Ça va jazzer

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lundi 30 juin 2008

Présidence européenne

Notre Hyperprésident va-t-il faire des miracles ou veut-il seulement redorer son blason terni?

____"Le président en exercice ne prend aucune décision seul, contrairement à un président national (en France par exemple…), et sa voix ne pèse pas plus lourd lors des votes: comme le résume le site Toutel'Europe.fr, "le pays qui assure la présidence de l'Union européenne exerce des devoirs de représentation et d'organisation". ___

Présidence française de l’Union européenne : des chantiers de rénovation ou de démolition ?

"La crise sociale touche l’ensemble des pays de l’Union européenne. Dans la seule Europe des Quinze, on recense toujours 60 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3 millions sans logement et 15 millions hébergées dans des conditions précaires. Dans le même temps, les inégalités s’accroissent, et nous voyons s’éloigner de plus en plus les 1 % les plus riches de l’immense majorité de la population.

La crise de légitimité du projet européen, apparue au grand jour avec l’échec des référendums français et néerlandais sur le traité constitutionnel, n’a pas été résolue, bien au contraire. Au lieu d’ouvrir un débat approfondi au sein de la population européenne, les chefs d’État ou de gouvernement ont préféré passer outre à la volonté populaire en adoptant le traité de Lisbonne, jumeau du projet de traité constitutionnel européen mort-né, et en optant pour une procédure de ratification au pas de charge qui écarte les citoyens européens..."

Nicolas Sarkozy devient-il vraiment président de l'Europe?
"...Laissons le mot de conclusion à un connaisseur, Valéry Giscard d'Estaing, non seulement ancien président mais surtout le "père" de la Constitution mort-née de 2005. Dans Le Parisien lundi, il donne un avis qui reste judicieux malgré sa perfidie vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, agrémenté d'un conseil de modestie à la "présidence française de l'Europe":"Les Français, qui ne sont pas modestes comme vous le savez, croient que la présidence de l'Union consiste à diriger l'Europe. Or l'Europe est dirigée par ses institutions et pendant six mois la France va exercer la présidence de l'une d'entre elles, le Conseil. Le Parlement européen ou la Commission gardent leurs structures. Alors c'est important, bien sûr, mais cela ne veut pas dire qu'on a le pouvoir de décider à la place des autres."

dimanche 29 juin 2008

NRA : un lobby puissant


"La Cour suprême américaine a confirmé jeudi que le droit de chacun à posséder une arme était garanti par la Constitution. Par 5 voix contre 4, la plus haute juridiction du pays a confirmé l'invalidation d'une loi de la ville de Washington."

-En 2003, Charlton Heston, acteur bien connu, un temps président de la NRA, reçoit des mains de G W Bush la médaille présidentielle de la liberté , la plus haute distinction civiles aux USA-

ÉTATS-UNIS • La Cour suprême ne désarme pas

"Estimant que que le deuxième amendement de la Constitution garantissait à chaque citoyen le droit de posséder une arme pour se défendre, la plus haute institution judiciaire rend un bien mauvais service à ceux qui cherchent à réduire la violence outre-Atlantique...
Trente mille Américains sont tués chaque année par des armes à feu (sur leur lieu de travail, sur le chemin de l'école ou dans des centres commerciaux). Grâce au nouveau jugement de la Cour suprême qui remet en cause une bonne partie de la législation restrictive sur les armes à feu de Washington, la capitale fédérale, ils seront encore plus nombreux à mourir inutilement. Par cinq voix contre quatre, elle a en effet jugé, jeudi 26 juin, que le second amendement de la Constitution américaine garantissait aux individus le droit de porter des armes à feu pour un usage non militaire. Cette décision offre aux partisans du port d'arme un nouvel argument redoutable qui leur permettra de s'opposer aux lois visant à restreindre l'usage des armes à feu. ..
La Cour suprême a tout de même laissé une certaine marge de manœuvre aux opposants des armes à feu. Elle a fait savoir qu'elle ne remettait pas en cause certaines restrictions comme l'interdiction de posséder une arme pour les criminels et les handicapés mentaux ou l'interdiction des armes dans des endroits dits sensibles comme les écoles ou les bâtiments publics. Cette dernière précision montre bien le caractère inique de ce jugement..."



- ÉTATS-UNIS • Le droit sacré de posséder des armes:
"... En 2006, les groupes proarmes ont donné aux candidats trente-trois fois plus d’argent que ne leur en ont donné leurs opposants. Ce fossé s’explique notamment par un avantage social : les clubs de chasse et de tir réunissent des Américains qui partagent non seulement un combat politique mais aussi un hobby exaltant. Il n’existe pas de clubs de partisans du contrôle des armes.
Dernière explication, la passion. La détention d’armes aux Etats-Unis est un mode de vie, alors que le contrôle des armes n’est rien de plus qu’une opinion politique..."
-National Rifle Association
- NRA Website Gateway
-Charlton Heston, Hollywood, National Rifle Association:
"..Après sa brillante carrière cinématographique, Charlton Heston, acteur consensuel, prend une direction beaucoup plus controversée. Il est élu à la tête de la National Rifle Association (NRA). Il sera président du puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis de 1998 à 2003, un fauteuil qu'il abandonne alors qu'est diagnostiquée sa maladie d'Alzheimer. Lors des conventions de la NRA, l'ancien acteur s'affiche sur le podium, carabine antique à la main. A l'adresse des défenseurs d'un renfort du contrôle sur la circulation des armes à feu, dont le port est garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine, il répète à l'envi: "Si vous la voulez, il faudra me passer sur le corps". Une véhémence qui lui vaut d'apparaître à ses dépens dans le film satirique Bowling for Columbine, de Michael Moore (voir ci-après). Mais du côté des républicains, le discours fait recette. En 2003, il reçoit des mains de George W. Bush, la médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction civile aux Etats-Unis." (JDD)
- Le lobby des armes à feu s’apprête à torpiller la campagne de Barack Obama

-Bowling for Columbine - Michael Moore
-Arme et passion : un site trés visité....

Brèves du jour   

1-Le choix de Ben( Ambrose Evans-Pritchard):
"Après la Royal Bank of Scotland, c’est au tour de la Barclays de publier un avis de gros temps et de conseiller le repli aux abris tant qu’il en est encore temps. En sauvant le système bancaire, la Fed a accepté de laisser déraper le dollar. Mais le retour de boomerang a dépassé toutes les prévisions et a provoqué la fuite vers les valeurs refuges, dont le pétrole et les matières premières - déjà sous tension - enclenchant un mécanisme inflationniste qui du même coup provoque la peur et justifie rationnellement celle-ci. Aujourd’hui la Fed est prise au piège de forces mondiales qui la dépassent. Si elle choisit la neutralité en ne relevant pas les taux comme l’attendent des marchés horrifiés par la crainte des anticipations de l’inflation - qui signeraient l’arrêt de mort de la rente - l’économie américaine sera crucifiée par l’abandon des capitaux cherchant la sécurité et par l’inflation importée de la zone dollar. Mais si elle les relève, l’activité déjà anémiée par l’éclatement de la bulle et la thrombose du crédit pourrait caler, au risque de la déflation qui la guette au coin du bois...."

2- RUSSIE • Le Grand Nord menacé par le réchauffement climatique:
"Rouslan Tsalikov, vice-ministre des Situations d'urgence, lors d'une table ronde qui se tenait au Conseil de la Fédération, le Sénat russe: "Ces cent dernières années, la température moyenne de la Terre a augmenté de 1 degré, et 40 % de cette augmentation ont eu lieu au cours de la dernière décennie. Cela fait planer un réel danger sur la Russie, dont les deux tiers du territoire se situent dans des zones au sol gelé en permanence, le pergélisol. Les dégâts causés par le réchauffement de la planète pourraient bien être catastrophiques dès l'horizon 2030. Plus d'un quart du parc de logements pourrait par exemple être détruit"

3-Impunité à l'italienne :
"...En introduisant dans le « paquet sécuritaire » soumis par le gouvernement au Parlement un amendement surprise qui, outre l’annulation d’un procès impliquant M. Silvio Berlusconi lui-même, pourrait suspendre bien d’autres procédures pour un an, parmi lesquelles des procès pouvant déboucher sur des peines de dix ans de prison..."

4-Accablant bilan du berlusconisme:
"...Les déficits publics sont les dégâts collatéraux d’une politique sociale menée par une coalition de droite et d’une politique économique conduite par un chef d’entreprise. Le tout accompagne la critique récurrente de M. Berlusconi contre les dépenses de l’Etat, les institutions publiques, la justice et les magistrats – au sujet desquels il n’a pas hésité à affirmer : « Pour faire ce travail, il faut être mentalement dérangé et... anthropologiquement différent du reste de la race humaine. » Cette obsession antiétatique est la poursuite de la guerre qu’il a engagée depuis trente ans contre la télévision publique. .."

