quitte les universités pour intégrer des laboratoires privés. Sam Altman, le co-fondateur d’OpenAI, estime même que son fils, né d’une récente GPA, n’aura aucun intérêt à suivre un cursus universitaire. Les motivations de ces jeunes cerveaux sont multiples, entre conditions de travail optimales et accès à des rémunérations extrêmement attractives (Mark Zuckerberg proposerait à ses meilleurs ingénieurs des salaires 3 000 fois plus élevés que ceux qu’ils pourraient espérer percevoir à l’université).                                                                                                                                        Face à ces bouleversements, les auteurs avertissent : entreprendre des études longues dans un monde où la durée de vie d’un savoir technique est passé, en quatre décennies, de trente à deux ans constitue une « faute stratégique ».   Alexandre et Babeau exhortent plutôt les jeunes à se livrer à un « auto-diagnostic ». Les lycéens doivent réfléchir à la façon dont ils deviendront complémentaires de l’IA. L’idéal, dès aujourd’hui, n’est pas d’avoir été validé par une instance officielle mais de devenir « non-standard », c’est-à-dire irremplaçable, de se cultiver sans relâche, de développer son esprit critique et de s’auto-discipliner. Dans le monde qui vient, dont l’ouvrage assure qu’il sera violemment inégalitaire, la persévérance, le travail, la culture générale et la connaissance de l’histoire « fer[ont] la différence de destins et fonder[ont] les hiérarchies ».                                                                                                                           La dernière partie du livre est consacrée aux « principes de nouvelle éducation » qu’Alexandre et Babeau appellent de leurs vœux. Ceux-ci consacrent le droit universel à l’IA éducative, le droit à l’apprentissage personnalisé dans un monde où la pensée sera « déscolarisée », le droit à la souveraineté cognitive, le droit à un professeur humain (dont la fonction consistera désormais à guider l’étudiant dans un contexte d’explosion du savoir), le droit à la portabilité cognitive (qui garantira le transfert des échanges d’un modèle d’IA à un autre), l’inaliénabilité de l’identité numérique, le droit à la neutralité (qui impliquera une transparence épistémologique intégrale des modèles utilisés), le droit à la confidentialité de l’apprentissage, le droit à l’oubli pédagogique (afin de ne pas être assigné pour toujours à d’anciens échecs) et le droit à la neuro-augmentation, censée prévenir l’émergence d’une humanité « à deux vitesses ...."       _______________________