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samedi 25 octobre 2025

Un quartier pas comme les autres

 Villa Montmorency

          A chacun son ghetto 


                      Un entre-soi exceptionnel               _________________________________          

Europe: la grande incertitude?

A la croisée des chemins?

     Question délicate entre toutes. A l'heure des nouvelles donnes internationales, de la question ukrainienne qui divise, de la montée d'un poutinisme décomplexé et d'un trumpisme agressif , des nouvelles donnes américaines et des soucis d' Ursula.                      Entre les euro-béats et les euro-critiques, prêts à dénoncer les faiblesses, les fragilités et les contradictions d'un projet...qui reste  à concrétiser et à réparer.     Beaucoup se demandent  si l'on peut encore sauver le projet européen toujours en construction, nain politique soumis aux vents contradictoires, sans colonne vertébrale.. Une Europe à la traine, encore partiellement un mythe, un nain politique.   


                                                                                       ___ Point de vue: " Dans un monde prévisible, gouverné par le droit et le marché, les Vingt-Sept ont pu se penser collectivement comme une « puissance normative ». Ce temps est révolu, sans que l’Union soit outillée pour faire face au rythme et aux rapports de force imposés par les grandes puissances.            

Lors         Lors de son premier mandat, Ursula von der Leyen disait vouloir inaugurer une « Commission géopolitique ». Derrière cette formule choc, qui masquait bien des impensés, s’exprimait déjà la volonté de faire exister l’Union européenne (UE) sur la scène mondiale – et, en creux, la crainte qu’elle n’en soit effacée au profit de puissances impérialistes à taille continentale, redéfinissant les règles du jeu établies au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Lorsde son premier mandat, Ursula von der Leyen disait vouloir inaugurer une « Commission géopolitique ». Derrière cette formule choc, qui masquait bien des impensés, s’exprimait déjà la volonté de faire exister l’Union européenne (UE) sur la scène mondiale – et, en creux, la crainte qu’elle n’en soit effacée au profit de puissances impérialistes à taille continentale, redéfinissant les règles du jeu établies au sortir de la Seconde Guerre mondiale.L Lors de son premier mandat, Ursula von der Leyen disait vouloir inaugurer une « Commission géopolitique ». Derrière cette formule choc, qui masquait bien des impensés, s’exprimait déjà la volonté de faire exister l’Union européenne (UE) sur la scène mondiale – et, en creux, la crainte qu’elle n’en soit effacée au profit de puissances impérialistes à taille continentale, redéfinissant les règles du jeu établies au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis, Donald Trump a fait son retour à la Maison-Blanche, sur une ligne toujours plus unilatérale et brutale à l’égard de ses alliés, pour mieux affronter son rival chinois. Et la Russie, après avoir envahi l’Ukraine à grande échelle, s’est mise à enchaîner les provocations jusque dans le ciel des États membres.

En septembre, devant le Parlement réuni à Strasbourg, la présidente de la Commission a ainsi ouvert son second mandat en affirmant solennellement que « l’Europe défendra[it] chaque centimètre carré de son territoire ». Jeudi 23 octobre, réuni·es en sommet à Bruxelles, les chef·fes d’État et de gouvernement de l’UE sont justement censé·es discuter des objectifs communs en la matière, à atteindre à l’horizon 2030.                                    Il reste que la mue des Vingt-Sept en une véritable puissance autonome, capable de résister à des acteurs menaçants, voire de les contraindre au moyen de la force, s’avère lente et difficile. Les déclarations et les intentions « disruptives », comme ont pu en faire Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, à propos de capacités de défense propres et d’une dissuasion nucléaire élargie, ne donnent pas encore lieu à des réalisations tangibles, ou alors de manière très parcellaire.

