On a rarement autant parlé du peuple ou en son nom.
Et rarement dans une aussi grande confusion.
Ce mot-valise, cette notion fourre-tout souffre d'un excès d'usages rarement éclaircis et d'une indétermination des termes, comme d'un déficit de réflexion collective.
Il peut même connaître des usages pervertis.
Liberté, que de crimes on comment en ton nom, disait Mme Rolland, au plus fort de la la Terreur. On pourrait parfois en dire autant de la notion de peuple, parfois dévoyé de sons sens.
Si celui-ci n'est pas éclairci, les politiques ou les décisions prises en son nom risquent d'être contestées et contestables.
Du moins la notion est profondément ambivalente, qu'on l'exalte sans examen ou qu'on la critique comme un piège. Cette question, souvent embrouillée, anime encore certains débats aujourd'hui réactivés. (*)
De quel peuple parlons-nous? Dans quel système de gouvernement?
Les débats actuels, non dénués de passions partisanes, d'inversions de valeurs, parfois irritants par leur mauvaise foi, sur les formes de populismes montants, ne rendent pas les choses beaucoup plus simples.
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Mais depuis la rentrée dernière, de nombreux essais développent un propos qui ne se contente pas d’interroger le caractère protéiforme de la notion de peuple ou d’envisager le populisme comme un symptôme des dysfonctionnements démocratiques. Ces ouvrages, publiés dans des maisons d’édition sérieuses, avancent l’idée que le peuple lui-même constituerait désormais une menace pour la démocratie.....
Ce qui n'apparaît pas comme le moindre paradoxe et qui mérite d'être explicité...
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