Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

mercredi 29 mars 2017

Famines: les retours

Fatalité?
                     Régulièrement nous reviennent les échos d'un phénomène que l'on avait oublié, que l'on croyait dépassé, mais qui a toujours été plus ou moins  larvé aux marges de nos sociétés dites d'abondance.et qui rebondit cruellement et régulièrement.
       Les famines sont de retour, dans certains pays d'Afrique notamment.
               Souvent les causes évoquées sont essentiellement d'ordre climatique, ce qui est l'explication la plus commode, la plus fréquente., la moins dérangeante. Non pas qu'elle soit fausse: El Nino a sans doute ses effets, loin des côtes péruviennes..
      Les causes de la faim ne sont pas que climatiques, et parfois elles ne le sont pas du tout, comme aujourd'hui au Yemen, au Soudan du Sud, comme en Somalie, en proie à des conflits meurtriers, comme le remarque Rony Brauman.
     Démographie galopante, absence de gestion politique des ressources, spéculation mondiale sur les matières premières, abandon ou régression des cultures vivrières, les facteurs sont multiples et parfois s'entremêlent.
   Aujourd'hui, le secrétaire de l'ONU, Antonio Guterrez, est alarmiste, parlant de « La plus importante crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale » :
   ... Au Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen, « des millions de personnes se débattent déjà entre la malnutrition et la mort, vulnérables aux maladies et aux épidémies, contraintes de tuer leur bétail pour se nourrir et de manger les céréales qu’ils avaient mis de côté pour semer leur prochaine récolte. Les femmes et les filles sont les premières victimes », a-t-il averti.
  L’état de famine a officiellement été décrété au Soudan du Sud le 20 février : 100 000 personnes de la région de l’Unité, dans le nord du pays, risquent de mourir de faim, selon l’ONU qui, pour les quatre pays placés en état d’alerte, évalue à plus de 20 millions le nombre de personnes menacées.
  Yémen : 7,3 millions
Soudan du Sud : 6,1 millions dont 100 000 déjà touchées
Nigeria (nord-est) : 5,1 millions
Somalie : 2,9 millions
La crise est cependant loin de se limiter à ces quatre foyers. Trente-sept pays auront besoin d’assistance en 2017, selon le dernier bulletin sur la situation alimentaire et les perspectives de récoltes publié début mars par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)."
          On sait parfaitement désormais enrayer une crise alimentaire naissante, à condition d’intervenir à temps. Mais pour cela, il faut non seulement le pouvoir, mais surtout le vouloir. La volonté politique fait défaut quand l’Etat ne fonctionne pas - c’est le cas de la Somalie - ou quand il ne considère pas la prévention comme une priorité pour certaines populations - c’est le cas du Kenya. Il se produit en quelque sorte une prime à l’urgence : plus vous intervenez tard, plus la famine est dramatique, et plus l’aide que vous recevez est importante.
«Une sécheresse fonctionne comme un révélateur qui n’engendre la famine que lorsqu’il y a des dysfonctionnements préalables»
         Le problème de la souveraineté alimentaire est le plus souvent en question.
                                    Comme on le voit,  la nature a bon dos...
__________________
                  On peut lire ou voir:
 -"Secourir des populations malgré les prédateurs" (La Croix - 2017)
-"La famine menace à nouveau l’Afrique de l’Est" (Le Monde - 2017)
-"Les Yéménites luttent pour leur survie, alors que la famine menace le pays" (IRIN News - 2017)
-Vidéo : "Vers un monde sans faim" (France 24 - 2017)
-Les Matins : "20 millions de personnes menacées par la famine : questions sur une crise -humanitaire" (France Culture - 2017)
"L’aide d’urgence n’est pas la réponse à la sécheresse" (IRIN News - 2017)"
_____Sites. la faim expliquée

Aucun commentaire: