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samedi 25 juin 2016

OUT

Good Luck!
                  Lever l'ancre est l'opération la plus facile.
                                          Surtout quand les amarres sont légères.
         Le problème est de fixer le cap et de naviguer en des eaux incertaines, celles du grand large que  souhaitait Churchill.
    De Gaulle avait vu clair quand il voyait Londres comme un sous-marin des USA.
         Mais, depuis, beaucoup d'eau a coulé dans la Tamise,  au pied de la City.
  Comme pour  un pétrolier géant, difficile d'amorcer un virage pour voguer d'après une carte qu'il va falloir redessiner.
            Louanger ou accabler n'a guère de sens. Un cocktail de raisons les plus diverses et les plus contradictoires ont produit un effet peu surprenant pour les esprits avertis, après les crises chypriotes, grecques, et les autres en sourdine, après les errements accumulés d'une Europe sans autre capitaine que les intérêts particuliers, soumis à la tutelle des marchés, dans une concurrence érigée en principe, contre l'esprit des fondateurs, la productivité à tous prix étant devenu l''objectif essentiel. Un monde hobbesien sous un vernis rousseauiste. Un monde hayekien sous une apparence entretenue d'humanisme kantien et schumanien.
     Quelles que soient les raisons, bonnes ou mauvaises, des votes anglais, les tares d'une Europe devenue ce qu'elle est n'ont pas échappé, notamment aux plus déshérités des sujets du Royaume.
   Des fleuves de commentaires se déversent dans le médias sur un événement dont on ne percevra l'importance historique que dans des décennies, sans doute. Ce n'est ni un cataclysme ni un passage anecdotique. Les réactions à chaud  sont à prendre avec circonspection.
  Un saut dans l'inconnu, c'est sûr,  une plongée politique dans l'incertitude, ça va de soi.
     Le pragmatisme intéressé ( un pied dedans, un pied dehors) a connu ses limites.
Le vote des britanniques met gravement l'Europe à l'épreuve, dit gravement notre Président.
Le populisme et les extremismes n'expliquent pas tout, servant même de couverture commode, et il reste à se demander comment faire sortir l'Europe de l'épreuve qu'elle s'est choisie depuis les années 80. On entend peu là-dessus J.Delors et P. Lamy.
    Cette Europe là, de la guerre économique, de la sujetion financière, de l'inertie productive et de la précarité ne pouvait conduire qu'à une impasse.
 Derrière le bouc émissaire anglais, il y a problème allemand.   -(*)
  Dans un document secret intitulé « La stratégie allemande post-Brexit », révélé vendredi par le quotidien économique allemand Handelsblatt, les experts du ministre des finances Wolfgang Schäuble écrivent que la Commission, la France et l’Italie risquent d’« utiliser l’incertitude du moment pour davantage d’intégration », notamment avec un budget de la zone euro ou une garantie européenne des dépôts bancaires. Une tentation que l’Allemagne devrait combattre de façon « déterminée », disent-ils.
Dans une tribune publiée en mars dans le quotidien conservateur Die Welt et intitulée « L’Europe a besoin de l’influence libérale des Britanniques », Wolfgang Schäuble exprimait déjà ouvertement ses sympathies et ses craintes : « L’Europe n’a pas seulement besoin de la capacité des Anglais à déclencher des réformes… L’Europe a besoin de la Grande-Bretagne aussi parce qu’elle aide l’Union européenne a toujours se souvenir de ses racines libérales et parce qu’elle considère que la Commission européenne doit fonctionner comme un organe qui règle les problèmes. » °]
      Dire stop et réfléchir, c'est bien, mais c'est une mutation qu'il faudrait mener, en  revoyant la copie depuis le début, en réécrivant tous les traités passés par ruse ou par force. Un vernis de façade ne trompera personne et une béquille de plus ne sera d'aucun secours.
    Des décennies perdues. Le chantier est immense, demandant de nouveaux plans, une renégociation des traités, dans la perspective de solidarité et de convergences.
     C'est le Guardian qui donne une des clés des échecs successifs, la source de nos problèmes,
pour sortir du piège dans lequel nous nous sommes enfermés.
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_- Points de vue____________________________

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