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lundi 24 juin 2019

Vers une nouvelle Algérie?

     Constance, ténacité et espoirs
                                        [Notes (forcément subjectives) sur sur un processus en cours.]
                Rien n'est écrit, mais l'espoir est de mise. 
   Le système ossifié subit des assauts pacifiques très larges, mais étonnants de calme et de retenue, de foules de toutes conditions, déterminées à ébranler un régime sclérosé et accaparé par une même équipe qui se reproduit depuis des décennies, comptant sur la rente pétrolière, toujours aléatoire, pour se faire accepter.
     Depuis la terrible guerre civile, une glaciation avait saisi le pays, qui semblait destiné à durer longtemps encore. Mais c'était sans compter sur un réveil aussi inattendu que largement spontané de masses de tous horizons.
   Tous les vendredis, c'est devenu le même rituel civique, à tel point que certains ont inventé un nouveau vocabulaire pour qualifier ce rendez-vous citoyen: tous les vendredis, on vendredise.
    L'humour a sa place dans les défilés, une technique apparemment désarmante pour l'instant.
  La ténacité pacifique a eu raison de certaines structures dirigeantes, mais pour l'instant, il semble qu'en haut-lieu, dans les sphères opaques du pouvoir, on temporise, le pied sur le frein. Il y a tellement de choses à changer, trop d'intérêts sont en jeu. C'est bien une ré-volution qui est exigée par ceux qui défilent inlassablement.
         La question est celle des demains qui devraient chanter.
    Où va-t-on? Telle est la question. Sans tradition républicaine connue. On a tari à la source
les hommes qui comptaient, capables de prendre le volant, capables de mettre en place une nouvelle constitution.
    Les printemps arabes se sont soldé par des échecs, à part de rares exceptions.ou presque. Des régressions même, comme en Egypte.
     Mais l'Algérie semble bien partie pour suivre son propre chemin, dans la durée et le renouveau.
  Cette révolution de velours étonne tout de même par sa maturité.
 La société civile aura-t-elle finalement le dernier mot, sur le plan culturel comme politique?
       Les lignes d'un autre avenir s'esquissent peu à peu. (*)
   Mais que fera finalement l'armée, organe essentiel du pouvoir central? Il est à espérer que certaines purges ne servent pas d'alibis pour temporiser en ne changeant rien d'essentiel, ce qui pourrait devenir explosif.
    Bien que, comme disent certains humoristes là-bas, ils ont perdu les fils des marionnettes...
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  (*)  "...Dans une interview au site TSA, premier site d'information francophone, bloqué par des autorités fébriles, ainsi que d'autres sites internetHakim Addad, ex-secrétaire général de l’Association RAJ, et membre du Collectif soutien et vigilance au mouvement du 22 février, qui a participé à la conférence historique de la société civile, rappelle l'urgence d'une période de transition qui garantisse l’indépendance de la justice : « Dans la période actuelle, nous assistons à des règlements de comptes : jeter en prison des personnes pour les donner en pâture à la population… La population n’est pas dupe. Elle demande que tout le monde passe au tribunal y compris l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes favorables à ce que la justice soit libre. Mais ce n’est pas en ce moment que la justice pourra le faire. Rien ne nous garantit que les personnes mises en prison reviendront sur la scène politique et de décision une fois le pouvoir remis sur pied. Nous ne défendons pas ces personnes mais nous ne sommes pas dans un esprit de vengeance, non plus. Nous voulons un véritable changement démocratique avec une justice indépendante. »
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