5-Le président Sarkozy devant le parlement israélien:
"...Commentaire de texte sur le discours... Deux éléments principaux peuvent être dégagés :– une reprise sans aucun esprit critique du récit israélien sur la création de l’Etat d’Israël vécu comme une épopée, dont les Palestiniens sont totalement exclus ;– un appui au discours israélien sur le terrorisme et sur la sécurité, à l’idée qu’Israël est un Etat menacé, etc. ;– un rappel des positions traditionnelles de la France sur la création d’un Etat palestinien, l’arrêt de la colonisation, etc., (mais sans aucune référence au droit international) et le refus de prendre toute mesure concrète pour forcer le gouvernement israélien a arrêter la colonisation et à appliquer les résolutions des Nations unies..."

6-Gazprom à la conquête de la planète:
"...Au milieu de la première décennie la capitalisation boursière du groupe atteindra 1 000 milliards de dollars (contre 343 milliards actuellement), a estimé M. Miller notamment car : "la rareté des hydrocarbures va pousser le prix du baril à 250 dollars et les réserves gazières de GAZPROM seraient aujourd’hui huit fois supérieures à celles d’ExxonMobil, la première major occidentale concurrente ». En outre GAZPROM devrait investir en 2008 30 milliards de dollars (dont la prospection géologique) ce montant faisant de lui le N°1 du secteur pétrolier et gazier en termes d’investissements, loin devant Shell et BP...."

samedi 28 juin 2008

Impasse énergétique ?



L’impasse énergétique : une vérité qui ne dérange personne:
"... Si l’humanité se mettait à consommer autant que chaque Français, nous en aurions pour 28 ans à conserver notre niveau de vie. Puis, plus rien. Le retour à la bougie. Sans parler du reste, notamment du problème alimentaire...
Compte tenu des éléments mis en lumière, je m’interroge sur la pertinence de la focalisation actuelle autour des émissions de gaz carbonique. Il est évident que la hausse du niveau des océans n’est pas négligeable, surtout pour les habitants de Tuvalu ou autres îlots du Pacifique. Mais la problématique énergétique est autrement plus inquiétante que le réchauffement climatique. Les gouvernements veulent-ils éviter d’effrayer les foules ?..."

- Energie : notre plus grande épreuve ?
-Eatingoil.(Objet application/pdf)
-Réserve pétrolière -
-Agriculture et énergies
-La fin du pétrole - Ekopedia

vendredi 27 juin 2008

Redécouvrir Thorstein Veblen



Consommation ostentatoire : distinction sociale et domination symbolique

"L'accroissement de la production et le besoin de consommer davantage s'entre-provoquent :or ce besoin est indéfiniment extensible" (T.Veblen)

Thorstein Veblen

-M-_L'oeuvre de Veblen
-Thorstein Veblen (1857-1929), “ Des conséquences de la guerre sur le savoir érudit ”
- Pertinences et impertinences de Thorstein Veblen.
-Réfléchir sur les logiques de consommation :
"L’oligarchie exerce aussi une influence indirecte puissante du fait de l’attraction culturelle que son mode de consommation exerce sur l’ensemble de la société, et particulièrement sur les classes moyennes. Dans les pays les mieux pourvus comme dans les pays émergents, une large part de la consommation répond à un désir d’ostentation et de distinction. Les gens aspirent à s’élever dans l’échelle sociale, ce qui passe par une imitation de la consommation de la classe supérieure. Celle-ci diffuse ainsi dans toute la société son idéologie su gaspillage“ (Hervé Kempf)
-Comment les riches détruisent la planète:H.Kempf
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-René Girard - Désir mimétique:
"L'hypothèse girardienne repose donc sur l'existence d'un troisième élément, médiateur du désir, qui est l'Autre. C'est parce que l'être que j'ai pris comme modèle désire un objet (conçu de façon étendue comme toute chose dont l'autre semble pourvu et qui me fait défaut...) que je me mets à désirer celui-ci et l'objet ne possède de valeur que parce qu'il est désiré par un autre...
Fixer son attention admirative sur un modèle, c'est déjà lui reconnaître ou lui accorder un prestige que l'on ne possède pas, ce qui revient à constater sa propre insuffisance d'être. Ce n'est bien évidemment pas une position des plus confortables mais l'homme qui admire, et qui par delà envie l'Autre, est d'abord quelqu'un qui se méprise profondément. Mais si le modèle est si parfait, c'est qu'il doit détenir quelque chose dont le sujet est pour l'instant démuni : objet matériel, attitude, statut, etc. Les variations sont infinies pour un résultat toujours identique : ce qui le différencie de l'Autre justifie, aux yeux du désir du sujet, la réussite et le prestige qu'il lui accorde.
Le désir qu'a le sujet pour l'objet n'est rien d'autre que le désir qu'il a du prestige qu'il prête à celui qui possède l'objet (ou qui s'apprête à désirer en même temps que lui l'objet). C'est ainsi que s'institue la médiation du modèle et une première transfiguration de l'objet. Par exemple, une voiture est plus que cette carcasse d'acier permettant de se déplacer d'un endroit à un autre, sinon n'importe quel modèle ferait l'affaire ; elle est l'instrument qui permettrait au sujet d'être, à l'instar de son modèle, un "tombeur", un cadre supérieur, un chef de bande, etc. Ce que vise le désir n'est bien sûr pas la possession de l'objet-voiture mais ce qu'il croit que cette possession lui donnera, comme à l'Autre, en termes de conquêtes féminines ou d'identification sociale..."
[L'Encyclopédie de L'Agora: René Girard]
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-Surconsommation
-La Distinction -P.Bourdieu
-Rêves de pauvres ?

jeudi 26 juin 2008

Fondamentalisme marchand



Economie de marché ou société de marché ?

Sortir des logiques de guerre économique:
"...Dans la société de marché, selon l’expression de Polanyi, « le marché sort de son lit et en vient à inonder d’autres rives et à marchandiser d’autres ordres de liens humains fondamentaux qui relèvent d’autres logiques ». Le « fondamentalisme marchand » attaque la substance même des liens politiques, des liens de réciprocité et des liens de sens. Aucune société ne pouvant vivre durablement sans ces liens, on assiste dans un deuxième temps à leur retour. Le politique revient de manière spectaculaire par le biais de la guerre. L’ordre du sens largement exclu par les phénomènes de marchandisation qui ont produit une crise des repères, des valeurs et du lien social, ressurgit selon des modalités régressives : hier sous la forme des régimes totalitaires – nazisme, fascisme, stalinisme –, plus récemment sous celle de l’intégrisme et du fondamentalisme.Le passage à la société de marché, avec la marchandisation non régulée et la disparition du travail comme source principale de revenu, conduit à une explosion des inégalités, à la destruction des classes moyennes qui ont tendance à se retourner contre plus faibles qu’elles. On assiste à la mise en place de logiques autoritaires, très loin des logiques libérales..."(TTo)


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- DEUX CRITIQUES DE LA "SOCIETE DE MARCHE"
-Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse
-Rapport_Viveret(Objet application/pdf)
-Reconsidérer la richesse

mercredi 25 juin 2008

IRAK : côté G.I.'s

L'horreur au quotidien , dans un climat de peur et un bourbier sans issue...créé par un engagement absurde, mais intéressé.

"La sauvagerie et la brutalité de l’occupation déchirent les militaires qui ont été déployés en Irak. "(C.H.)

"La presse sait tout cela et, si les journalistes avaient pris la peine de regarder, ils auraient pu le savoir depuis belle lurette. Mais la presse ou, du moins, la plupart des gens de la presse, a perdu la passion, le sens de l’offuscation et celui de sa mission, lesquels, jadis, poussaient les journalistes à défier le pouvoir et à dire la vérité." (C.H.)

La guerre en Irak ? Une succession de meurtres, ni plus ni moins:
"Le 6 juin 2008. Quand une armée combat des forces d’insurrection, comme c’est le cas en Irak, à Gaza ou au Vietnam, elle est confrontée à des « situations propices à commettre des atrocités ». Le fait d’être entouré d’une population hostile transforme des actes simples – par exemple, se rendre dans un magasin pour acheter une canette de Coke – en actes dangereux. La crainte et le stress poussent les militaires à voir des ennemis dans toutes les personnes qui évoluent autour d’eux. L’hostilité pèse encore plus lorsque cet ennemi, comme en Irak, est indécelable, furtif et pratiquement insaisissable. La rage impuissante éprouvée par les soldats après l’explosion d’une bombe au bord d’une route et la mort ou la mutilation de certains de leurs camarades, est du genre à se tourner aisément et très vite contre les civils innocents dont on suppose qu’ils aident et soutiennent les rebelles.

