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vendredi 22 novembre 2013

Eléphants de Maastricht

 Ils sont toujours là...
                               Dans l'ombre. Mais la succession est assurée..
         Un type bien, toujours courtois, ce Barroso, mais de plus en plus contesté, même dans le sérail.
 J. Delors est lui-même aujourd'hui moins en phase avec lui et avec la ligne de la Commission, du moins en parole:
"Je refuse une Europe qui ne serait qu'un marché, une zone de libre-échange sans âme, sans conscience, sans volonté politique, sans dimension sociale. Si c'est vers ça qu'on va, je lance un cri d'alarme...  Le modèle économique européen doit se fonder sur trois principes : la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit."... disait-il...
  Mais la réalité est loin des déclarations d'intention. La concurrence (libre et faussée!) fonctionne bien, merci!. Manquent les deux derniers principes... Y'a encore du boulot!

  Son dauphin, Pascal Lamy, possible successeur du patron, milite avec ardeur pour une église aux dogmes intangibles: l'OMC, qui favorise les puissances économiques pratiquant le plus le dumping en tous genres, affaiblissant les Etats et les politiques sociales.
 _________Il serait temps de dire au revoir aux éléphants.
   La gérontocratie européenne est à bout de souffle.
Où sont passées les ambitions pour l'Europe, les beaux principes de Maastricht? 
La crise n'a été qu'un révélateur de dysfonctionnements anciens au coeur d'une Europe en péril et sous influence.
                   Au sortir de la guerre, il y avait une idée intéressante et généreuse, née de la nécessité, qui n'était pas tout à fait  neuve, mais qui semblait prendre une tournure réaliste, étant donnée l'étendue du désastre. Mais on a mis la charrue avant les boeufs.
 Le projet de J. Monnet, relayé par les pères fondateurs d'inspiration chétienne (Adenauer, De Gaspéri,Schuman), n'était pas indépendant de certains intérêts américains, qui cherchaient dans le Vieux Continent une place au soleil.
 "... le rôle de Jean Monnet sous la IVe République est trouble. L’homme est lié à tout un réseau d’amis américains, notamment John Foster Dulles, inspira­teur de Jean Monnet en 1950 et John Mac Cloy qui rallia les Allemands au projet de CECA. Preuve parmi d’autres que l’Eu­rope de Jean Monnet s’est faite sous la contrainte extérieure -les pressions américaines et la menace soviétique...."
            L’Europe est avant tout un projet Américain mise en place par l’oligarchie industrielle et financière.
Les américains ont pris le pouvoir sur l’Europe après la deuxième guerre Mondial et cela à travers le plan Marshall.
Le plan Marshall (après son élaboration, il fut officiellement appelé «  Programme de rétablissement européen », en anglais European Recovery Program : ERP) était un plan américain pour aider la reconstruction de l’Europe après la seconde Guerre mondiale... Les Américains ont ainsi contribué à la coopération européenne, prélude à la construction européenne ... 
   Il s’agissait aussi de trouver des débouchés pour les produits américains. Les États-Unis ont connu pendant la guerre une forte croissance liée à l’industrie de guerre et la question à l’étude depuis 1941 à Washington est de savoir comment maintenir le plein emploi après la guerre. La solution mise en place sera, via le plan Marshall de trouver des débouchés à l’étranger financés par des prêts remboursables en dollars. Ces prêts sont émis via la banque mondiale et contrôlés via le FMI (accords de Bretton Woods). La particularité de ces deux institutions est que les USA sont seuls à y avoir un droit de veto, ce qui leur permet de dicter leurs conditions, en particulier, d’obliger les pays européens ruinés à accepter que des conditions soient liées aux prêts du FMI ...
    L’une des conditions de l’époque était que les dettes contractées par le pays recevant cette aide ne soient plus émises dans la monnaie du pays mais en or ou son équivalent en dollars dont le prix était de 34 $ l’once d’or. Ces prêts en dollars sont la garantie pour les États-Unis de ne pas avoir de perte de valeur si les pays emprunteurs dévaluent ; d’autre part les dollars dépensés pour acheter des produits autres qu’américains finiront toujours par revenir aux États-Unis pour acheter des biens américains. source
  Selon une révélation faites le 19 septembre 2000 dans le Daily Telegraph, le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, un journal conservateur et Euro-critique, la communauté des services secrets américains à mené une campagne, tout au long des années 50 - 60 enfin de promouvoir l’unification européenne.
  Le rôle des États-Unis fut camouflé comme pour une opération secrète. L’argent de l’ACUE (Americain Comite for United Europe) provenait de fondations Ford et Roquefeller, aussi bien des milieux d’affaires ayant des liens étroites avec le gouvernement américain..."
                    Un contrôle indirect, qui s'arrange très bien de l'absence d'union politique et qui fait aboutir logiquement un vieux projet. 
         Les réaction prudentes de Nicole Bricq seront-elles un barrage suffisant?
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- « L'idée d'Europe, historiquement, évoque une union de peuples libres et égaux, épris de démocratie, s'unissant pour tracer dans le monde un chemin qui leur soit propre. Le Grand Récit, l'histoire officielle de l'Union européenne, s'y réfère. La réalité historique est tout autre, celle d'un grand projet instrumentalisé et trahi. Notre Europe n'est guère plus - la crise le révèle crument - qu'une pièce d'un ordre mondial marchand, néolibéral et financiarisé. Croyant travailler au nom de l'idée, le processus européen a, au contraire, créé les conditions de sa disparition. Le résultat est une Europe « malgré nous », incapable et en crise. L'Union économique et monétaire, loin d'être amendée, est toujours poussée plus loin dans les deux mêmes directions : libéralisation financière et déni de la démocratie. Pour comprendre comment ce détournement de l'idée européenne s'est produit, on entremêle les fils de deux histoires : celle de l'origine (l'Europe avant les traités de Rome), marquée par l'échec d'une communauté politique, et celle des chemins qui auraient pu être empruntés si l'Europe ne s'était pas enfermée dans le marché, puis dans la libéralisation financière. Des « lucioles » ont révélé d'autres Europe possibles. Si nous suivions les pistes qu'elles éclairent ?  »Robert Salais
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- Discours de Philippe Séguin contre le traité de Maastricht
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