C’est ce qu’illustre un récent rapport de l’Institut Bruegel, consacré aux commandes militaires réalisées depuis les pays européens vers les États-Unis. En croissance depuis 2017, elles ont atteint un nouveau record en 2024. Si les auteurs reconnaissent une absence d’alternative à court terme, faute de capacités de production domestiques suffisantes, ils alertent sur une dépendance accentuée aux équipements états-uniens dans des domaines critiques, et sur les « effets de verrouillage » de telles commandes : en concourant au développement des firmes américaines, elles ne favorisent pas le développement de capacités sur le sol européen.                                                                                                                                                           Certes, un accord vient d’être trouvé entre le Parlement et les États membres de l’Union pour mettre en place un programme, baptisé « Edip » (European Defence Industry Programme), censé encourager des achats conjoints de matériel à des industriels européens de l’armement. Le poids budgétaire du dispositif fait toutefois pâle figure au regard des envolées des dépenses militaires. Par ailleurs, des aménagements prévus viennent rogner le caractère révolutionnaire de la « préférence européenne » au cœur de ce programme. Edip est ainsi un pas pour surmonter la fragmentation d’États jaloux de leur compétences en matière de défense, mais un petit pas.

             ____ Il faut dire que l’UE vient de loin. Historiquement, l’intégration s’est d’abord faite par l’économie et par le droit. Ce que les figures fondatrices ont d’ailleurs théorisé. Associant les tragédies du XXe siècle qui ont déclassé le Vieux Continent à des dérives protectionnistes et nationalistes, elles ont promu le libre-échange, un marché commun puis unique, et enfin une monnaie unique, censés aboutir à une union « toujours plus étroite », prospère et pacifiée.

Les efforts pour développer une approche commune en matière de politique étrangère puis de politique de défense ont bien existé. Mais ils n’ont commencé à se déployer qu’à partir des années 1990-2000, dans une construction communautaire déjà vieille de trois décennies, et n’ont donné que des résultats modestes. « La diplomatie fait partie des domaines où le processus d’intégration européenne est le moins avancé », constatait Florent Pouponneau dans un traité de référence sur les Études européennes (Larcier, 2017), et la même chose valait pour les affaires militaires.

Jusqu’à récemment, ces efforts n’avaient pas remis en cause les analyses présentant l’UE comme une puissance « civile » ou « normative ». Les deux concepts, respectivement développés par le fonctionnaire François Duchêne et le chercheur Ian Manners, ont fait couler beaucoup d’encre dans la littérature spécialisée. Mais pour l’essentiel, ils traduisent tous deux l’idée que l’attractivité et l’influence de l’UE passaient par son marché et sa promotion de normes universelles, élaborées de manière multilatérale.                                          Certes, un accord vient d’être trouvé entre le Parlement et les États membres de l’Union pour mettre en place un programme, baptisé « Edip » (European Defence Industry Programme), censé encourager des achats conjoints de matériel à des industriels européens de l’armement. Le poids budgétaire du dispositif fait toutefois pâle figure au regard des envolées des dépenses militaires. Par ailleurs, des aménagements prévus viennent rogner le caractère révolutionnaire de la « préférence européenne » au cœur de ce programme. Edip est ainsi un pas pour surmonter la fragmentation d’États jaloux de leur compétences en matière de défense, mais un petit pas.

Il faut dire que l’UE vient de loin. Historiquement, l’intégration s’est d’abord faite par l’économie et par le droit. Ce que les figures fondatrices ont d’ailleurs théorisé. Associant les tragédies du XXe siècle qui ont déclassé le Vieux Continent à des dérives protectionnistes et nationalistes, elles ont promu le libre-échange, un marché commun puis unique, et enfin une monnaie unique, censés aboutir à une union « toujours plus étroite », prospère et pacifiée.

Les efforts pour développer une approche commune en matière de politique étrangère puis de politique de défense ont bien existé. Mais ils n’ont commencé à se déployer qu’à partir des années 1990-2000, dans une construction communautaire déjà vieille de trois décennies, et n’ont donné que des résultats modestes. « La diplomatie fait partie des domaines où le processus d’intégration européenne est le moins avancé », constatait Florent Pouponneau dans un traité de référence sur les Études européennes (Larcier, 2017), et la même chose valait pour les affaires militaires.