Aux yeux des troupes assaillies de toutes parts, civils et combattants ne sont qu’une seule et même entité. Ces civils, qui ont rarement des échanges avec les soldats ou les marines, n’ont souvent pas de nom ni de visage, mais se muent aisément en abstractions de haine, aux yeux de la plupart des militaires des troupes d’occupation. Ils sont méprisés comme des êtres moins qu’humains. Il s’agit d’un pas psychologique bref. Mais, moralement, il s’agit d’un bond massif. C’est la distance entre le fait de tuer, de détruire quelqu’un qui a la capacité de vous faire du mal – et celui de commettre un meurtre – s’en prendre à quelqu’un qui ne peut vous faire du mal, avec l’intention de le tuer.

La guerre en Irak est devenue avant tout une affaire de meurtre. Il y a peu de destructions d’individus. La sauvagerie et la brutalité de l’occupation déchirent les militaires qui ont été déployés en Irak. Comme les informations viennent de nous l’apprendre, 115 soldats américains se sont suicidés, en 2007. Soit une augmentation de 13 % par rapport à 2006. Et les suicides, comme ce fut le cas dans les années de guerre au Vietnam, ne feront qu’augmenter lorsque les vétérans, rongés par les angoisses, rentreront dans leurs foyers, se débarrasseront des couches d’ouate auto-protectrice qui les empêchaient de ressentir quoi que ce fût et affronteront l’horrible réalité ...."

-La terreur des soldats américains en Irak
-Etats-Unis: Après l'Irak, le suicide
-"Epidémie de suicides" chez les vétérans des guerres américaines

-".... L’exemple de l’Irak et de l’Afghanistan est effrayant au niveau de la psychologie. Les suicides chez les vétérans rentrés de la guerre (autour de 6.000 suicides en moyenne annuelle en 2006 et 2007, en accroissement par rapport aux années précédentes) sont très largement supérieurs aux pertes au feu, ce qui est un cas sans précédent (ces guerres causent plus de pertes, indirectement par leurs effets individuels psychologiques hors de la guerre, que par l’action du feu de l’ennemi). La RAND Corporation vient de montrer que 300.000 vétérans souffrent de troubles psychologiques graves (PTSD ou Post Traumatic Stress Disorder), et 320.000 autres de troubles psychologique consécutifs à des blessures. Cela fait 40% du nombre de vétérans (1,6 million) et l’on ne parle que des cas recensés. Au feu, les suicides sont en constante augmentation (115 en 2007) et plus de 20.000 soldats prennent officiellement des drogues anti-dépressives, simplement pour “tenir” psychologiquement. Plus qu’un problème militaire grave, c’est une catastrophe sociale qui menace essentiellement les sociétés des pays qui lancent ces guerres. (Cette menace concerne aussi bien le tissu social des pays ayant lancé la guerre que la stabilité de leurs régimes.)

La cause de cette catastrophe psychologique est l’isolement total où sont tenues ces forces par rapport à l’environnement culturel et humain des pays où elles opèrent. Littéralement, ces troupes sont victimes de la cruauté dont elles sont elles mêmes les instigatrices et les actrices, parce qu’elles la subissent mais surtout parce qu’elles la provoquent et la propagent. Leur isolement ajouté à l’illégitimité de la guerre, transforment leur psychologie et les chargent d’une culpabilité insupportable. La puissance des communications, qui est le facteur essentiel de la puissance aujourd’hui (nous sommes passés de l’‘ère géopolitique’ à l’ère ‘psychopolitique’) et qui agit dans tous les sens, y compris ceux qui sont défavorables aux politiques officielles, joue un rôle de chambre d’écho qui aggrave et multiplie le phénomène...."( de defensa)

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-L’Irak entre terreur et puissance: leçons d'un échec américain
-Le « moment » américain au Moyen-Orient
-L’Irak : jusqu’à quand ?
-Le plan secret pour maintenir l'Irak sous contrôle américain

Histoires de climat


Le climat a basculé de façon extrêmement brutale à la fin de la dernière période glaciaire:

"... Le résultat le plus spectaculaire est la modification de l’origine des précipitations du Groenland. Quelques années après la modification du contenu en poussières, l’excès en deutérium de la glace bascule d’un niveau glaciaire à un niveau interglaciaire quasiment d’une année à l’autre, ce qui témoigne d’une réorganisation extrêmement rapide de la circulation atmosphérique tropicale puis polaire » explique Valérie Masson-Delmotte, directeur de recherches au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.Ces nouveaux résultats permettent de cartographier la séquence des évènements correspondant à des transitions brutales ainsi que les processus climatiques les plus importants au cours de ces réorganisations. « Ces mesures d’une résolution temporelle exceptionnelle permettent pour la première fois de comprendre l’anatomie des changements climatiques passés.Tout comme le recul extrêmement rapide de la banquise Arctique au cours de l’été 2007, les changements climatiques les plus abrupts de la dernière déglaciation sont liés à des modifications radicales de la circulation atmosphérique », conclut Jean Jouzel, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace.Ces données inédites sont primordiales pour tester et améliorer les modèles climatiques, utilisés pour prévoir l’évolution future du climat.______________________________

http://www.lsce.ipsl.fr/
-GIEC-IPCC >>>Jean-Marc Jancovici : le réchauffement climatique - qu'est ce que le GIEC ?
-CLIMATOLOGIE
-Climat- Accueil
-La climatologie
-Changement climatique - Recherche Google

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-Climat : recrudescence d’épisodes extrêmes
-Arctique : la fonte de la banquise pourrait dépasser le record de 2007
-Dernières nouvelles sur climat

mardi 24 juin 2008

USA et Liban


Beyrouth : l’hypothèse américaine:
"Il est impossible de comprendre les actions de l’administration américaine si l’on ne garde pas en tête sa volonté d’en découdre avec l’Iran, qui occupe dans la vision néoconservatrice la place de l’ennemi principal, de la clé de voute dont la suppression dégagerait d’un coup l’horizon."

-Seymour Hersh : Changement de direction
- Les USA soutiennent les sunnites contre les chiites partout où ils le peuvent
-Jeux dangereux au Liban
-La guerre du Liban et le Hezbollah, un an après
-Le Liban, la triste réalité d'un Etat tampon:
"...Quel avenir pour le Liban ? L’enjeu est le pétrole du Moyen-Orient. Le Liban est au milieu d’une confrontation politique qui le dépasse largement et il sert de champ de bataille extérieur aux intérêts des grandes puissances et des puissances régionales. Les rockets du Hezbollah sur Israël sont un message de l’Iran aux Etats-Unis !On ne devrait pas aller vers une guerre civile car les Libanais sont fatigués de la guerre sauf les 15-18 ans qui ne l’ont pas connue et qui veulent en découdre. Aujourd’hui, des séries d’attentats et des raids israéliens contre le Hezbollah sont toujours possibles. Le danger principal est que l’instabilité politique et la perte de confiance dans le gouvernement décourage les Libanais. L’avenir est incertain, la dégradation de la situation économique entraîne l’exode des élites ce qui est le phénomène le plus dangereux car il menace le développement futur et la reconstruction du territoire. Le renoncement des Libanais à croire en leur pays pourrait aboutir à la victoire de la Syrie et d’Israël : la reconstitution de la grande Syrie, la disparition d’un modèle et d’un concurrent gênant pour Israël.."

dimanche 22 juin 2008

Bilderberg : fantasme ou réalité ?

"Le monde est gouverné par tout autres personnages que ne se l'imaginent ceux dont l'oeil ne plonge pas dans les coulisses." (Disraëli )

Pourquoi ce cenacle de l'élite financière et politique mondiale tient-il tant à garder le secret sur le contenu de ses réunions régulières ?


Le Cercle Bilderberg ou le bal des vampires ?
"...Rien ne s’y décide formellement, peut-être. Mais il s’y élabore du consensus parmi les élites politico-médiatico-économiques. Les participants ne se perdent pas en conjecture sur les vertus du libéralisme ou du libre-échange : elles vont de soi. Dans l’enceinte du club, on ne risque pas de s’étendre sur la fracture mondiale ou la montée en puissance des ONG.
D’autant que les VIP du Bilderberg s’avèrent aussi des VRP multicartes. Beaucoup se retrouvent dans d’autres cénacles. Autant de rencontres souvent fermées qui scelleraient, selon leurs détracteurs, l’évolution des politiques internationales ou les agendas des réunions du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC, voire du G8.
On notera que, du côté français, outre Giscard d’Estaing et de Villepin, Jospin, Strauss-Kahn, Fabius, ont déjà participé à certaines cessions, en totale discrétion. ..
Sans tomber dans la paranoïa ni dans la théorie du complot, il paraît quand même nécessaire et salutaire, au moment où la grande majorité des citoyens du monde subit de plein fouet les dégâts d’une économie totalement dérégulée, entièrement dominée par les puissances financières et sous la coupe réglée des vampires de la spéculation, de donner un vrai coup de projecteur, sur cette sorte de "société secrète" des puissants de l’ultra-libéralisme ; tant il est toujours utile de vérifier si, comme pour leur ancètre de Transsylvanie, la mise en lumière peut annihiler leur pouvoir de nuisance.." (Sisyphe)
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-BILDERBERG : LA CREME DE L'ELITE MONDIALE
-Bilderberg & Co : le lobbying de l’European Round Table à Bruxelles
-Groupe de Bilderberg, CFR, Trilatérale
>>" Le Nouvel Ordre Mondial»:
".... Pour la Banque mondiale, la « bonne gouvernance » est aussi synonyme de bonne gestion du développement (World bank, 1992). Marie Claude Smouts la qualifie “d’outil idéologique pour une politique de l’État minimum” (1998). Derrière la politique de “bonne gouvernance”, la Banque Mondiale cherche aussi à contraindre les pays à bas salaires à mener une bonne gestion, c’est-à-dire à appliquer les plans d’ajustements structurels, basés sur une politique économique néo-libérale, fondée sur les principes du “consensus de Washington”. L’Union Européenne depuis plusieurs années développe cette même politique, dont la mise en oeuvre a été expérimentée auparavant dans les pays en développement.

