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dimanche 24 novembre 2013

Vive les vieux!

Vieux, vraiment? 
                                          (Vieux) problème de vocabulaire...
         Pour faire dans le socialement correct, pour atténuer symboliquement une réalité souvent mal vécue par anticipation dans nos sociétés exaltant la seule jeunesse, il n'existerait que des anciens, des seniors, voire des aînés, classe d'âge indéterminée auquel chacun de nous ne manquera pas de faire partie un jour.
  On peut toujours adoucir les connotations, lisser les mots.
Ces mots, culturellement marqués, sont ici surtout révélateurs de notre imaginaire, de notre contemporaine dénégation de la mort. celle qu'on ne saurait plus voir, comme le remarquait Baudrillard.
           Des anciens, qui sont le fondement des générations présentes, sur lesquels l'histoire s'est construite, génération après génération, couche après couche, comme un terreau porteur de vie et de culture.
    Mais quand débute ce qui est tout de même convenu d'appeler la vieillesse?
   Question insoluble...C'est comme si on se demandait à partir de quand on est chauve. A partir du denier cheveu?
Une notion flottante et relative. Le vieillissement commence plus tôt que l'on ne croit. A bas bruit.
     Et  l'allongement de l'espérance de vie  est toujours un horizon incertain, largement fantasmée, qui ne résoudra pas de toutes manières le passage à la dernière étape.
    Tout au plus peut-on évoquer le grand âge, quand l'esprit commence à déserter et le corps à résister à la volonté. Quand le flou envahit les souvenirs du passé, quand la conscience se fait moins aiguë, quand le gris devient peu à peu la couleur dominante de la vie mentale.
Vieux Crétois (photo perso)
 La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille et  finit parfois comme un naufrage, comme disait  de Gaulle, s'inspirant de Chateaubriand, mais visant Pétain.
                      Mais c'est souvent une période plus riche qu'on ne le croit, malgré la terreur et les fantasmes qu'elle inspire.
Une période de lenteur, certes obligée, de plus grande distance, faite d'expériences nouvelles, dégagée des urgences, de la courte vue, de la fébrilité...Quand la mort n'est plus un problème, mais est intégrée comme normale, condition même de la vie. Tout est là. Certains appellent cela sagesse.
  Comme Herman Hesse le fait justement remarquer dans son Eloge de la vieillesse
  Victor Hugo disait : « On voit de la flamme aux yeux des jeunes gens / Mais dans l’oeil du vieillard, on voit de la lumière… » C'est souvent vrai.
Certes,  bien vieillir ne va pas de soi.
    Mais vieillir, ce n'est pas que perdre..
 Ce n'est pas qu'un déclin.
Avant de s'abandonner, de lâcher prise définitivement et sereinement, les vieux font parfois de la résistance, pas du tout prêts à s'investir, autant qu'ils le peuvent, dans la  silver-economie.
  Beaucoup s'insurgent jusqu'au bout contre le gérontobusiness, le filon de  l'or gris,  des mouroirs à la carte.
Leur façon, tant qu'ils le peuvent, d'être libres jusqu'au bout. 
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Relayé par Agoravox

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