Jusqu’à récemment, ces efforts n’avaient pas remis en cause les analyses présentant l’UE comme une puissance « civile » ou « normative ». Les deux concepts, respectivement développés par le fonctionnaire François Duchêne et le chercheur Ian Manners, ont fait couler beaucoup d’encre dans la littérature spécialisée. Mais pour l’essentiel, ils traduisent tous deux l’idée que l’attractivité et l’influence de l’UE passaient par son marché et sa promotion de normes universelles, élaborées de manière multilatérale.                                                                                                                                        Les élargissements successifs de l’Union, ainsi que des soulèvements populaires comme la révolution de Maïdan en 2014 en Ukraine, contre le découplage d’avec l’Europe centrale et occidentale, ont attesté cette attractivité. L’UE s’est par ailleurs engagée dans un soutien de principe aux juridictions internationales et dans des négociations internationales visant à la justice climatique et à la protection des droits de la personne – non sans contradictions ni hypocrisie, particulièrement visibles en matière migratoire dans son voisinage.

Même quand ils fonctionnaient, cependant, ces éléments ne suffisaient pas à faire de l’UE un véritable acteur stratégique de la scène internationale. « L’idée de puissance normative a du sens, mais elle ne peut pas être un substitut à une capacité de coercition, contrairement à ce qu’ont cru certains analystes et responsables politiques. La vraie puissance, quand il s’agit d’influencer les autres ou de s’en protéger, est à la fois militaire et normative », estime le politiste Olivier Schmitt, professeur à l’Académie de défense du Danemark.

Se vivre comme une simple puissance normative était en fait une forme de luxe, permis par la délégation de la sécurité de l’Europe aux États-Unis, et par la convergence temporaire des intérêts des plus grandes puissances à jouer le jeu de la mondialisation. Or, la disparition de ces conditions de possibilité a soudainement rendu visibles les vulnérabilités de l’UE et l’impréparation de ses dirigeant·es, qui rivalisent désormais de discours de prise de conscience. 

Pour le dire avec les mots du politiste Alexandre Escudier, chercheur à Sciences Po, il n’est plus envisageable de « contourner le noyau dur du politique »« J’ai toujours trouvé que cette idée de “norme sans la force” était un storytelling compensatoire de ce qui n’existait pas à l’échelle de l’UE : une autorité politique s’imposant aux entités nationales et disposant d’une souveraineté matérielle. Soit on a une capacité collective d’agentivité externe autonome, soit on ne l’a pas. Et si on ne l’a pas, on est forcés de s’aligner sur d’autres, peu importe que l’on proteste ou pas. »                   « La puissance normative n’est au fond qu’une version light de la puissance, dans le sens où elle repose sur la bonne volonté des partenaires », abonde l’historien Laurent Warlouzet, professeur à Sorbonne Université et auteur d’Europe contre Europe (CNRS éditions, 2022). Or, non seulement des autocrates comme Vladimir Poutine défient sur le sol européen les règles fondamentales de l’ordre international, mais la nouvelle administration de la Maison-Blanche est engagée dans un combat idéologique antagonique avec le projet européen – et assumé comme tel.        L’UE, déjà sortie fragilisée de l’ère néolibérale sur le plan économique, se retrouve donc sommée d’assumer elle-même sa sécurité, et ceci dans un contexte particulièrement chaotique. « L’environnement dans lequel la puissance normative s’épanouissait, poursuit Laurent Warlouzet, était celui d’un monde régi par les règles, et des règles propres à chaque domaine. Désormais, les règles sont moins respectées et tous les domaines interagissent. »       La manière dont Trump mélange les sujets commerciaux, numériques et militaires dans ses « deals » illustre bien ce constat, de même que la façon dont Vladimir Poutine a profité de ses ventes de gaz et de pétrole aux pays européens pour financer une machine de guerre qu’il lançait à leurs portes.                                                                                                                                                    Un ensemble aussi composite que l’UE, avec ses mécanismes de décision lents et polycentriques, et sa distribution de compétences à différents niveaux (la concurrence et le commerce pour la Commission, la diplomatie et la défense pour les États membres), se retrouve clairement à la peine dans un monde devenu plus imprévisible, peuplé de puissances impérialistes désinhibées et réactives. Si le confort d’une « puissance normative » apparaît durablement perdu, l’exigeante condition de « puissance stratégique » semble encore lointaine.