David Rockefeller est le principal fondateur du groupe Bilderberg, puis de la Commission Trilatérale et du Council on Foreign Relations (Geuens, 2003 : 30). Celui-ci déclarait à Newsweek international, “quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire” (Rockefeller, 1999). Ce même personnage avait déclaré, huit ans plus tôt, devant la Commission Trilatérale: “la souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est préférable au principe d’autodétermination des peuples” (Jennar, 2005 : 17). En effet, ces derniers sont considérés par certaines élites, tels les certains experts de la gouvernance européenne comme “ignorants, émotifs et versatiles, comme nous le rapporte Hermet (2003 : 16). C’est donc, pour leur éviter de commettre des erreurs nuisant à l’intérêt du peuple lui même, que les élites proposent d’ériger la gouvernance, par les seuls experts et les élites économiques et politiques..."

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-Consensus de Washington
-Le « Consensus de Washington"
-Echec du Consensus de Washington

-Société du Mont-Pèlerin - Wikiberal
- Le prophète, le pèlerin et le missionnaire

samedi 21 juin 2008

Couleurs d'été


Giuseppe Arcimboldo

XMLittré - ÉTÉ.

Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.

Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.

Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d'apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

Théodore de Banville (1823 - 1891)

On peut même écouter l'été

vendredi 20 juin 2008

Sale temps pour la médecine!...


PARODIE...
Quand un médecin rencontre un autre médecin....

>>Conseil à un ami médecin:
............« Que se passe-t-il ? »

Ø « Ah, si tu savais ! la cata. Je suis en train de craquer. J’y arrive plus avec ce qu’ils nous font ».

Ø « Explique ».

Ø « Depuis les campagnes d’interdiction de tout : le sel, le sucre, le gras, la vitesse, le ceci, le cela et maintenant le tabac, on y est, l’impossible - qui l’eût cru ? - n’est plus français. LES GENS SONT DEVENUS RAI-SON-NA-BLES ! Du jamais-vu ! Ils ne salent plus ou à peine, avec le dos de la cuillère. Ils mangent peu et crétois autant dire prunes et clopinettes. Ils ne fument plus, ils roulent au pas et font de la bicyclette. Et, tiens-toi bien, ils ont remplacé le Saint-Émilion par la Sainte-Yorre !

Sous prétexte de sauver leurs poumons, leurs artères, leur cœur, leur foie et le reste, ils nous mettent sur la paille. Ma clientèle a chuté des 2/3 et le tiers restant est en train de guérir ».

Je le ressers pour lui redonner un peu de courage. Il en a bien besoin, le pauvre, pour continuer.

Ø « Adieu les beaux cancers du poumon ! C’est trois années de revenus qui s’envolent en fumée.

Adieu les artérites ! Au moins 15 ans de survie, 1 visite tous les trois mois. Tout le monde était content et une saison à Royat pour le fun et le gaz.

Ne parlons pas de l’hypertension, elle entre dans la légende.

Tu ne me croiras pas, mais pas une cirrhose depuis six mois !

L’obésité recule puisqu’ils mangent presque plus. Les 3 Mac Do du coin, le King Burger et la Pizza Hutt viennent de fermer, lessivés. Des restos bio-végétariens ont pris leur place......."

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-Humour médical
- Medecins : humour blagues

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"Il y a de cela bien des années: le médecin et quelques autres suivaient pharaon dans sa sépulture...L’histoire ne dit pas si ces médecins avaient un véritable ascendant pour interdire à tout va des comportement à risque pour la santé."S’ils ne peuvent nous empêcher de mourir, au moins qu’ils ne nous empêchent pas de vivre"
(Bensaïd")...(Clostra)
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-.Accueil: Quelques mensonges de la médecine..
-La pensée critique en médecine, une nécessité.
- Soins publics, soins privés

jeudi 19 juin 2008

Armées : choix atlantiste ?


-"Nous saluons la nouvelle", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.

-"For Balladur, there must be "a new alliance between Europe and America, and even more - a true union."

Le choix Atlantiste:

La réduction des forces décidée par Nicolas Sarkozy, en diminuant les capacités opérationnelles de la seule armée européenne réellement à même de peser de façon indépendante sur le cours des conflits, s’inscrit dans une vision atlantiste des relations internationales. L’Europe dépourvue de capacité militaire n’aura bientôt plus d’autre solution que de se ranger sous la bannière étoilée et son bras armé l’OTAN.
L’époque est dangereuse. Les tensions et les conflits se superposent et s’accumulent. La proximité des pics de matières premières assombrit encore cet horizon chargé de menaces. La politique de défense européenne, référence obligée des discours des responsables européens, reste une coquille vide.
L’Europe compte trois armées. Mais l’armée Allemande est bridée par son histoire, et la boussole de celle du Royaume Uni est située à Washington. Reste la France, seule nation européenne jusqu’à aujourd’hui à disposer d’une capacité d’intervention autonome, qui l’autorise à mener une politique internationale indépendante.
Les réductions d’effectifs décidées par Nicolas Sarkozy interviennent au plus mauvais moment de notre histoire récente. Leur justification au nom de la modernisation et de la « lutte contre le terrorisme » reproduit les errements de la dystopie technologique et sécuritaire d’un Donald Rumsfeld et de sa « Révolution dans les Affaires Militaires »...

...La réduction des forces décidée par Nicolas Sarkozy, en diminuant les capacités opérationnelles de la seule armée européenne réellement à même de peser de façon indépendante sur le cours des conflits, s’inscrit dans une vision atlantiste des relations internationales. L’Europe dépourvue de capacité militaire n’aura bientôt plus d’autre solution que de se ranger sous la bannière étoilée et son bras armé l’OTAN.
C’est le souhait d’une partie des élites européennes, pour lesquelles le lien transatlantique représente notre indépassable horizon, et qui proposent - comme Edouard Balladur - la création d’une « Union Organique » avec les Etats-Unis.
Ne nous méprenons pas. Le véritable enjeu de ce Livre Blanc, c’est celui de l’indépendance politique européenne. Pour Nicolas Sarkozy, le choix est fait. C’est à Washington que se décidera de notre avenir."

Sarkozy : une Défense "livrée" à l'OTAN:

La Maison Blanche a salué mardi l’annonce du retour prochain de la France dans le commandement militaire intégré de l’Otan.
"Nous saluons la nouvelle", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.
Le président français Nicolas Sarkozy avait confirmé plus tôt que son pays rejoindrait prochainement le commandement militaire intégré de l’Otan, mais que la dissuasion nucléaire resterait "strictement nationale".

Livre blanc sur la défense : une espérance déçue
-Séisme dans les armées
-Réintégration de la France au sein de l'OTAN

-L'Alliance atlantique, cadre de l'hégémonie américaine,
-Dedefensa.org-retour dans l'OTAN
- Alliance Atlantique : nouvelles missions ?
-Les Etats-Unis sont-ils une menace pour l’Europe ?,
- Livre Blanc : le choix Atlantiste





mercredi 18 juin 2008

Israël-Palestine : changement d'opinion ?



Une plus grande liberté de parole semble se manifester vis à vis du conflit israëlo-palestinien , de la politique d'Israël en particulier. Des critiques brisent certains tabous dans certains milieux politiques, universitaires et même dans l'opinion.Des historiens prennent leur distance par rapport à l'histoire officielle.
Mais sur le terrain , les positions se durcissent dangereusement..


