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Pour creuser des trous, comme dit R.Dati? Ou une science auxiliaire de l'histoire, éclairant le présent.
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__ Deux mots sur les hominidés
Nos ancêtres les migrants. Un site intéressant
__ Aux origines du roman national- républicain
__ Danger de la désinformation
__ Sciences et techniques: ambivalence problématique
__ Narcotrafic: tous concernés
__ Vu de Kiev Une paix illusoire?
"...Les législateurs avec lesquels le Kyiv Independent s’est entretenu estiment que le président ukrainien ne peut pas accepter le plan proposé. « Le prix à payer pour maintenir le dialogue [avec les États-Unis] ne peut être la souveraineté de l’Ukraine, que ce plan sape complètement », déclare Inna Sovsun, députée du parti d’opposition Holos. Nouvelle tentative des États-Unis d’imposer un accord de paix défavorable à l’Ukraine intervient alors que le plus grand scandale de corruption de la présidence de Volodymyr Zelensky a indigné l’opinion publique. La situation sur le champ de bataille reste également de plus en plus difficile, tandis que la Russie continue de pilonner les infrastructures énergétiques ukrainiennes à l’approche de l’hiver, ce qui met encore plus à rude épreuve la population ukrainienne...."
__ Le système Praud Pascal Praud, symbole d’un système médiatique qui s’empoisonne lui-même. " A partir de maintenant, on va faire du muslim, muslim, muslim...'
"Dans un pays où l’espace public se rétrécit sous la pression d’une oligarchie médiatique de plus en plus brutale et décomplexée, l’affaire Praud n’est pas une anecdote. C’est un révélateur. Le symptôme d’un système où certains animateurs, propulsés en sentinelles autoproclamées d’un « bon sens » dévoyé, s’abreuvent de rumeurs, de fake news, de comptes trumpistes ou mileistes, sans le moindre recul, sans la plus élémentaire hygiène intellectuelle. Et tout cela, avec le pouvoir immense et irresponsable que leur confère leur exposition quotidienne..."
Sous la pression croissante de la Maison-Blanche, Kyiv est désormais confronté à un plan de paix américain en 28 points que beaucoup dans le pays considèrent comme une capitulation. Des militants, des législateurs, des soldats et des vétérans ukrainiens avertissent que cette proposition pourrait renforcer la position de la Russie, conduisant à une aggravation du conflit plutôt qu’à sa résolution. Et ce non seulement sur le front, mais aussi dans les rues de l’Ukraine. Volodymyr Ariev, député du parti d’opposition Solidarité européenne, a déclaré que le plan divulgué semblait être « un plan de capitulation et de trahison » et « ne reflétait absolument pas les intérêts de l’Ukraine et de l’Union européenne ». Il estime que si le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’accepte, une partie de la société le rejettera, ce qui pourrait conduire à un conflit interne. Alors que le président américain Donald Trump a passé des mois à tenter en vain d’amener la Russie à la table des négociations, la dernière version du plan de paix, négociée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et l’envoyé russe Kirill Dmitriev, semble montrer que Washington s’est finalement rangé du côté de Moscou. Les États-Unis ne laissent à Kyiv que quelques jours pour accepter une proposition défavorable – vendredi, Donald Trump a estimé que le jeudi 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, était une date butoir « adéquate ».Le plan en 28 points réitère les exigences maximalistes imposées depuis longtemps par la Russie à Kyiv. Dans un discours télévisé prononcé le 21 novembre, Volodymyr Zelensky a confirmé que l’Ukraine pourrait bientôt être confrontée à un choix difficile : « Soit la perte de sa dignité, soit le risque de perdre un partenaire clé. » Il a déclaré que l’Ukraine collaborerait avec les États-Unis et ses partenaires européens pour proposer des alt__ Une toxicité quotidienne:Pascal Praud, symbole d’un système médiatique qui s’empoisonne lui-mêm "... Dans un pays où l’espace public se rétrécit sous la pression d’une oligarchie médiatique de plus en plus brutale et décomplexée, l’affaire Praud n’est pas une anecdote. C’est un révélateur. Le symptôme d’un système où certains animateurs, propulsés en sentinelles autoproclamées d’un « bon sens » dévoyé, s’abreuvent de rumeurs, de fake news, de comptes trumpistes ou mileistes, sans le moindre recul, sans la plus élémentaire hygiène intellectuelle. Et tout cela, avec le pouvoir immense et irresponsable que leur confère leur exposition quotidienne.
Car voici le tableau : Pascal Praud, figure centrale de CNews, scrolle, glane, absorbe, récolte sans filtre des contenus douteux sur X — le réseau social d’Elon Musk devenu une décharge publique où prolifèrent manipulation, désinformation et violence politique — et les déverse ensuite à l’antenne, devant des millions de téléspectateurs qui, eux, n’ont pas les moyens de vérifier la source ou le sérieux de ce qu’on leur assène.
L’épisode Zucman : chronique d’une manipulation assumée
Le 19 septembre, sur CNews, Praud croit tenir un coup médiatique : Gabriel Zucman aurait occupé toutes les ondes de l’audiovisuel public pour défendre sa proposition de taxe sur les grandes fortunes. L’animateur déroule ce qu’il présente comme une liste « sérieuse », « objective », les yeux rivés sur son smartphone : France Inter, France 5, Télématin, etc. Et pour faire bonne mesure, il ajoute des intitulés d’émissions comme :
— « Faut-il exterminer les riches ? »
— « Sa majesté Zucman »
Ces titres sont tellement grotesques qu’un collègue, en plateau, tente timidement : « Il faudrait revérifier… »
Mais Praud, lui, persiste : « Moi je ne fais que rapporter. »
Sauf que tout est faux. Le message repris par Praud provenait d’un compte parodique, « Parti mileiste français ». Une blague. Une caricature. Une satire. Rien de plus. Et pourtant l’animateur, figure centrale de la chaîne la plus politique du paysage médiatique, l’a répétée comme un fait.