       Est-elle seulement atteignable ? L’émergence d’un acteur unitaire à l’échelle continentale, à l’instar des États-Unis, de la Chine et de la Russie, paraît bien improbable. « Les États-Unis d’Europe, c’est hors de portée », tranche Laurent Warlouzet.    « Je ne vois pas les États prêts aux abandons de souveraineté que ça supposerait, le rejoint Olivier Schmitt. Et pourtant, je pense que le modèle d’État-nation inventé au XIXe siècle n’est aujourd’hui plus pertinent à l’échelle du système international, et que nous aurions besoin d’un saut d’intégration pour avoir tous les leviers de la puissance à la bonne échelle. »        On peut y voir une certaine ironie de l’histoire. La diversité du continent européen, qui n’a jamais été durablement impérialisé, a contribué à une dynamique d’innovation et d’expansion qui lui a fait exercer sa domination sur des pans entiers de la planète. Moralement abîmé par ce passé douloureux, ce continent voit aujourd’hui sa diversité le freiner dans son adaptation à la nouvelle donne internationale.      Non seulement les intérêts et les identités sont hétérogènes du détroit de Gibraltar à la mer Baltique, mais les droites radicales sont des chevaux de Troie puissants au service du trumpisme et du poutinisme.                                   « J’envisage trois scénarios-types, confie Alexandre Escudier. Soit l’UE devient un État fédéral à la suite d’un choc énorme, mais cela reste difficile à imaginer. Soit une succession d’agressions externes et de poussées nationalistes amènent les membres à reprendre leurs billes et détricoter les bouts de fédéralisme qui existent déjà, ce qui serait tout de même très coûteux. Ou alors, on continue encore longtemps avec une structure inadéquate mais qui parvient tout de même à fonctionner, et s’étoffe au fil des crises, quoique de manière toujours insatisfaisante. »     Dans ce scénario gris, plusieurs périmètres d’action pourraient se superposer, entre l’UE, ses États membres et d’autres qui n’y appartiennent pas ou plus mais restent incontournables, comme le Royaume-Uni pour les questions militaires.

« L’Europe est un patchwork et c’est une bonne chose »affirme même Steven Everts, directeur de l’Institut de l’Union européenne pour les études de sécurité. « La vérité, écrit-il en prenant des exemples de plusieurs initiatives pour protéger le ciel européen d’agressions russes, c’est que la défense européenne n’est pas construite par une décision majeure ou une institution englobante. Elle advient à travers des coalitions plus modestes, changeantes, qui vont de l’avant de manière pragmatique. »        « Comme on a mis la politique commerciale en commun depuis 1958 et que tous les domaines sont reliés, le cadre communautaire existant reste irremplaçable, pense pour sa part Laurent Warlouzet. Mais cela n’empêche pas d’être créatifs : en profitant de cadres plus larges, comme le grand forum qu’est la Communauté politique européenne (CPE) ; en inventant des cadres plus restreints entre puissances militaires qui comptent ; et éventuellement en négociant des avancées fédérales sous les auspices de la Commission. »                                         Encore faut-il que les courants conservateurs et libéraux européens comprennent qu’une stratégie de défense du continent ne peut pas se faire sans politiques de solidarité et de sobriété, ni sans planification concrète d’un relâchement de la relation transatlantique. Les grandes opérations de détricotage des acquis de la mandature précédente, tout comme les marques de soumission à Donald Trump, dont bien des exécutifs nationaux sont coresponsables avec Ursula von der Leyen, apparaissent à cet égard assez désastreuses. Aux gauches, en face, de proposer une approche plus intégrée du traitement des vulnérabilités contemporaines, qu’elles soient sociales, écologiques ou sécuritaires." [ Merci à Fabien Escalona]           _____________________

vendredi 24 octobre 2025

Epicure, le costant

 On ne se lasse pas de revenir à Epicure

                Si simple, si direct, si mal compris

                                                  