Quel futur pour Israël et la Palestine ?
"...Un deputé britannique a récemment declaré, à propos d’Israël, avoir ressenti un changement notable au cours de ces cinq dernières années. Aujourd’hui, les députés britanniques soutiennent des EDM (Early Day Motions [1]) condamnant plus que jamais Israël et ce même député précise qu’il est désormais possible d’émettre des critiques à l’égard d’Israël y compris lorsqu’on s’exprime sur les campus aux Etats-Unis.De même, ces dernières semaines, John Dugard, enquêteur indépendant sur le conflit israëlo-palestinien auprès du Conseil des Droits de l’Homme pour les Nations Unies, a déclaré que “la terreur palestinienne était le résultat inévitable de l’occupation”, le Parlement européen a adopté une résolution exposant “la politique d’isolement de la Bande de Gaza en tant qu’échec tant sur le plan politique qu’humanitaire”. Enfin les Nations Unies et l’Union Européenne ont condamné Israël pour son usage excessif et disproportionné de la force dans la Bande de Gaza. Peut-on interpréter cela comme un changement d’attitude envers Israël ?Ilan Pappé : Ces deux exemples indiquent un changement de l’opinion publique et de la société civile. Malgré cela, le problème reste le même depuis soixante ans : ces élans et ces énergies ne se concrétisent pas et n’ont pas vocation à être traduites dans un future proche, en politiques réelles sur le terrain. Et le seul moyen de soutenir la transition d’un soutien de la base vers des politiques concrètes est de développer l’idée de sanctions et de boycott. Ceci peut donner une orientation claire et une direction à prendre pour les nombreux militants et les organisations non-gouvernementales qui ont montré leur solidarité à la cause palestinienne pendant toutes ces années..."
- Israël doit rompre avec le lobby juif américain
-Israëliens et palestiniens
- Palestine : simple " problème démographique" ?
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-L'expulsion des Palestiniens revisitée par des historiens israéliens
-Brève histoire d'Israël, de la Palestine et du conflit

Irlande>Europe : système "hors sol " ?



Après le Non irlandais...un "incident" selon N.Sarkozy.
Incident de parcours, signal fort ou crise majeure?

L’échec d’une politique qui ignore l’intérêt du plus grand nombre:
« Les dirigeants européens ont bâti un système politique hors sol, sans responsabilité démocratique. Messieurs Barroso et Trichet en sont les purs représentants. Les chefs d’Etats et de gouvernements épousent cette dérive oligarchique par inconscience ou intérêt. Mme Merkel y voit l’Allemagne accroitre son système d’influence. Nicolas Sarkozy imagine rendre inéluctable en France le modèle anglo-saxon qu’il chérit. Pour la vie des peuples, leur pouvoir d’achat, leur emploi, leur alimentation, leur environnement, qu’importe la réalité, la propagande est chargée de faire croire que tout va bien. »(NDSA)
-News Press : réaction de Corinne Lepage :
"...Cet échec signe aussi celui d'un écart croissant entre les fondamentaux qui ont guidé les pères fondateurs et les réalisations. Notre Europe est devenue à vocation purement économique, fondée sur l'idée que le bonheur des peuples était indexé sur leur taux de croissance. Certes, les programmes universitaires, les réalisations culturelles, et plus récemment l'accent mis sur les développement durable ont constitué des efforts considérables pour instiller d'autres projets que la compétitivité européenne, certes indispensable dans un monde de compétition , mais qui n'ont jamais fait rêver personne. La notion d'identité, la peur d'être broyé dans un système mondialisé dans lequel l'Europe a été présentée comme un outil d'accélération et non comme un instrument de protection , la perte de tout sens au projet européen ont constitué autant de raisons de se méfier de l'Europe .
Cet échec signe surtout le fossé croissant entre les peuples et leurs décideurs. Si la quasi-totalité des gouvernements ont décidé de faire voter le traité simplifié par leur Parlement et non par leur peuple, c'est précisément qu'ils avaient peur d'un échec et que le souci de l'efficacité dans le fonctionnement des institutions l'a emporté sur l'aspect politique et prospectif du projet européen..."
-Le référendum est-il un sondage comme les autres ?(Agoravox)
-Jean Pierre Chevènement : Il faut construire l’Europe en respectant les peuples
-Quel avenir pour l'Europe | La démocratie européenne
-Le non irlandais - Recherche Google

-Merci aux Irlandais qui ont dit non à l’« Europe des élites » ?
-Pour une autre Europe
-Dire Non à Lisbonne pour dire Oui à une autre Europe
-Lisbonne: vraiment simplifié ?

-Un cahier spécial sur l'Europe
- Une Europe selon Hayek ?
- L’Europe américaine en marche : une future zône de libre-échange euro-américaine ?

lundi 16 juin 2008

Avoir faim à New-york...


Oui, nous sommes bien en 2008 , dans le pays le plus riche du monde , qui engloutit des milliards dans une guerre absurde , où les grandes fortunes prospèrent comme jamais..
D'une Amérique à l'autre...
La pénurie à l'âge de l'abondance...

Les New -Yorkais ont faim

"Quelque 3,1 millions de New-Yorkais, soit quatre habitants sur dix, ont affirmé avoir eu des difficultés à acheter de la nourriture en 2007 en raison de la hausse des prix, selon une étude de la Banque alimentaire de New York.
Le nombre de personnes touchées par la hausse des prix a explosé, avec un augmentation de 52% depuis 2003, la première année où l'étude a été réalisée...."

-La faim jusque dans les rues de New York:
"...Les banques alimentaires et les soupes populaires ont le vent en poupe depuis que l’insécurité alimentaire a commencé à frapper de plein fouet les classes moyennes. Car si les famines menacent l’Asie, l’Afrique et l’Amérique centrale, la faim aux États-Unis est plus que jamais une réalité : en moyenne, le nombre de personnes démunies qui s’approvisionnent dans les banques alimentaires a augmenté de 30 % depuis 2004.Second Harvest, la plus importante organisation caritative du pays, qui dispose de plus de 200 centres de distribution d’aide alimentaire répartis sur toute la surface du territoire, estime que plus de 25 millions de personnes reçoivent actuellement son aide. D’après une enquête de l’association, les familles doivent choisir entre les dépenses alimentaires et le paiement d’autres factures, notamment pour se chauffer. « Ce qui signifie que leurs revenus sont insuffisants pour subvenir à leurs besoins », commente un responsable de l’organisation. Il ajoute : « En principe, si vous avez un travail vous devez être en mesure de nourrir votre famille. Ces situations montrent qu’il y a quelque chose de structurel qui ne tourne pas rond dans l’économie. » « Avec l’augmentation des prix de l’essence et de la nourriture, les membres des classes moyennes ont un trou dans leur budget mensuel. Que font-ils ? Ils viennent chez nous : nous sommes leur dernier recours », explique quant à elle Tamar Auber, coordinatrice de la banque alimentaire Hanson..."
-Faim a new york - (Google Traduction)
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-USA : réalité des chiffres
-Prix alimentaires : le vrai et le faux
- La spéculation représente un danger mortel pour l’humanité

dimanche 15 juin 2008

Brèves du jour

1-Pétrole : la production mondiale a baissé de 0,2% en 2007, selon BP
"L'extraction d'or noir enregistre son premier déclin depuis 2002. La consommation a progressé de 1,1%, en léger retrait par rapport à la croissance moyenne sur dix ans. Les réserves mondiales sont restées stables....

2-Europe:Démocratie simplifiée
M. Valéry Giscard d’Estaing concède sans effort que « dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel [mort en 2005], les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils (3) ». « Il n’y a pas de différence substantielle »...

3-Europe : le traité constitutionnel à marche forcée ?
« Je veux cette Constitution, l’Allemagne la veut », a déclaré Mme Angela Merkel, chancelière allemande, le 11 mai devant les députés du Bundestag. Depuis son rejet par les Français et les Néerlandais en 2005, le traité constitutionnel européen paraît entre la vie et la mort. Quinze Etats ont ratifié le texte tandis que plusieurs pays ont reporté la ratification : Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Pologne, Portugal. Mais les autorités européennes paraissent tentées de contourner le verdict des urnes, manifestant ainsi un bien chétif attachement à la démocratie..."

4-La propagande de guerre: Disneyland va s'installer en Irak, un pays dévasté par la guerre
"Bien que l'Irak soit dévasté par la guerre, Disneyland va s'y installer avec un complexe de divertissements de plusieurs millions de dollars devant être construit sur un espace de 50 acres adjacent à la Zone Verte. (« Un Parc amusant s'élèvera des ruines du jardin zoologique de Bagdad, » The Times, Londres, le 24 avril 2008)

5- «Sarkozy, la grande manipulation»
"... le plus gros mensonge est au sujet du traité de Lisbonne puisque le Président l'a constamment présenté comme un mini-traité et un traité simplifié. Or ce traité n'a rien de mini puisqu'il fait à lui seul 267 pages et environ trois mille avec les annexes. A titre de comparaison, la Constitution française fait trente pages. Il n'a donc rien de mini. Et au lieu d'avoir été simplifié, il a été au contraire complexifié à l'extrême puisqu'il est parfaitement illisible pour le citoyen lambda, puis il opère sans cesse des rappels à d'autres textes...."

