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vendredi 3 mars 2017

Europe: la panne

Bruxelles cherche bon mécano
                                                Ce n'est pas vraiment une nouvelle, même si n'est pas toujours avoué au sein du camp des irréductibles fédéralistes, mais cela ne tourne plus du tout rond, pour utiliser un euphémisme.. Pas seulement à cause du Brexit, de l'impasse grecque, de la rigidité obstinée des dogmes ordo-libéraux des conservateurs allemands...
Tourmente européenne
       C'est tout le moteur qui est à réviser, voire à changer.
            Déjà que l'on manque de carburant...
    Le chef d'atelier baisse les bras, proche du découragement, et cherche un remplaçant..
          Il essaie une ultime tentative pour sortir du bourbier. Mais sans grande conviction et avec des propositions pas du tout à la hauteur du problème.et d'un flou artistique remarqué.
   Manque de radicalité, de hauteur de vue et d'analyse des causes profondes du désarroi, du désamour, de la crise qui s'approfondit.
   Quelle initiative crédible, courageuse et d'envergure viendra stopper la fin programmée de l'Union européenne?
     Sinon, à court terme, le beau projet des pères fondateurs  aura cessé d’exister. Et cela pourrait très mal se passer. Les dissensions pourraient être âpres autour du défunt.
    Il n'y aurait pas de précédent historique et la dissolution ou la reconstruction sur un modèle différent, qu'il resterait à inventer, ne serait pas une mince affaire:
    «Depuis le traité de Lisbonne, le degré d’intégration est tel qu’il est impossible d’envisager une déconstruction qui se ferait du jour au lendemain. Il faudrait compter une décennie de transition, estime Frédéric Esposito, politologue au Global Studies Institute de l’Université de Genève. L’intégration a généré des pratiques administratives et des compétences qu’il sera difficile de réaffecter. Il y a une forme de dépendance.»
Se posera alors la question de la façon de quitter l’UE. Techniquement, comment fait-on? Reprenons l’exemple du Brexit. Le premier ministre David Cameron a prévenu qu’un oui entraînerait aussitôt le recours à l’article 50 du Traité européen. Celui-ci prévoit un délai de deux ans pour négocier une sortie, un temps très court quand on sait que 80 000 pages d’accords européens devront être remise à plat, avec le risque de créer un vide légal. Une prolongation de ce délai ne pourrait intervenir qu’avec l’aval des 28 membres de l’UE. Dans le camp du Brexit, aucun consensus ne se dégage sur la façon de gérer le jour d’après.

          Restent peut-être les inflexions et les réformes de fond qui pourraient  être le fait d'une nouvelle donne politique entre un Hamon et un Martin Schultz  à la suite des élections dans les deux pays, pour retrouver un vrai partenariat et une solidarité de fait dans  les orientations politiques et économiques. Mais ne ce n'est pour l'instant que de la fiction. L'urgence d'une renégociation des traités est pressante et  impérative, pour mettre fin à la logique de la libéralisation effrénée et la  domination allemande sans partage.
   La bonne volonté ne suffira pas et aggravera les fractures. C'est un peuple européen qu'il faut mobiliser.
                l’Europe, dans sa forme actuelle, c’est-à-dire néolibérale, condamne les peuples qui la composent à l’austérité budgétaire et à la déflation salariale. Aucune politique monétaire n’est possible dès lors que la Banque Centrale Européenne, qui jouit d’une indépendance à l’égard du politique, a pour seule et unique mission de garantir la stabilité des prix. Aucune politique budgétaire n’est possible dès lors que l’on accepte de se soumettre à une norme arbitraire limitant les déficits publics à 3 % du PIB. Norme qui a été vigoureusement renforcée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, entré en vigueur au 1er janvier 2013. Même la dévaluation monétaire, arme efficace dans un système de changes flottants, ne peut être utilisée sans remettre en cause les fondements de l’union monétaire. Inspirés par Gramsci, Cédric Durand et Razmig Keucheyan qualifient cette situation de « césarisme bureaucratique ». Ce n’est en effet pas la moindre des contradictions que l’Europe néolibérale ait réussi le tour de force de produire une situation économique qui n’a rien à envier aux dogmes de la planification soviétique."
        Mais il est possible et souhaitable que le verrou allemand saute, lors des élections qui viennent à Berlin. Ce serait une condition nécessaire quoique non suffisante.
 " ... Le candidat du SPD Martin Schulz pourrait l’emporter sur Angela Merkel à l’automne et prendre sa place. Ce n’est pas fait, bien entendu, mais l’impressionnante progression du score du SPD montre qu’il ne s’agit pas d’un accident de parcours. Ses effets potentiels créeraient une ouverture dans un monde verrouillé.
      Martin Schulz imprime un cours nouveau au SPD en mettant en cause les réformes du travail de l’ère Schroeder, qui étaient jusqu’à maintenant intouchables. Et il crée un appel d’air. Devant la faiblesse des scores du CDU/CSU, et l’effet de leurs divisions aggravées – qu’ils minimisent maintenant – l’hypothèse d’autres formules de coalition étaient apparues, notamment avec les Verts qui semblaient s’y prêter. Une toute autre coalition regroupant Die Linke et Die Grünen avec le SPD pourrait résulter de sa poussée, si elle se confirme. À sa manière, elle serait le pendant de la victoire de Jeremy Corbyn au sein du Labour, de celle de Benoît Hamon dans le cadre des primaires socialistes, ainsi que de la décision du parti socialiste portugais d’Antonio Costa de s’engager au gouvernement avec le soutien du parti communiste et du Bloco d’extrême-gauche. La social-démocratie était donnée pour morte et enterrée, mais le cadavre est toujours vivant (ce qui ne retire rien aux critiques qu’elle mérite amplement)."
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