                                                                                                      _____________________________

NPM en question

On ne parle plus que de ça depuis des années 

    On connaît le management d'entreprises, dans celles qui ont une certaine dimension,  management souvent nécessaire, mais pouvant prendre des formes parfois brutales. Comme chez Nike aujourd'hui, comme chez France Telecom hier.  L'organisation, la gestion humaine peuvent peuvent parfois prendre des formes perverses, par souci d'excessive rentabilité.                                                                                                                    Le New Public Mangement, souvent appelé lean Management a pris le relais dans le domaine des services publics et des administrations de l'Etat, Tony Blair ayant montré la voie, au nom de la "modernisation" de l'Etat, voulue par M.Thatcher. Une mise au pas de la réglementation et du fonctionnement des principaux organismes d'Etat, à l'hôpital comme à l'école, dans un souci de rentabilité uniquement. En faisait appel éventuellement à divers cabinets de conseil fort onéreux et surtout aveugles aux enjeux et aux intérêts politiques et à long terme. Ce processus s'accompagnant souvent de souffrance au travail . Une certaine évaluation n'est pas sans conséquences.    Heureusement que l'administration de l'Etat ne se ramène pas à celle de l'entreprise...                                                                                                                                                                                  Il n'y a pas si longtemps que l'on parle de management,  mot emprunté aux pratiques anglo-saxonnes, qui dérive lui-même d'un vieux mot français, issu du mot main.    Il y a bien des façons de prendre les hommes en main. Ici, dans leurs tâches productives. L'idée était là avant le mot, dès les premières formes d'organisation industrielle, puis s'est étendu à d'autres champs d'activité, tertiaires notamment.

       La notion de management a connu bien des aléas et des variations jusqu'à devenir aujourd'hui un terme à la mode, parfois abusivement utilisé, souvent miroir aux alouettes. Si la direction des hommes s'est toujours imposée, parfois de manière rigide et très hiérarchique, elle tend à prendre aujourd'hui un sens généralisé, attractif, un peu enchanté,;recouvrant une pratique devenue souvent insidieusement anxiogène, où l'individu tend à s'impliquer pleinement dans ses tâches en pensant se réaliser dans un système qui le dépasse et le contraint intérieurement.
     Nous avons hérité du nouvel esprit du capitalisme anglo-saxon, qui a introduit un peu partout, même dans les hôpitaux les méthodes de nouvelles formes d'organisation et d'évaluation, qui ont leur logique propre dans le système, celles du new public management.
    La standardisation des tâches et les nouvelles exigences de rentabilité, dans un système de production mondialisé, à produit ce que certains appellent les petits soldats du nouveau management:
     ...Ils s'appellent Bernard, Philippe, Céline, Eric ou Laurence. Leur mission ? Implanter dans un hôpital un progiciel à destination du personnel soignant supposé saisir à l'intérieur chaque acte effectué, développer le self-scanning dans un hypermarché pour éviter les gestes inutiles, envoyer à des chefs de service des lettres d'objectif et des tableaux de bord... Dans des cabinets de conseil et d'audit, ils élaborent des dispositifs standardisés pour améliorer la rentabilité des grandes entreprises privées comme des institutions publiques.
    Le lean management (le management «sans gras») qui vise à supprimer les temps morts et les tâches superfétatoires, c'est eux. Le benchmarking qui repose sur des indicateurs de performance permettant de classer les établissements et les services et de déterminer les budgets affectés à chacun, encore eux. Ces acteurs de l'ombre sont au cœur de l'ouvrage de la sociologue Marie-Anne Dujarier. Le Management désincarné réalise en effet une surprenante plongée dans les lieux où se fabriquent les prescriptions qui s'imposent aujourd'hui aux cadres d'entreprise comme aux employés administratifs, aux médecins comme aux infirmiers, aux informaticiens comme aux universitaires, aux policiers comme aux assistantes sociales. Il braque le projecteur sur la main invisible de ceux qui œuvrent, dans de lointains bureaux, à la propagation d'outils de gestion qui rythment le quotidien de nombreux salariés, sans épargner les dirigeants de proximité chargés de les faire appliquer....
       De nouvelles règles qui, sous prétexte d'efficacité, sont souvent sources de tensions, de concurrence exacerbée, de perte de temps, de stratégies absurdes  et contre performantes...
   Quand l'efficacité devient une fin en soic'est la qualité du travail ainsi que ses résultats, les relations dans le travail qui en souffrent. Beaucoup de formes de souffrance au travail en sont issues.
    Le lean management s'installe même au coeur de certains services publics, masquant les objectifs économiques sous-jacents.
  La peur, sourde ou marquée, n'est pas un mode d'organisation rationnelle des hommes.
:   Le Nouveau management publicqui nous vient du monde anglo-saxon (le film de Ken Loach, Daniel Blake, en est une bonne illustration) visant un désengagement de l'Etat, selon les préceptes hayekiens, et une financiarisation généralisée, investissent même l'hopital et l'enseignement,.dénaturant leur mission essentielle. Le patient devient client, l'élève, apprenant. La déshumanisation des institutions n'est pas loin....                                                                                                                                                                                                    La bonne gestion de l'Etat n'est pas celle de l'entreprise...   _________________________