6-Merci aux Irlandais qui ont dit non à l’« Europe des élites » ? (Agoravox)
Post de Sisyphe:

"Il est clair que les raisons de ce non irlandais sont diverses, et pas forcément en phase avec les motivations à voter non qu’auraient les autres pays de l’union européenne.

Il reste que ce non doit être salué par l’opportunité qu’il présente d’empêcher la mise en place, sous forme de ce mini-traité d’une "constitution" faisant la part belle à la dérégulation imposée par le système ultra-libéral, au détriment du moindre aspect social et de protection des travailleurs européens, contre les puissances financières qui se voient accorder toute latitude à imposer leur loi....
Aujourd’hui, il est clair qu’à l’instar de la grande majorité des citoyens européens, je ne veux pas de cette europe là, de celle de Barroso, de la Banque centrale européenne, et de la "libre circulation des capitaux" sans qu’ils soient taxés. A cet égard, la lecture qu’en détaille Crazy Horse (plus haut) est édifiante.
Une vraie europe est à construire, qui prenne en compte les dégâts de la libéralisation, et en corrige les effets, au moins dans la zone euro: ne nous la laissons pas voler au bénéfice d’une europe des banques, du FMI, de l’OMC et de la spéculation.
A cet égard, je rappelle la position et la pétition d’un ensemble d’économistes européens
Pour ça, donc, merci aux Irish, et restons vigilants pour la suite ; soyons prêts à nous mobiliser pour ne pas nous laisser tondre la laine sur le dos sans réagir."





























vendredi 13 juin 2008

Energie : notre plus grande épreuve ?

Une analyse volontairement alarmiste , pour provoquer prise de conscience et réaction ?...

" La décennie 2010-2020, c'est la décennie de tous les dangers...C'est une rupture de civilisation. Il faut apprendre à penser l'impensable. A changer totalement notre mode de vie. Il faut l'anticiper si l'on veut sauvegarder la démocratie, sinon elle en mourra." (Y.C.)

Yves Cochet : La plus grande épreuve qu’ait jamais affrontée l’humanité:

« Il y a une opposition majeure entre deux modèles, deux visions d’avenir. Les cornucopiens , les espèces d’optimistes béats, qui sont des théologiens de la croissance, qui pensent que la croissance c’est pour toujours, et ceux qui pensent qu’il faut regarder les faits les plus durs, et que ça va décroître. » Conférence d’Yves Cochet. Le pic énergétique et ses conséquences économiques et sociales.

Conférence d’Yves Cochet pour le Collectif Parisien pour la Décroissance, Paris, le 22 mai 2008

Dans la première partie de son intervention, Yves Cochet rappelle les fondamentaux sur le poids de l’énergie fossile, 85% du total, et la perspective du pic énergétique, vraisemblablement bien plus proche que les projections jusqu’alors optimistes de l’AIE ne le prévoient.

Il passe ensuite en revue les impacts de la crise de l’énergie qui s’annonce sur tous les aspects de notre vie, de l’activité économique aux transports, à l’habitat et l’alimentation.

Le temps va nous manquer, avertit-il, pour procéder à la reconversion de nos sociétés, dont le modèle de croissance est indissociable d’une énergie bon marché toujours plus abondante.

Yves Cochet suggère quatre axes de transformation :

- Autosuffisance locale et régionale
- Décentralisation géographique des pouvoirs
- Relocalisation économique
- Planification concertée et quotas....

"...La décennie 2010-2020, c’est la décennie de tous les dangers. Il va falloir s’habituer à aller moins vite, moins loin, moins souvent. L’énergie sera beaucoup plus chère, qu’on le veuille ou non.
Avec la déplétion pétrolière, l’aviation va avoir beaucoup de mal. En 2015, les compagnies low-cost sont mortes.
C’est une rupture de civilisation. Il faut apprendre à penser l’impensable. A changer totalement notre mode de vie. Il faut l’anticiper si l’on veut sauvegarder la démocratie, sinon elle en mourra.C’est maintenant qu’il faut faire preuve de la plus grande créativité politique....

Yves Cochet : Pétrole Apocalypse:
...C’est « la fin du monde tel que nous le connaissons » que s’évertue à nous présenter Yves Cochet et il décrypte pour nous tout au long de son ouvrage, et de manière argumentée, ce « choc » de civilisation qui nous guette, tant le pétrole s’est infiltré dans tous les secteurs. Nous serons obligés d’aller « moins vite, moins loin, moins souvent » et ce sera « plus cher », nous dit-il. L’accession aux biens et services sera de plus en plus difficile et l’inflation qui risque d’être très forte touchera bien entendu le transport, mais pas seulement, car le pétrole est partout : le tourisme, la chaîne agroalimentaire, les grandes entreprises transnationales - dont la production est aujourd’hui délocalisée -, les institutions internationales seront tous des secteurs qui seront frappés de plein fouet par la fin du pétrole bon marché. Bref, il va falloir relocaliser plutôt que mondialiser et ainsi aller totalement à l’encontre des tendances actuelles....
-Penser la crise pétrolière ?
-Agence Internationale de l’Energie : Les 10 prochaines années sont critiques
-Addiction au pétrole: l'impasse ?
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-Pétrole : vraie pénurie ou spéculation ?
- Pétrole et géostratégie (2)
- Planète en péril ?
" On ne résoudra pas la crise écologique sans s'attaquer à la crise sociale concomitante. Elles sont intimement liées. Ce sont aujourd'hui les riches qui menacent la planète."

«Il faudra encore que la préoccupation écologique s'articule à une analyse politique radicale des rapports actuels de domination. On ne pourra pas diminuer la consommation matérielle globale si les puissants ne sont pas abaissés et si l'inégalité n'est pas combattue. Au principe écologiste, si utile à l'époque de la prise de conscience -- "Penser globalement, agir localement" --, il nous faut ajouter le principe que la situation impose: "Consommer moins, répartir mieux".» (H.K.)

-Le PETROLE , toujours le pétrole...
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- Développement durable ou décroissance soutenable ?

Durée du travail en question

"Des normes de rentabilité excessives conduisent les chefs d'entreprise à être les premiers agents d'une mondialisation sans frontières...De leur adoption découle un sous-investissement ennemi du plein- emploi , une nouvelle forme d'économie de rente...qui ne pense qu'à baisser ses coûts de production et oublie d'investir pour avoir davantage à distribuer." (J.Peyrelevade)_______________________

Durée du travail, réalité et idéologie

« Nos débats idéologiques hexagonaux entre les « 35h », d’un côté et le « travailler plus pour gagner plus », de l’autre ne sont pas à la hauteur. C’est à une véritable question de civilisation que nous sommes confrontés. Le travail, comme activité et « valeur » dominantes, n’a jamais été aussi efficace pour produire de la richesse au bénéfice de quelques-uns. Le travail, comme ressource, n’a jamais été aussi peu efficace pour fournir les moyens de la « (sur)vie » au plus grand nombre. » L’étude des quantités réelles de travail utilisées dans le monde développé révèle le non dit majeur de l’époque. Le développement considérable des sciences et des techniques, l’arrivée sur un marché globalisé de centaines de millions de nouveaux travailleurs aux salaires faibles, rendent structurellement le travail moins nécessaire, moins rémunérateur et conduisent ainsi à l’appauvrissement, alors même que les quantités produites n’ont jamais été aussi importantes.

par Thierry Ternisien d’Ouville, 12 juin 2008

« Pour la première fois, l’innovation de procédés (portant sur les structures d’organisation, de production et de distribution) va plus vite que l’innovation de produits ; la quantité de travail rendu superflu est supérieure à la quantité de travail créé par l’extension des marchés. »

Si cette conviction d’André Gorz se vérifiait, persister à faire du travail le centre de gravité de notre société pourrait s’avérer un choix condamné à terme. A travers l’emploi, et particulièrement l’emploi salarié, le travail est en effet la forme dominante, voire unique dans beaucoup de pays, de distribution des ressources monétaires de plus en plus indispensables à la (sur)vie dans un monde où toutes les formes d’autonomie individuelles et collectives sont progressivement annihilées.

Qu’en est-il ? Pouvons-nous déceler dès maintenant des signes de diminution du volume de travail nécessaire et disponible dans nos sociétés ? Pierre Larrouturou fournit dans son « Livre noir du libéralisme » [1] quelques exemples qui semblent aller dans ce sens. Avec d’abord les Etats-Unis dont beaucoup vantent les faibles taux de chômage attribués à des marchés du travail efficaces parce que libérés de toute entrave administrative.

