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mercredi 21 novembre 2018

Une idole nommée Carlos

Qui veut gagner des millions?
                                                Carlos. Non pas celui-là, mais l'autre,
                         Seul point commun entre les deux: ils ignorent les frontières. Le monde, ou presque, est leur domaine.
   Tout a une fin. Comme le règne de Carlos Ghon Imperator, l'intouchable, appelé kostkiller, le tueur de coûts... et des salaires. Il a fait exploser les ventes, le nombre d'intérimaires aussi, nouvelles variables d'ajustement Il suffit d'aller voir chez Renault
   Qui pouvait l'arrêter?...Sa démesure et sa cupidité. La tête dans les étoiles, il était dans la logique du toujours plus, celle dénoncée par Stiglitz comme un facteur de crises.
   Un des patrons les mieux payés du monde, mais qui ne pouvait s'en satisfaire. les génies méritant mieux.
    Les impôts, il ne connaissait pas trop...par négligence ou par allergie.
           Schocking? Pas trop...C'est la guerre!
    C'est la chute d'un taikunLe héros n'a plus la cote. Brutalement. Les Japonais ne sont pas compréhensifs. Chez nous, ses frasques passaient bien. Même à la une de Paris Match ou de Forbès.
      Ne l'accablons pas trop. L'argent appelle l'argent et fait vite tourner la tête. Une drogue dure qui affecte plus d'un requin dont les dents sont très longues, qui ont fait des exploits avant de chuter, quel que soit leur talent, comme JM Messier.
    Mais qu'ont fait les actionnaires? (*)    Les ouvriers associés, eux, suivent plus ou moins bien mal la logique imposée.
  Le cynisme n'avait plus de frein.
      Mais même les idoles ont leur crépuscule.
   Le problème, c'est le système qui permet l'ascension fulgurante et la chute brutale. Les exemples ne manquent pas. Les winners peuvent être vite des losers.  Les fortunes ne montent pas jusqu'au ciel.
      Mister Fix it, ce modèle de multiculturalisme et de mondialisation, aimait bien le Japon, lorgnant aussi sur General Motors et Ford, mais il n'aimait pas les vélos.     On le comprend.
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(*)  ...Décidément, Carlos Ghosn est au-dessus de tout, des questions, des remises en cause, et désormais au-dessus du vote de ses actionnaires. Il n’a pas dit comme le président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, qu’il faisait « l’œuvre de Dieu ». Mais tout paraît indiquer par ses choix et ses comportements qu’il n’est pas loin de le penser. Un tel talent ne saurait se plier à devoir rendre des comptes, encore moins se soumettre à un vote d’assemblée générale.   C’est donc d’un revers de la main que le conseil d’administration de Renault, puissamment guidé par son PDG, a accueilli l’opposition des actionnaires du constructeur automobile à la rémunération accordée à Carlos Ghosn : ceux-ci venaient de voter à 54 % contre les 7,251 millions d’euros de salaire versés au PDG de Renault, qui viennent s’ajouter aux quelque 8 millions d’euros qui lui sont versés par Nissan. 
       Face à ce vote négatif, une première en France depuis que les actionnaires ont le droit de se prononcer à titre consultatif sur la rémunération des dirigeants, le conseil d’administration n’a eu qu’un mot : « Ce n’est pas aux actionnaires de se prononcer sur la rémunération de ses dirigeants. » Mais à qui alors ? L’actionnaire n’est-il pas celui qui décide, à s’en tenir aux préceptes du libéralisme ?     À première vue, cette réponse sans appel semble avoir un destinataire unique : l’État, premier actionnaire de Renault. Pour les défenseurs de Carlos Ghosn, ce vote n’est qu’un énième épisode du conflit qui oppose la direction du constructeur automobile à l’État. Depuis des années, Carlos Ghosn ne cesse de se plaindre de cet actionnaire encombrant, de lui dénier la moindre légitimité, de chercher à s’échapper par tous les moyens de cette tutelle, en multipliant les manœuvres et les tactiques pour faire passer Renault en dehors du champ de contrôle étatique, au point de dévitaliser le groupe automobile. Il ne peut voir dans ce vote contre sa rémunération qu’une nouvelle attaque du gouvernement : avec ses 23,4 % de droits de vote, l’État a fait pencher indéniablement la balance lors du vote de cette résolution.   
     Même s’il y a un avertissement gouvernemental à destination de Carlos Ghosn dans ce vote, l’opposition à la conduite du PDG de Renault-Nissan est bien plus large. Cela fait des années que le cabinet Proxinvest, mandaté par des actionnaires et des investisseurs financiers, conteste la gestion de Carlos Ghosn en tant que dirigeant à la fois de Renault et Nissan, comme l’opacité qui entoure ses rémunérations. Il a fallu attendre 2011 pour découvrir que le PDG de Renault touchait entre 7 et 10 millions d’euros chez Nissan, ce qui en fait le PDG le mieux payé du Japon. Avec Renault, il touche 15 millions d’euros cette année, ce qui lui permet de figurer parmi les patrons les mieux payés du monde
    L’an dernier, les actionnaires avaient déjà contesté l’augmentation fabuleuse de Carlos Ghosn. Le quasi-triplement de son salaire chez Renault, passant de 2,7 à 7,2 millions d’euros en un an, avait été accepté à 64 %, le plus mauvais résultat de toutes les entreprises du CAC 40. L’avertissement n’avait reçu aucun écho. Cette année encore, le cabinet Proxinvest, porte-parole d’investisseurs mécontents, avait donc appelé à nouveau à voter contre la rémunération de Carlos Ghosn.       Lors de l’assemblée générale du 29 avril, Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest, a interpellé le conseil d’administration au sujet de la rémunération accordée au PDG de Renault. Mais c’est ce dernier qui a pris la parole en défense. « En tant qu’actionnaire, vous donnez délégation au conseil d’administration. C’est lui qui juge non pas sur la base d’un caprice mais il juge si la façon dont le PDG est payé est conforme à ses efforts, à son talent, à la situation. Il le fait de façon tout à fait transparente », lui a rétorqué Carlos Ghosn. Un nouvel exemple de la parfaite indépendance des administrateurs, sans nul doute.  La composition du comité de rémunération l’illustre parfaitement : il est aussi caricatural que tous ceux du CAC 40. On y retrouve Thierry Desmarest, ancien PDG de Total, Marc Ladreit de Lacharrière, président du groupe Fimalac, Jean-Pierre Garnier, ancien président du groupe pharmaceutique Glaxo, Alain Belda, ancien banquier d’affaires parti présider pendant des années le groupe d’aluminium Alcoa, Éric Personne, un des hauts responsables du groupe automobile représentant des salariés, et Patrick Thomas, président du comité, ancien responsable de la maison de luxe, Hermès international. Bref, des responsables qui connaissent la vraie vie des dirigeants des multinationales, les impératifs de la mondialisation. Pas de ceux qui ont de viles préoccupations sociales, ou de ces individus qui oseraient rappeler les efforts des salariés du groupe qui ont accepté le départ de 8 000 d'entre eux sans licenciement, une augmentation des horaires de travail et une modération salariale pendant trois ans afin de sauvegarder la production automobile du groupe en France.... (M.O)
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