jeudi 23 octobre 2025

Loyauté contestée

 Des faits occultés

            Selon que vous serez puissants ou misérables....


                                 –... Cellule de luxe, réception chez Macron, visite de Darmanin, gardes du corps personnels au sein de la prison, manifestation de vieux riches et soutien médiatique. La République des privilèges : comment les puissants se déclarent au-dessus des lois – Ce mardi 21 octobre, le malfrat Nicolas Sarkozy faisait ses entrées à la prison de la Santé. C’est la première fois qu’un chef d’État européen se retrouve derrière les barreaux. Condamné à cinq ans de réclusion pour association de malfaiteurs dans l’affaire des financements libyens pour sa campagne de 2007, il est condamné aux côtés de cinq autres prévenus, dont ses anciens acolytes Brice Hortefeux et Claude Guéant. Il ne passera certainement que quelques semaines en prison, le temps pour la Cour d’appel de Paris de statuer sur la demande de mise en liberté déposée après l’incarcération. Nicolas Sarkozy est pourtant l’homme du tout sécuritaire, qui réclamait la tolérance zéro envers les délinquants. Il a mis en place la politique du chiffre au sein de la police et de la gendarmerie, faisant exploser le nombre de gardes à vue et d’incarcérations. Il a en outre mis en place les peines planchers pour les récidivistes. Rappelons que Sarkozy avait déjà été condamné à 3 ans de prison dans l’affaire Bismuth, puis à un an de prison dans l’affaire Bygmalion. Il devrait donc être le premier satisfait de la fermeté de la justice, tout comme ces bourgeois qui squattent habituellement les plateaux télés pour hurler au laxisme de la justice, et qui aujourd’hui hurlent à sa trop grande fermeté. Ne leur en déplaise, l’exécution provisoire n’est pas l’exception, elle est la norme. 57% des peines de prison ferme sont assorties d’une exécution immédiate. Ce taux grimpe à 86% pour les comparutions immédiates. Mais les puissants ne supportent pas qu’on touche à l’un des leurs.