(JPG) « Si l’on en croit les chiffres donnés par la Maison-Blanche, les Etats-Unis sont très loin du « plein emploi ». La durée moyenne du travail est en effet tombée à 33,7 heures. Le chiffre qui est toujours cité (« Aux États-Unis, on travaille 40 heures par semaine ») ne correspond en fait qu’à l’emploi industriel. Mais, si l’on intègre l’ensemble des emplois, tous secteurs confondus, on constate que la durée moyenne n’a cessé de diminuer depuis 40 ans et qu’elle n’est plus que de 33,7 heures. Et, si la durée moyenne n’est que de 33,7 heures, alors que ceux qui ont un "bon travail" sont à 41 heures, c’est que des millions d’Américains travaillent moins de 25 heures par semaine. »

Cette baisse de la durée du travail n’a pas été organisée par des négociations collectives ou par la loi. C’est le marché seul qui a réparti le travail entre, d’un côté, ceux qui ont encore un bon emploi, à 40 heures par semaine, et, de l’autre côté, des millions d’hommes et de femmes qui n’ont que de petits emplois avec des petits revenus. Cette répartition du travail provoque évidemment un partage des revenus de plus en plus inégalitaire. Seuls les 5 % les plus riches ont vu leurs revenus augmenter sur les cinq dernières années. Les autres 95 % ont vu leur revenu stagner ou franchement décliner..."

-Pierre Larrouturou : Le livre noir du libéralisme
-Travailler moins pour vivre mieux : pour un Nouveau Contrat Social
-Critique de "l’avenir du travail"
-Avenir du travail en Europe(Objet application/pdf)
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-Hannah Arendt et le travail
-Comprendre, agir et penser avec Hannah Arendt
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-Salariat : à l'américaine ?
-Libéralisme de courte vue...

jeudi 12 juin 2008

Z.Bauman : L'autre face de la mondialisation









-"Beaucoup de dirigeants européens considèrent les Etats-Unis comme un modèle efficace au plan économique, qu'il suffirait de corriger au plan social, alors qu'il faudrait, à l'instar des Japonais, défendre la pluralité du capitalisme et, par là même, la spécificité d'un modèle européen ou français. C'est cette erreur qui pourrait nous coûter cher dans les temps à venir."-
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"..Le Nouvel Ordre Mondial...a précisément besoin d'Etats faibles pour se maintenir et se reproduire. Les Etats faibles, les quasi-Etats, peuvent être facilement réduits au rôle (indispensable) de commissariat de police local, assurant le minimum d'ordre nécessaire pour la conduite des affaires, sans qu'on puisse craindre qu'ils viennent interférer dans la liberté de manoeuvre des compagnies mondiales...il devient de plus en plus difficile, et peut-être même impossible, de réinscrire les questions sociales comme horizon d'une action collective réelle..." (Z.B)________________________________


Zygmunt Bauman : Le coût humain de la mondialisation

Entre autres mérites, Zygmunt Bauman a celui d'être très accessible, même à des néophytes en économie. Ce sociologue ne se contente pas d'observer des courbes de croissance sur son écran, il décrypte la vie quotidienne. Que nous dit-il ? D'abord, que la mondialisation n'est pas cette plaisante exhortation à la mobilité (des capitaux, des marchandises, des informations et des hommes) qui nous est contée dans les journaux. La mondialisation est d'abord une ségrégation entre ceux qui bougent et ceux l'immense majorité, en réalité - qui sont scotchés là où ils habitent. Une ségrégation d'autant plus puissante que la mobilité est devenue, en tant que telle, un privilège de classe.

Ensuite, que le développement de différents types d' insécurité est le trait ' marquant de la société mondialisée. Or, nous explique-t-il, résignés à combattre une insécurité sociale grandissante, d'autant plus incompréhensible que la société est plus riche, les dirigeants politiques opèrent un gigantesque transfert. En adoptant des politiques résolues contre l'insécurité urbaine, en emprisonnant une part croissante des pauvres, les gouvernements tentent de calmer l'anxiété des populations, exacerbée par l'incertitude pesant sur l'emploi. «Tout le monde estime comme allant de soi que les gouvernements doivent accorder plus de liberté aux forces capricieuses et imprévisibles du marché, qui, ayant conquis l'exterritorialité, échappe à tout contrôle gouvernemental [...]. Faire quelque chose, ou donner une impression de faire quelque chose contre la délinquance qui menace la sécurité des personnes, voilà en revanche une politique réaliste, et riche en potentiel électoral.»

Troisième diagnostic de Bauman: l' effacement des Etats-Nations. La mondialisation, insiste-t-il, est d'abord ce sentiment diffus que plus rien ne peut être contrôlé; elle est «un nouveau désordre mondial», né sous les décombres du monde bipolaire dans lequel chaque peuple pouvait se situer. Jusqu'alors, bien des petites ethnies rataient leur examen de passage pour devenir des Etats souverains car elles ne pouvaient prétendre à une indépendance économique, militaire et culturelle. La mondialisation, bonne fille, la leur accorde volontiers. Le nouvel ordre économique, c'est-à-dire celui des marchés, ne voit que des avantages à cette poussière d'Etats trop faibles pour être réellement souverains, mais qui peuvent, à l'occasion, rendre bien des services à la croisade en faveur de la libre circulation du capital, comme, par exemple, celui de créer de multiples paradis fiscaux. D'où la conclusion de Bauman: la mondialisation ne s'oppose pas à la renaissance des nationalismes et des tribalismes ; elle les nourrit au contraire, voire les suscite. D'où, également, ce nouveau désordre mondial qui voit les Seychelles et le Japon disposer d'une voix égale au sein de l'ONU.

Engagé contre un processus qui génère une intense régression sociale, Zygmunt Bauman ne se risque pas, cependant, à outrepasser son statut de spectateur. Il ne prône ni une défense des vieilles nations, ni un retour à l'ordre antérieur, qu'il donne pourtant parfois l'impression de regretter. Pour lui, la mondialisation nous impose à la fois cette postmodemité révoltante et la nécessité de penser son dépassement sans inverser le cours de l'histoire, auquel l'auteur se réfère implicitement.

1 Maîtriser les secteurs clés de l'économie

C'est le noyau dur du logiciel américain. Mais la puissance économique ne relève pas de procédures comptables. L'intelligence économique, pour laquelle les Etats-Unis dégagent un budget annuel de 26 milliards, sait distinguer les «hypersecteurs» du marché mondial (par exemple, les télécommunications ou la production audiovisuelle) de la fabrication des automobiles. Les States continuent de veiller jalousement sur la production de céréales - tribut de la courte histoire américaine, les fermiers sont le musée de l'Amérique - ou de pétrole. Ils peuvent s'énerver pour une histoire de bananes. Mais ces enjeux traditionnels sont secondaires. Nouvelles technologies, audiovisuel, aéronautique, satellites, industries d'armement, dans tous ces domaines, on ne rigole plus et la loi du marché cède à l'imposition du fort sur le faible.

Il y a aussi l'argument d'autorité ou d'influence. Israël, la Jordanie ou l'Arabie Saoudite, alliés traditionnels, sont invités à commander américain, comme la Norvège ou la Finlande, depuis qu'elles se sont «libérées» du parapluie russe. L'Australie ne peut imaginer de commander des radars non américains.

Enfin, il y a l'argument financier, même étatiste et protectionniste, les promesses libre-échangistes n'engageant que ceux qui y croient, Européens ou Français. Ainsi, la fusion Mac Donell-Douglas-Boeing, regroupant aéronautique civile et militaire, permet au nouveau champion de recevoir chaque année 140 milliards de dollars de subvention du Pentagone, quand Airbus ne reçoit pas un eurofifrelin des ministères de la Défense européenne.

2 Le déficit, réservoir de l'économie mondiale

Voilà des années que les économistes s'alarment de la persistance du déficit commercial américain, qui atteindra sans doute 300 milliards de dollars en 1999, soit une augmentation de 80%. Des années que les Américains vivent à crédit, sans que cela affecte, d'ailleurs, le moins du monde la croissance de l'économie américaine. Jusque dans les années 80, l'équilibre des échanges commerciaux était à peu près assuré: le Japon avait un excédent plus ou moins équivalent au déficit américain, les pays européens se partageaient entre pays producteurs-exportateurs (l'Allemagne) et pays consommateurs-importateurs (l'Angleterre), la France réussissant la synthèse entre ces deux modèles. L'importation de la gestion néolibérale en Europe a bousculé cet équilibre salvateur. Désormais, l'Europe est, comme le Japon, nettement excédentaire. Du coup, une balance commerciale américaine équilibrée serait une véritable catastrophe économique mondiale. On peut concevoir, dans ces conditions, que les partenaires commerciaux des Etats-Unis bénissent le déficit américain. Mais on imagine bien de quelle façon les Américains peuvent tirer parti de cette situation. L'exemple des fonds de pension illustre parfaitement l'hypothèse paradoxale, formulée par Emmanuel Todd, d'un déficit américain «réservoir keynésien» de l'économie mondiale. Chacun sait que les fonds de pension sont minés par une contradiction difficilement surmontable: les baby-boomers américains, qui achètent des actions aux cours les plus hauts, devront les vendre tous ensemble au moment où elles seront au plus bas. Etudiant la façon dont s'est diffusé le projet de fonds de pension en France et en Europe, Jacques Nikonoff démontre que le processus a été enclenché par les rapports de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Banque mondiale, tendant à démontrer que, statistiques erronées à l'appui, (les prévisions de croissance étaient plafonnées à 1,7%), la création de fonds de pension est la seule façon d'assurer les retraites des salariés. Mais la vérité est ailleurs: en développant les fonds de pension, les Etats-Unis parviennent en réalité à capter une part croissante de l'épargne mondiale, ce qui leur permet de continuer à vivre à crédit, et d'imposer peu à peu leurs normes de gestion aux entreprises du monde entier. Serge Tchuruk, le patron d'Alcatel, et Jean-Marie Messier, celui de Vivendi, en savent quelque chose.

