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vendredi 24 juin 2022

Lucy et son père

 C'était dans les années 1970

                                          Un jeune préhistorien paléontologue se lance à l'aventure en Ethiopie, terre déjà soupçonnée de recéler maintes traces d'humanité ancienne, de témoignages uniques du lointain passé africain de l'espèce humaine. C'est en 1974 qu'il participa à une découverte fondamentale: la découverte d'une pièce unique, celle de restes de l'australopithèque, qui sera nommée Lucy, qui deviendra si célèbre et qui relancera la recherche vers d'autres investigations, qui ne finiront jamais.  Une vie d'aventurier, qui va déboucher sur une meilleure compréhension de notre devenir humain. Un chercheur passionné et un conteur hors pair.    


                                                                                                                                          Le Musée de l'homme et le Collège de France perdent un éminent diffuseur d'idées, qui a lancé assez de graines pour préparer d'autres esprits féconds et de nouvelles recherches...qui ne s'arrêteront jamais. Même si Lucy a déjà pris un coup de vieux...    Les migrations ont commencés très tôt....                                                             __ Nos lointains ancêtres n'ont pas choisi un chemin tranquille...Depuis que Lucy a pris un coup de vieux , n'en déplaise à Yves Coppens, il fallait s'attendre à d'autres surprises dans le domaine toujours mouvant de la paléontologie préhistorique.

       Une nouvelle de taille vient de tomber, même si elle se préparait dans le silence de fouilles déjà anciennes
  On a retrouvé en Géorgie un crâne de 1,8 million d'années, ce qui  révolutionne et simplifie (en partie) l'histoire de l'évolution, telle qu'on se la représentait jusqu'ici:
      «Les fossiles hominidés de Dmanisi, dans le sud de la Géorgie, sont les représentants les plus anciens du genre Homo hors d'Afrique», n'hésite pas à affirmer le Pr David Lordkipanidze, directeur du muséum national de Géorgie, à Tbilissi, premier signataire de la publication relatant cette découverte dans la revue Science . Et 5 crânes, dont 4 avec mandibule, ont été exhumés depuis plusieurs années. Ainsi, une mâchoire avait été découverte en 2000. Cinq ans plus tard, à deux mètres de là, un crâne magnifiquement conservé, sans les déformations ou fracturations qu'entraîne parfois la fossilisation, était lui aussi mis au jour. Et mâchoire et crâne s'emboîtent parfaitement. «Cette “tête” est remarquable pour plusieurs raisons, estime Marcia Ponce de Leon, de l'université de Zurich, qui a participé aux travaux. Il a un relativement petit volume crânien, 546 cm3, soit un tiers de celui d'un homme moderne. Il a une face large et prognathe, une mâchoire proéminente avec de larges dents, des arcades sourcilières très marquées. La combinaison de tous ces traits n'avait encore jamais été observée et offre donc des informations nouvelles sur ce à quoi ressemblaient les premiers Homo.» 
Reconstitution artistique
    De nouvelles questions se posent, notamment celle de savoir ce qui s'est passé entre la fin d'Homo erectus et l'arrivée d'Homo sapiens.
  On peut conclure des découvertes de ce site prometteur que nous sommes tous  Homo Erectus, même si l'analyse des crânes est déjà sujette à controverse, ce qui est normal dans la discipline.   De nouvelles pistes de recherche se profilent.
  ".... Pour Lordkipanidze et ses collègues, la diversité morphologique observée chez les fossiles d’Homo africains remontant à environ 1,8 millions d’années représente simplement les variations au sein d’une même espèce, Homo erectus. La ressemblance entre les fossiles de Dmanisi et ceux d’Afrique plaide en faveur d’une continuité génétique entre les humains primitifs africains et ceux d’Eurasie.
Cela revient à dire qu’assez tôt après son apparition en Afrique, Homo erectus a commencé à rayonner en Europe et en Asie. Cette expansion précoce du genre Homo n’a pas nécessité une étape préliminaire d’augmentation de la taille du cerveau : apparemment, les premiers Homo erectus étaient déjà assez évolués pour voyage]r d’un continent à l’autre. Ils sont sortis d’Afrique, se sont établis en différents points d’Europe et d’Asie, puis ont continué à évoluer, à migrer et à se mélanger entre populations, bien longtemps avant l’apparition des hommes modernes. Nous descendons tous d'Homo erectus, par des chemins multiples qui restent à découvrir..."
      Homo georgicus n'a pas fini de faire parler de lui.
           Le créationnisme de papa est une nouvelle fois mis à rude épreuve...
                         [ La revue Hominidés nous aide à comprendre la richesse et le complexité de l'aventure humaine passée, en deçà de l'histoire, dont nous ne saisissons pour l'instant encore que quelques fragments.]    ______________

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