⚫ Le rouleau-compresseur médiatique et politique pour imposer un discours victimaire
Depuis des années, le rouleau-compresseur médiatique tente d’imposer un récit : celui d’un pauvre homme innocent, harcelé par une justice et des magistrats «rouges» qui veulent sa peau. Ces dernières semaines, ce récit propagé par les médias des milliardaires s’est intensifié. Tous les éditocrates bourgeois et femmes ou hommes politiques véreux se sont ligués autour d’un des leurs, qu’on a osé attaquer. Ils se pensent au-dessus des lois. Qu'un membre de leur clan soit condamné, même si sa culpabilité est évidente, leur paraît impensable. C’est un crime de lèse-majesté.
Ils reprennent une tactique savamment orchestrée par Sarkozy lui-même, qui se présente depuis 12 ans comme la victime d’un complot organisé par Mediapart, le parquet financier, et tous ces fameux «juges rouges». Passant sous silence le fait que cinq autres personnes ont été condamnées à ses côtés, prenant garde de ne jamais rappeler qu'il s'agit d'une association de malfaiteurs avec un dictateur ayant commis des actes terroristes, qu'il y a eu 12 ans d'enquête approfondie et plusieurs recours, mobilisant de nombreux magistrats.
Rappeler de simples éléments du dossier à la population serait remettre en question l’image intouchable de Sarkozy. Le tribunal reconnaît notamment le pacte de corruption avec le terroriste Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi, commanditaire de l’attentat contre le vol DC 10 de la compagnie UTA au Niger, en 1989, qui a tué 170 personnes. En tant que ministre de l’Intérieur, Sarkozy avait promis la levée du mandat d’arrêt contre le terroriste, en échange du soutien financier de sa campagne. Des familles de victimes s’étaient d’ailleurs portées partie civile dans le procès de Sarkozy, mais ces dernières n'ont jamais été invitées sur les plateaux télé. Leur parole n’existe tout simplement pas.
Sur ces plateaux en revanche, toute la classe bourgeoise se met en branle pour défendre l’un des leurs. Ses avocats sont partout, criant à l’injustice, au “jour funeste pour la France” que constitue cette incarcération. Sur Europe 1, l’homme d’affaires Jean-Claude Darmon expliquait très bien : «C’est un choc pour des gens comme nous ! Nous ne sommes pas faits pour la prison, nous ne sommes pas des animaux, c’est terrible». Le sous-entendu est clair : la prison, c’est pour les animaux, donc les personnes non blanches, les pauvres, les sans-papiers. Pas pour les puissants.
Ses défenseurs tournent en boucle sur l’absence de preuves, se permettant de refaire le procès. Dans cette histoire, tout le monde devient juge. Pourtant, les juges - véritables ceux-ci - ont acté qu’il y avait bien eu transfert d’argent depuis la Libye, et que le trésorier de Sarkozy, Eric Woerth, était bien au courant. La note révélée par Mediapart, où est inscrite noir sur blanc l’accord du régime libyen pour un financement de 50 millions d’euros, a bien été jugée irrecevable par la présidente du tribunal le 25 septembre. Néanmoins, la justice avait déjà tranché deux fois sur ce document, à la demande même de Nicolas Sarkozy, et affirmé qu’il ne s’agissait ni d’un faux intellectuel, ni d’un faux matériel. Mais ça, personne n’en parle.
Une chose est sûre, on n’en aura jamais autant appris sur le système carcéral français que ces derniers jours. Les médias, si peu enclins à partager les chiffres sur la surpopulation carcérale (le taux d’occupation moyen des prisons françaises est à plus de 130% et certaines montent à 200%) ou sur le taux de suicide dans les prisons (6 fois plus élevé qu’à l’extérieur), nous offrent une foule de détails. Ils nous apprennent qu’il s’est lancé dans l’écriture de son nouveau livre en prison, qu’il aurait amené la biographie de Jésus et le Comte de Monte-Cristo avec lui… On connaîtra bientôt le contenu de ses repas et l'heure où il va aux toilettes.
Le Parisien, le journal de Bernard Arnault - qui faisait partie des 55 prestigieux invités de l’ancien Président au Fouquet’s le soir de son élection de 2007 - révélait carrément dans ses pages le plan de la cellule du Président. Celle-ci est la copie – en plus salubre – d’un logement du CROUS où vivent des centaines de milliers d’étudiant·es en France. Mais cela semble déchaîner les passions des Bourgeois, scandalisés qu’on inflige un tel traitement à l’un des leurs.