3Instrumentaliser les institutions internationales

Fonds monétaire international (FMI), OCDE, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce (OMC), Organisation des Nations unies (ONU), les institutions internationales sont devenues le cache-sexe de la puissance américaine. Elles constituent l'outil principal de diffusion du modèle. Le FMI pose comme condition de l'obtention d'aides l'adoption de mesures dites de libéralisation économique. Moins d'Etat, moins d'impôts, moins de dépenses sociales, moins d'inflation, et votre pays bénéficie de prêts avantageux, tel est le deal. Au moment où l'Otan déclarait la guerre à la Yougoslavie au mépris des règles de droit international, qui auraient nécessité l'accord de l'ONU, la Russie s'apprêtait à renégocier le renouvellement de l'aide du FMI. Résultat: la protestation russe resta formellement très modérée. Moscou ne dispose, en réalité, d'aucune marge de manoeuvre tant que l'Etat russe reste sous la tutelle du FMI. Lorsque le FMI impose aux responsables du Brésil, au risque de faire exploser la cohésion sociale du pays, une augmentation des taux d'intérêt, ne s'agit-il pas, au fond, d'une ingérence masquée dans les affaires intérieures du pays ?

L'OCDE est le laboratoire de recherche - développement de l'entreprise USA SA, et, surtout, le vecteur de diffusion de la nouvelle vulgate libérale. Les Etats-Unis ne pourraient pas prendre ouvertement position, souveraineté oblige, sur la politique économique de leurs alliés. L'OCDE, elle, peut se le permettre. Elle peut compter sur les médias européens pour relayer ses imprécations sur le «coût du travail» ou le «manque de flexibilité» du marché de l'emploi en Europe. C'est par l'OCDE que nous est parvenu le projet d'AMI (accord multilatéral sur les investissements) - ajourné, depuis, sous la pression de l'opinion et qui visait à élargir les droits des investisseurs au détriment de ceux des Etats-nations.

L'Organisation mondiale du commerce constitue un troisième point d'appui de l'influence américaine. Elle impose peu à peu une idéologie et des pratiques libre-échangistes que les Etats-Unis ne respectent que quand ça les arrange. Cette diplomatie économique introduit la possibilité de jeux entre nations sacrifiant certains secteurs d'activité au détriment des autres.

L'américanisation des institutions internationales se retrouve jusque dans les procédures de recrutement de ses délégués. «Pour représenter la France à l'OMC, raconte un candidat français, le diplôme de Harvard ou de Stanford est un atout non négligeable.» Au total, toutes les institutions internationales délivrent un message unique: les Etats-Unis sont le modèle le plus achevé d'économie de marché, et la transposition du modèle américain amène la croissance et l'emploi. «Notre système est celui qui va vous permettre de mieux vivre», tel est le thème martelé dans les réunions bilatérales par les représentants du FMI ou de 1 OCDE. Non sans succès, puisque ce credo a été repris lors de la dernière réunion du Parti socialiste européen, à Madrid. Seuls le Japon et, par moments, la France contestent le modèle néolibéral américain. Mais, lorsque le vice-ministre de l'Economie japonais affirme qu il peut exister plusieurs modèles de développement capitaliste, nul ne reprend ni ne commente son plaidoyer !

4 Conserver l'hégémonie sur l'information

Dès les années 70, le prospectiviste Alvin Tofler avait bien anticipé la nouvelle donne économique: dans tous les secteurs d'activité, l'information devient une matière première de l'économie. Or les Etats-Unis occupent une position dominante dans ce domaine. Ils possèdent les bases de données les plus performantes, celles sur lesquelles se fondent les décideurs du monde entier. «Les entreprises américaines ne s'intéressent guère aux sociétés européennes, analyse le banquier Hervé de Carmoy, qui a passé dix-sept ans aux Etats-Unis. Leurs managers considèrent que la conversion aux méthodes anglo-saxonnes serait trop longue. Mais ils achèteraient bien Canal» Il est vrai que la chaîne cryptée s'est largement émancipée de la culture tricolore. Quoi qu'il en soit, la production d'images et d'informations fait partie des priorités américaines. La diffusion de films et de feuilletons américains, les news à l'américaine, relèvent d'un primat stratégique. Tous ces produits culturels fabriquent du «sentiment» américain. Ils préparent les esprits au point de vue américain sur le monde, qui s'apparente à celui d'un feuilleton hollywoodien, comme l'a bien analysé Régis Debray . Nous touchons au coeur du nouveau dispositif. L'industrie du divertissement américain est diffusée sur tous les continents, les réglementations nationales ne pouvant plus, et on peut s'en réjouir, préserver les populations locales de ce robinet à images. Une part croissante de l'humanité se nourrit spirituellement au biberon des informations façon CNN et des feuilletons américains. L'Amérique domine les quatre cinquièmes du cinéma mondial, ce qui constitue la plus fantastique OPA sur l'imaginaire mondial. Plus de 80% du marché de l'audit sont tenus par les cabinets américains. Lorsque la BNP lance une OPE sur la Générale et Paribas, c'est Goldman Sachs qui s'y colle. L'ensemble des grands groupes européens ont dû se convertir peu à peu aux normes comptables américaines. Les règles de la corporate governance ,mal traduite par l'expression «gouvernement d'entreprise», comme si l'affaire avait un rapport quelconque avec la démocratie sont en train de s imposer dans tous les groupes européens. Or, il s'agit de rien de moins que de faire accepter l'idée que la «création de valeur pour l'actionnaire» doit primer sur tous les autres critères de management. L'entreprise, qui tenait compte jusqu'alors de ses salariés, de ses fournisseurs et des Etats dans lesquels elle était implantée, doit se rendre aux seuls intérêts de ses actionnaires, dûment représentés par les gestionnaires de l'épargne collective, dont le comportement est moutonnier.

Accessoirement, la position dominante des cabinets conseils en stratégie américains (Andersen Consulting, Boston Consulting Group, etc.) aboutit à ce constat inquiétant: rien de ce qu'il se passe dans les grands groupes ne peut désormais échapper à l'intelligence économique américaine. Il s'agit moins d'espionnage que d'un vaste réseau de relations informelles nouées par des stratèges formés dans les mêmes universités, ayant acquis les mêmes réflexes et proposant presque toujours les mêmes solutions. «L'une des grandes forces des Etats-Unis réside dans leur capacité à former les élites mondiales, analyse Hervé de Carmoy. Chaque année, 80 000 étudiants non américains de haut niveau sortent de leurs universités, soit 2 millions en dix ans ! L'Amérique forme depuis des années les élites d'Amérique latine, de Chine, de Corée.»

Au fond, la puissance américaine est aujourd'hui d'abord dans les têtes. Celles des dirigeants, bien sûr, mais aussi celles de tous ceux qui s'américanisent. Soit par résignation, parce que chacun pense qu'il n'y a rien à faire contre la mondialisation, les fonds de pension et le chômage. Soit «à l'insu de leur plein gré», comme le Virenque des «Guignols de l'info». Le patriotisme américain s'exposait au monde à visage découvert. Il revendiquait ses valeurs et sa conception du progrès social.

Mais les B52 ont cédé la place aux avions furtifs. L'imperium se présente désormais sous les traits d'une démocratie de marché anationale, dont l'Amérique ne serait qu'une application aussi réussie que raisonnable. L'américanisation apparaît sous une forme naturelle, universelle, et porteuse d'une idéologie aussi furtive que les F117. Beaucoup de dirigeants européens considèrent les Etats-Unis comme un modèle efficace au plan économique, qu'il suffirait de corriger au plan social, alors qu'il faudrait, à l'instar des Japonais, défendre la pluralité du capitalisme et, par là même, la spécificité d'un modèle européen ou français. C'est cette erreur qui pourrait nous coûter cher dans les temps à venir.

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