Même erreur chez l’influenceur de droite Charles Consigny sur BFM TV. Le compte satirique a dû lui-même intervenir :
« C’était évidemment parodique. »
Cet épisode n’est pas un dérapage. C’est un fonctionnement.
Le smartphone comme rédacteur en chef
Dans l’univers de l’Heure des pros, l’appareil le plus puissant n’est ni la rédaction, ni les journalistes, ni le réel : c’est le téléphone de Pascal Praud.
SMS, contacts hétéroclites — humoristes, ex-footballeurs, anciens députés macronistes, ou même son propre patron Serge Nedjar qui lui souffle des remarques en direct — et surtout une consommation effrénée de contenus douteux sur X. Un animateur concurrent résume :
« Deux fois sur trois, c’est partagé de travers, ou dit de manière totalement univoque. Et souvent sans passer un coup de fil pour comprendre. Ça dénote une façon de ne pas être journaliste. »
Il arrive à Praud de sentir un sujet juste. Exemple : l’encadrement du découvert bancaire, que la plupart des médias n’avaient pas encore repris. Mais trop souvent, c’est l’inverse : un tweet lu, répété sans vérification, transformé en « information ». Comme le scandale imaginaire du 15 octobre :
« L’Agence européenne des médicaments a ordonné l’effacement de toutes les données sur les effets indésirables liés aux vaccins Covid. »
En réalité : une fausse info complotiste, issue du compte « Tocsin », ne concernant que les travaux contestés de deux universitaires antivax. Rien à voir avec les données officielles.
Les sphères numériques fréquentées : un écosystème toxique
On sait désormais d’où viennent certains choix éditoriaux de CNews : des comptes sensationnalistes d’extrême droite comme « Cpasdeslol » ou Fdesouche. Mediapart l’a documenté en 2024. Praud, lui, a récemment vanté « Trump Fact News », un compte truffé de fausses infos, mais hyperactif dans la guerre culturelle pro-Trump.
Son usage d’X n’est pas un hasard : c’est un carburant idéologique.
Pourtant, ces sphères qui l’ont porté se retournent aujourd’hui contre lui. Pierre Sautarel (Fdesouche) s’est mis à se moquer de Praud pour sa défense acharnée de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Kadhafi.
« La sincérité de Pascal Praud coïncide toujours avec les attentes de ses employeurs. Même quand il en change. »
Quand les complotistes eux-mêmes l’accusent de trahison
Pendant le Covid, Praud jouait au rebelle : sceptique, provocateur, flirtant avec les milieux antivax et anti-gouvernement. Cela lui avait valu une véritable aura dans les sphères complotistes.
Mais fin octobre, l’affaire de la fake news transphobe visant Brigitte Macron change la donne. Praud s’insurge, juge les accusations « dégueulasses », et affirme qu’Aurélien Poirson-Atlan — alias Zoé Sagan — devrait payer bien plus que 8 000 euros d’amende :
« Il a 100 000 ? Je lui prendrais 100 000. Je lui prendrais tout. »
C’en est trop pour une partie de son ancien public. Myriam Palomba, influenceuse complotiste, l’accuse de n’être qu’un :
« Rebelle de pacotille, journaliste minable qui se fait passer pour antisystème. »
Un retournement révélateur : celui qui s’était nourri de ce terreau s’en retrouve prisonnier.
Le grand écart permanent : encenser les réseaux puis les dénoncer
Ironie : en 2017, Praud déclarait sur RTL :
« Twitter est anonyme, Twitter est effrayant, Twitter infecte la société. Comment échapper à son influence ? »
Huit ans plus tard, X est devenu l’outil privilégié des extrêmes, amplifié par le patronat réactionnaire de Musk. Et Praud, loin de s’en protéger, s’y plonge pour y puiser des infos parfois fausses, qu’il vend ensuite comme vérités éclatantes.
Il oscille désormais entre fascination et condamnation :
— X serait un fabuleux vivier d’infos « cachées » par les médias traditionnels.
— X serait simultanément une « poubelle » remplie « des voix les plus stupides ».
Un discours contradictoire, incompatible, mais révélateur : il ne maîtrise plus l’outil auquel il délègue sa pensée.
Le problème n’est pas Praud, mais le système qui l’a créé
Ce qui se joue ici dépasse le cas d’un seul animateur. C’est la mise en lumière d’un écosystème médiatique où :
— le fact-checking est remplacé par le défilement compulsif d’un feed toxique,
— la nuance disparaît au profit de l’indignation permanente,
— les contenus complotistes et extrémistes deviennent des sources,
— la frontière entre information et manipulation s’effrite chaque jour davantage.
L’erreur Praud n’est pas individuelle. Elle est systémique. Elle est structurelle. Elle est le produit d’une machine médiatique qui a abdiqué son devoir d’informer pour celui de mobiliser, polariser, effrayer et diviser — au profit d’intérêts économiques et politiques très identifiés.
Tant que cette machine ne sera pas remise en question, les épisodes comme celui-ci se répéteront. Avec les mêmes dégâts..."
Source : Libération (Réécriture) _________________
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