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vendredi 10 juin 2016

Les banques encore...

Elles ont pris le pouvoir de fait
                                       A nos risques et périls. 
   Telles qu'elles sont devenues, les banques sont notre problème, plus qu'on ne le croit. 
      Leur ascendant est devenu tel que les Etats se trouvent pratiquement sous tutelle.
    La nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen, reconnaissait à mi-voix (il ne faut pas affoler le peuple...) qu'une nouvelle crise financière est possible, si l'activité des banques n'est pas mieux encadrée. Les mesures mises en place jusqu'à maintenant dans le monde bancaire opaque, à Genève ou ailleurs, sont marginales et ne sont pas des freins pour de vieilles pratiques sans cesse recommencées.
      La vice -présidente du mécanisme européen de supervision déclare de son côté:qu'il s'agit de protéger les Etats membres et les contribuables, en cas de risque systémique, entraînant l'écroulement du système économique et financier mondial..Or cette supervision, si on a voulu la renforcer, à grand renfort de trompettes, n'est que très peu efficiente.
   Christine Lagarde, qui ne brille pourtant pas par son aspect offensif dans ce domaine,  disait déjà en 2014: "le comportement du système financier n'a pas fondalement changé depuis la crise. Le FMI s'affole. Qui connaît l'état de santé des grandes banques?
      Des régulateurs ont montré que certains groupes financiers étaient devenus si importants, endettés et interconnectés que leur faillite pourrait représenter une menace pour la stabilité financière dans son ensemble. Pas seulement à Wall Street.
  L'exemple de la Deutsche bank  est là pour nous le rappeler. La Société Générale fait toujours parler d'elle...
    La puissance de cet oligopole bancaire, dit François Morin est telle que, face à des Etats surendettés, le rapport de force s'est progressivement inversé. C'est ce qui explique l' emprise de l'oligopole bancaire sur la conduite des politiques économiques et le cycle des affaires"
     On a pu dire que le contrôle bancaire, proclamé comme une urgence par le G7 notamment, mis depuis sous le boisseau, représente une vaste blague. L'Etat fait le plus souvent une régulation de façade.
    On recommence comme avant: priorité à la spéculation-casino, au trading haute-fréquence, cette spéculation robotisée, qui multiplie les risques...
          L'omnipotence et la fragilité du système font que n'est pas du tout exclue une nouvelle tempête financière.
   A propos de ce que Morin nomme "l'hydre mondiale", ayant partout des ramifications, l'oligopole bancaire est, comme on l'a souvent répété, too big to fail. Quels que que soient ses excès, ses erreurs, ses fraudes, même si elle doit parfois subir quelques minimes sanctions, vraiment symboliques, aucun Etat ne peut se permettre de le laisser tomber. Un nouveau Lehman Brothers ne peut se reproduire. Mais qui mettra la main à la poche lors d'une autre crise majeure?
      Dur, dur, le métier dans la banque...
          Les banques centrales ont trouvé une recette magique pour réalimenter les banques, qui devaient prêter aux économies défaillantes. Une recette magique: la planche à billet. Quantitative easing, comme ils disent. Sauf que ça ne marche pas. Les groupes bancaires font ce qu'ils veulent avec cette manne. de sorte que la création monétaire  n'irrigue pas l'économie réelle, ou si peu.
    Contre les excès bancaires, quel contrôle et quel remède?
    Nous sommes arrivés à un point où c'est devenu une casse tête insoluble, sans mesures internationales énergiques, suivies d'effets réellement  appliqués et contrôlés.
     Il faudrait que les Etats reprennent  leur souveraineté monétaire, c'est-à-dire ne laissent plus les marchés fixer les taux de change et d'intérêt, comme le préconisait d'ailleurs John Maynard Keynes.
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