Ici, plus personne pour dire que la prison serait un Club Med. Il bénéficie pourtant de conditions infiniment plus confortables qu’un détenu lambda, bénéficiant d'une cellule individuelle avec télévision, ligne de téléphone fixe personnelle pour continuer ses activités de malfrat, une salle de bain individuelle. Il se trouve dans l'aile VIP de la prison, avec une cour de promenade séparée et un accès privilégié aux activités sportives, jeux de société, lecture… Et il dispose même de ses gardes du corps à plein temps dans des cellules voisines !
À l’heure actuelle, plus de 4.500 détenus, eux, dorment à même le sol dans des cellules à 3 ou 4 personnes, dans des conditions insalubres, parfois infestées de cafards. On se doute que celle de Sarkozy sera d’une propreté immaculée. Mafieux parmi les mafieux, il était défendu par Patrick Balkany sur RTL, qui lui donnait ses petits conseils pour “survivre” à la prison : ne pas porter de bleu marine et ne pas avoir d’eau de Cologne. Sans rire.
⚫ La mise en scène de Nicolas Sarkozy
Le condamné lui-même se met en scène dans cette séquence, et la journée de son incarcération était orchestrée au millimètre. Dans la Tribune du dimanche, il expliquait qu’il allait écrire un livre s’inspirant du comte de Monte-Cristo et des lettres écrites par le capitaine Dreyfus… Convoquer l’imaginaire de ces deux illustres – l’un réel, l’autre fictif – condamnés à tort, Sarkozy n’a honte de rien. Le matin, il publiait un communiqué, affirmant “ce n’est pas un ancien président de la République que l’on enferme ce matin, c’est un innocent”, parlant de “chemin de croix”. Son fils chéri Louis Sarkozy avait également organisé un rassemblement à la Villa Montmorency, ce repère de riches parasites, où les Sarkozy ont un hôtel particulier.
Des dizaines de vieux bourgeois fanatisés y hurlaient leur amour comme à une rockstar. Des t-shirts avec le visage du multirécidiviste étaient même distribués, sur lesquels on pouvait lire : «la fin de l’histoire n’est pas écrite» et des hurlements de retraités du 16ème arrondissement contre «la gauche» et «la justice» retentissaient. L’ancien président, lui, marchait au pas, le visage grave, Carla au bras, au son de la Marseillaise, au milieu de la foule en délire. Une véritable scène de télé-réalité à l’américaine. Et ironiquement, les médias nationaux ont beaucoup plus couvert cette pathétique manif de soutien que le procès en lui-même !
⚫ La fin de la séparation des pouvoirs
L’un des fondements de la démocratie est la séparation des trois pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire. Mais cela n’est pas un problème dans la France de Macron. On apprenait que Nicolas Sarkozy était reçu à l’Élysée par le président vendredi 17 octobre, quelques jours avant son incarcération, pendant plus d’une heure. Recevoir un multirécidiviste, cela ne gêne pas le président, ces gens sont des mafieux. Emmanuel Macron a également profité de l’incarcération pour proposer un débat sur l’exécution provisoire, afin d’assurer à ses petits copains de pouvoir éviter la case prison à l’avenir.
Gérald Darmanin, ministre de la justice et violeur, a exprimé sans honte sa «profonde tristesse» face à l’incarcération de celui qu’il considère comme son mentor – avoir un multi-condamné pour mentor quand on est ministre de la Justice, ça ne s’invente pas – et qu’il rendrait visite au repris de justice en prison, lors d’une interview à France Inter le 20 octobre. Il a même déclaré : «Je ne peux pas être insensible à la détresse d'un homme». L’indépendance des juges, le respect d’une décision de justice ? Il n’en a que faire : ce qui prime, c’est la loyauté entre les puissants. Et tant pis si cela représente une forme de pression sur les magistrats. Le Syndicat de la magistrature s’est d’ailleurs inquiété de cette annonce, déplorant que «toutes les personnes détenues méritent l'attention du garde des Sceaux, y compris celles qui ne sont pas ses amies».... _________

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